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jeudi, 30 mars 2006

Maurras et Lou sont dans un radeau...

Puis-je enfin me mêler du beau débat polyphonique qu’a suscité ma note « DHL » ? Quelle fierté ! D’abord, les convenances : merci à tous. Sincèrement. Et puis voici quelques propositions hésitantes qui ne demandent que vos réactions et commentaires.

 

-1/ Je suis fort embarrassée pour distinguer entre république et démocratie… A-t-on le droit de dire, sans pour autant ignorer les arguments constitutionnels, qu’en France au moins l’écart entre les deux n’est pas si grand que ça et que tous deux marchent main dans la main pour nous conduire au pire… Et d’ailleurs, s’il est vrai que nous vivons en République et que c’est elle, hélas, qui tient le haut des papiers à en-tête, il n’en reste pas moins que la valeur suprême qui y est accolée et qui revient en boucle dans les discours et les médias, c’est bien la démocratie…

 

-2/ Oui, Polem, le fédéralisme me va assez bien (1892 : Déclaration des jeunes félibres fédéralistes, de Maurras et Amouretti…), solidement appuyé sur le principe de subsidiarité (Léon XIII : « Toutes les fonctions et les tâches qu’une communauté inférieure peut remplir doivent être laissées en toute liberté à la décision de ces communautés. »)

 

-3/ Effectivement, Capulet, la démocratie fait s’exprimer les gens sur ce qui ne les concerne pas et où ils peuvent d’autant mieux se faire avoir par les charlatans et les beaux parleurs, et elle leur fait fermer leur gueule sur ce sur quoi ils sont compétents. Maurras : « Le suffrage universel ne nous « effraye » nullement. Nous sommes effrayés des choses auxquelles on l’applique… Le mal ne vient pas du nombre des votants, mais de l’objet sur lequel ils votent. Si on leur donne à décider les tendances du gouvernement, si on leur donne à choisir le Chef, il y a dix mille contre un à parier qu’ils éliront l’homme dont le nez leur plaira et qui n’aura pas plus de cerveau qu’une calebasse ; il y a dix mille contre un à parier qu’ils exigeront du gouvernement la politique de leur intérêt particulier, sacrifiant l’intérêt général, la politique du moindre effort et du moindre labeur sans se soucier du présent éloigné, ni du prochain avenir…. »

 

-4/ Ash, le texte d’ Emile Armand sur l’anarchie est intéressant, mais celui-ci, de … Maurras, est pas mal non plus : « L’Anarchie prétend seulement détruire, pour les abolir à jamais, les liens qui, d’après elle, asservissent et déshonorent l’humanité : or, si nous la voyons procéder de bon cœur aux destructions qu’elle médite, nous la voyons refaire dans son propre sein, dans sa petite cité d’anarchie, tout ce qu’elle a détruit au-dehors…. Le système social ainsi rabiboché a des chances nombreuses de se montrer inférieur à celui qu’il sera censé remplacer… En admettant, pour tout simplifier, que des matériaux ramassés en un jour d’improvisation vaillent ceux qu’avait réunis et affermis l’épreuve des temps et en supposant qu’une génération, celle d’aujourd’hui, puisse valoir, à elle seule, la suite des innombrables générations qui l’ont précédée, le nouveau bâtiment social ne correspondra qu’à des besoins immédiats ou très récents ; il fera face à des nécessités éphémères et partielles ; il représentera le fruit d’une expérience courte, suggérée par un petit nombre de besoins très bornés. Il aura besoin de réparations constantes, de compléments perpétuels. On n’en jouira guère. Il faudra sans cesse y combler lacunes ou crevasses. Une police rudimentaire, une justice, une armée, une marine, une diplomatie rudimentaires, voilà donc ce qu’on nous offre pour faire suite à la diplomatie, à la marine, à l’armée, à la justice et à la police que l’industrie de trente siècles d’effort historique, éclairé par des millions de faits concrets, avait composé à loisir.

