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lundi, 03 juillet 2006

Say what you want to racism...

Ce qui me fait profondément gerber dans l'antiracisme militant et conquérant, c'est :

-qu'il sert de fonds de commerce à toute une armée de cons qui n'existeraient pas sans lui.

-qu'il n'est jamais exempt d'arrière-pensées politiques et politiciennes.

-qu'il mélange joyeusement et sciemment racisme véritable (biologique, on va dire) et simple xénophobie ordinaire des familles, voire simple affirmation identitaire un peu marquée.

-qu'il se veut évident, indiscutable, non négociable, bref dogmatique et totalitaire alors même qu'il est le fait des plus grands tolérants autoproclamés... L'impératif catégorique absolu devant quoi tout doit s'écraser.

-qu'il est le cousin germain et le cheval de troie de l'idéologie du métissage forcé et bienfaiteur.

-qu'il est incapable, dans sa fureur purificatrice et son aveuglement bien-pensant, de prendre en compte le minimum de réalité sociologique (notions de seuil, d'inertie culturelle, de mentalités...).

Ceci dit (et j'ai sans doute oublié quelques autres sources gerbogènes capitales), voici la suite :

Peut-on, sans encourir les foudres des vigilants, poser la simple question : Pourquoi le racisme est-il interdit ? Est-ce que le kantisme est interdit ? Est-ce que l'athéisme, le spiritisme, le magnétisme, le bougisme, l'olympisme, l'idéalisme, l'aristotélisme, le parallélisme, le pédantisme, le sybaritisme, le mutisme... sont interdits ?

Pourquoi le seul racisme (en fait il faudrait y ajouter le négationnisme et le nazisme...) ? Et pourquoi interdire une idéologie lorsqu'on se prétend les champions of the world de la Liberté majuscule, de la Raison universelle et de la Tolérance généralisée ? Y a un blème, là.

Une idéologie, ça se discute, s'argumente, se réfute à coups de pour, de contre, de pourquoi pas et de ptêt bèn qu'oui, mais quelle idée primitive, et même première (hommage au quai branly), quel comportement de primate que de brandir le bâton et la toge... L'argumentum baculinum était déjà moqué par Molière, ce grand pourfendeur de cons, et c'est celui-là justement que ressortent de la naphtaline les libérés-libéraux d'aujourd'hui... Comme dirait feu Coluche : "J'me maaarrre !".

Qu'on interdise les actes de violence, les insultes, les agressions, ou les incitations à tout ça, ok. Mais qu'on interdise la pensée, là, ça m'la coupe  (enfin...) ! Il y aurait donc des pensées indignes d'être pensées, des zones du cerveau à lobotomiser de toute urgence, des mots à rayer des dictionnaires bien-pensants... Normalement, c'est la discussion argumentée qui détermine ce qui est de la pensée et ce qui est de la daube, et non pas les gros yeux menaçants de Madame PenséeUnique... Bon, je dois être un brin naïve...

Mais quand même, imaginons une Lou quelconque, pas moi, une autre, une lambdette, qui penserait que les Noirs sont meilleurs pour la course à pied mais moins bons en mathématiques que les Blancs, ou les Corses plus feignasses que les Picards mais moins picoleurs de genièvre... Ces convictions-là sont peut-être archinulles et il me suffira de lui présenter alors le fils black de ma copine togolaise qui vient de réussir son bac S avec mention bien mais qui est unijambiste ou le fils d'un de mes potes d'Ajaccio qui bosse 15 heures par jour pour se payer sa dose de brucciu, pour lui apprendre à se méfier de l'essentialisme... Au lieu que si je lui mets mon poing sur la gueule, l'évolution de sa réflexion sur les mérites comparées des maliens et des serbo-croates est pas vraiment certaine... Et je suis pas sûre non plus que si sa Majesté mouloudaounit deux la traîne devant la 17° chambre ça aura l'effet voulu...

Bon, c'est peut-être un peu long pour aujourd'hui, et, avec cette chaleur, je fatigue... A bientôt.

Lou caniculée.

PS : J'ai oublié d'énoncer l'essentiel, à l'usage des cons et des mal-entendants : je suis même pas raciste. Mais j'ai aucun mérite, c'est comme ça. Par contre, que mouloud se réjouisse pas trop vite : je suis pas raciste, mais je suis achement anti-antiraciste... car moins par moins font pas toujours plus...

Commentaires

Ode à Sarko le fachiste

Merci saint nicolas
de toi on est bien las.

Etre sarkosiste
est aussi dangereux
qu'un énorme kyste
qui vous rendra peureux.

aulanus scripsit.

Écrit par : aulanus | lundi, 03 juillet 2006

Il y a une double influence. Celle de la gauche qui a toujours utilisé des arguments moraux contre ses adversaires pour les discréditer et qui a fabriqué le racisme sous Mitterrand, racisme qui dans la réalité ne correspond à rien, rien de précis en tout cas, c'est une étiquette commode qu'on appose sur celui qu'on cherche à discréditer, comme dit Lou.

Et puis il y a l'influence yankie. Les Yankis cherchent à légitimer leur société démocratique multiraciale, avec les moyens médiatiques qu'on sait.

Même si l'on veut se démarquer de ce modèle de société yanki, si l'on pense que c'est un modèle néfaste, que le métissage n'est qu'un leurre, et que la société yankie est au contraire très dure, très peu civilisée, et, sans parler de racisme, très repliée sur elle-même et ses petites valeurs étriquées, il ne FAUT pas dire qu'on est raciste. Car c'est tomber dans le piège tendu par la gauche qui n'attend que ça pour condamner ses adversaires.

Avec l'anti-islamisme, on ne fait que renouveler le piège à cons, je suis désolé pour vos lecteurs villiéristes, Lou, mais comment peut-on avoir deux sous de jugeotte et être villiériste ? Autant je discerne parfaitement bien les motifs qui peuvent pousser Bush et ses alliés israéliens à agiter l'épouvantail islamiste, à manier cette dialectique de l'anti-islamisme, aussi essentiellement gauchiste que celle du racisme parce qu'elle ne repose sur aucun fait et qu'elle est démentie par toute l'Histoire ancienne et récente, autant je ne vois pas ce que Villiers vient foutre dans cette galère-là !?

