vendredi, 31 mars 2006
La voie de la connerie...
Danielle Linhart, dans Libé du 29 mars, écrit un papier intitulé "CPE, la voie de la rentabilité.", analyse assez fine et intéressante de la relation triangulaire salarié/patron/entreprise, analyse qui se conclut sur le constat qui est déjà dans le titre : l'entreprise cherche d'abord la rentabilité et le cpe est un outil au service de cette rentabilité. Mais la moraliste in the mood pointe bien vite sous la sociologue, comme napoléon sous bonaparte, et l'inévitable conclusion arrive alors :"Il semble que le cpe corresponde assez bien à ces exigences, et contribuera à inculquer aux jeunes la discipline de travail que les managers modernes réclament. Au détriment sans doute de notre société qui aura à payer le prix d'une concurrence effrénée entre ses membres, dans le cadre d'une surenchère à la conformité et à la soumission."
On aimerait demander à miss linhart si, dans sa vie quotidienne, sa vie professionnelle et même dans sa vie de loisirs, l'horrible rentabilité ne joue aucun rôle, si même elle n'est pas à la source de tous ou presque tous ses comportements... Lorsque danielle linhart va à son boulot, elle prend le métro le plus direct ou elle fait le grand tour par charenton, clignancourt et la porte de montreuil ? Lorsqu'elle négocie son contrat de travail, elle signe sans regarder ou elle épluche avantages et inconvénients ? Lorsqu'elle fait ses courses chez fauchon, elle choisit le foie gras au hasard ou elle appelle "que choisir" pour le meilleur rapport qualité-prix ? Lorsqu'elle planifie ses vacances, elle calcule les périodes creuses ou elle fonce à la Grande-Motte se bronzer entre les jambes velues des beaufs ? Lorsqu'elle torche ses mômes, c'est avec des billets de 100 euros ou avec des billets de 10 ?...
Ils sont vraiment trop ces intellos qui considèrent la rentabilité de l'entreprise comme l'abomination de la désolation, alors même qu'ils ne fonctionnent finalement qu'à ça... Comment peut-on donner des leçons au monde entier alors qu'on est même pas capable de faire retour cinq minutes sur ses propres pratiques...? Danielle, tu m'énerves !
Lou rentabilisée.
08:00 | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Ils ne l'ont tellement pas compris l'"horreur" de la rentabilité de l'entreprise à Libé, qu'ils sont en train de dégraisser le mammouth au sein du journal faute de ventes suffisantes. Licenciements et reclassements à la pelle.
Pas grave, il y aura toujours des fonds publics pour renflouer cet étendard de la démocratie et de la liberté de penser de gôôche.
Écrit par : Rice | vendredi, 31 mars 2006
Il me semble que dans sa conclusion, l'auteur reproche la concurence effrenée entre les membres de la société ("L'homme est un loup pour l'homme." Hobbes) que l'on peut identifier à l'indivualisme.
Mais qui s'est fait l'apôtre de l'individualisme sinon les soixante-huitards dont Libé est le meilleur représentant? Une fois de plus il est facile d'être contre les conséquences et pour les causes (je ne vous re-citerai pas la phrasee de Bossuet, j'espère que vous l'avez mémorisée).
Écrit par : Capulet | vendredi, 31 mars 2006
Y'en a marre d'entendre des "journalistes" parler des entreprises alors qu'ils n'y connaissent rien (que connaissent ils ?).
Ca serait rentable d'embaucher un jeune, de le former, d'engager des frais pour lui et au bout de deux ans ou moins, le virer, redépenser de l'argent pour en recruter un autre, le former, etc ?
Pfff
Écrit par : perryll john | vendredi, 31 mars 2006
Le problème, péril, c'est que trente ou quarante ans de culture ou sous-culture marxiste distillée par les médias, les enseignants, les éducateurs, les formateurs...etc... (c'est à dire par des gens qui n'ont jamais pris aucune responsabilité dans la production, qui n'ont jamais tenu une fourche, un râteau, un marteau, un poste à souder... et qui ont les mains blanches comme la neige et l'âme noire comme charbon) ont fait des dégâts considérables et en particulier cette vision aberrante de patrons dont le seul souci est d'exploiter leurs ouvriers jusqu'à la corde...
Le bon patron fait le bon ouvrier comme le bon ouvrier fait le bon patron, mais ça c'est le bon sens populaire dont nos élites pourries jusqu'au trognon ne veulent plus entendre parler. Le bon peuple, pour les boboïdes, c'est celui qui s'encapuche pour casser du flic !
Rice, merci pour l'exemplaire rentabilité de Libé que j'avais oubliée...
Par contre, capulet, comment oublier notre Bossuet préféré...
Écrit par : Lou | vendredi, 31 mars 2006
Bref le peuple selon Libé c'est le lumpen prolétariat, pardon la racaille. Ah cette bourgeoisie voltairienne qui préfère les voyous aux ouvriers. Rien de neuf sous le soleil français.
Écrit par : Capulet | vendredi, 31 mars 2006
Les ouvriers votent FN.
Écrit par : Ash | vendredi, 31 mars 2006
C'est vrai à 20% seulement (30% pour les chômeurs). Et demande toi pourquoi les ouvriers votent de moins en moins à gauche. Parce que le PS leur chie dessus, devenu un parti bourgeois.
Et le PC en cessant d'être stalinien a aussi cessé d'être ouvriériste et court derrière Act-Up et le MRAP. Avec 1% de moins à chaque élection (c'est valable aussi pour la LCR mais moins pour LO qui a condamné les émeutes de novembre).
Écrit par : Capulet | vendredi, 31 mars 2006
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