 

Détruire la société pour la rebâtir dans ces conditions, c’est proposer de mettre en pièces un paquebot afin d’en extraire un radeau. Je ne sais rien de plus sauvage… »

 

Avec mes excuses pour la longueur de la citation, mais comment couper et tailler dans une telle démonstration…

 

Lou martégale…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

Hou lal la ! celle-là, j'ai dû la faire pour les mal-voyants... Les imprimantes vont déguster... Mais quelle présomption que de croire que l'on imprime !
(En fait, j'ai beaucoup de mal à lire et réagir sur écran... mais pourquoi est-ce que je raconte tout ça ?!) Salute.

Écrit par : Lou | jeudi, 30 mars 2006

On te lit et on te répond (rarement à côté tu as remarqué?), c'est déjà pas mal. Quant à l'italique, c'est vrai que sur l'écran blanc de nos nuits blanches, il fait mal aux yeux.
Deux textes le même jour tu es passé en haut débit, sweet Lou.

Écrit par : Capulet | jeudi, 30 mars 2006

"Le libéral, c'est l'anarchiste qui ne néglige pas ses mots, va dans le monde et prend soin du nœud de cravate."Charles Maurras - Action française, 17 août 1913

J'ai toujours trouvé que Maurras avait compris une bonne moitié de la philosophie libertarienne/anarcho-individualistes (laissons de côté l'anarcho-communiste) mais qu'il n'arrivait pas, n'osait pas aller au bout de la logique. Un goût probablement trop prononcé pour le Conservatisme politique. Ce qui parait assez cohérent.

Pour avoir une idée plus précise de ce que serait une anarcapie, je crois que le livre "Vers une société sans Etat" de David Friedman est intéressant. On rentre précisément dans toutes ces considérations "pratiques" (tout en restant quelque peu dans la théorie car n'ayant jamais été appliqué). Pour le côté éthique, on s'intéressera plus volontiers à "L'éthique de la liberté" de Rothbard ou encore "Les vices ne sont pas crimes" de Spooner voir le moins connu "Défendre les indéfendables" de Walter Block.
Quelques détails et critiques de ces livres sur cette bonne page :
http://www.urgesat.blogspot.com/

Pour la démocratie, j'aimerais replacer ce bon article de Copeau qui évoque le schisme avec le Holisme.
http://www.copeau.org/index.php?2004/11/26/164-liberalisme-et-democratie---1
Car la démocratie actuelle est indéniablement un système Collectiviste. Je serais plus réservé quant à la République, bien que la Française me parait assez patatraque, pour ne pas dire indigeste.

En passant Lou, je suis étonné que toi, grande lectrice de Libé, n'ai pas relevé ce savoureux et court article :
http://www.liberation.fr/page.php?Article=370725
:D

Écrit par : Ash | jeudi, 30 mars 2006

Pour commencer, je souscris sans réserves aux citations.
Et puis sans tergiverser ni discuter à l'infini sur le sexe des anges et comme une image vaut mieux qu'un long discours, je place dans un panier à salade, la démocratie, la république, et tout ce que vous voudrez, je tourne, le résultat, c'est, la république assise entre deux chaises sustenté par l'Aurea mediocritas pour ne pas tombé pas par terre, encadrée par la démocratie d'un côté et tout ce que vous voudrez de l'autre.
C'est simpliste, d'accord.
Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïtés sur le sens de la locution latine.
Voici la traduction littérale "médiocrité d'or".
La traduction classique "condition moyenne, gage de tranquillité".
La traduction moderne "volets fermés, rideaux tirés, charentaises aux pieds, canette a la main, cul et dos calés, télé allumée, et qu'on ne vienne pas m'emmerder".

Écrit par : lustucru | vendredi, 31 mars 2006

Soyez conséquent, Lou et les autres. Que détestez vous vraiment: la démocratie ou la république, voire les deux? Car la république athénienne ressembla plus à une aristocratie qu'à une démocratie. Et comme le rappelle Rousseau dans sa réponse sur les "Discours sur les sciences et les arts", la démocratie (?) athénienne qui n'enseignait plus que des sornettes s'est pris une bonne pilée par la dictature de Sparte qui avait conservé la vertu.

Écrit par : Capulet | vendredi, 31 mars 2006

Peut-être cette idée d'être gouverné par des "Principes" ?
Et quand la réalité les dérange, on met simplement sa tête dans la sable.

Écrit par : Ash | vendredi, 31 mars 2006

Les commentaires sont fermés.