Écrit par : Lapinos | lundi, 03 juillet 2006

Chère Lou,

deux choses m'électrisent le néo-cortex dans votre prose :

1 - Vous partez du postulat que racisme = idéologie, postulat que je réfute, le racisme n'étant à mes yeux et dans le meilleur des cas, qu'un bien méchant sentiment. Certes, certaines idéologies totalitaires se sont appuyé sur ce sentiment, l'ont utilisé à leur avantage, mais peut-on réellement imaginer que le mythe de l'aryanité - antérieur au national socialisme - caractérise à lui seul le nazisme ?

2 - Vous omettez de citer le grand frère de l'anti-racisme, à savoir l'anti-antisémitisme, qui en est à la fois la source et le fer de lance. En France, l'anti-racisme n'a jamais existé avant l'anti-antisémitisme. D'aucun vont même jusqu'à dire que l'anti-racisme est l'un des fers de lance du sionisme pour finir de fragmenter, diviser, affaiblir notre société.

Qu'en pensez-vous ?

Écrit par : kalle | lundi, 03 juillet 2006

"les libérés-libéraux" en voilà encore une invention :D
Ecrivez libertaires tout simplement.

Lapinos, les Yankis je ne connais pas. Yankee peut-être ?
Ensuite en quoi cherchent-ils à légitimer leur modèle de société multiracial ? Par quelles manifestations ? Et en quoi même est-ce un modèle de société, j'entend par là bâti de tel sorte qu'il existe ainsi. Il me semble plutôt que ce sont les aléas de la vie et de l'Histoire qui ont créer la mixité "raciale"de cette population.
J'ai du mal à suivre par la suite.

Écrit par : Ash | lundi, 03 juillet 2006

kalle, le racisme c'est à la base la définition d'une conception racialiste des individus. Oui désormais on le sort pour tout et n'importe quoi, mais ça dépasse la notion de "méchant sentiment". C'est donc forcément idéologique (et transposable) par défaut.

Et pour votre deuxième point ça me semble grandement exagéré quand on voit tous les actes antisémites légitimés moralement par les anti-racistes dont il est question.
Quant au sionisme, je crois qu'il a depuis longtemp fait ce qu'il avait à faire ici. Mais sans rapport avec une division de la société comme vous le laissez entendre. Enfin qui cela concerne-t-il donc hormis la société juive et éventuellement arabe ? J'avoue que la question du danger sioniste m'a toujours laisser perplexe. La France fait-elle quoi que ce soit en Israel ? Le Sionisme a donc vraiment échoué puisqu'on est loin de les soutenir.

Écrit par : Ash | lundi, 03 juillet 2006

Faites un historique des théories racistes; vous n'en trouverez quasiment aucune avant le 18ème siècle. Par contre l'essentiel des Lumières (Buffon, Voltaire et Kant surtout) se déchaîne et met à théoriser sur l'infériorité du nègre notamment.
Voilà une vérité peu sue mais le vrai racisme est né avec les Lumières qui sont censées nous éclairer.

Écrit par : Cadichon | lundi, 03 juillet 2006

"Une idéologie, ça se discute, s'argumente, se réfute à coups de pour, de contre, de pourquoi pas et de ptêt bèn qu'oui,"

Mais non Lou, l'idéologie justement ça ne se discute pas, c'est bien là son essence, ce n'est pas de l'ordre du juste ou même du vrai, c'est de l'ordre de l'EVIDENCE. Althusser disait : L'idéologie ça fonctionne (en nous-même) comme quelqu'un qui frappe à la porte à qui on demande "qui est-ce ? et qui répond "c'est moi"

Écrit par : phineus | mardi, 04 juillet 2006

Pour obtenir des réponses à toutes ces questions légitimes, il faudrait demander aux "frères" trois points qui, dans les loges en France, en Europe et aux Etats-Unis, décident de l'idéologie à suivre.

Écrit par : Rice | mardi, 04 juillet 2006

Ce sont les aléas de l'Histoire qui ont fait de l'Amérique du Nord une société multiraciale, Ash, d'accord. N'empêche que les Yankis ne cessent de promouvoir, à travers le cinéma, les feuilletons, les discours politiques qui nous parviennent, leur mode de vie. Incontestablement l'idée que le métissage est une bonne chose vient en partie d'Amérique du Nord. Les États-Unis, le Canada, sont censés être des modèles de sociétés métissées. Quand on se penche un peu sur la réalité de ces sociétés multiraciales mercantiles, on se rend compte que c'est une société de ghettos ethniques, qui pourrait fort bien imploser, une société très peu solidaire.

Pour ce qui est du racisme et de l'antiracisme dont il est question aujourd'hui, ils n'ont au contraire pas grand-chose à voir avec les théories racialistes positivistes du XIXe siècle ou des Lumières, quoi qu'on essaie de nous faire croire. Ce sont de simples armes dialectiques. La gauche a toujours procédé de cette façon, en calomniant l'adversaire sur le plan moral, surtout depuis la fin de la guerre. Raciste veut dire nazi, c'est le camp des méchants, on est immédiatement discrédité. Face à une canaille intellectuelle de gauche, le premier réflexe doit être si on veut protéger ses idées de traiter cette canaille de "Sale nazi", c'est pas facile quand on a été bien élevé, mais c'est une façon de vider son arsenal dialectique assez efficace.
L'antisémitisme est de même nature dialectique, c'est vrai, en grande partie c'est une sorte de super-racisme, en quelque sorte là tu n'es plus seulement un nazi, mais tu deviens carrément un SS.

Une grande partie de nos maux vient de là, la gauche s'est emparée d'une bonne partie du vocabulaire et l'a subverti a des fins tactiques, a ajouté des mots vides de sens concret (raciste/racisme), mettant ainsi l'intelligence en danger. Il y a une manière pessimiste d'envisager l'avenir, c'est de penser que tout ça va nous faire basculer dans une sorte de folie collective, de sauvagerie, en commençant par les enfants, plus fragiles, surtout les enfants d'immigrés, une folie collective dans laquelle on a déjà un peu commencé à sombrer. On peut être plus optimiste et penser que cette folie touchera d'abord les dialecticiens, et on voit en effet tout un tas de petits rhéteurs complètement sclérosés intellectuellement, d'idéologues de plus en plus fragiles, parce que contrairement à leurs ancêtres, ils ne savent plus comment faire pour penser. Pourront-ils sur le plan intellectuel dominer encore longtemps, c'est pas si sûr.

Écrit par : Lapinos | mardi, 04 juillet 2006

Je viens prendre ma dose de rire quotidien et comme d'habitude, je ne suis pas déçu. Merci.
Je me permets quelques remarques.

1. L'antiracisme militant permet effectivement à une armée de cons d'exister. Ici, on a Lou, Lapinos et les autres débiles qui éructent rien qu'à son évocation. C'est assez bien vu.

