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mardi, 02 mai 2006

L'horreur publicitaire...

Le Monde du 29 avril. Un article intitulé :"La pub s'incruste dans nos neurones", avec ce début qui, désormais n'est plus de la science-fiction mais notre quotidien dégénéré à moins de dix ans :

"A Paris, Marie passe devant une affiche de cinéma. Automatiquement la bande-annonce se télécharge sur son téléphone portable vidéo. L'adresse du cinéma le plus proche apparaît ainsi que l'horaire de la prochaine séance en version originale puisqu'elle est professeur d'anglais. Tentée, elle achète sa place en ligne pour une séance dans une heure. Une publicité pour une chaîne de restauration rapide toute proche s'affiche alors sur son écran. Si elle s'y rend immédiatement, une promotion sur sa formule préférée lui sera offerte. En chemin son oeil s'arrête sur un écran publicitaire électronique qui la "reconnaît". Une animation s'affiche : veut-elle participer à un jeu concours pour une crème revitalisante adaptée aux femmes de quarante ans, l'âge de Marie ? Elle est séduite, mais ça, la marque le sait déjà grâce à son étude de neuro-marketing. Résultat : elle reçoit dans la minute un bon d'achat sur son téléphone portable... etc... etc..."

Et l'article s'achève avec l'inutile, impuissante et lancinante question sans réponse : Que faire ?

Premièrement, quand on est Le Monde et qu'on se gave de publicité depuis cinquante ans, on ferait mieux de fermer sa gueule. Deuxièmement, on aurait intérêt par contre à ouvrir un essai de 1969 dans lequel on pouvait lire ceci :

"Les mass-média nous conditionnent, ils font de nous des esclaves, ils nous fabriquent des désirs, ils nous imposent des décors, ils nous transforment de force en clients ou en prosélytes, ils entonnent dans des millions et des millions de bouches l'eau fétide du grand fleuve "Vendre, vendre, vendre". Ils nous volent notre vie et notre âme, même quand ils feignent de respecter notre liberté. Ils sont, sous toutes leurs formes, l'agent le plus puissant de l'aliénation de l'homme contemporain... Toute forme de débarquement et d'intrusion dans les consciences doit donc être l'objet, premièrement d'une autorisation, quand on s'est assuré qu'elle n'a pas de caractère nocif, deuxièmement d'une redevance, car elle est l'utilisation d'un terrain. Car il n'est pas plus normal de se servir des consciences pour y déposer des oeufs que de la rue pour y garer sa voiture ou d'un champ pour y construire un hangar. C'est l'envers de la liberté d'expression... Autoriser la publicité, c'est en déterminer le tonnage, le débit et l'application afin de protéger le public contre lui-même. Le premier résultat à atteindre, c'est de diminuer puis de faire disparaître le caractère obsessionnel de la publicité, c'est à dire d'obtenir, contrairement à ce que rêvent tous les publicitaires, que le public soit libre de ne pas voir la publicité..."

Le seul problème pour Le Monde, c'est que ces lignes sont tirées de "Sparte et les Sudistes", un livre de Maurice Bardèche...

Lou spartiate...

 

Commentaires

Et le libre arbitre dans tout ça? La publicité ne nous hypnotise pas au point qu'elle nous force à acheter. L'homme cultivé saura résister à cet appel à la consommation et n'achètera que ce dont il estime avoir besoin.

Écrit par : Cadichon | mardi, 02 mai 2006

Cadichon, le danger n'est pas tant de savoir si la pub nous force à acheter que de comprendre comment elle modèle nos représentations, je pense.

Peut-on dire que "l'homme cultivé" dont vous parlez saura préserver l'image qu'il peut, par exemple, se faire du corps féminin, après avoir croisé quotidiennement 50 bombes sexuelles disséminées sur les affiches du métro, dans ses magazines, etc.?

Difficile à croire, même pour l'esprit le plus blindé et le plus "cultivé' qui soit...

Je ne me range pas du tout du côté de ces vulgaires "casseurs de pub", loin de là, mais je pense qu'il est naïf de croire que nos représentations et nos comportements peuvent être préservés de l'influence de la pub.

Écrit par : minas | mardi, 02 mai 2006

Bravo, Mademoiselle Lou, de ressortir cet extrait utile de Bardèche arrivant à point nommé pour moucher, une fois de plus, les inquisiteurs amidonés du Monde.

