Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 01 mai 2006

Enfin un premier mai unitaire...

Le discours du 1° mai que vous n'avez pas entendu...

"Que veulent-ils donc, au juste, les ouvriers ? Ils veulent d'abord s'évader de l'anonymat où ils ont été jusqu'ici trop souvent confinés. Ne pas vendre leur travail comme une marchandise, ne pas être traités comme des machines, mais comme des êtres vivant, pensant, souffrant, avoir avec leurs chefs des relations d'homme à homme... Ils veulent ensuite échapper à l'incertitude du lendemain, être protégés contre les aléas du chômage,trouver dans leur métier une sécurité ou, pour mieux dire, une propriété, avoir la possibilité d'y avancer jusqu'à la limite de leurs aptitudes. Ils veulent en outre  participer dans une mesure raisonnable au progrès de l'entreprise à laquelle ils sont associés, avoir une sauvegarde efficace contre les misères qui les guettent lorsque survient la maladie ou lorsqu'arrive la vieillesse, pouvoir élever leurs enfants et les mettre en état, selon leurs capacités, de gagner honorablement leur vie..."

Maréchal Pétain, Discours de Commentry, 1° mai 1941.

Lou enphilippée...

Commentaires

Pétain, le premier altermondialiste ?

Écrit par : Sébas†ien | lundi, 01 mai 2006

Des mots, tout cela ma Lou. Pétain s'est planté de 40 à 44, je n'en démordrai pas. Le gaulliste que je suis pardonne à son âme, mais juge sévèrement son action politique.
Mais je dois reconnaître que ce n'était pas facile de sauver l'honneur et la patrie dans ces conditions.

Écrit par : Cadichon | lundi, 01 mai 2006

Excat, Sébastien... et en plus, Pétain / Baudrillard, même combat... Pétain / Marcuse, même combat... Quel palmarès !
Cadichon, j'ai pas vraiment le temps, là, sur le champ, mais y aura un droit de suite... A bientôt.

Écrit par : Lou | lundi, 01 mai 2006

Ce premier mai 2006 le Maréchal Pétain aurait ajouté : ce que l'ouvrier veut par-dessus tout c'est être débarrassé de la chienlit qui s'accroche à ses basques, des étudiants trentenaires, des intermittents de tous poils, des avec ou sans papiers, des associations de putes soumises ou insoumises, des assoces qui lui veulent du bien et lui marchent dessus pour le faire savoir, mais surtout, surtout des syndicats revendicateurs et gâteux qui depuis plus d'un siècle lui laissent croire que demain on rasera gratis, qu'il est le plus beau, que tout lui est dû, et qui ont seulement pour objectif de detruire, de tout saloper.
et çe n'est pas d'aujoudhui.
"Un spectateur désintéressé, M. Henri Béraud, écrit à un ami : “ Peut-on se rappeler sans frémir que le premier chambardeur de la Russie s'appelle Kerensky ; que la chambardeuse de l'Allemagne s'appelle Rosa Luxembourg ; que le chambardeur de la Bavière s'appelle Kurt Eisner ; que le chambardeur de l'Autriche s'appelle Otto Bauer ; que le chambardeur de la Hongrie s'appelle Bela Kun ; que le chambardeur de l'Italie s'appelle Claudio Trèves et que le chambardeur de la Catalogne s’appelle Moise Rosenberg ” et que tous ont un maître unique, Marx".
MES IDEES POLITIQUES
Charles MAURRAS.

Un ouvrier de fonderie.

Écrit par : lustucru | mardi, 02 mai 2006

On ne saurait mieux dire, Lustucru.
Juste une question: comment s'appelle donc le premier chambardeur de France aujourd'hui?... (plusieurs réponses possibles)

Écrit par : l'ami fritz | mardi, 02 mai 2006

Giscard (D'Estaing?). Lui qui débuta avec son emprunt, qui créa le regroupement familial, qui engagea la France vers une Europe insipide, qui alla jusqu'à tenter d'imposer une constitution néfaste pour la France mais que nos compatriotes ont fort heureusement rejeté, bref qui nous aura fait chier jusqu'au bout.
Lui qui se prend pour un génie alors qu'il n'a même pas de talent.

