samedi, 01 juillet 2006
Say no to racism...
Le hasard d'un zapping malheureux m'ayant conduite au début du quart de finale Allemagne - Argentine, j'ai eu droit, comme sans doute dans tous les matchs, à l'inévitable banderole "Say no to racism !". Banderole qui se décline en pin's, épinglette, jingle, pancarte, panneau, affiche, refrain, comptine... dans toutes les églises, écoles, radios, télés, maisons de la culture, centres sociaux, mairies, crèches, hôpitaux, maternités, cinémas, théâtres, bibliothèques, défilés, rassemblements... et autres rendez-vous sociaux...
Ainsi donc, dans cette démocratie d'enfer que les pères fondateurs nous ont léguée à coups de guillotine et qui devait faire fuir le dogmatisme obtus et les obscurs préjugés au profit des lumières d'une raison enfin raisonnante et ignorant les tabous, au profit également de la seule magnifique liberté et l'autonomie enfin conquise du citoyen désormais souverain et délibérant, non seulement il est interdit (sous peine de mille ennuis judiciaires plus corsés les uns que les autres) de dire oui au racisme, mais il semble bien qu'il devienne bientôt obligatoire d'y dire non...
Voilà qui me paraît laisser une marge somme toute assez réduite à la pensée libre, isn't it...?
Quel régal, la démocratie !
Lou, même pas raciste...
00:14 | Lien permanent | Commentaires (31)
Commentaires
Hihi. J' ai regardé le match et j' ai pensé à vous à ce moment là.
Mais je crois que cette banderole s' appliquait à la situation particulière des stades de foot.
Écrit par : Pentagramme | samedi, 01 juillet 2006
J'ai été moi aussi étonné de la sanctification de ce discours simpliste. La politique aujourd'hui se résume à dire du mal du racisme et à lutter contre le Sida. Mais jamais à analyser les racines du sida et du racisme.
Écrit par : Cadichon | samedi, 01 juillet 2006
Vous ratates peut-être Italie-Ukraine, match à l'orée duquel les capitaines des équipes respectives eurent l'obligation de lire un carton ousque ça disait que caca le racisme, pas beau la différence, que youpi ballon rond, fraternité par le sport et mille autres billevesées en raccourci.
La gueule des pitaines contraints de dire leur petit compliment aux zofficiels réjouis... On a senti que "le coeur y était".
Surtout chez les Ukrainiens, très préoccupés comme chacun sait par les affres du racisme.
Et chez les Italiens aussi dont le principal passe-temps est de traiter les joueurs blacks de babouins et de brandir aux équipes du sud de la Toscane venues jouer à Milan ou Turin des banderolles géantes "Benvenuiti in Italia !".
Ah, ce fut une belle opé' de com' !
Écrit par : kalle | samedi, 01 juillet 2006
Tous ces connards entretiennent le racisme. C'est un bizness juteux.
Que serait Mouloud Aounit sans lui ?
Écrit par : Artemus | samedi, 01 juillet 2006
Le pire c'est que ce discours est accompagné par un "Nous sommes tous pareils. "soit un refus absolu de l'altérité donc la forme la plus violente de racisme possible.
Écrit par : Cadichon | samedi, 01 juillet 2006
Le pire c'est que ce discours est accompagné par un "Nous sommes tous pareils. "soit un refus absolu de l'altérité donc la forme la plus violente de racisme possible.
Écrit par : Cadichon | samedi, 01 juillet 2006
C'est plus compliqué encore, parce que quand les Espagnols sifflent la Marseillaise au début de France-Espagne, cet hymne raciste, et les troupes napoléoniennes ont effectivement fait abondamment couler le sang "impur" des civils espagnols, toutes les bonnes consciences françaises hurlent au "franquisme" et au "fachisme".
Écrit par : Lapinos | samedi, 01 juillet 2006
Lapinos, le sang impur désigne les émigrés soit les nobles qui ont combattu la France pour garder leurs privilèges. Le texte de la Marseillaise n'est donc en rien raciste. Je sais que certains le trouvent trop guerrier mais que voulez vous c'est un hymne national et non une valse viennoise.
Alors si certains espagnols sont suffisament cons pour le siffler, il me semble qu'entre l'Espagne et la France, les torts sont partagés de la ligue à la guerre de succession d'Espagne et pas forcément plus du côté français, non?
Il y en amarre d'ête obligé de s'excuser d'être français.
Écrit par : Cadichon | samedi, 01 juillet 2006
Oui m'enfin Cadichon : la campagne d'Espagne, ce fut Oradour tous les jours !