Pour revenir sur le début de votre billet, Marie, 40 ans, aura été virée qqs années plus tôt de l'Education Nationale. Elle sera donc chômeuse intérimaire. Aussi ne pourra-t-elle en aucune manière donner suite à ces offres (la commission de surrendettement l'ayant à l'oeil...).

Cadichon : les gens cultivés n'intéressent pas les pubards, par définition.

Écrit par : kalle | mercredi, 03 mai 2006

"Les gens cultivés n'intéressent pas les pubards, par définition".

Et pour cause, ceux-ci sont bien plus cultivés que tout le monde! Normal, ce sont eux qui fabriquent la culture. Et l'idéologie dominante.

Exemple: une affiche pour une marque (à consonance italienne) de slips pour hommes, omniprésente ces jours-ci sur les murs de la ville.

Dans une salle de douches un peu délabrée que l'on suppose attenante à un vestiaire, ce sont quatre ou cinq jeunes types très bruns avec l'air peu amène des voyous mal rasés à la mode qui vous fixent, mi-goguenards, mi-railleurs, vêtus du seul slip de la marque, au travers duquel on entrevoit leur religion.

Apologie de l'homme "de type méditerranéen", supérieur en animalité, très viril mais aussi très attentif à son corps. Détail significatif: le seul homme "de type européen" a gardé ses poils, alors que tous les autres sont rasés. Pour être "beau", l'"homme de type européen" doit impérativement changer sa culture au sens le plus intime...

Apologie de la soumission à ces mêmes hommes "de type méditerranéen". Soumission inévitable: vous entrez prendre votre douche et, une fois au milieu de ce gang, que faites-vous? Vous vous soumettez à leur désir (ce qui est facile si vous êtes une fiotte, comme la plupart des "créateurs" du milieu de la pub), ou bien vous défendez votre droit à accéder à la douche sans payer de ticket d'entrée, et vous vous faites tabasser.
Voilà la tolérance à l'"autre" contemporaine: accepter de se soumettre. Et si vous n'êtes même pas capable d'en retirer du plaisir, out!

Apologie, enfin, de la déviance criminelle avec esthétisation poussée du milieu carcéral. Cette salle de douches est évidemment celle d'une prison. Ce monde inversé où ceux qui sont incarcérés sont en réalité les plus libres, car ils n'ont plus rien à craindre... Cet "anti-monde" qui préfigure le monde idéal, où l'homme (vir), le vrai (le keum), est un "autre" (pas un canard, quoi!) viril (on est pas des pédés!), instinctif (doté d'un quotient émotionnel élevé), grégaire (convivial) et prisonnier (solidaire), mais tellement supérieur (top).

Apologie de la kaïra et de ses valeurs.

Liberté=soumission, aurait dit un certain George Orwell.

Pur délire, vous allez me dire. Cette misérable pub ne s'adresse qu'à Marie-Chantal qui achète les slips de Jean-René et qui aimerait tellement que ce dernier ressemble à ces bêtes fauves.

A cela, je dis: ne prenez pas trop les fils de pub pour des cons...

Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 03 mai 2006

Pour aller dans le sens de Bardèche, je crois que si on interdisait toutes les publicités mensongères, il y en aurait déjà beaucoup moins, ça pourrait être une première étape, en se fondant sur le droit commercial. Il faudrait une volonté politique, pour ça, bien sûr.

Que les publicitaires soient astucieux, dans le sens où c'est astucieux de placer les plus beaux légumes sur le devant de son étal et de cacher un peu les moins beaux, ne les empêche pas d'être des imbéciles, Fritz. Cette émission sur M6, "Culture Pub", où des publicitaires sont interrogés, permet de se rendre compte que le niveau intellectuel des publicitaires est quand même assez bas. Vendre de la lessive, y compris en utilisant des moyens sophistiqués, ça ne rend pas intelligent.
F. Beigbeder a assez bien décrit la médiocrité de ce milieu dans son bouquin, 99 francs. C'est qui les grosses têtes de ce milieu, d'ailleurs ? Beigbeder, mais finalement il était trop intelligent pour supporter ce milieu et il s'est barré, Ardisson ? Séguéla ? mouais, il y a des esprits plus tranchants, Fritz, quand même…

Sinon votre analyse de la pub pour les slips Ferrari me paraît manquer un peu de rigueur.