Écrit par : Cadichon | mardi, 02 mai 2006

Et toujours les gaullistes de réécrire l'Histoire !
La vérité est que De Gaulle, à qui les Yankis préféraient Giraud ou Darlan, qui voulaient une transition entre l'État français et le nouveau régime qu'ils devaient soutenir à cause de la menace soviétique, De Gaulle s'est allié aux communistes. Il a laissé l'épuration se faire, les magistrats majoritairement communistes liquider leurs adversaires après des procès sommaire. Il a laissé les communistes réécrire l'Histoire dans les écoles. Il a fait condamner à mort son ancien chef militaire, l'homme qui avait rétabli la situation face à l'Allemagne en 1916.

Je ne suis pas naïf, les coups d'État ne se font pas sans casser des œufs. Et par la suite, De Gaulle a su doter la France d'une Constitution antidémocratique pas mal faite. Mais De Gaulle est celui qui a laissé la voie libre aux communistes, en 1945, en 1968, et on en voit le résultat aujourd'hui. Et puis l'épuration n'a fait qu'accroître les dissentions déjà grandes entre Français.

Accuser Giscard des maux dont nous souffrons aujourd'hui me paraît d'une mauvaise foi caractérisée.

La vérité, et cela fait partie de la stratégie électorale des gaullistes de le cacher, Chirac l'a fait jusqu'à ce qu'il soit élu, puisqu'il parlait même du "parti de l'étranger", la vérité c'est que la France n'est plus rien, qu'elle est exsangue. Même une opération de maintien de l'ordre en Côte-d'Ivoire, "Licorne", la France peut à peine se la payer.

Non seulement l'Europe est nécessaire, mais c'est une urgence. Les seuls qui, concrètement, n'y ont pas intérêt, ce sont les syndicalistes marxistes.
L'Allemagne a probablement des capacités à se réformer bien plus grandes que nous, si elle arrive à régler son problème démographique, elle prendra un avantage encore plus net sur nous, ce sera elle qui dictera les conditions, et on verra alors ce qu'il en est des grandes formules gaullistes sur la grandeur de la France et ce genre de conneries.

Écrit par : Lapinos | mardi, 02 mai 2006

Je ne vous reconnais pas le droit de me reprocher ma mauvaise foi sous prétexte que je pense que Giscard fut le premier (d'une triade) à être très mauvais. Mauvaise foi signifie que l'on avance un argument auquel l'on ne croit pas.
De Gaulle n'a pas liquidé les communistes? Mais ils représentaient 30% des voix! Le jeu du pouvoir n'était pas en sa faveur. Alors que le regroupement et cette Europe de merde (re-touche personnelle) personne ne l'a imposé à Giscard. Je vous accorde que ces sucesseurs n'ont pas été plus brillants mais la route avait été déjà bien entamée par le sinistre noble d'emprunt.

Écrit par : Cadichon | mardi, 02 mai 2006

Lustucru et Fritz, quelle finesse ! vous n'entendrez donc point le cliquetis de mes ciseaux...
Par contre, l'ami fritz, j'ignorais que la corrèze avait des frontières communes avec le désert du néguev...

Écrit par : Lou | mardi, 02 mai 2006

Ne me parlez pas du Néguev: il y règne une promiscuité presque aussi irrespirable que celle qui se donne chaque jour en spectacle aux matins de France Culture. Vous allez me dire: quel rapport?...

Écrit par : l'ami fritz | mardi, 02 mai 2006

Vous pensez que les syndicats communistes se soucient de leur représentativité pour imposer leurs idées ? voire leur vision du monde dans l'Éducation nationale ?

De Gaulle s'est objectivement allié avec les communistes, craignant d'être évincé par les Yankis. Nous avons payé cette stratégie personnelle très cher à mon avis. Les communistes se sont emparés sans coup férir de secteurs-clés. En Mai 68 ils ont tenté de renverser De Gaulle, mine de rien, et ils viennent de recommencer avec Villepin. Les meilleurs soutiens de Villepin aujourd'hui, ce sont les candidats socialistes qui n'ont pas intérêt à ce que les élections aient lieu aujourd'hui, et qui préfèrent attendre un an en espérant que la cote de Ségolène Royal retombe. C'est un comble !