Écrit par : kalle | samedi, 01 juillet 2006
Je savais bien qu'on finirait de parler de foot ici.
J'ai vu ces banderoles avant France-Brésil, j'ai bien entendu trouvé ça mielleux mais je pense toujours que c'était une bonne idée : il n'y a pas de sous-entendu politique précis (contrairement à ce que Lou essai de démontrer apparement) ça ne concerne pas exclusivement la France, ni exclusivement les démocraties (ne me demandez pas la liste des pays engagés dans cette coupe du monde qui ne sont pas des démocraties, ce serait indécent).
Et puis je préfère voir un discour mielleux de 5 minutes avant une dizaine de match de la coupe du monde que tous les discours quotidients de plusieurs heures et qui n'ont que pour but de cacher le manque d'idée de la plupart des politiques.
Les gens qui parlent ici sans aimer ni connaitre ce que sont les joies du foot continueront à rire de ce discour "halte au racisme", et pourtant c'est bel et bien l'endroit où ce discour mérite le plus d'apparaitre, surtout quant on voit le sélectionneur espagnole qui traitai Thierry Henry de sale nègre avant la coupe du monde ou le comportement de beaucoup de supporteurs italiens comme le rappelé Kalle.
Et puis pour vous faire plaisir, je vous apprendrez peut-être que la coupe du monde a été créée par un français, il fallait donc bien ça.
Écrit par : Ironie | lundi, 03 juillet 2006
-Lapinos, avez-vous remarqué que (à part les hymnes sans paroles) la "marseillaise" est sans doute le seul hymne national dans lequel n'est pas prononcé une seule fois le nom même du pays ! Voilà qui manifeste bien que la France républicaine n'est qu'une construction idéologique qui efface ou cherche à effacer toute réalité de terre, de sang et de chair... Et voilà aussi qui peut expliquer le peu d'empressement des joueurs français (avec ou sans guillemets) à chanter pour d'aussi creuses et vides vessies...
-Ironie, ma note portait moins sur ce minuscule épiphénomène médiatique de la banderole d'avant-match que sur cette interdiction même de "penser" le racisme qui constitue la seule pensée du politiquement correct d'aujourd'hui... J'y reviendrai dès que possible dans une note...
Écrit par : Lou | lundi, 03 juillet 2006
@ Ironie
Votre discours n'est pas très clair, pardonnez-moi.
Apparemment, pour vous, une banderolle "say no to racism" n'a rien de politique. C'est sympa, décoratif et ça aiderait un public acéphale à ravaler sa haine pathologique de l'autre... Vous insistez sur la dimension extra-politique du message, universel donc, acréditant de fait l'idée que qui que l'on soit, on doit impérativement recevoir et respecter cette vulgate.
Ce que vous avez du mal à admettre, à l'évidence, c'est que le foot reflète -ni plus ni moins- le malaise général qui gagne l'ensemble de nos sociétés face à l'érosion identitaire due à la poussée immigrationnelle. Comme les promoteurs de cette opération de décérébration, vous craignez que les stades de foot (pour le quart d'heure allemands, comble de l'horreur !) deviennent les caisses de résonnance dudit malaise...
Écrit par : kalle | lundi, 03 juillet 2006
Ce n'est pas l'immigation, c'est la faillite effective et aussi morale des institutions de ce pays. Sans compter le notions élémentaires de Droit qui sont bafoués selon qu'on soit une "victime" ou pas. L'immigration ça marche très bien ailleurs et depuis les âges. Trop facile.
Écrit par : Ash | lundi, 03 juillet 2006
Ben oui, Lou, la Marseillaise c'est le chant des fédérés marseillais, normal qu'il n'y soit pas question de la France.
"Le sang impur", c'est le sang des Prussiens, des troupes coalisées contre la Convention française - qui ne représente qu'elle-même, faut-il le rappeler à Cadichon ? Le chant, devenu hymne sous la IIIe République, traduit parfaitement le racisme républicain qui a dégénéré en nationalisme et favorisé des guerres fratricides dans lesquelles les Français ont été impliqués. Ce racisme d'État s'est exprimé à chaque fois que la France a combattu à l'extérieur, et les Espagnols ont eu particulièrement à souffrir de la violence des troupes françaises.
Lors des guerres nationalistes, la caricature raciste s'est exprimée, par exemple, notamment contre les Allemands, caricaturés physiquement.