Écrit par : Lapinos | mercredi, 03 mai 2006

J'arrive plus à suivre... mais le débat est passionnant... D'accord avec tout, ou presque... Mais, Cadichon, tu me parais un brin optimiste sur le libre arbitre qui existe, certes, mais peut-il résister au tir groupé de tant de médias et de médiocres conjurés...? D'autant que la société n'est pas faite que d' hommes (et de femmes !) cultivé(e)s... Et les autres, on en fait quoi, c'est des untermenschen qu'on laisse contaminer par la saloperie ambiante ? (Parenthèse : heureusement que la société n'est pas composé seulement de gens "cultivés", car une certaine culture est l'antithèse même de la vie...) Le peuple vaut par ce qu'il est, il vaut aussi par ce dont on le nourrit... et nous en sommes... et de ce côté-là c'est pas gagné...

Écrit par : Lou | mercredi, 03 mai 2006

C'est drôle que vous partiez si nombreux du postulat que personne cultivée = crétin-snob-se-prenant-pour-un-génie-etc.

Savez-vous que l'on a encore le droit d'être cultivé et d'avoir les deux pieds dans la glaise ? Que l'on peut avoir lu ses classiques et aimer Brice de Nice ? Que l'on peut aimer certains films de Bergman tout en trouvant la plus grande partie de sa production chiantissime ? Que l'on peut se rendre à une expo sur Mallet-Stevens et regarder Italie-Ecosse de rugby en poussant des cris de bête ? Et caetera, et coït de rat ?

Les gens de la pub sont majoritairement des cons aculturés.
Je suis bien placé pour vous le dire..!

En cela, l'analyse de l'ami Fritz me semble très très alambiquée (allons, biquet !) et leur confère un QI iznogoudien que j'estime usurpé.

Écrit par : kalle | mercredi, 03 mai 2006

Aimer "Brice de Nice" ?? Vous nous charriez, là…

Écrit par : Lapinos | mercredi, 03 mai 2006

Tout vient sans doute de ce qu'on appelle la culture.
Si la publicité fait partie de la culture, ce que je pense, eh bien oui, je maintiens: les publicitaires sont des producteurs de culture, au sens où ils façonnent les représentations que des millions et des millions de gens se font de la réalité et de la norme sociales.

Que les publicitaires soient à peu près dépourvus de toute culture lettrée, artistique ou musicale classique (ou même moderne) n'est, me semble-t-il, que le gage de leur efficacité, qui requiert qu'ils ne soient pas trop déconnectés du patrimoine symbolique de ceux à qui ils s'adressent.

Imaginez donc des publicitaires faisant donner des citations du "Banquet" pour vendre des spaghetti bolognese, ou bien faisant entendre le choeur final de "La forza del destino" pour suggérer de souscrire à une assurance-vie!

Quoiqu'aujourd'hui, finalement, il semble que la tendance soit au "décalé", aux références à conte-emploi, etc...

Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 03 mai 2006

Les publicitaires n'inventent rien, ne produisent rien : ils exhibent des images, ce sont des montreurs d'époque.
Ils sont aussi créatifs que mon balai-chiottes qui pourtant se donne du mal côté "art déféqual premier".
Brice de NIce ? Entendez-le comme vous voulez...

Écrit par : kalle | mercredi, 03 mai 2006

Cher Kalle,

Je sens comme une pointe d'amertume dans vos propos.

Dans mon univers, aucun publicitaire à l'horizon. C'est abstraitement et sans filet que je faisais juste ma sémiologie de café du commerce sur la pub de D&G (qu'est-ce que cette histoire de slips Ferrari?).

Fritz de Nice

Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 03 mai 2006

Cher Fritz-the-Blitz

Point d'amertume dans mes propos ! Il y a longtemps que j'ai installé une pompe à protons dans mon discours, rassurez-vous.

Écrit par : kalle | mercredi, 03 mai 2006

Bon, voilà, j'ai vachement aimé kalle, ses deux pieds dans la glaise et italie-écosse (italie 10, écosse 13). J'ai bien aimé itou les spaghetti bolognese sur un passage du banquet et l'assurance-vie sur la forza del destino... en un mot, vous auriez intérêt à vous réconcilier pourquoi je vous aime tous... Brice de Nice, c'est qui ?