Bien que minoritaires, les communistes constituent une force d'inertie redoutable, complètement sous-estimée par Villepin, et par Juppé auparavant. La France ne peut plus rien seule, depuis pas mal de temps déjà, et les rodomontades de De Gaulle ne l'ont pas empêché de perdre l'Algérie dans les pires conditions.

L'Europe ne nous sauvera pas forcément, mais c'est notre dernière carte. Politiquement, la preuve par Chirac a été faite qu'elle est la seule issue. Dans l'opposition il l'a toujours combattue, une fois au pouvoir il a été forcé d'admettre qu'il n'y avait pas d'autre issue de secours.

Écrit par : Lapinos | mardi, 02 mai 2006

Désolée... Pas le temps de me mêler à votre conversation... Demain peut-être... Bonne nuit...

Écrit par : Lou | mardi, 02 mai 2006

Mai 68 a été fomenté par les gauchistes maoïstes, trotskistes et libertaires. Puis a été récupéré par des ervices secrets ennemis (CIA, KGB) bien contents de faire chier la France encore puissante. Le deuxième mai 68 contrôlé par la CGT (soit le PCF) a finalement sauvé la tête du général. Je n'ai pas de sympathie particulière pour le PC mais il faut reconnaître que grâce à lui et à De Gaulle, Mai 68 n'a pas été un bain de sang.

Écrit par : Cadichon | mardi, 02 mai 2006

@ Cadichon

Vous dites "Le gaulliste que je suis pardonne à son âme, mais juge sévèrement son action politique."
Amusant : vous vouliez sans doute dire "le catho que je suis"... car les Gaullistes n'ont jamais rien pardonné à qui que ce fut : ils ont éliminé tous leurs opposants, vous le savez bien (si vous êtes de bonne foi). J'en profite pour rappeler à celles et ceux qui auraient un tant soit peu perdu de vue leur petite histoire que De Gaulle fit, des années durant, une cour effrénée au vieux Maréchal, tentant par tous les moyens (y compris celui de faire baptiser son fils, futur amiral-gogol, du doux prénom de "Philippe") de rentrer dans les petits papiers de celui qui aurait pu faire avancer sa carrière.
Puis vous embrayez : "Mais je dois reconnaître que ce n'était pas facile de sauver l'honneur et la patrie dans ces conditions". J'en déduis que vous reconnaissez qu'il est effectivement celui qui a sauvé l'honneur et sa patrie (pas trop reconnaissante, pour le coup). Étonnant, venant d'un gaulliste...

Écrit par : kalle | mercredi, 03 mai 2006

Non il n'a pas sauvé l'honneur de la patrie, voilà bien ce que je lui reproche car il a livré l'appareil de l'état français à l'Allemagne hitlérienne.
Mais à sa décharge je reconnais que ce n'était pas facile.

Écrit par : Cadichon | mercredi, 03 mai 2006

"De Gaulle fit, des années durant, une cour effrénée au vieux Maréchal, tentant par tous les moyens y compris celui de faire baptiser son fils, futur amiral-gogol, du doux prénom de Philippe".

Intéressant. C'est vraiment ça?

Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 03 mai 2006

Encore un mythe communisto-gaulliste qui consiste à faire croire que Pétain a livré la France à Hitler, alors que les Allemands venaient de nous écraser militairement et qu'ils pouvaient décider du degré d'asservissement de la France à leur guise.
C'est toujours avec un certain mépris, tempéré par l'indulgence qu'il faut avoir pour des crétins, que j'entends un instit' communiste, par exemple, ou un notaire gaulliste, qui n'a jamais pris un risque physiquement de sa vie, reprocher à l'armée française de ne pas s'être battue avec assez de vaillance en 1940, aux civils de n'avoir pas sorti des tiroirs les couteaux de cuisine pour repousser la soldatesque allemande coûte que coûte, à Pétain qui avait repoussé les Allemands à Verdun une première fois, qui avait prédit qu'ils reviendraient si on ne poussait pas l'avantage jusqu'à Berlin en 1918, d'avoir tenté sans se faire beaucoup d'illusion sur sa marge de manœuvre, de transiger avec Hitler pour éviter un régime plus dur.

Écrit par : Lapinos | mercredi, 03 mai 2006

@ Lapinos
Pétain et les Américains voulaient effectivement pousser jusqu'à Berlin afin de battre militairement l'Allemagne, ce qui aurait sans doute éviter la dérive morale du Reich qui, cumulée avec les non-sens du traité de Versailles, a conduit aux errements que l'on sait.

