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jeudi, 13 avril 2006

Normalien ou normalisé ?

Libé, toujours Libé, mercredi 12 avril, et un normalien, mehdi ouraoui, qui veut "rénover la méritocratie"...

Pour ce faire, donc :

-1/ Les grands principes :"L'éducation est la première protection sociale, et la plus efficace, contre le chômage des jeunes et les inégalités...  remède efficace, bien que déjà ancien, contre les peurs nées du chômage et des inégalités : l'école républicaine." Commentaire : Si l'éducation et l'école républicaine étaient des remèdes efficaces contre le chômage, ça se saurait. Sauf erreur, l'école est laïque, gratuite et obligatoire depuis le vieux jules ferry, ce qui ne nous rajeunit pas, et l'obligation scolaire jusqu'à 16 ans depuis au moins quarante ans et pourtant le chômage des jeunes s'est jamais aussi bien porté qu'aujourd'hui ! Voilà donc le genre d'affirmations que l'on entend en boucle dans toutes les bouches autorisées et qui n'est qu'une immense connerie. le chômage ne se règlera pas par l'école mais par la croissance (même si je serais plutôt favorable à une décroissance...) ou le luddisme (briser les machines) ou la ... suppression des allocs chômages qui inciteraient les gens à bosser plutôt qu'à refuser cinquante boulots pour des raisons qui souvent n'en sont pas...

-2/ Le constat sans les causes : le gentil mehdi nous explique avec plein de chiffres que 9% de nos concitoyens sont illettrés, que 20% d'une génération sort chaque année de l'école sans diplôme...etc... mais pas une seconde il ne s'interroge sur les causes. Pourquoi ? Parce qu'il lui faudrait parler des aberrations du collège unique, de la démission des parents et des enseignants, de la perte des valeurs et de l'immigration... Et tout cela, c'est clair, est tabou de chez tabou...

-3/ Les solutions sans les moyens. Qu'à cela ne tienne, même si mehdi normalien ignore les causes, il ouvre quand même sa gueule sur les solutions. Les voici tout droit sorties de sa musette : "réduire à 15 le nombre d'élèves par classe... création d'un service public de soutien scolaire... allocation autonomie jeunesse... créationde coupons culture et loisirs..." Rien que ça. Et pas un mot, pas un seul petit mot sur le financement de tout ce beau programme. Allons, allons, le président de Périclès (c'est l'un de ses titres) ne saurait s'abaisser à des broutilles d'intendance...

Encore un qu'il faudra envoyer bientôt dans les rizières...

Lou rizzotée...

Commentaires

Bossuet, toujours Bossuet. Pas de cause, pas de conséquencess. Les finances on s'en fout: "L'intendance suivra." (phrase que paraît-il De Gaulle n'a jamais pronononcée).

Écrit par : Capulet | jeudi, 13 avril 2006

Si ce que veut dire ton normalien, Lou, c'est que l'école républicaine vaut mieux que l'école marxiste, il n'a pas tort. Mais, bien sûr il ne peut pas le dire comme ça, alors il propose de faire cohabiter les deux, ce qui est impossible.

Il faudrait en effet réduire les effectifs des classes à quinze élèves. Les quinze meilleurs, pour revenir au système d'avant la guerre qui avait un effet de promotion sociale, non pas absolu, mais certain.
Les quinze autres élèves iraient exercer leurs talents en cuisine, à l'atelier de menuiserie, à la boulangerie, à la ferme (10000 postes d'agriculteurs à pourvoir en Bretagne qui ne seront sans doute jamais pourvus), dans des domaines où on manque de cervelles et de bras.
Il y a vingt ans (déjà !), Madelin en pantalon pattes d'ef, comprenant qu'il était impossible de réformer l'Éducation nationale, bien gardée par les syndicats, proposait carrément de démanteler cette place forte marxiste. Hélas, les types d'Occident, s'ils n'ont jamais manqué de bonnes idées dans ce genre, se sont souvent montrés assez naïfs dans la conquête des esprits.