Écrit par : Lou | mercredi, 03 mai 2006

Ce que je voulais dire c'est que la simple vue d'un spot ne vous contraint pas à l'achat d'une denrée, non?
Moi je choisis les cibles dangereuses. Flinguons d'abord la pensée de Voltaire, Kant, Hegel et Calvin et après on pourra s'en prendre à la publicité.

Écrit par : Cadichon | mercredi, 03 mai 2006

Je suis assez d'accord avec Cadichon. La publicité seule ne suffit pas à faire acheter un produit, il faut aussi qu'il apporte satisfaction. Rappellons aussi qu'elle n'est pas gratuite et que le matraque publicitaire s'en retrouve économiquement limité. On vise au mieux.

Et enfin, à l'inverse de nombres d'émissions et de séries dont on nous abreuvent tout autant, la publicité à au moins l'utilité de servir à quelque chose. Ca fait tourner le commerce, l'industrie et en un sens, nous informe également.

Et puis surtout aucune publicité, cela rendrait impossible tout canal privé d'information et donc un monopole assuré par l'Etat. Et rien que pour ça, heureusement que ça existe !

Écrit par : Ash | jeudi, 04 mai 2006

le "matraquage".

Écrit par : Ash | jeudi, 04 mai 2006

Justement les casseurs de pub, sont souvent des gauchistes incultes sans libre arbitre et ayant peur de céder.
Les pubs nous mentent mais depuis l'enfance on a appris à le savoir, non? Et si dans les médias seules les pubs étaient mensongères!

Écrit par : Cadichon | jeudi, 04 mai 2006

-Ash, est-ce que "faire tourner le commerce et l'industrie" c'est vraiment "servir à quelque chose" ? Est-ce que ça n'est pas aussi et surtout pousser à une exploitation exponentielle de la planète qui fait que les deux derniers siècles sont en train de consommer l'énergie fossile accumulée par des millénaires ? Est-ce que ça n'est pas également se noyer dans l'idéologie consumériste qui pousse à consommer pour activer la machine à production et non à produire en fonction des besoins ? Enfin, parler d'"information" à propos de publicité, alors que toute pub ne vit que sur mensonge, racolage et exploitation des instincts les plus bas, ça me paraît un chouia optimiste...
-Cadichon, si tout le monde savait suffisamment, et "depuis l'enfance", que les "pubs nous mentent", y a un moment que les publicitaires auraient arrêté de chercher à capter des cibles aussi avisées, cultivées et auto-protégées... Par contre, d'accord pour dire que dans les médias il y a pas que les pubs qui soient mensongères... D'accord aussi pour flinguer les "enlumiérés", mais on doit pouvoir s'occuper des uns et des autres... fromage et dessert...
Par ailleurs, dans le bouquin cité, Bardèche se positionnait pour une véritable information sur les produits qui soit pas aguichage du chaland et putasserie de bateleur, mais description objective...
Bon, je sais, vous allez me dire : qu'est-ce qu'on fait alors de la poissonnière du Vieux-Port et de ses "elle est belle, ma rascasse, il est frais mon merlan!" ... Info ou intox ? Ah ! décidément, les choses sont jamais si simples...

Écrit par : Lou | jeudi, 04 mai 2006

Bardèche, le fondateur de 60 millions de consommateurs?

Écrit par : l'ami fritz | jeudi, 04 mai 2006

Je crois que l'exemple du téléphone portable illustre bien ce que veux dire Bardèche, que les mass-médias nous bourrent le mou.
Il est assez facile de démontrer que le téléphone portable ne sert quasiment à rien puisqu'on s'en passait parfaitement avant, pourtant quasiment plus personne aujourd'hui à part quelques cul-terreux au fin fond de la Creuse ne fait l'économie d'un forfait et d'un de ces gadgets coûteux que la publicité présente astucieusement comme quasiment gratuit : «1 euro le portable, Mesdames, Messieurs, et surtout Mesdemoiselles !»

Il est vrai que nous avons du fric à ne savoir qu'en faire, avec une dette de 1200 milliards d'euros. Et la croissance ? Bon sang, j'avais oublié la croissance. «Citoyens, achetez le dernier modèle doté d'un appareil photo, d'un brumisateur et d'un radar anticons pour soutenir la croissance !»