@ L'ami Fritz
Absolument authentique et avéré.

@Cadichon
Pétain a ramassé la France au bord de la route : l'État français n'existait plus !
Plus d'autorité, plus d'administration et une victoire totale des Allemands.
Il ne s'agit pas - sempiternelle erreur - d'opposer le comportement de Pétain au parti-pris de de Gaulle de passer la Manche... L'un a sauvé son pays de l'annihilation, l'autre a pensé qu'il y avait encore une carte à jouer à Londres. Surtout SA carte.

Écrit par : kalle | mercredi, 03 mai 2006

Deux mots pour essayer tardivement de me mêler à la conversation... D'accord avec tout lapinos sur son antigaullisme et les raisons de la défaite et la connerie d'une soi-disant résistance immédiate possible qui n'a jamais existé que dans la mythologie d'après-guerre... Mais par contre, pas d'accord avec son européisme sur lequel nous reviendrons un jour...
D'accord avec Cadichon sur le néfaste giscard (souvenons-nous du roboratif "Précis de Foutriquet" de Boutang...), mais, bien sûr, pas d'accord avec cet étonnant gaullisme...
Sur Mai 68, une des raisons de l'absence de bain de sang, n'est-ce pas aussi Maurice Clavel et son mystico-gauchisme qui mordit sur bien des gauchos prolétariens...?
D'accord Kalle avec l'honneur et la patrie sauvés par le maréchal...
Bon, assez de consensus, je m'en vais tenter de dégaulliser cadichon...

Écrit par : Lou | mercredi, 03 mai 2006

Dégaulliser : action de supprimer toute velléité érectionnelle

Pauvre Cadichon... Déjà qu'avec Benoit 16 et Tante Yvonne c'était pas facile...

Écrit par : kalle | mercredi, 03 mai 2006

J'avais remarqué que t'avais des tendances franchouillardes, Lou. C'est pas grave, nulle n'est parfaite.

Mais je t'en supplie, si t'as un argument à m'opposer contre l'Europe franco-allemande (+ Italie et Espagne), ne me fais pas le coup du calibrage de l'andouille de Vire et de la bureaucratie de Bruxelles ou un truc de ce goût, par pitié !

Écrit par : Lapinos | mercredi, 03 mai 2006

En quoi ne pas vouloir de cet Etat pseudo-fédéral mais en vérité archi-centralisateur dirigé de Bruxelles par une poignée de ploutobureaucrates qui s'entrecooptent à de fort lucratives fonctions est-il "franchouillard", ou "anglouillard", ou "polacouillard", ou "ritalouillard", voire "bochouillard"...?

N'y a-t-il pas aussi des "eurochouillards"?

Ce n'est pas seulement le combat des "lait cru" contre les pasteurisés, c'est aussi le combat des humains enracinés dans leur histoire contre des mutants enrobés sous le cellophane de l'utopie de l'avenir radieux. Un certain Karol Wojtyla a écrit des choses lumineuses là-dessus dans "Mémoire et identité".

Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 03 mai 2006

Cher Fritz,

assez d'accord avec vous, si ce n'est que les humains enracinés dans leur histoire (du moins certains d'entre eux) nous ont valu qqs guerres fratricides du plus triste effet, non ?

Écrit par : kalle | mercredi, 03 mai 2006

Enracinés dans leur histoire et leur identité, certes ils l'étaient, mais aussi quelque peu encouragés d'en haut à se massacrer, non?

Et aujourd'hui, les élites européennes ont à peu près autant de projets qu'il y a de pays...

Les Français veulent une Europe française.
Les Anglais veulent un Commonwealth européen.
Les Suédois veulent une Europe propre, sûre et catalytique.
Les Polonais veulent une Europe chrétienne.
Les Roumains veulent une Europe généreuse.
Les Turcs veulent une Europe tapis-volant, ou carpette.
Les Allemands veulent une Europe organisée, surtout organisée.
Les Belges veulent disparaître, alors pourquoi pas dans l'Europe?
Les Hollandais ne savent plus vraiment ce qu'ils veulent...