2. L'antiracisme "n'est jamais exempt d'arrière-pensées politiques et politiciennes" comme son homologue le racisme qui permet de faire vivre un certain nombre de députés, de militants rémunérés, de permanents dans un grand nombre d'officines allant du FN au MPF.
On me dit même dans mon oreillette que la xénophobie et ses thèmes habituels (immigration=invasion, immigration=insécurité...) servent de base à des programmes politiques. Fichtre !

3. Vous avez une image un peu bébête de la tolérance. La tolérance est l'acceptation des différences entre les êtres. Ce qui ressort de leurs opinions est discutable. Quand aux actes ils peuvent être condamnables. Or le racisme n'est pas "essentiel" (en ce sens, qu'il ne fait pas partie de la nature d'un être), mais est une opinion ou, parfois, une opinion en actes. A ce titre, on peut condamner le racisme comme on condamne la pédophilie. Après, si votre rêve est celui d'une société ultra-permissive où je peux faire ce que je veux (ce dont je doute fortement, mais vous savez manier la rhétorique), très bien : j'ai le droit d'être un kantien raciste et pédophile qui met en actes ses goûts que personne n'a le droit de condamner.
Votre analyse porte en elle-même ses limites...

"qu'il est incapable, dans sa fureur purificatrice et son aveuglement bien-pensant, de prendre en compte le minimum de réalité sociologique (notions de seuil, d'inertie culturelle, de mentalités...)" J'avoue ne pas comprendre. Vous pourriez expliquer ?

"Pourquoi le seul racisme (en fait il faudrait y ajouter le négationnisme et le nazisme...) ? Et pourquoi interdire une idéologie lorsqu'on se prétend les champions of the world de la Liberté majuscule, de la Raison universelle et de la Tolérance généralisée ? Y a un blème, là."
Notre société n'est pas tolérante. Et ce n'est pas plus mal. En tout cas, pas tolérante gentillette et ultrapermissive. La tolérance c'est bon pour les faibles.

"Une idéologie, ça se discute, s'argumente, se réfute à coups de pour, de contre, de pourquoi pas et de ptêt bèn qu'oui" N'est-ce pas ce que nous sommes en train de faire ?
Pour ajouter une plus-value à votre révolte confortable derrière votre ordinateur il vous faut un adversaire absolu, méchant, tout-puissant. Vous rêvez. Vous êtes au chaud en train de discuter par clavier interposé... Vous voyez que l'on n'est pas dans l'affreuse société stalinienne que vous décrivez (corollaire : vous êtes tout juste une gentille blogueuse un peu aigrie et pas SuperRésistant).

"Mais qu'on interdise la pensée, là, ça m'la coupe (enfin...) ! Il y aurait donc des pensées indignes d'être pensées, des zones du cerveau à lobotomiser de toute urgence, des mots à rayer des dictionnaires bien-pensants... Normalement, c'est la discussion argumentée qui détermine ce qui est de la pensée et ce qui est de la daube, et non pas les gros yeux menaçants de Madame PenséeUnique... Bon, je dois être un brin naïve..."
Relisez mes remarques du dessus. Votre discours est assez emblématique d'une jeunesse qui n'a plus de problème à exister. Vous aimeriez bien avoir la bravoure, mais les ennemis vous manque. Un peu comme les gôchos idiots qui voient du fascisme partout. Vous, c'est du stalinisme. Dans un cas comme dans l'autre, ca flatte l'égo de se prendre pour un "opposant", mais ça déconnecte de la réalité. Redescendez sur terre : personne ne viendra chez vous pour vous enfermez dans un goulag à cause du torchon que vous tenez sur internet...

Au bonheur de vous lire.

Écrit par : Le Rhéteur | mardi, 04 juillet 2006

Lapinos, je suis assez d'accord avec vous concernant vos 2 derniers paragraphes. La Gauche contrôle le sens des mots, c'est une belle 'confiscation' à la Orwell qui a été réalisée.

Je le suis beaucoup moins pour le 1er. Que le modèle de société Américain transpire à travers leurs séries n'est pas bien étonnant, c'est même l'inverse qui le serait. Après tout on fait la même chose, seulement les épisodes de "Plus belle la vie" ça n'a pas l'air de vouloir (heureusement!) dépasser nos contrées. Bizarre bizarre...

Concernant les ghettos ethniques c'est assez discutable, c'est une société bien plus communautariste c'est certain, mais au final ils règlent mieux leurs problèmes ainsi. Quand il y a des émeutes violentes comme à LA en 91, ils règles ça en quelques jours malgrés les dires des gauchistes locaux. Enfin de toute manière je pense que la société Américaine n'est pas transposable ici, ni même ailleurs à vrai dire. Quand un pays possède une histoire propre, il en reste toujours quelque chose. Je ne vois pas vraiment de danger culturel venant de l'Amérique, hormis ceux à la Michael Moore éventuellement...

De toute manière je crois qu'ils se moquent bien de ce que l'on fait et pense de eux. On est un peu des bouseux voyez-vous, alors si leur modèle s'impose à nous, c'est qu'on est tout simplement trop faible pour y opposer quoi que ce soit. Et quand je vois la gueule de la République Française, ça ne m'étonne pas beaucoup.

Écrit par : Ash | mardi, 04 juillet 2006

Le melting pot américain est un échec patent. Ils ont longtemps tenu une extraordinaire machine à intégrer, certes, mais à intégrer quoi... au juste ? Dès le début, les Etats-Unis ont existé autour d'un projet vaguement commun qui n'était rien d'autre que l'expression collective d'une multitudes de rêves individuels : trouver là le mieux que l'on aurait jamais ailleurs.
Cela a-t-il suffit à créer une communauté homogène ? Non. Le facteur identitaire des différents groupes ethnico-religieux, précisément, est progressivement devenu le premier moyen d'opposition à la domination sociale et financière de certains groupes dans l'économie. Car je persiste à penser que la révolution sociale que l'Amérique n'a jamais accompli a été "compensée" par les tensions intercommunautaires successives et récurrentes. La différenciation des individus continue de plus se faire sur l'origine culturelle des individus que sur leur souche sociale, l'Amérique croyant encore à la capacité de chacun à réussir économiquement son émancipation de la masse. Il n'en va définitivement pas de même avec l'origine ou la religion.
Revendiquer face à l'Amérique entière des origines X ou Y est une façon, pour l'individu, d'exister à côté d'un système économique où il ne représente, la plupart du temps, pas grand chose.
N'est-ce pas la tendance qui se dessine dans nos banlieues ? N'est-ce pas la négation économique d'une certaine frange de la population qui pousse ses représentants vers la revendication ethnique poussée jusqu'au racisme et la pratique religieuse poussée jusqu'au fanatisme ?