Tandis que la rascasse on ne peut pas s'en passer pour faire la bouillabaisse, Lou.
Un produit de bonne qualité trouve acquéreur sans aucune publicité, plusieurs acquéreurs même, ce qui fait son prix, élevé en général. Sur le marché, il y a des chances pour que le mareyeur qui reste muet comme… bref, que ce soit lui qui vende le meilleur poisson.

Écrit par : Lapinos | jeudi, 04 mai 2006

Assez d'accord avec Lapinos

Écrit par : kalle | jeudi, 04 mai 2006

Amateur de soupe de poisson, hein, Kalle ?

Écrit par : Lapinos | jeudi, 04 mai 2006

Aïe aïe Lou, non, non et 100 fois non. Faire tourner le commerce et l'industrie et bien dans un pays libre (important ça) c'est créer des richesses, permettre la prospérité et un niveau de vie qui nous permet de penser à autre chose qu'à travailler. Faut-il vraiment développer ?

Enfin l'exploitation exponentielle des ressources de notre planète, ouille ouille j'ai mal d'avance sur le débat à venir. Mais à qui la faute selon toi ? La modernisation ? Mais préfère-t-on polluer ?
C'est trop vaste mais j'ai un peu peur que tu rentres dans la marmite écologiste sans chercher à comprendre comment vivre en symbiose avec l'éco-système tout en créant des richesses. Je vais chercher dans ma bibliothèque et te conseiller de bons bouquins sur le développement économique et la préservation de l'environnement.

Pour l'information là je peux te répondre entièrement.
Ca va même être très simple et court car relevant du bon sens.

Petit (ou pas d'ailleurs) concessionnaire A, j'ai une belle voiture équivalente au gros concessionnaire B 20 km plus loin mais vendue 1000 Euros de moins. Quelle est alors la manière la plus efficace de te faire connaître la chose, toi futur acheteuse de la dite voiture mais que tu trouves 1000 trop chère chez le concessionnaire B ? Va-t-il falloir que tu parcours les 20 km à pied à chaque fois ?

Enfin bien avant tout ça, comment se développer sans se faire connaître de ses investisseurs ?

La publicité, c'est de l'information. Sans ça tu ne connais pas les produits susceptibles de t'intéresser, et de l'autre côté, les gens s'intéressant à ce que veux mettre en oeuvre (commerce, entreprise, tableau à exposer, etc...).

Écrit par : Ash | jeudi, 04 mai 2006

"Un produit de bonne qualité trouve acquéreur sans aucune publicité, plusieurs acquéreurs même, ce qui fait son prix, élevé en général."

Non il trouve acquéreur par le bouche-à-oreille. Quelle est sa portée ? Tout dépend du nombre de personnes de départ. Et comment ont-elles connues ce produit ? Sont-elles toutes parentes avec les vendeurs ? Non, ce sont donc des cas très limités et non une généralisation.
La sphère est plus que limité, cela peut convenir au vendeur, mais dans la cas contraire la publicité semble un choix somme tout logique et profitable pour lui. Sauf si elle est vraiment à chier :D.
La publicité est une source de revenus et d'aide
de bien des "particuliers".

Evidemment la publicité, très bonne en un sens, peut créer le besoin (ex du téléphone portable, bien que tu sembles, avec raison, plus en donner l'origne à travers les mass-médias) mais elle n'oblige en rien et informe de manière nécessaire. Et pour les faibles d'esprits consuméristes, ma foi ils trouvent leur bonheur là-dedans et c'est tant mieux pour eux. Ca permet d'en parler au détour d'un blog.

Écrit par : Ash | jeudi, 04 mai 2006

Enfin pour conclure, imaginez-vous vraiment vivre dans un monde sans aucune forme de publicité existante ?
C'est très gratifiant à répondre que oui mais je vous assure que ce serait sacrément difficile à vivre. C'est déjà abandonner une bonne part de modernisme et de facilitation de notre vie de tous les jours. D'ailleurs la publicité a toujours exister à travers les époques. C'est simplement sa portée et ses moyens qui se sont élargis.

Les anti-pubs sont dénués de toutes réalité économique et sociale et les moins-de-pubs oublient bien souvent qu'ils sont en mesure de ne pas les voir Et enfin les publico-branché regardent Culture Pub sur M6 :D

Par contre vivre sans télé, ça marche très très bien et on ne manque de rien, si ce n'est de connerie à réciter.