Au final, c'est ce que les Américains veulent qui triomphera...

Alors les Européens ne feraient-ils pas tous mieux de se concentrer sur leurs propres nations plutôt que de construire des hypothétiques châteaux je ne sais où ?

Brise de Nietzsche...

Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 03 mai 2006

L'ami fritz et ses eurochouillards a presque tout dit, je n'ai qu'à acquiescer... Quant aux identités guerrières et violentes, tant qu'à se taper sur la gueule, ça fera moins mal et moins de victimes si c'est (small is beautiful) nation contre nation, qu'empire contre empire... Et puis, les teutons et nous (sorry l'ami fritz), si le traité de versailles avait pas été aussi nul (trop fort pour ce qu'il a de faible, disait Bainville, et trop faible pour ce qu'il a de fort)d'une part, et si celui de (je crois) westphalie n'avait pas été ignoré de l'autre (là je suis plus très sûre de moi-même...), peut-être qu'il y aurait encore du beau temps pour des principautés allemandes et une France tranquille dans ses frontières...
Brise de mer...

Écrit par : Lou | mercredi, 03 mai 2006

Lapinos considère De Gaulle quasi comme un traître, on croirait réentendre Rebatet (j'exagère mais le ton y est). D'accord la 3ème république était en déliquescence mais Pétain y avait participé il me semble?
Quant aux européistes, vous aurez remarqué qu'ils sont à quelques exceptions près ceux qui nous ont (si mal) dirigés depuis 30 ans.
Traité de Westhpalie 1648 mettant fin à la guerre de Trente ans et préconisant pour la première fois de ne plus s'occuper des affaires intérieures des autres états souverains. Peu appliqué effectivement.
Bravo Fritz pour le terme d'eurochouillard, je n'y avais pas pensé.

Écrit par : Cadichon | mercredi, 03 mai 2006

Magnifique discours. Les collabos étaient donc bien tous des gauchistes.

Écrit par : Ash | mercredi, 03 mai 2006

Les Empires connaissent leurs forces respectives et s'intimident réciproquement, c'est ce qu'on a appelé la Guerre froide, qui a fait pas mal de morts par procuration en Afrique, j'en conviens, mais beaucoup moins que les conflits nationalistes en Europe auparavant.
Le terrain de la politique-fiction est un peu mouvant, Fritz, Lou, regagnons la terre ferme s'il-vous-plaît, vous pourriez fort bien vous enliser avant moi.

Je zappe le lait cru, ras-le-bol de cette dialectique bovine !

Il faut dissoudre la France dans l'Europe, dissoudre sa laïcité, son syndicalisme, son système judiciaire, ses médias, et même sa bureaucratie. Tenter une réforme intérieure apparaît comme étant encore plus utopique, plus long à mettre en œuvre que le projet de s'unir avec les Allemands, les Italiens et les Espagnols pour décider d'une politique économique et étrangère commune, dans un système fédéral, projet qui fait quasiment l'unanimité au sein des élites de ces pays qui ont tenu les rênes du pouvoir à un moment ou à un autre, même s'il ne faut surtout pas le dire devant les électeurs que n'importe quel changement dans n'importe quel domaine effraie de toute manière.

Tant que cette union ne se fera pas, les Yankis joueront de nos divisions pour imposer leur stratégie militaire, conforme à leurs intérêts économiques, antagonistes des nôtres. Ainsi ont-ils pu "débarquer" en Yougoslavie parce que Mitterrand qui voulait soutenir les Serbes (?) et Kohl qui voulait soutenir les Croates (!) étaient incapables de s'entendre.

Je ne me considère pas comme un utopiste européen dans la mesure où si cette carte me paraît la seule qui nous reste à jouer, je ne prétends pas qu'elle nous permettra forcément de nous éviter de nous enfoncer, de disparaître. Il est peut-être déjà trop tard. C'est un tort des Français de croire que l'Histoire ne peut se passer d'eux.

Écrit par : Lapinos | jeudi, 04 mai 2006

OK, revenons sur Terre.

Commençons par le commencement de tout véritable Etat, c'est-à-dire une défense. En l'occurrence, une défense commune entre des Etats très différents, dont certains sont membres de l'OTAN, certains pas, certains même sont neutres... Et qui est l'ennemi? Personne, c'est juste diffus, global, post-conflictuel, nous dit l'informe "livre blanc" de la défense française. La Russie, nous disent les Polonais. Les islamistes, ou carrément l'Islam, disent d'autres...

