lundi, 22 septembre 2025
Les consolations de François Morel...
Tu sais, Morel, au lieu de venir, six mois après, avec ta gueule enfariné de veuf éploré digne et transcendantal, nous faire, sans crier gare, quasiment impromptu, l’éloge funèbre et bouleversant de Madame sous les applaudissements compatissants de toute la corporation médiatico-gaucharde surjouant à donfe l’intense émotion cultureuse et humaniste que tu leur as procurée et te tressant des milliers de couronne mauves pour ce magnifique travail de deuil tellement bien peaufiné en direct live de la Grande Librairie, sous le regard attendri de l’angélique Traquenard des grands soirs et, entre parenthèses, une fois de plus avec nos ronds, tu vois, François, au lieu de cette petite comédie minable et pathétique du Bossuet du pauvre (ou du riche plutôt) venant (pourquoi lui ? par quel privilège éhonté ? quel passe-droit de copinage éditorial ? quels émoluments bien sonnants et trébuchants, si ça se trouve ?) nous causer de sa meuf dans le micro, les yeux courageusement plantés dans les yeux de millions de Français, bien cadré par la caméra, tout droit sorti de maquilleuse, avec deux doigts de fond de teint sur la gueule, tout propre sur toi, avec une syntaxe et un vocabulaire irréprochables (bien oubliés les «enculés» et les «fils de pute» de naguère...), tu vois, Morel, j’eusse préféré, au lieu de ce spectacle, baudelairien et bettancourien à la fois, de Mon coeur mis à nu parce que je le vaux bien, j’eusse préféré, disais-je, Morel, que tu vinsses nous faire dans le micro l’éloge funèbre de Thomas de Crépol qui semble pas t’avoir arraché de grosses larmes, de Philippine Le Noir de Carlan qui semble pas t’émouvoir plus que ça, de Lola Daviet et de tant d’autres que tu as finalement assez vite oubliés...
Certes, Madame Morel était, je n’en doute point, très gentille, mignonne à souhait et superbement intelligente (encore que pour s’embarquer si longtemps avec un connard de ton calibre, on puisse en douter...), certes la perte d’un être cher, même chez les gros cons qui s’empressent de courir défendre, toutes affaires cessantes, les deux tristes sires de la Propagandastaffel France-hitlérienne, pardon, France-Interienne, la veuve Legrand et l’orphelin Cohen, à coups d’ «enculés» et de «fils de pute», est toujours une tragédie, mais une tragédie, excuse-moi, François, malgré l’importance que tu et que l’on t’accorde dans le petit monde de l’intelligentsia médiatique officielle, subventionnée et labellisée, une tragédie minuscule, intime, personnelle et qu’on doit pouvoir traiter, comme tout un chacun, chez soi, avec deux kleenex et trois insomnies, voire avec quelques séances de psy à 300 balles la demi-heure, ce qui devrait pas trop grever un budget qu’on imagine assez confortable chez le partageux repenti que tu es...
Mais de là à venir faire chialer toutes les chaumières de France et de Navarre sur ton intime chagrin et ton immarcescible douleur, alors qu’il y a tous les jours, Morel, des mecs et des meufs qui se font buter par des vrais enculés et des sacrés fils de pute, des mecs et des meufs, même pas malades, qui vont crever à 18, 20 ou 25 ans et qui vont bouffer de la terre pendant l’éternité, et des familles entières qui vont traîner cette souffrance toute leur vie à cause de la longue et pourrie politique pénale des crapules badintéro-taubiresques et magistraturement syndiquées que tu adores, de là, donc, à venir faire chialer le populo sur ta Madame se meurt, Madame est morte perso et nombriliste, y a un fossé que, hélas, en vieux et minable cabotin que tu es, tu as franchi allègrement avant, primesautier en diable et divinement consolé, de venir, même pas huit jours après, nous parler joyeusement et un peu moins pathétique, de la ... «tototte» (ça, c’est de la chronique !) sous les rires niais et complaisants de l’orchestre France-Inter au grand complet sous la direction de l’indéboulonnable Ali Baddou, victime sans doute (tiens, tu pourrais en faire une chronique...) du racisme systémique et nauséabond de ces cons de Français...
Ecarte-toi un peu, Morel, je crois que je vais dégueuler...
14:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
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