Écrit par : kalle | mardi, 04 juillet 2006

Observez, Lou, cette bouillie intellectuelle, les agrégés de la pensée dialectique ont encore des ressources, mais déjà la classe intermédiaire des rhéteurs peine à réfléchir de manière autonome. Ils prennent leur propagande pour la réalité. Notre petit rhéteur bascule dans un réflexe conditionné de la question du racisme à celle de l'immigration. Et de la question du racisme à celle du "négationisme", comme on pouvait le prévoir. Il se marre peut-être bien à nous lire, mais moi des prototypes comme ça, à force, ça finit par être agaçant. Ce qu'il faudrait, c'est dénicher un rhéteur un peu moins prévisible, peut-être.

Écrit par : Lapinos | mardi, 04 juillet 2006

"L'antiracisme "n'est jamais exempt d'arrière-pensées politiques et politiciennes" comme son homologue le racisme qui permet de faire vivre un certain nombre de députés, de militants rémunérés, de permanents dans un grand nombre d'officines allant du FN au MPF"...

... qui en retour fournissent les épouvantails nécessaires à la survie des récoltes (de plus en plus maigres) d'un antiracisme officiel qui s'essouffle...

D'accord avec vous, M. le rhéteur, pour reconnaître que tout débat binaire est stérile et affligeant. Mais ici, convenez que vous tombez vous-même dans ce travers. Laissons de côté les débats préfabriqués. L'"antiracisme" dont vous parlez ne répond pas précisément à un "racisme" constitué en idéologie ou en mouvement. En face de l'"antiracisme", il y a quelques racistes dont le crâne est aussi chauve à l'extérieur qu'à l'intérieur de la tête (Jacques Prévert), quelques fanatiques violents, fort prisés des médias, mais les mouvements (FN, MNR, MPF) que vous qualifiez de suppôts du "racisme" sont composés de Français dits moyens, que les belles âmes qualifient volontiers de "bofs" -quel intellectuel français eût d'ailleurs osé qualifié ouvertement de bof le prolétaire communiste des années 1950?- mais qui appartiennent à la population française, sociologiquement assez indifférenciée, et qui naviguent, sur l'insubmersible radeau de la Méduse de la vie politique française, entre tous les bords (entre le PS et le FN, le PC et le MNR, l'UMP et puis merde alors! pourquoi pas José Bové?). Bon nombre de ces Français dits moyens trouvent qu'il y a trop d'étrangers en France. Où est la peste brune? Pourquoi cette simple opinion serait-elle inexprimable, indiscutable, incriminable? Serait-ce parce que les arguments pour la réfuter manquent cruellement de souffle, de poids, de légitimité? Pourquoi toute évocation du sujet suppose l'entrée en lice de moults guillemets et précautions oratoires? Pourquoi les Français (de toutes couleurs, d'ailleurs) ne se sentiraient-ils pas profondément offensés par certaines attitudes, fort médiatisées et parfois surdimensionnées, certes, mais bien réelles tout de même, qui manifestent le rejet de ce qui fait la France, c'est-à-dire ce qui les constitue?

Vous parliez de tolérance: est-il tolérable que l'on ait lu sur des pancartes (lors de manifestations récentes à Paris) le slogan suivant: "Immigrés, ne nous laissez pas seuls avec les Français"?

Écrit par : l'ami fritz | mardi, 04 juillet 2006

"Revendiquer face à l'Amérique entière des origines X ou Y est une façon, pour l'individu, d'exister à côté d'un système économique où il ne représente, la plupart du temps, pas grand chose. N'est-ce pas la tendance qui se dessine dans nos banlieues ?".

C'est tout à fait ça, à mon avis. Avec, dans le cas français, l'idée d'une immigration-revanche des Algériens sur la France.

Écrit par : l'ami fritz | mardi, 04 juillet 2006

@ L'ami Fritz : Que la question de l'immigration soit taboue en France, je suis totalement d'accord et je le regrette autant que vous. Ceci dit, croyez-vous vraiment qu'avec des huluberlus comme ceux que l'on croise ici (vous excepté), le débat puisse s'ouvrir sereinement ? D'un côté comme de l'autre, il nous faut naviguer entre des caricatures différentes, mais des caricatures quand même. A ma droite, la bonne conscience bourgeoise qui essaie d'imposer un modèle aseptisé de société que l'on est tout à fait en droit de refuser. A ma gauche, Loulou et ses amis, vulgaires, l'insulte toujours à la bouche et les idées courtes (cf. les tautologies que vous avez relevé comme moi au début de mon premier commentaire)...
Qu'est-ce qu'on peut bâtir avec ces gens ?

Autre chose, je pense que vous avez une vision très optimiste de la composition des partis susmentionnés. Il n'y a pas que de braves français à la dérive chez JMLP ou DV. Loin de là. Mais le coeur du problème n'est pas là. La question centrale reste celle de la politique à appliquée en matière migratoire et cela dans le cadre d'un respect strict de la démocratie. Hors, il y a un paradoxe énorme aujourd'hui en France : la majorité des Français semblent vouloir moins d'arrivées d'étrangers ici (cf. sondages récents), mais votent toujours pour des partis qui n'ont pas au coeur de leurs programmes cette thématique... étrange.

Le paradoxe se résolvera quand les partis parlementaires se saisiront de ces questions et je pense que cela approche. Alors nous pourrons vraiment poser ces questions qui dérangent autant chez la HALDE qu'ici...

Écrit par : Le Rhéteur | mardi, 04 juillet 2006

Ash, je ne dis pas que ça n'est pas naturel de la part de la première puissance mondiale d'imposer sa vision au reste du monde, n'empêche que cette vision du monde, notamment en matière de politique étrangère, est inconciliable avec les intérêts européens.

(La manipulation de Moore, que vous le vouliez ou non, est typiquement yankie. Les yankies nous précèdent dans la manipulation des images, Karl Zéro n'est qu'un imitateur.)