Le débat sur la croissance est plus compliqué. Grosso modo c'est le programme de Sarkozy et il n'y a pas en effet de chomedu aux États-Unis. Mais on voit bien la course en avant absurde que ce programme représente. La dette des États-Unis est énorme, et, à moins qu'un économiste m'explique comment on peut se passer, à un moment ou à un autre, de payer ses créanciers…

Le système repose pour le moment sur la confiance de ces créanciers dans le "modèle yanki" et dans l'espoir de recouvrir ces créances un jour. Le système de la croissance est tributaire également de l'approvisionnement en pétrole.

Si les Yankis n'inventent pas rapidement un nouveau carburant aussi économique, ils vont devoir pousser leur Buicks, et patatras la croissance ! Le système capitaliste s'écroulerait alors de l'intérieur comme le système communiste avant lui.

La civilisation du gaspillage est-elle inéluctable ? Je vous le demande, Lou.

Écrit par : Lapinos | jeudi, 13 avril 2006

Sans compter que le Mehdi en question, de par son statut de normalien, n'enseignera sans doute jamais dans le secondaire et continuera son errance idéologique dans une fac x ou y...

Écrit par : Z. | jeudi, 13 avril 2006

Il y a des normaliens qui réussissent l'agrégation et enseignent ensuite dans le secondaire, au moins au début de leur carrière.

Écrit par : Lapinos | jeudi, 13 avril 2006

La chose qui me choque le plus (mais cela ne semble pas choquer tant de monde que cela), c'est le terme "éducation nationale"?!... l'école ne devrait pas s'occuper de l'"éducation" de nos enfants, mais se contenter d'instruire, de transmettre les connaissances et les savoirs de base.

C'est bien la preuve du caractère totalitaire et noyauté par la pensée de gauche de l'école publique. Le broyage des cerveaux commence dès le plus jeune âge, hélas...

Écrit par : Rice | jeudi, 13 avril 2006

"(même si je serais plutôt favorable à une décroissance...)"

Pas celle-ci quand même ?
http://www.decroissance.org/

Écrit par : Ash | jeudi, 13 avril 2006

A propos de la croissance économique Rousseau a écrit en 1755 dans "L'économie politique" (article rédigé pour "L'encyclopédie")
"Si l'on examine comment croissent les besoins d'un état, on trouvera que souvent cela arrive à peu près, comme chez les particuliers, moins par une véritable nécessité, que par un accroissement de désirs inutiles, et que souvent on n'augmente la dépense que pour avoir un prétexte d'augmenter la recette; de sorte que l'état gagnerait quelque fois à se passer d'être riche et que cette richesse apparente lui est au fond plus onéreuse que ne serait la pauvreté même."
Cette analyse me paraît toujours d'actualité.

Écrit par : Capulet | vendredi, 14 avril 2006

Sauf que c'est l'accroissement artificiel de la richesse des particuliers qui est en cause et non celui de l'État, Capulet.

L'État français n'est pas si riche puisque le montant de sa dette brute est de 1100 milliards d'euros, soit 70 % à peu près du montant du PIB (100 % pour les E.-U.). En réalité, si on ajoute 900 milliards d'euros, ce qui représente le montant des retraites des fonctionnaires français, l'État est même pauvre.

Je reprends la métaphore de la Buick, pour bien me faire comprendre de Lou, une fille directe on dirait.
La croissance, c'est un peu comme une de ces grosses berlines américaines. Vous montez dedans, vous roulez sur les larges avenues de la prospérité économique et vous vous sentez indestructible au volant de ce gros tas de ferraille.
Mais il peut arriver que vous vous retrouviez en panne d'essence car ces chignoles sont plus goulues qu'une fille de joie de la rue de Provence, et là, quand il vous faut pousser ce veau mort, autant laisser tomber, surtout quand on a perdu l'habitude du sport. "La mécanique est belle, mais la mécanique est fragile", disait mon grand-père.

Écrit par : Lapinos | vendredi, 14 avril 2006

Mais l'Etat Français ne produit pas de richesses, il en prend aux individus.

Écrit par : Ash | vendredi, 14 avril 2006

Non mais là vous prenez l'État au sens des institutions étatiques, Ash, alors que la discussion portait sur la France en tant qu'État, y compris ses institutions étatiques, mais pas seulement.
Merde, j'ai l'impression que je transforme le blogue de Lou en une putain d'AG de trous du cul marxistes ou libéraux : désolé, Lou.