Admettons qu'on se mette d'accord sur l'ennemi.

Maintenant, action.

Qui dit défense commune dit mise en commun de la force de frappe nucléaire. Britannique? "Ha ha ha! One is not amused!". Impensable. Donc, mise en commun de la force de frappe française. Et qui a envie que M. Barroso ou M. Solana aient le droit d'appuyer sur le bouton nucléaire français après un vote à la majorité où la France n'aura donné qu'un vague accord parmi d'autres ?...

Alors tout le reste, c'est du vent. Ou du business. Mais ce n'est sûrement pas de la politique (au sens propre du terme).

Écrit par : l'ami fritz | jeudi, 04 mai 2006

OK, revenons sur Terre.

Commençons par le commencement de tout véritable Etat, c'est-à-dire une défense. En l'occurrence, une défense commune entre des Etats très différents, dont certains sont membres de l'OTAN, certains pas, certains même sont neutres... Et qui est l'ennemi? Personne, c'est juste diffus, global, post-conflictuel, nous dit l'informe "livre blanc" de la défense française. La Russie, nous disent les Polonais. Les islamistes, ou carrément l'Islam, disent d'autres...

Admettons qu'on se mette d'accord sur l'ennemi.

Maintenant, action.

Qui dit défense commune dit mise en commun de la force de frappe nucléaire. Britannique? "Ha ha ha! One is not amused!". Impensable. Donc, mise en commun de la force de frappe française. Et qui a envie que M. Barroso ou M. Solana aient le droit d'appuyer sur le bouton nucléaire français après un vote à la majorité où la France n'aura donné qu'un vague accord parmi d'autres ?...

Alors tout le reste, c'est du vent. Ou du business. Mais ce n'est sûrement pas de la politique (au sens propre du terme).

Écrit par : l'ami fritz | jeudi, 04 mai 2006

Les empires sont pacifistes? C'est vrai que Rome, Charles Quint, la Perse de Darius, n'ont jamais eu de buts de conquêtes. Et bien sûr il faut mener une politique étrangère commune avec les ennemis de toujours (Angleterre, Espagne) pour lutter contre nos amis historiques: Serbie, Russie.
Et dissoudre la laïcité française (qui concrètement date de 1314 et non de 1905) car elle fait barrière à l'islam voire à l'islamisme.
Beau projet Lapinos.

Écrit par : Cadichon | jeudi, 04 mai 2006

Plus fleur de lys que jamais, je renchéris au côté de Cadichon.

Car enfin comment un Français cultivé et en pleine possession de ses facultés mentales peut-il vouloir se débarrasser de la France, un Etat dont l'histoire est absolument exemplaire?! Ce n'est pas parce qu'elle est un peu larguée en ce moment qu'il faut la jeter avec le bain de sa grande, de son immense histoire!

Besoin d'Empire? Ca se soigne. Demandez-nous donc à nous autres, les Allemands. Eternellement en quête d'un véritable Etat -même les Russes y arrivaient et pas nous!- , "Qui vous savez" les a convaincu qu'on pouvait combler le manque en reconstruisant le Reich pour 1000 ans.
Résultat, nous avons hérité d'une tutelle impériale toute de bubble-gums et de burgers&fries, sous laquelle nous n'avons pas maigri (!) et aux bienfaits de laquelle nous initions aujourd'hui nos compatriotes de l'Est, mais de là appeler la république fédérale un Etat, il y a un pas décisif que je ne franchirai pas.

Alors faute d'un Etat vraiment à nous, faute de pouvoir être fier de soi pleinement et sans arrière pensée, nous autres les Allemands nous sommes mis à aimer l'Europe qui nous accueillait, nous, les réprouvés de l'histoire, et nos élites se sont mises à l'aimer plus encore.

Comprenez-moi bien: cet état de minorité sied parfaitement à la majorité d'entre nous. Nous ne sommes qu'une petite minorité à vouloir sortir de l'adolescence politique prolongée...