Ce qui soude les Yankis, c'est le pognon et la discipline.
Si la croissance économique yankie venait à connaître des ratés, c'est une partie du joint social qui sauterait. Que nous puissions en revanche prendre des leçons de civisme et d'autorité de l'État aux États-Unis, sur ce point je suis d'accord avec vous, l'exemple des émeutes de Los Angeles est juste.
Mais comme Kalle je crois que le melting-pot yanki est un échec, que la stabilité intérieure des États-Unis est menacée d'un déséquilibre ethnique. Le repli ethnique a déjà commencé, les Hispaniques réclament un rééquilibrage des pouvoirs - logique. Tant que le dollar coule à flots, ce n'est pas trop grave, mais le jour où le dollar viendra à manquer, ça sera chaque ethnie pour soi ! Regardez la démographie yankie et vous verrez que c'est un problème beaucoup plus grave que les émeutes dans les banlieues françaises, même si les Yankis savent mieux dissimuler leurs problèmes (Est-il utile de vous rappeler le montant de la dette yankie et que les créanciers n'aiment pas les "problèmes").

Écrit par : Lapinos | mardi, 04 juillet 2006

M. le rhéteur, toute discussion véritable est fondée sur le postulat que l'opinion des autres est digne de considération. Et puis des liens peuvent naître par-delà les divergences d'opinion: une certaine "amitié électronique" existe, sinon nous ne serions pas là.

Je suis nettement moins optimiste que vous sur l'issue parlementaire du non-débat français sur l'immigration. Je serais parfaitement ravi d'être d'accord avec vous, mais hélas, je crois que les débats parlementaires n'en sont plus depuis très longtemps... Les partis sont devenus des machines à carrière et les sièges de députés des sortes de prébendes. Cela n'exclut pas qu'on trouve de vrais parlementaires intelligents, professionnels, sincères et compétents. J'en connais personnellement une, socialiste d'ailleurs (je le précise car chacun sait que je suis un nationaliste de droite). Mais ce n'est guère le lot commun, il me semble.

Le sagace Carl Schmitt, mal connu en France, qui fut un grand politologue et pas seulement un national-socialiste (de courte durée d'ailleurs), écrivait déjà en 1929 dans "Parlementarisme et démocratie":
"Il y a certainement peu d’hommes aujourd’hui qui voudraient renoncer aux vieilles libertés libérales, à la liberté de parole et de presse. Mais sur le continent européen, il n’y en a probablement plus beaucoup qui croient que ces libertés existent encore dès lors qu’elles pourraient devenir réellement dangereuses pour les tenants du pouvoir réel. Ce qui subsiste sans doute le moins, c’est la croyance que d’articles de journaux, de discussions dans les assemblées et de débats au Parlement émergent la législation et la politique véritables (…) Si l’espace public et la discussion sont devenus une formalité vide et caduque dans la réalité effective de l’activité parlementaire, alors le Parlement aussi, tel qu’il s’est développé au XIXème siècle, a perdu la base qui le soutenait jusqu’à présent, ainsi que son sens".

Écrit par : l'ami fritz | mardi, 04 juillet 2006

Moi qui croyais qu'il y aurait pas un seul crétin à voter pour Bayrou, il y aura au moins notre rhéteur ! Là je commence un peu à me marrer, enfin.

Comme solution à tous les problèmes, la difficulté d'ouvrir les boîtes de sardines jusqu'au bout, la canicule, l'immigration, les petits rhéteurs n'ont que ces mots à la bouche, qu'ils répètent inlassablement : le Débat et la Démocratie ! C'est comme si le Saint-Esprit laïc leur était tombé dessus à tous le jour de l'avènement du suffrage universel. C'est flippant de se retrouver entre les mains de tels fanatiques ! Y'a plus qu'à espérer qu'ils sont pas loin de leur Concile Vatican II, c'est-à-dire de la déroute.

Écrit par : Lapinos | mardi, 04 juillet 2006

Oh Lapinos c'est pas beau de souhaiter une chose pareille à son prochain !

Enfin ça dépend du prochain... un prof qui ne sait pas conjuguer le verbe résoudre au futur... qui définit la tolérance d'une façon assez flatteuse ("l'acceptation des différences entre les êtres") pour dire qq lignes plus bas que "c'est bon pour les faibles"... je lui souhaiterais de changer de boulot et de se choisir un métier où la réflexion n'est pas requise.

Moi aussi je voudrais savoir l'intérêt qu'auraient les sionistes à émietter la société française, je ne vois vraiment pas ?

Enfin pour en venir à la question du jour, il me semble que tout dépend de ce qu'on appelle races, racisme et donc antiracisme, effectivement : une théorie selon laquelle il en est de supérieures (ou selon laquelle il en est tout court), un réflexe qui nous pousse instinctivement à nous méfier de qui ne nous ressemble pas du tout physiquement (sorte de voix intérieure à qui je pense effectivement qu'il faut savoir dire non mais j'aime mieux que les parents l'enseignent à leurs enfants que la télé, le stade etc) ou le refus d'une société excessivement métissée (et là ce que refusent les gens, plus que le multiracial, c'est le multiculturel je pense).

Écrit par : Nadine de Rothschild | mardi, 04 juillet 2006

Qu'on ne s'y trompe pas : le rhéteur n'aime pas le débat, il aime avoir raison.
Je suis entrain de lire un livre magnifiquement écrit d'un certain Göran Tunström (le Voleur de Bible) qui met en scène un prof d'université tellement imbu de sa personne qu'il finit pas s'écouter parler au restaurant face à des élèves indifférents. Certains parmi eux finiront d'ailleurs par s'en débarasser en parvenant à traîner son orgueil et sa fatuité dans la boue : il finit en "maison de repos", ô joie. La différence que je fais, cependant, avec ce personnage et notre impayable rhéteur, c'est que le premier est malgré tout un véritable érudit et que, contrairement au second, il parvient à orthographier sans peine sa langue.

Bon, et puis...

"Vous avez une image un peu bébête de la tolérance. La tolérance est l'acceptation des différences entre les êtres."
C'est bien là une définition de cuistre servile. pour ma part, je dirais que la tolérance permet à la différence de s'exprimer. Cela ne constitue en rien une acceptation de ladite différence.
Eh oui, c'est comme ça qu'ils font à Télérama !

Écrit par : kalle | mardi, 04 juillet 2006

Qu'on ne s'y trompe pas : le rhéteur n'aime pas le débat, il aime avoir raison.
Je suis entrain de lire un livre magnifiquement écrit d'un certain Göran Tunström (le Voleur de Bible) qui met en scène un prof d'université tellement imbu de sa personne qu'il finit pas s'écouter parler au restaurant face à des élèves indifférents. Certains parmi eux finiront d'ailleurs par s'en débarasser en parvenant à traîner son orgueil et sa fatuité dans la boue : il finit en "maison de repos", ô joie. La différence que je fais, cependant, avec ce personnage et notre impayable rhéteur, c'est que le premier est malgré tout un véritable érudit et que, contrairement au second, il parvient à orthographier sans peine sa langue.