Écrit par : Lapinos | vendredi, 14 avril 2006

En fait le problème c'est moi : j'exècre l'état. Pour moi c'est le vol et la coercition.
Parlez nation car là je comprends mieux à quoi vous vous référez. Ceci-dit je ne lui donne pas un blanc-seing pour autant.

Rassurez-vous pour l'AG, personne ne votera quoi que ce soit ici. On ne fait pas dans la démocrassie chérie.

Écrit par : Ash | vendredi, 14 avril 2006

Bonjour à tous,

il me semble que vous allez un peu vite en besogne concernant l'État, en ce sens que vous amalgamez vite "utilité" et "rentabilité".
L'État n'a pas pour vocation d'être "rentable", au sens habituel de l'économie privée. En principe, il doit rendre service aux gens en gérant les institutions et les administrations au mieux, ces dernières se trouvant au service des chers contribuables (il s'agit d'un modèle de société lergement partagé sous nos cieux occidentaux).
Certes, nous sommes très loin de cela : j'en veux pour preuve la gabegie et l'inefficacité qui caractérise l'État français actuel. Mais il existe d'autres endroits où certaines administrations font preuve d'excellence.
Donc, je me garderais bien d'attaquer le principe d'administration au service du public. Je pense que c'est un système indispensable qui garantit la pérennité de l'État, cadre du développement collectif et de l'épanouissement des individus, et donc protège l'idée de Nation.
Cela est-il mauvais parce que cela nous coûte ? Non. Cela est-il mauvais parce que cela nous pèse trop et que l'argent donné ne produit pas le service légitimement attendu ? Oui. L'État doit se réformer pour améliorer son rendement : il doit casser la caste des fonctionnaires. Il doit en réduire les effectifs, augmenter les salaires, mieux gérer son système de primes et vous verrez que beaucoup moins font mieux que beaucoup trop !
Quant à la décroissance... C'est un vaste débat qu'il convient d'arracher des mains de ces crétins d'altermondialistes.

Écrit par : kalle | lundi, 17 avril 2006

Essai de réponses tardives et forcément trop brèves...
-1/ Lapinos, tu proposes de réduire les classes à 15 élèves et d'envoyer les autres au turf. Warum nicht ? Mais je me demande s'il ne serait pas encore plus profitable d'alterner, pour tous, 15 jours ou un mois d'école, 15 jours ou un mois de boulot et de coltinage du réel... Ca nous éviterait ces intellos utopistes, dominateurs et sûrs d'eux-mêmes... Quant à l'économie, j'y suis profondément nulle mais j'ai bien aimé la buick ferraillée qu'il faut pousser et le sympathique dire du grand-père... La décroissance qui me tente, c'est pas celle des verts-rouges, mais celle des... amish ! ou plutôt celle d'une société où l'économie, libérée de la publicité, aurait pour but non de consommer pour produire mais de produire pour consommer. C'est des besoins du consommateur que doit naître la production et non des besoins des producteurs... (à suivre...).
-2/ Ash, moi aussi j'exècre l'Etat, le plus froid des monstres froids, sauf qu'il faut ce minimum qui permet d'éviter l'anarchie ou la loi de la jungle. J'ai déjà dû citer cette sentence maurrassienne percutante et si vraie : la monarchie, c'est l'anarchie plus un. C'est à dire une société qui s'auto-organise un max sous un minimum d'Etat...
-3/ Kalle, D'accord avec ta distinction privé/public. Bien sûr que l'Etat a une vocation de "service public" qu'il doit assumer, mais : -a/ où s'arrête le service du public et où commence l'assistanat généralisé et contre-productif ? -b/ tant vaut l'Etat tant vaut son service. Un Etat et un régime aussi nuls que les nôtres fonctionnent forcément pour le pire...
Salut à tous et à bientôt...

Écrit par : Lou | mardi, 18 avril 2006

Je suis aussi pour un Etat Régalien mais uniquement s'il s'avère préférable dans tous les domaines. Or, rien que dans ces domaines qui sont la Police, Justice et Défense, l'état Français est en déroute (émeutes, justice à deux vitesse, militaires tantôt inutiles ou super-cowboys). Le budget du sport ou de la culture reçoit plus que ses trois-là ! Et c'est quoi tous ces ministères qui sont créées ? Est-ce que vous avez besoin d'un ministre des sports pour faire votre jogging la matin ? Et on doit payer pour ça ?