Je ne considère pas que la Marseillaise soit un symbole particulièrement français, Cadichon, ou alors ça pourrait être le symbole de l'hypocrisie des Français, prompts à dénoncer le racisme des autres et à s'indigner qu'on puisse siffler le leur. Que les laïcards soient aussi acharnés à conserver cette phrase à connotation raciste, ça aussi c'est très symbolique.
Parodiant Lou je signe donc : Lapinos, surtout pas raciste.
Écrit par : Lapinos | lundi, 03 juillet 2006
Chantez la Marseillaise !
A Dieu ne plaise.
Gardez-vous de ses paroles ;
Les appliquer seriez folle.
aulanus scripsit
Écrit par : aulanus | lundi, 03 juillet 2006
Lapinos, je me fous du racisme et je pense que c'est le cas de nombreux visiteurs de ce blog. La coupe est pleine. Alors que la Marseillaise dont certains veulent changer les paroles (du révisionnisme digne de 1984 de Orwell) soit ou non le bon symbole, peu importe c'est notre hymne national.
Si chacun choisit son hymne, celui-ci perdra son sens. Et je ne vois pas en quoi le fait d'atteindre le nationalisme serait une dégénérescence.
Écrit par : Cadichon | lundi, 03 juillet 2006
Du moment qu'on oblige pas à la chanter, pourquoi dès lors la changer ?
Écrit par : Ash | lundi, 03 juillet 2006
Deux choses, Cadichon, ce que vous refusez d'admettre, dans le fond, et c'est souvent le cas des gaullistes, les vainqueurs sont souvent arrogants, c'est qu'on puisse être Français et ne pas se reconnaître du tout dans la Marseillaise. Si vous voulez, la Marseillaise n'a rien à voir avec la France que j'aime. Je ne suis pas antifrançais, au contraire, je crois que ce sont ceux qui baignent dans une sorte de nostalgie de la France du XIXe, souvent anti-européens, qui sont en réalité les plus antifrançais.
Par ailleurs, il me paraît assez schizophrène de vouloir interdire les croix gammées d'un côté et d'enseigner aux petits Français une Marseillaise où coule un sang impur, comme de permettre aux bobos d'arborer des tee-shirt frappés d'une faucille et d'un marteau, etc., etc.
Troisièmement, Cadichon, comme entretenir la germanophobie c'est à mon avis faire le jeu des internationalistes de tout poil, ainsi que des Yankis, que l'impuissance de l'Europe arrange bien, je suis plutôt porté à effacer tout ce qui tend à faire des Allemands des brutes sanguinaires, calomnie pure dans bien des cas, que les Soviétiques ont largement contribué à entretenir, naturellement, avec l'aide des gaullistes aussi, moins préoccupés par l'avenir de la France que par la conquête électorale des régions les plus riches.
Écrit par : Lapinos | mardi, 04 juillet 2006
Aux USA, on a dernièrement interdit l'acte de mettre le feu au drapeau national. En France on veut changer les paroles de la Marseillaise. La différence ? L'un dit clairement qu'il représente des valeurs auquel on ne touche pas, l'autre que ses valeurs peuvent après tout changer à tout moment, l'essentiel étant la convenance politique auquel il se soustrait. D'un côté une fierté nationale (déplacé car on devrait pouvoir brûler le drapeau qu'on veut) sans doute arrogante, de l'autre une émasculation politcarde toujours Républicaine, anti-raciste, nihilo-révolutionnaire et surtout perpétuellement joyeuse et festive. C'est très facile à baiser. Monsieur R a bien raison.
Écrit par : Ash | mardi, 04 juillet 2006
"Aux USA, on a dernièrement interdit l'acte de mettre le feu au drapeau national"
Il semble que non. Voir :
http://fr.news.yahoo.com/28062006/5/etats-unis-le-senat-rejette-un-amendement-constitutionnel-interdisant-la.html
Cela étant, les Américains sont plus patriotes que nous.
Écrit par : Sébas†ien | mardi, 04 juillet 2006
Les Yankis sont patriotes par intérêt, Sébastien, ne l'oubliez pas. Ce qui fonde le patriotisme est important. Les Yankis sont assez fermement attachés à une sorte de contrat social, "Liberté, égalité, pognon", les Français, eux, sont attachés à une terre, c'est plus solide. La réalité c'est que les Français sont surtout très divisés entre eux, attachés à des Histoires de France différentes, voire opposées.
L'opposition entre les Français, attisée par le régime des partis, peut faire penser qu'ils ne sont pas patriotes. Je crois que c'est un jugement un peu hâtif.