Bon, et puis...

"Vous avez une image un peu bébête de la tolérance. La tolérance est l'acceptation des différences entre les êtres."
C'est bien là une définition de cuistre servile. pour ma part, je dirais que la tolérance permet à la différence de s'exprimer. Cela ne constitue en rien une acceptation de ladite différence.
Eh oui, c'est comme ça qu'ils font à Télérama !

Écrit par : kalle | mardi, 04 juillet 2006

"là ce que refusent les gens, plus que le multiracial, c'est le multiculturel je pense".

Permettez-moi d'acquiescer, Baronne.
C'est le n'importe quoi qu'ils rejettent d'instinct, ces braves gens. Le slogan actuel "nous sommes tous des enfants d'immigrés" est tout aussi mythomaniaque que l'ancien slogan "nos ancêtres les Gaulois"...

D'ailleurs, nul doute que si l'on écoute certains bustes parlants à la télévision, les "Gaulois" d'aujourd'hui en viendront à brandir leurs ascendances allobroges, sarrasines ou mongoles pour justifier d'une francité plus politiquement correcte!

Les "antiracistes" négligent souvent une dimension cruciale du métissage qu'ils érigent en modèle: ce dernier engendre des rapports de force, à travers les familles, entre les groupes ethniques et les cultures. Ce rapport de force se manifeste pour l'individu "métis" par un conflit de loyauté qui doit être encadré par le droit, et non pas relever du libre choix et autres imbécillités doctrinaires et psychologisantes. La double-nationalité est dans les faits une utopie pure et simple. Si le droit français la bannissait, cela résoudrait bien des problèmes dits d'intégration en marquant une frontière beaucoup plus nette entre "français" et "étranger". C'est en ce sens qu'en dépit de toutes les réserves qu'on peut émettre à son propos (et que je partage), le projet Sarkozy va, à mon avis, dans le bon sens. Il faut le lire, et pas se contenter d'en lire deux trois commentaires ici et là.

Écrit par : l'ami fritz | mardi, 04 juillet 2006

"Ash, je ne dis pas que ça n'est pas naturel de la part de la première puissance mondiale d'imposer sa vision au reste du monde, n'empêche que cette vision du monde, notamment en matière de politique étrangère, est inconciliable avec les intérêts européens."

L'Amérique est dans une période d'hégémonie qui n'est pas prêt de changer. Je crois qu'ils n'ont pas besoin d'imposer quoi que ce soit (d'ailleurs je ne vois pas comment) et qu'il s'en contrefout même. Si on copie, c'est qu'on est pas capable de trouver et faire soi-même. Et sa vision étrangère c'est comme pour tout pays : son cul d'abord. Les intérêts européens n'étant même pas ceux de la France, j'en ai donc vraiment rien à fiche de leurs embrouilles. Ce sont leurs intérêts, pas les miens.

"Ce qui soude les Yankis, c'est le pognon et la discipline."

Voilà qui est assez réducteur. A mon avis ce qui soude, c'est la fierté de soi et de son peuple. Et en général l'économie suit juste derrière. Ils ont tout simplement accepter ce concept. Quand l'économie va mal, ils vont mal. Et donc ils doivent retrousser leurs manches. Elle est là leur solidarité.

Pour la discipline je trouve ça faux les concernant. On parlerait du Japon que je serais d'accord mais pour les Américains et leurs multiples procès contre l'état et les instiutions, sans compter leurs médias clairement fouilles-merdes, c'est beaucoup moins évident. Non l'Américain est tout sauf discipliné.

"Si la croissance économique yankie venait à connaître des ratés, c'est une partie du joint social qui sauterait. "

C'est précisément pourquoi ce n'est pas le cas. Des ratés ils en connaissent depuis toujours et ils se relèvent. Nous non. Il est là notre problème. Pour nous c'est la fin du monde, le début du déclin. Le déclin Américain n'est pas prêt d'arriver qu'ils sont conscient des symptômes précurseurs. Il suffit de regarder leur traitement d'information sur nos émeutes. Tout était dit.

"Mais comme Kalle je crois que le melting-pot yanki est un échec, que la stabilité intérieure des États-Unis est menacée d'un déséquilibre ethnique. "

Si c'est seulement une menace, c'est que ce n'est pas encore un échec. Et puis un échec par rapport à quoi ? On essaye plus l'assimilation là-bas, c'est clair. L'intégration on ne la force même pas. Par contre on te montre du doigt sans problème. Bref, l'exact opposé d'ici.

"Le repli ethnique a déjà commencé, les Hispaniques réclament un rééquilibrage des pouvoirs - logique. Tant que le dollar coule à flots, ce n'est pas trop grave, mais le jour où le dollar viendra à manquer, ça sera chaque ethnie pour soi ! Regardez la démographie yankie et vous verrez que c'est un problème beaucoup plus grave que les émeutes dans les banlieues françaises, même si les Yankis savent mieux dissimuler leurs problèmes (Est-il utile de vous rappeler le montant de la dette yankie et que les créanciers n'aiment pas les "problèmes")."

Oui vers la côte ouest ça s'hispanise beaucoup mais ça continue aussi de s'enrichir. Donc rien à voir avec les rigolos pleurnichards de nos banlieus. Et la première chose qu'on comprend là-bas, c'est que concernant le dollar, les ethnies ça ne compte plus. Leur tissu social se fait sur la réussite. Leur sphère privée est sacrée et venir leur parler de dette c'est l'incompréhension la plus totale. Ils ne prennent pas la responsabilité de leurs politiciens pour leurs. C'est pas leur problème. L'Américain est individualiste (sauf l'éternel gaucho qui vient pleurer la misère du monde et envahir les facs).

Ca peut paraître très Américanophile tout ça, mais il est bon de comprendre pourquoi eux réussissent coûte que coûte. Le déclin Américain je n'y crois pas, à moins que Ben Laden réussisse vraiment son coup. Mais c'est mal barré, les tours sont déjà reconstruites. Tout un symbole pour eux.

Écrit par : Ash | mardi, 04 juillet 2006

Ben Laden a assez bien visé, en frappant Wall-Street. Le contrecoup économique a ébranlé la première puissance mondiale. La consommation des Yankis a diminué sensiblement pendant un an, et l'aventure irakienne consécutive pourrait à la longue avoir des conséquences aussi néfastes. Encore une fois, la puissance Yankie repose beaucoup sur le taux de croissance.