Écrit par : l'ami fritz | jeudi, 04 mai 2006

L'échec retentissant d'Hitler ou celui de Napoléon à faire l'Europe par la force, projets qui se sont enlisés dans les steppes glaciales de Russie, n'empêchent pas qu'il y a eu, qu'il y a des empires stables.

Il y a chez Hitler comme chez Napoléon, qu'on peut être tenté de rejeter en bloc tous les deux à cause de leurs crimes, l'intuition que l'Histoire est en train de changer d'échelle et qu'un État, fût-il peuplé de quelques dizaines de millions d'habitants, ne pourra y tenir qu'un rôle de vassal.
On discute pas ici, chez Lou, pour tomber dans des caricatures provocantes de l'Histoire, gaullistes ou communistes, j'espère. Sinon je boude.

Ce que vous dites, Fritz, est en partie vrai, à savoir que la France est en Europe avec l'Angleterre - dont je ne me soucie guère puiqu'elle a choisi un autre camp -, la nation la plus ancienne et qu'il est donc plus difficile pour les Français de changer d'identité psychologiquement, de drapeau - plus difficile qu'à des Allemands ou à des Espagnols, qui n'ont pas le même attachement à une entité nationale quasi-sacrée.

Mais vous commettez une erreur en ne voyant pas que l'identité française, pour une bonne part s'est déjà beaucoup détériorée, sous l'influence de l'économie, de la culture yanki notamment. Les communistes n'ont pas été inactifs non plus depuis la fin de la guerre. Les Allemands de l'Ouest ont peut-être été mieux préservés de ce fléau.

Je ne veux pas exactement me débarrasser de la France. La France est enfermée dans un carcan idéologique, syndical, politique, économique qui est en train de l'étouffer lentement, c'est une évidence pour tout le monde, y compris le rédacteur en chef du "Nouvel Obs".
Je suis persuadé que le carcan européen est moins nocif que le carcan français qu'il faut casser au plus vite.

Et puis nous ne sommes plus assez nombreux, plus assez riches pour nous défendre seuls, Fritz. Le moindre envoi de nos troupes à l'étranger nécessite des tours de passe-passe budgétaires invraisemblables, nous avons encore des chars d'assaut mais plus de munitions pour remplir leurs tubes.

Vous craignez que nous manquions d'ennemis, Fritz ? Il y a toujours les Russes, l'ordre à rétablir dans les Balkans, les Turcs à surveiller, etc. Ne vous faites pas de soucis, les ministres de la Défense sont suffisamment bien informés des menaces réelles qui ne manquent pas pour ne pas aller donner dans le panneau de la grande menace islamiste. On nous avait déjà fait le coup avec la grande armée de Saddam Hussein qui était censée être la troisième du monde. Mais c'est un autre débat.

Écrit par : Lapinos | jeudi, 04 mai 2006

Comment s'appelle ce mal qui consiste à ne plus vouloir être soi-même? J'espère que pour l'élite française, c'est plus une "fatigue de soi" qu'une "haine de soi".

Métaphore routière sur l'Europe: si on n'est pas capable de changer une roue dans son garage, on ne pourra pas mieux le faire sur l'autoroute! Et quand on change de voiture, on n'est pas obligé de changer de permis de conduire!

Écrit par : l'ami fritz | jeudi, 04 mai 2006

De Gaulle/Pétain: deux grands hommes pour la France. Deux facettes d'une même médaille. L'un ne va pas sans l'autre. La France contemporaine ne serait rien sans l'un et l'autre. L'un fut trop orgueilleux, l'autre trop intègre. L'un eut quelques fulgurances, l'autre eut quelques absences...

La preuve que ce couple est indissociable: l'acharnement de l'Amérique, qui du haut de ses quelques décennies d'existence juge l'histoire et l'humanité à l'aune de ses grands principes, à les démolir et l'un et l'autre. Car en démythifiant Pétain, Paxton démystifiait de Gaulle. Qui était la vraie cible.

Écrit par : l'ami fritz | jeudi, 04 mai 2006

Considérer la Russie comme un ennemi serait une erreur historique.

Écrit par : Cadichon | jeudi, 04 mai 2006

@ Fritz

Vous dites avec bien de plus de talent que moi ce que j'éructais à grand peine plus haut : ils sont in-dis-so-ciables.

Écrit par : kalle | jeudi, 04 mai 2006

Les commentaires sont fermés.