Écrit par : Lapinos | mardi, 04 juillet 2006
Dieu vous entende, Lapinos. J'ai encore en mémoire ce funeste match de football France-Algérie, où la Marseillaise fut copieusement sifflée par de jeunes immigrés. Comme vous dites, les Français sont divisés.
Reste que les Américains affichent plus facilement leur patriotisme que nous, en mettant des drapeaux à leur fenêtre ou en s'engageant dans l'armée. S'il n'est pas inexistant, le patriotisme français est en sommeil. Sinon, comment expliquer que la marine française ait participé à la commémoration du bicentenaire de Trafalgar ? Ou que l’Etat français n’ait pas fêté, comme il se doit, les deux cents ans de la bataille d’Austerlitz ?
Bon, je sais que vous n’aimez pas Napoléon. Mais c'est tout de même une gloire nationale.
Écrit par : Sébas†ien | mardi, 04 juillet 2006
Sébas†ien, j'ai pourtant lu le contraire avant-hier. Je ne retrouve plus la source, c'est dommage. En tout cas c'est mieux ainsi. On est jamais plus fier de son drapeau que lorsque l'on veut le brûler à côté.
"Les Français, eux, sont attachés à une terre, c'est plus solide. La réalité c'est que les Français sont surtout très divisés entre eux, attachés à des Histoires de France différentes, voire opposées."
Parfait. Séparons les terres. Ah non, ça fait alors du communautarisme à la Française. Terriblement Yankee donc :)
Quoi qu'il en soit le Français n'est plus patriote car il ne s'aime pas. Vu ce qu'il prend dans la tronche et en même temps ce qu'on lui lustre derrière, pas étonnant qu'il devient pleurnichard et orgueilleux. Bref, parfait pour la moulinette.
Écrit par : Ash | mardi, 04 juillet 2006
Ceux qui ont hué la Marseillaise au Stade de France n'étaient qu'une poignée, Sébastien. N'oubliez pas que l'immigration ne représente en France que 15 % de la population et que les quelques énergumènes qui foutent le feu aux voitures de leurs parents ne sont même pas représentatifs de ces 15 %.
Vous vous trompez sur le recrutement de l'armée yankie, c'est la lie de la population qui s'y engage, car il n'y a pas de chômage aux États-Unis et qu'il y a des tas de manières de gagner sa vie beaucoup mieux qu'un simple trouffion et de façon beaucoup plus confortable. Au sol, l'appui des troupes britanniques a été d'un grand secours aux Yankis pour les missions délicates.
Même dans notre pays antimilitariste, l'armée a plus de prestige, même si le recrutement a baissé en qualité depuis la fin de la conscription.
Permettez-moi enfin une petite parenthèse politiquement incorrecte, mais dans la perspective de la construction d'un bloc européen de base solide avec les Allemands, il serait plus logique de fêter la victoire de nos voisins à Stalingrad que la maudite bataille d'Austerlitz.
Écrit par : Lapinos | mardi, 04 juillet 2006
"il serait plus logique de fêter la victoire de nos voisins à Stalingrad"
Euh... Stalingrad est une défaite allemande, si je ne me trompe.
Écrit par : Sébas†ien | mardi, 04 juillet 2006
L'armée française du prestige... avec le charle de gaulle ? Avec sa force de frappe en Côte d'Ivoire ? :D
En fait elle a la tronche de la Mam : Vieille et embourgeoisée.
Écrit par : Ash | mardi, 04 juillet 2006
Je charriais un peu, Sébastien, mais la victoire de Stalingrad précède la défaite de Stalingrad, comme Austerlitz précède Waterloo. Trois coups sur quatre portés à l'Europe.
Ash, en Côtes-d'Ivoire ce sont les politiques qui s'avèrent incapables de prendre la bonne décision (et pour cause !), les militaires s'y comportent de bonne manière, débarrassant même le pays de ses "bandits de brousse". Croyez-moi, Ash, si vous étiez un rebelle ivoirien ou un fidèle de Gbagbo, vous craindriez la précision des tirs français.
Puisque vous vous faites un devoir de défendre les Yankis, Ash, je vous signale que les Irakiens redoutent surtout leurs missiles expédiés de très très loin ou de très très haut, car il est vrai que dans la technologie hyperhypocrite les Yankis ont pas mal d'avance. Faut-il aussi vous rappeler l'affaire de Mogadiscio ?