On se souvient que les Yankis n'ont pas toujours aussi bien visé, lorsqu'ils ont fait des dizaines de milliers de morts inutiles dans la population civile en bombardant Dunkerque à l'aveuglette, pour prendre un exemple parmi d'autres.

Pour répondre à Nadine (de Rothschild), les Israéliens ne cherchent pas spécialement à nuire à l'Europe (Ash peut nier la réalité si ça l'arrange, l'Europe n'en existe pas moins, une Europe faible, mais plus forte que la France), mais leur politique n'est guère compatible avec la nôtre. Lorsque Sharon dénonçait l'antisémitisme des Français pour inciter des Juifs français à émigrer en Israël avec des capitaux, c'est de bonne guerre, mais ça n'est pas moins nuisible pour la France.
Pour ma part, ce n'est pas sans crainte pour l'avenir, comme on dit, que je vois les États-Unis et Israël développer une politique étrangère assez paranoïaque. L'invasion de l'Irak ne pouvait que multiplier les candidats au terrorisme dans le monde arabe, susciter de nouveaux Ben Laden. Comment les Yankis ont-ils pu en douter, penser qu'ils contrôleraient mieux la situation. La campagne de presse des faucons israéliens a contraint Bush à intervenir alors que deux conseillers expérimentés, son père et Colin Powell, lui conseillaient la prudence. Les médias ne lui ont guère laissé le choix.

Écrit par : Lapinos | mardi, 04 juillet 2006

La puissance Américaine, tout comme leur économie, repose sur les Américains. Tout simplement.

Ensuite la politique Israelienne guère compatible avec la notre, ça me semble des plus évidents vu la gueule de la notre, clairement pro-palestinienne. Pour le terrorisme, on se rend bien compte qu'il n'ébranle ni l'un (Israel), ni l'autre (USA). La preuve est qu'ils y répondent jour après jour (non sans critiques). Nous on invite Bouteflika (et en fête même). L'un possède encore une once d'honneur, l'autre s'en est absout. On agit comme des mauviettes et c'est pourquoi on préfère se réconforter en s'imaginant une europe puissance comme rempart aux anglo-saxons. Mais tout tombe à l'eau depuis le début. Et la chine, l'Inde et autres pays émergeants passeront devant d'ici peu. L'apellation de vieille europe par les néo-cons (anciens gauchistes) est une insulte cinglante mais on arrive toujours pas à y répondre tant on jalouse au final ceux qui l'emploie.

Le mieux à faire c'est déjà de quitter l'UE, de virer nos politiciens et de s'occuper de son cul avant tout. Stop l'avalange de "causes communes", d"intéret général" et autres solidarités pompeuses et fictives. Le monde n'est pas fait pour les chochottes capricieuses et conscienseuses des poils du cul d'autrui. Quand on aura compris ça, on sera prêt à relever la tête. Mais là l'heure est citoyenne, cool et festive. C'est pas gagné...

Écrit par : Ash | mardi, 04 juillet 2006

Mais Ash, où avez-vous été pêcher que les Américains avaient réussi ? Un pays qui accumule autant de dettes ne peut prétendre avoir réussi, où alors virtuellement... ce qui demeure possible dans la mesure où une partie de l'économie financière est aujourd'hui "virtuelle".
Mais reconnaissez qu'il s'agit là d'une vue de l'esprit.
Pensez-vous par ailleurs que les Américains sont aussi fiers que vous le dites concernant leur nation ? Un pays divisé par la guerre qui achète ses troupes parmi les populations miséreuses (tiens, des immigrés !) en leur promettant de subventionner... des études ??? J'en connais qui rasent les murs à ce sujet, et s'il n'y avait que sur celui-là ! Vous dites qu'ils se sont relevés après leurs ratés, mais je vous rappelle que nous aussi : notre histoire semble le prouver (étant entendu que l'on peut difficilement être et avoir été !).
Et n'allez pas croire que les communautés qui occupent aujourd'hui le territoire des E-U acceptent de se laisser "montrer du doigt" sans problème. Le communautarisme américain, quel que soit l'origine de ses composantes, est cent fois plus virulent qu'ici. Violences, procès... tout y passe.

@ l'ami fritz

"La double-nationalité est dans les faits une utopie pure et simple. Si le droit français la bannissait, cela résoudrait bien des problèmes dits d'intégration en marquant une frontière beaucoup plus nette entre "français" et "étranger""
Désolé, cher Fritz, mais je ne me sens nullement étranger, même si mon cœur n'est pas, de facto, 100 % Français. Pour qq'un qui est partagé entre trois nationalités assez antagonistes, je ne me sens pas trop en marge du pays que j'ai choisi et à qui j'ai pas mal donné. De plus, qu'est-ce qsu'un passeport, comparé à la force du sang et de la culture ? C'est là que sont toutes les réponses aux questions relatives à l'intégration et à l'assimilation.

Écrit par : kalle | mardi, 04 juillet 2006

"Je ne me sens nullement étranger, même si mon cœur n'est pas, de facto, 100 % Français".

Je suis allemand de sang à 100%, français de coeur à presque 100%, et je suis né (et j'ai grandi) loin de la France comme de l'Allemagne, avec la nationalité d'un pays tiers. Alors autant vous dire que ces questions m'intéressent! J'ai été amené à me poser la question (et à la trancher) de la loyauté principale, si j'ose dire: à quelle nation j'appartiens? Le cosmopolitisme libéral et son identité jetable et interchangeable, toute cette idéologie à la mode, voilà qui ne peut en aucun cas fabriquer des hommes responsables de leur destin.

Écrit par : l'ami fritz | mardi, 04 juillet 2006

La preuve est pourtant là : Tout le monde s'accorde à dire que l'Amérique est une puissance. La France elle est désormais reconnu comme un nabot qui trépigne et boude dans son coin, bref la risée du monde.

Pour la vue d'esprit on verra. Pour l'heure pas une once de ce qui s'est produit lors des émeutes ou encore dans les affaires type clearstram ou CPE n'auraient pu arriver à un tel niveau de déliquescence là-bas.

Et l'économie financière virtuelle je ne connais pas. Je connais les discours économiques virtuelles ("la croissance va augmenter de 2% je sais je suis le ministre !) mais ça non.