Alors moi j'ai plutôt tendance à penser que l'anarchie c'est l'ordre et l'état le désordre, ou la guerre civile comme le dit Anselme Bellegarrigue. Cette dernière qui ne devrait plus tarder. Normalement quand les gens n'auront plus de quoi remplir leurs paniers. Bientôt, très bientôt...

Écrit par : Ash | mardi, 18 avril 2006

On est pas si loin que ça, Ash... D'autant que le ministère de la culture me semble une aberration maximale... Quant à la guerre civile qui vient... j'y crois guère, car même si les paniers sont vides, les têtes sont pleines des conneries que dégueule sans relâche la télé...
Et c'est qui cet anselme bellegarrigue dont le nom sonne si sympathique...?

Écrit par : Lou | mardi, 18 avril 2006

Anselme fut l'un des anarchistes français du 19ème siècle. Pour de plus amples informations cliquez sur le lien.

Écrit par : Cadichon Bellegarrigue | mardi, 18 avril 2006

Voilà, t'as bien théorisé ce que je voulais dire, Lou. Produire pour consommer, c'est à peu près ça.
Évidemment, il ne faut pas trop compter sur les consommateurs eux-mêmes pour inverser le courant, ils sont bien trop cons.
On leur dit qu'il faut acheter le dernier téléphone-portable-appareil-photo-réveil-matin et ils se précipitent dans le magasin pour l'acheter, ces jobards.

Là où ça se complique encore plus, c'est que les hommes politiques sont arrosés par les industriels. Ils ont trop besoin de leur pognon, de leurs journaux, pour se faire élire. Ils sont donc empêchés d'agir eux aussi.

La guerre civile n'a lieu que lorsqu'on touche au fric des gens, Lou. Pas de panique pour l'instant, donc. On jongle avec les déficits et le smicard peut encore s'acheter son téléphone-portable-tire-bouchon ou je ne sais quoi et tout va bien. Il n'a pas encore pigé. Mais bientôt on sera dans la mouise. Les disparités entre les retraites du privé (60 %) et celles des fonctionnaires (75 %, pour une durée de cotisation moins longue) vont exciter les jalousies, notamment celles des mecs qui ont trimé dur dans le privé, et là on verra ce qu'il en est de la guerre civile, si le chauffeur routier n'a pas envie de péter sa gueule à l'instit ou à l'employé municipal.
M'est avis qu'il vaut mieux se tenir prêt, Lou.

Écrit par : Lapinos | mardi, 18 avril 2006

Mais la France est en proie à la faillite, les emplois ne se créent plus, la la dette publique s'agrandit tous les jours et on ponctionne tous les jours un peu plus les gens qui travaillent, c'est-à-dire qui créent la richesse de ce pays.
Un état peut faire faillite. Je pense que dans dix ans, si rien n'est fait, on y est. Et quand je vois ce qui est fait, avec notamment le CPE (adopté ou pas), ça ne viendra pas de la droite, c'est certain. Ni de celle de Sarko. Aucune autre en fait.

@Lou, Anselme était un anar mais pas de gauche. C'était un individualiste, comme Max Stirner que tu connais.

Pour moi on aura la guerre civile à cause de cette faillite pour l'instant inéluctable Et là tout explosera. L'islam, les banlieus oui mais pas seulement. C'est l'erreur des nationalistes de ne voir que ça. Ce ne sera qu'une conséquence de l'état de délabrement de ce pays.

"Là où ça se complique encore plus, c'est que les hommes politiques sont arrosés par les industriels."

Et surtout inversement. Regardez l'affaire Lassalle ! C'est Sarko qui est venu négocier avec le patron de Total de ne pas céder le terrain (en échange de ?), puis après avec la firme japonaise pour l'inciter à rester en la subventionnant allègrement (et d'ici 1 an elle délocalisera véritablement. Et pas d'un canton à un autre !). Les deux vont de pair. Ces "patrons" là ils s'acoquinent très bien avec les politiques, regardez ce faux-cul de Dassault ! Politiques-Industriels-Journalistes. Le trio maudit.

Berk, au karsher tout ça !

Écrit par : Ash | mardi, 18 avril 2006

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