J'ai du mal à cerner la logique des "patriotes français anti-européens", villiéristes, qui critiquent la France systématiquement, y compris lorsqu'elle est supérieure, qui veulent la conserver en l'état, manipulée par des petits rhéteurs nourris de dialectique imbécile (Non pas de fromage au lait cru).
Autant vous le dire, Lou, si j'avais le pouvoir je n'hésiterais pas à fusiller tous ces villiéristes comme traîtres (ou défaitistes), et si vous me suppliiez de vous accorder leur grâce, ça ne changerait rien, je serais inflexible. Rompez.
Écrit par : Lapinos | mercredi, 05 juillet 2006
Et moi je fusillerais les islamistes Lapinos. Plus direct.
Écrit par : Cadichon | mercredi, 05 juillet 2006
J'en ai oublié l'objet de ma visite, laisser une petite référence bibliographique. Sur le racisme en France, Patrick Besson a bien résumé la situation, su saisir l'esprit des années 80, dans son petit roman : "Didier dénonce".
Écrit par : Lapinos | jeudi, 06 juillet 2006
Je répond tard certe, mais il faut bien fêter le bac.
Kalle a écrit :
"@ Ironie
Votre discours n'est pas très clair, pardonnez-moi.
Apparemment, pour vous, une banderolle "say no to racism" n'a rien de politique. C'est sympa, décoratif et ça aiderait un public acéphale à ravaler sa haine pathologique de l'autre... Vous insistez sur la dimension extra-politique du message, universel donc, acréditant de fait l'idée que qui que l'on soit, on doit impérativement recevoir et respecter cette vulgate.
Ce que vous avez du mal à admettre, à l'évidence, c'est que le foot reflète -ni plus ni moins- le malaise général qui gagne l'ensemble de nos sociétés face à l'érosion identitaire due à la poussée immigrationnelle. Comme les promoteurs de cette opération de décérébration, vous craignez que les stades de foot (pour le quart d'heure allemands, comble de l'horreur !) deviennent les caisses de résonnance dudit malaise..."
=> Excusez le manque de clarté de mon propos, je ne me rend pas toujours compte.
En fait, j'ai l'impression qu'il y a tellement d'élements qui forcent les gens à se tourner vers le racisme ou du moins la pseudo-xénophobie qu'il est bon de sauvegarder le dernier grand bastillon melting-po(po)tin (mon dieu je commence à parler comme vous) qu'est le sport.
Mon grand-père me disait avant la coupe du monde, en parlant de l'équipe de France, que ça ne pouvait pas marcher avec une équipe de noirs : dès lors je ne comprends pas que des personnes non racistes s'acharnent à dénoncer un des seuls élements qui démonte (et non démontre) ce genre de propos.
Mais comme disait Lou, sa note n'est pas la question du racisme dans le foot, mais mon commentaire l'était et votre réponse également.
Écrit par : Ironie | samedi, 08 juillet 2006
Reprocheta-t-on à des sportifs de ne parler que de leurs performances dans les vestiaires ? Certes, non ! Personne ne leur demande de discourir sur un rapport supposé entre mélanine et prouesses sportives...
Toutefois, je trouve nauséabonde l'idée de tirer du domaine sportif des généraités qui s'appliqueraient au monde tel qu'il est. Sorti du stade, précisément, chacun redevient ce qu'il est, dans la pleine acception du terme.
Celui qui trimballe sa haine raciste dans les tribunes est aussi stupide que l'officiel qui brandit le calicot "say no to racism" : l'un et l'autre n'ont rien compris à la seule vertu du sport qui consiste à considérer tout compétiteur comme un champion ou un tocard potentiel, nonobstant ses origines. L'échelle des valeurs se déplace de l'individu en tant que potentiel (être pensant, être social...) vers l'individu en tant que tel (deux jambes, un coeur, trois raisons de boire Contrex).
Mais si l'on pousse plus loin le constat (chose que ne font jamais nos penseurs égaliteristes), on réalise que le sport, c'est le triomphe de l'inégalité. Partant du principe d'égalité des chances, la compétition démontre par le classement l'inégalité des individus dans l'affrontement.
Le premier et le dernier sont deux sportifs, mais le premier est meilleur et vaut plus que le dernier. Problème ! Ah mais non, pas problème puisque l'on m'apprend que "l'essentiel est de participer". Remarquez, le baron Pierre de Coubertin faisait là du social avant l'heure, rappelant aux étourdis que l'essentiel n'est pas d'être le meilleur, mais de tendre vers l'excellence... ce qui reste le plus court chemin vers la Vertu.
Écrit par : kalle | samedi, 08 juillet 2006
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