mercredi, 08 avril 2015
Commerce de détails...
Et voilà une fois de plus relancé le grand barnum médiatique autour du Borgne hideux et repoussant, de la Bête immonde, du Monstre nazi, Jean-Marie Le Pen tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change, retrouvant son franc-parler et ses vieux démons, indédiabolisable définitif, écharde plantée profond dans la chair de sa fille et du Front national.
Premier acte chez l’ordure Bourdin, sur BFM, avec le « détail », « les Français veulent savoir », et bien voilà, c’est fait, ils savent.
Deuxième acte, dans Rivarol, qui n’a jamais eu une telle publicité, avec Pétain Valls et compagnie…
Premier acte : le détail. Et que dit Le Pen, au fait ? « Je ne dis pas que les chambres à gaz n’ont pas existé… mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la deuxième guerre mondiale ».
Il y a bien sûr deux lectures de cette phrase : la première, celle qui nous est servie depuis toujours par les médias aux ordres, consiste d’abord à passer sous silence bien soigneusement la première partie de cette phrase, celle où Le Pen affirme qu’il ne nie pas l’existence des chambres à gaz, ce qui cadre assez mal avec l’image du négationniste forcené qu’on veut donner de lui. Elle consiste ensuite à faire comme si Le Pen disait que la souffrance de six millions de Juifs était un détail dont il se contrefoutrait royalement. Et nos médiateux alors de rouler des orbites effrayées, d’en appeler aux sombres époques et de se boucher le nez afin de ne point être contaminés par d’aussi nauséabondes et inexistantes affirmations, ce qui, notons-le, ne les empêche pas d’aller déguster cinq minutes plus tard caviar et petits fours (si l’on ose dire), une fois leur mission d’enfumage public accomplie…
Mais n’y a-t-il pas une autre lecture possible ? Une lecture qui ne gommerait pas la phrase embarrassante, une lecture qui, commençant par Larousse (« Détail : Petit élement constitutif d’un ensemble, et qui peut être considéré comme secondaire. ») considèrerait que Le Pen n’évoque pas là la souffrance juive ni l’inhumanité nazie mais simplement, puisque c’était là-dessus que portait la discussion, la technique employée par les nazis pour éliminer les Juifs, une lecture qui considèrerait aussi que ce que veut dire Le Pen c’est que, dans un conflit dont M. Wikipedia nous dit, entre autres, que :
-1-La Seconde Guerre mondiale constitue le conflit armé le plus vaste que l’humanité ait connu, mobilisant plus de 100 millions de combattants de 61 nations, déployant les hostilités sur quelque 22 millions de km², et tuant environ 62 millions de personnes, dont une majorité de civils..
-2- La somme des dégâts matériels n’a jamais pu être chiffrée de façon sûre, mais il est certain qu’elle dépasse les destructions cumulées de l’ensemble des conflits connus par le genre humain depuis son apparition.
-3- Le traumatisme moral ne fut pas moins considérable, la violence ayant pris des proportions inédites. Elle connut de multiples crimes de guerre, qui ne furent l'apanage d'aucun camp, crimes s'insérant dans une violence militaire et policière d'une intensité et d'une profondeur inégalées.
Dans un tel conflit, donc, le fait de savoir si six millions de Juifs sont morts dans des chambres à gaz ou de toute autre façon, n’est effectivement qu’un point de détail, c’est à dire un « élément qui peut être considéré comme secondaire », l’essentiel étant l’ensemble des souffrances, des morts et des destructions liées à la deuxième guerre mondiale, à l’intérieur desquelles a bien sûr toute sa place le sort dramatique réservé hélas au peuple juif, à l’intérieur duquel l’utilisation ou non de chambres à gaz semble bien être, si l’on sait ce que parler veut dire, un point de détail technique…
Si l’on ajoute à cela que le communisme, lui, est accusé d’avoir provoqué la mort de cent millions d’êtres humains et que, bizarrement, on n’a jamais vu les Bourdin and Co, lorsqu’ils ont sous leur micro les Pierre Laurent, les Mélenchon ou les Besancenot et autres brailleurs d’Internationale, leur balancer à la gueule ces cent millions de cadavres, on en vient forcément à se dire que les morts ne pèsent pas tous le même poids et que les indignations démonstratives de nos excellences cultureuses et politiques ne sont qu’immonde hypocrisie et définitive saloperie…
Lou...
21:43 | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 06 avril 2015
Et la Gayet ?
A supposer même que le gros Hollande soit honnête et franc du collier, loyal, limpide et régulier, qu’il ait été soudain touché par la grâce et pris d’une irrépressible et extrême émotion compassionnelle pour les enfants d’Izieu, d’une émotion telle que même si 71 n’était pas un chiffre rond, comme les aiment les pros du compassionnisme, il fallait quand même y aller, illico presto et toutes affaires cessantes pour proclamer urbi et orbi l’horreur du crime, l’émoi du cœur, le vertige de l’esprit et l’empathie profonde de la sensibilité nationale avec la communauté juive aujourd’hui encore bouleversée… A supposer donc qu'il soit honnête et franc, le bouffi Flamby, la démocratie, ce pourri régime où l’électoralisme remplace tout : la pensée, le cœur et les sentiments, la démocratie, disais-je, nous oblige à penser que tout cela, tout, l’émoi, les larmes, le tremblement, les frissons, le pathos, les discours, tout cela n’est que simagrées, posture, pose, simulacres bien concoctés par d’élyséens experts en communication pour que la vieille baudruche boutonnante retrouve cinq minutes, en ânonnant les phrases écrites par d’autres que lui, quelques points de mieux dans les sondages, quelques voix de plus dans les urnes, quelque évanescente posture présidentielle qui pourrait lui permettre de se croire encore quelqu’un ou quelque chose…
Cette instrumentalisation, 71 ans après, de la souffrance juive d’antan, instrumentalisation mitterandienne autant que chiraquienne, que sarkozienne et hollandienne, instrumentalisation à laquelle participe, hélas, une grande partie de la communauté juive d’aujourd’hui, est sans doute l’une des plus énormes obscénités de nos démocraties post-shoahtiques…
Et il faudrait, chaque jour que Dieu fait, hurler à la face de ces ordures manipulatrices, au moment du caviar, du chivas, de la Gayet ou des soirées électorales, le mot définitif de Brodsky répondant à Adorno qui disait qu’après Auschwitz toute poésie était impossible : « Et le petit déjeuner ? »
Lou...
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