Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 16 novembre 2015

Le Vaillant ?

Ce qui est bien avec les attentats, c’est qu’ils donnent l’occasion à toute une cohorte de cons à plume et stylo de se prendre pour des artistes, des écrivains, des littérateurs et de libérer enfin les digues de leur écriture foisonnante et hélas méconnue, bref, de faire, sur les cadavres encore chauds, du style, du style et encore du style...

Regardez Luc le Vaillant, plus beau fleuron du Joffrin de Libé, regardez-le sauter sur l’occase pour nous révéler ses talents cachés de poète hédoniste et lacrymal… (http://www.liberation.fr/debats/2015/11/15/on-s-embrasser...). Il ne pouvait décemment pas nous balancer les contrepèteries et jeux de mots dont les Libé’s boys sont d’ordinaire si friands (y avait bien « Bataclamse ! » ou « Syrie, fais-moi peur ! », mais Mouchard avait imposé la voilette grand deuil, on pouvait pas se permettre…). Et le Vaillant petit soldat, donc, dans la nuit douillette de son loft parisien d’exorciser le tragique et de se la jouer poète maudit (ah ! ces « biches qui bisquent et ragent, enténébrées et ébréchées » ! Ah ! ces « quartiers métissés et bigarrés, dessalés et chaloupés » ! Chuis bien sûre que dans cent ans Lagarde et Michard les réimprimeront encore...), poète maudit, donc, et matamore sur papier glacé : même pas peur, et on va continuer encore mieux, encore pire, à « écouter du rock métal au Bataclan »…

Pauvre naze, pauvre sous-fiente qui s’imagine en « abominable perverti » histoire de se titiller la sadienne transgression, et se voit en « coupeur de tête aux théocraties », histoire de se chatouiller l’étonnant courage qu’il n’a pas… Ah ! tu vas avoir du mal à leur foutre la trouille, Lucio, aux combattants de DAESH avec tes vers de mirliton et tes oxymores à deux balles ! Car ce qui est vide, c’est pas le ciel, c’est l’incommensurable abîme de cette  « liberté de vivre » qui, paraît-il, « te constitue » et qui n’est que pauvre individualisme jouisseur et égoïste d’une boboïdie littéraire qui se regarde et s'écoute écrire à en faire gerber les constellations…

Lou...

Les commentaires sont fermés.