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lundi, 06 février 2006

Marcelle, si t'avais des ailes...

Libé du 2 février, l’habituelle petite crotte du pierre marcelle de service. Consacrée, bien sûr, aux caricatures mahométiennes… et qui s’achève par cette magistrale affirmation : « Mais, de la démocratie, on attend d’abord et surtout sinon seulement qu’elle préserve, du citoyen, le droit de conchier toutes les idoles. »
Tout le problème étant quand même de savoir qui définit l’idole… Dans ce monde individualiste qui est le notre, dans cette assomption de la subjectivité qui fonde la démocratie, et qui fait que je suis moi-même la mesure de toutes choses, l’idole sera cela ou celui ou celle que je déciderai. Si c’est mahomet ou jehovah ou jésus, pierre marcelle sautera de joie et disséminera sa fécalité proliférante et pestilentielle sur les icônes sacrées, en se prenant pour georges bataille… Si c’est la déclaration des doits de l’homme, ou amnesty international, ou l’holocauste, ou les homos, ou pierre marcelle soi-même, il courra sans doute interpeller le procureur de la république le plus proche pour que cesse cette infâmie…
Si pierre marcelle était moins con, on lui suggèrerait qu’au droit de conchier et donc de mépriser, d’avilir, d’humilier, on doit préférer le droit de discuter, de négocier, de débattre, et que c’est même cela que l’on appelle parfois démocratie… Mais les grands démocrates auto-proclamés de son gabarit ne sont souvent hélas que de petits étrons nauséabonds dont le démocratisme n’est rien autre que le masque grimaçant du minable  ressentiment …
Lou ailée…
 
 
 

Commentaires

Dantec, sur le site de Surlering, égratigne également Marcelle dans des termes proches des vôtres.

Écrit par : Artemus | lundi, 06 février 2006

Sauf que Dantec semble appeler à toujours plus de caricature et d'insultes anti-mahomet oubliant ainsi, dans sa volonté de stigmatiser ceux qui profitent du fonds de commerce islamique, la détresse infiniment respectable des "petits arabes", comme il y eut jadis celle des "petits blancs"...
Le petit peuple, le vrai, pas le mythe pour bobos-gauchos, ne mérite jamais l'ironie ni la dérision... Et tel épicier musulman à genoux sur son tapis dans une rue de Lyon mérite autant d'égard que ma tatie Ginette en prière devant la statue de sainte Rita...
Isn'it...?

Écrit par : Lou | lundi, 06 février 2006

Certes. Le parallèle ne s'appliquait que pour la critique de Marcelle. Pour le reste....

Écrit par : Artemus | lundi, 06 février 2006

Lire votre dernier commentaire me fait plaisir Lou. Dès fois je perçois aussi cette impression de surenchère stupide alors qu'il y a au fond tellement de gens qui souffrent à cause de grandes gueules s'arrogeant le droit de parler à leur place.

Écrit par : Ash | lundi, 06 février 2006

Une idole est une représentation d'une divinité, qui est non pas adorée pour elle-même mais pour ce qu'elle représente.
Même en étant bien conscient que le débat est préférable à l'insulte, je n'arrive pas à voir clairement en quoi un homosexuel, ou même l'idée de l'homosexualité, possède un caractère divin. Marcelle n'est sans doute pas très fin, mais il n'y a pas que de la bêtise à "conchier les idoles" ; vous remarquerez qu'il est justement impossible de discuter avec quelqu'un en adoration. Enlever à une chose son caractère sacré, c'est permettre de la discuter. Le dialogue n'est pas toujours possible. On ne discute pas le sacré, c'est précisément ce qui le définit, il est impératif.
La religion procède à la fois de la croyance et de la raison,
alors que l'idôlatrie ne procède que de la croyance. Désacraliser les représentations (je préfère à "conchier les idoles", mais c'est au fond la même chose), y compris par le ridicule, peut permettre la discussion.
Le propos de Marcelle est maladroit, sans doute porté par la volonté de parler haut, mais prenez note que le jour où l'on ne pourra plus se moquer du sacré, il vous sera également impossible de le discuter. Le droit de désacraliser s'identifie au droit à la discussion. Ne pensez-vous pas ?
Sur ce, bonne soirée !

Écrit par : Polem | lundi, 06 février 2006

Salut Polem,
lorsque j'associe shoah, homosexualité...etc... au divin, c'est simplement manière de manifester qu'il y a aujourd'hui deux sacrés : le vieux sacré des religions que nos religions occidentales ont quasiment toutes renié mais que l'islam réactive plein pot, et ce sacré-là, c'est le sacré "ringard", le sacré que les "lumières" ont définitivement (?) rendu obsolète, archaïque subsistance des temps obscurs contre quoi nos minables voltaires d'aujourd'hui se battent d'autant mieux que le combat est sans risques... Mais il y a auusi le sacré moderne, le sacré qui ne dit pas son nom mais qui s'impose d'autant plus fort que toute la médiacratie le présente comme allant de soi. Ce nouveau sacré, c'est la tabouïsation du racisme, du sexisme, de la shoah, des droits de l'homme, de la démocratie... nouvelle église qui a ses autels, son clergé, ses rites et ses profiteurs...
Et si l'on s'arroge le droit de conchier l'ancien sacré et de refuser de prendre en compte la douleur ou le scandale de ceux qui voient leurs convictions les plus saintes bafouées, on doit en bonne logique conchier encore plus le nouveau...
Ce qui me gêne, dans toute cette affaire, c'est moins la désacralisation que la dérision. Dans la dérision, il y a forcément de l'excès, du blessant et de l'abaissant... Par la discussion, en principe, on s'élève...
Bonne journée...