Quand aux dettes, si c'est celle du pays elle ne pèse rien. Tout l'inverse de la notre. De toute manière c'est presque un geste politique que de la laisser filer ainsi.
Pour le pays divisé, c'est aussi une erreur de jugement. Certe l'opinion reste fragile sur la guerre en Irak notamment (rarement ailleurs) et les médias plutôt de gauche en général appuient sur ce point, mais au final même si ils reconnaissent les erreurs, ils continuent de supporter leurs troupes coûte que coûte. C'est pourquoi Bush à été réelu. Entre autre. Eux ont eu le Vietnam, un président pacifiste, des médias critiques à tout va et pourtant ils continuent leurs actions, encore plus aujourd'hui. Nous après l'algérie, l'Indochine et j'en passe on s'est mis à pleurer, à se détester et à faire la lèche à tout ce qui voulait bien y mettre son c**. Ma phrase n'est pas là pour l'apologie de la politique Américaine mais de constater que eux justement se relèvent, apprennent parfois de leurs erreurs, parfois pas, mais en tous les cas restent droit et convaincus du bon droit de leurs valeurs.

Et quand on s'est relevés, c'était toujours après eux (crash boursier par exemple). Je n'allais pas chercher jusqu'à des siècles lointains ceci-dit. On a pas toujours été des sangsues zhumanitaires.

Bon je sais, ça fait assez anti-français, limite french-bashing tout ça, mais je crois que mon pays à décidément plus qu'intérêt de se sortir les doigts du cul plutôt qu'élaborer les théories de déclins et d'échecs des pays avoisinants ou lointains, comme pour se réconforter (bien que la situation Belge soit vraiment analogue). Pour l'heure il a la sienne, de déchéance, en plein devant le nez. Et pourtant ce dernier continue de s'allonger, alimenter par les mensonges et fantasmes auquels on est bien les seuls à croire. On en est encore à défendre la République, notre système social ou encore cette foutue exception française, et parfois même un truc profondément virtuel pour le coup : l'UE. Mais c'est pas des valeurs ou de la culture tout ça, c'est des conneries bureaucrates, sclérosés et nihilistes émanant de nos apparatchik de haut-fonctionnaires et d'intellectuels qui le sont trop pour se confronter au réel. Moi je n'aime pas cette france, j'en veux pas, je veux pas non plus d'une pisse-copie d'Amérique, je veux qu'elle accepte enfin son héritage et ait de quoi transmettre. Si elle n'en est pas capable, les plus respectueux la quitteront simplement, les autres la videront jusqu'à épuisement idéologique. En fait on est tous des saint thomas qui ne demandent qu'à voir jusqu'où on va bien pouvoir aller.

Écrit par : Ash | mardi, 04 juillet 2006

@ Fritz :
"Le cosmopolitisme libéral et son identité jetable et interchangeable, toute cette idéologie à la mode, voilà qui ne peut en aucun cas fabriquer des hommes responsables de leur destin."
100 % d'accord !

@ Ash
Vous galéjez, ami !
1 - Et Enron, par exemple ? Et les acointances Carlyle/Cheney, etc ??? Vous avez raison : en comparaison, nous ne sommes que des nains !
2 - Ah bon ? Vous ignorez que la plupart des transactions bancaires sont réalisées avec de l'argent qui n'existe pas, issu de créances hypothétiques n'ayant aucune contre-valeur fiancière réelle ?
3 - Vous pensez sérieusement que laisser la Chine racheter ses créances constitue un geste de clairvoyance politique ?
4 - Faux et archi-faux : le soutien aux troupes s'est considérablement affaibli depuis que la middle-class réalise qu'elle s'est faite largement enflée par un discours cousu de mensonges éhontés sur les causes de la guerre.
5 - Soit vous êtes très jeune, soit notoirement amnésique en oubliant volontairement les quatre années de délire démocrato-droit-de-l'hommiste de l'inénarrable Carter (remember "ils s'appelaient "Jimmy et "Valy" ?).
6 - "Ils restent convaincus du bon droit de leurs valeurs"... Quelles valeurs ? Quel bon droit ? Tout cela est dramatiquement unilatéral. C'est (hélas !) la vertu de la puissance que de tenter de faire croire aux autres mondes que le sien ne peut être que le seul.
7 - La Belgique ? Ça existe ça encore, une fois ? Moi je connais une Flandre proche du plein emploi ou le Vlams Belang est devenu parti majoritaire, et la Wallonie où le Roi fait sa sieste (puisque Bruxelles n'existe décidément plus...).
8 - Virtuelle, l'UE ? Avec ce qu'elle rapporte aux uns et coûte à tous... Voilà une utopie qui a faim et parle la bouche plaine (beuark).
9 - Assez d'accord sur votre dernière phrase, exceptionnellement ;-))

Écrit par : kalle | mercredi, 05 juillet 2006

Etre kantien et raciste. Pour celui qu a lu Kant, c'est un truisme.

Écrit par : Cadichon | mercredi, 05 juillet 2006

Je ne vois pas le racisme et l'anti-racisme comme des idéologies, mais plutôt comme des valeurs... Et effectivement cette tendance contemporaine forcenée à transformer les valeurs en normes et en déviances figées est malsaine et dangereuse. Plus de débat, plus d'échanges, plus rien ne bouge et les gens s'enferment bien au chaud, entre eux, dans leur "normalité" ou dans leur "marginalité" rassurante et confortable. Comment combattre sans échanger ? pourtant on fige tout et on avance à petits pas vers un modèle de société cher à certains auteurs d'anticipation visionnaires... Bon en me relisant je ne suis plus sûre d'être très claire, mais en tout cas bravo pour ce papier intéressant et courageux.

Écrit par : gédine | mercredi, 05 juillet 2006

Pour aller un tout petit peu plus loin j'ajouterais que la normalisation concerne avant tout des valeurs "sensibles", fortement polémiques, qui tournent le plus souvent autour de la notion de différence. Comme par hasard... On glisse sur un monde de plus en plus lisse et aseptisé. Eurk

Écrit par : Gédine | mercredi, 05 juillet 2006

Ash, pour le dire gentiment vous avez une vision morale de la politique (pour ne pas dire idéologique) : vous devriez vous concentrer sur les faits et accorder un peu moins d'importance aux symboles.

Écrit par : Lapinos | mercredi, 05 juillet 2006

Ave,
Oh mère ! Qu'est-ce que la tolérance ?
Pour ça étaient des maisons en France.
Père ! Tu as fait de moi un français !
Non, tu as autres raisons d'avancer.
aulanus scripsit.

Écrit par : aulanus | samedi, 15 juillet 2006

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