Écrit par : Lou | mardi, 07 février 2006

Si Voltaire et consorts n'avaient pas été là, nous aurions un peu plus de mal à exprimer nos points de vue... Comment voulez-vous désacraliser sans dérision ? Avec une argumentation rationnelle? Ben tiens...
Je vous trouve utopiste, une fois n'est pas coutume !
Vous pensez que les "pseudo-voltaires minables" qui hurlent dans le vent en profitant de leur position le font sans aucun risque ? Rassurez-vous, ça risque de ne pas durer... Vous aurez, je pense, bientôt matière à alimenter notablement vos chroniques... à la vitesse à laquelle brûlent les ambassades...on a pas l'air d'être partis pour la discussion...
Pour la petite touche sur les idoles, un journal iranien vient de lancer un concours de caricatures sur la Shoah ! (figaro) Ca promet (en conneries)...
Bonne journée, Lou !

Écrit par : Polem | mardi, 07 février 2006

Polem, je comprends peut-être mal votre réflexion, ne prenez donc pas ma remarque en mauvaise part. Mais je ne crois nullement qu'il faille enlever à une chose son caractère sacré pour pouvoir la discuter. La chose sacrée n'est impérative que pour celui qui la tient pour telle, et ça n'empêche nullement d'en papoter avec ceux qui ne sont pas d'accord.

Les Pères de l'Eglise, par exemple, obligés dare-dare de fourbir leur argumentaire contre les païens lettrés de l'empire, puis les néo-platoniciens, Plotin, et ainsi de suite jusqu'à Averroés (plus récents, citons d'autres genres de bretteurs, comme Chesterton, par exemple), discutaient fort rationnellement sans désacraliser quoi que ce soit.

Écrit par : Turenne | mardi, 07 février 2006

Mon idée (discutable) est qu'on enlève le caractère sacré d'une chose le temps de la discussion. Par exemple, pour un croyant, réfléchir une heure à la possible non-existence de Dieu, c'est désacraliser une heure. Ce qui ne l'empêche pas, en effet, de continuer à croire les onze autres heures. La raison analyse... Qui pourrait affirmer, par exemple, que le raisonnement de Pascal (le fameux pari) n'a pas un côté désacralisant ? On a d'ailleurs, il me semble, beaucoup reproché à Averroés de faire grand cas de la raison...
Dire que la chose sacrée ne l'est que pour celui qui la tient comme telle est une vue fort louable, néanmoins l'Histoire tend à montrer que ces vues ont toujours été minoritaires... Pour beaucoup, ce qui est sacré est surtout ce à quoi personne ne doit toucher...Remontez donc un peu plus loin dans l'histoire chrétienne et pensez à Galilée...
Ceci dit votre idée initiale me paraît très juste : il y a plusieurs conceptions du sacré, donc. La question qui se pose : à laquelle avons-nous affaire actuellement ?

Écrit par : Polem | mardi, 07 février 2006

C'est vrai, Polem, je ne me reconnais plus, mon angélisme me perdra... En fait, toute ma détestation (ah ! je me retrouve !) porte sur ces cons d'intellos bac + 12 qui n'hésitent pas à scandaliser le peuple bac - 20. La dérision doit se jouer à armes égales. La bave de marcelle ou greilsamer n'atteindra ni mon dieu (en ai-je un ?) ni mon ego de bac + un peu ! Par contre, elle blessera profondément ma tatie ginette et mon plombier polonais. Et ça, je supporte pas. Le grand con qui fracasse le petit dans la cour de récréation, ça m'a toujours fait gerber.
Quant au journal iranien qui veut lancer un concours de caricatures sur la shoah, il me paraît en plein dans la logique de la dérision. Si rien n'est sacré, la shoah ne l'est pas non plus.
Polem, Polem, il y aurait fort à dire sur Galilée qui ne fut pas exactement le martyre que l'on dit... Mais pour en revenir à la discussion avec Turenne (avec qui je suis globalement d'accord et qui me ramène à ce cher chesterton...) sur le sacré, c'est moins le sacré en soi (ça veut dire quelque chose ?) qui me paraît important que celui ou celle pour qui il est sacré. Le sacré vécu dans une espèce de fusion primaire par ma tatie (et il n'y a là aucun mépris, bien sûr) peut difficilement se discuter et encore moins se dérisionner. Alors que n'importe quel théologien, y compris musulman (la porte de l'ijtihad...), est capable, lui d'envisager cinq minutes que son dieu n'existe pas. Les nombreuses preuves de l'existence de dieu qui émaillent l'histoire de la théologie et des controverses religieuses manifestent bien cette capacité à discuter de l'existence du sacré.
Le sacré, pour en finir provisoirement, c'est pas, me semble-t-il, ce à quoi "personne doit toucher", mais ce à quoi on doit toucher "avec respect", sinon pour le sacré lui-même, au moins pour le croyant...
Suis-je claire ??
Bonne après-midi.

Écrit par : Lou | mardi, 07 février 2006

Comment une caricature peut-elle toucher "avec respect" ?
Le principe même d'une caricature c'est l'exagération de la critique qu'on lui porte.

Écrit par : Ash | mardi, 07 février 2006

A propos, Lou, j'espère que vous ne m'en voulez pas d'être intervenu sans me présenter ou y avoir été invité. Je reconnais que c'est extrêmement discourtois de ma part.

PS : Chesterton forever !!!

Écrit par : Turenne | mardi, 07 février 2006

Bonjour Turenne, pas le temps de répondre à votre extrême discourtoisie bien sympathique... Pas même eu le temps d'aller feuilleter again ce cher chesterton for ever...
Ceci vaut invitation à poursuivre.
Et pas même le temps d'aller faire autre chose que surfer sur ton blog... Sigh !

Écrit par : Lou | jeudi, 09 février 2006

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