Écrit par : Ash | jeudi, 04 mai 2006

Et puis pardon pour les fautes, tout ça...
Ash n'est pas bon et il le sait.

Écrit par : Ash | jeudi, 04 mai 2006

Ash, tu es tout pardonné pour les fautes... ("pardonner, c'est dire à l'autre : tu vaux mieux que tes actes..." Paul Ricoeur. Donc, ash, tu vaux cent fois mieux que tes fautes, donc ash est bon et nous le savons...). Et pour le débat écolo/productivo-publicito... je vais essayer de prendre un peu de temps dans le week-end...

Écrit par : Lou | vendredi, 05 mai 2006

Ash, tu n'argumentes pas vraiment, il y a beaucoup de dialectique dans ce que tu dis. Notamment, je vais aller chercher un bouquin convaincant dans ma bibliothèque et tu le liras, Lou. Il me semble que Lou lit déjà "Éléments" et qu'elle a le droit de se distraire un peu de temps en temps quand même… Tu ne serais pas libéral, Ash ? Dans ce cas ça expliquerait nos divergences de vue car je ne connais rien de plus stupide que le libéralisme. Chez Marx, par exemple, il y a des notions intéressantes, tandis que la "main invisible" d'Adam Smith, il faut être un enfant pour croire à ça !

Comme je ne crois pas beaucoup dans ma capacité à te convaincre, Ash, les libéraux aiment les belles théories abstraites qui les font rêver, je me contente de quelques remarques.
Le bouche-à-oreille, quand il n'est pas organisé, est beaucoup plus proche de la vérité que la publicité. Un exemple : tout le monde sait dans mon quartier quelle est la meilleure boulangerie, par le bouche-à-oreille.
La publicité, c'est de la propagande, j'insiste pour dire qu'on en a jamais tant besoin, de cette propagande, que lorsqu'on vend et fabrique de la merde.

Il y a un autre cas de figure, que tu effleures, c'est le problème de la surproduction. On peut imaginer un produit de bonne qualité mais produit en trop grande quantité et qu'il faudrait vendre en lui faisant de la publicité. Sauf qu'en procédant ainsi, Ash, on ne règle pas le problème à la source, qui n'est pas qu'il n'y a pas assez d'acquéreurs, mais bien que le produit a été fabriqué en trop grande quantité. C'est un problème de production industrielle ou agricole, le genre de problème qui a résulté d'une politique volontaire absurde, qui n'est en aucun cas le fruit du hasard ou de ce que les libéraux appellent pompeusement "les lois du marché", comme s'il s'agissait du St-Esprit. Une mauvaise politique doit être abandonnée.

Dans ton bilan économique, favorable à la publicité, Ash, tu fais semblant d'oublier que la publicité a un coût. Je pourrais même te citer le cas de certains yahourts dont le coût publicitaire, supporté par le consommateur, excède le coût de fabrication proprement dit. C'est-à-dire qu'on fait payer au consommateur la propagande très souvent mensongère qui l'a amené à acheter ce yahourt-là plutôt qu'un autre. Si ce n'est pas le comble de la perversité économique, ça. Sur le mensonge, il ne me paraît pas difficile de démontrer que la publicité est sytématiquement mensongère, à des degrés plus ou moins élevés. Je cite l'exemple de la petite astérisque qui renvoit aux conditions réelles de vente et que personne ne lit. Ou l'exemple de cette publicité où on montre une bagnole qui évite les accidents toute seule. Particulièrement osé, non ?

On ne peut manquer de voir le lien étroit entre la production industrielle et agricole et cette publicité qui ressemble à du matraquage. Quand on fait le bilan, Ash, on doit inclure ce que ce mode de production coûte indirectement en termes de dépollution, de nettoyage, de santé publique, etc. Les plus grands savants établissent un lien de cause à effet dans l'épidémie de cancer entre la toxicité de nombreux produits industriels et ces cancers.

Il faut te demander, Ash, si tu ne te laisses pas un peu abuser par les signes extérieurs de richesse. Demande-toi si ce type qui roule en coupé-sport n'a pas fait un emprunt sur vingt ans et si sa santé lui permettra de rembourser sa dette.

Une dernière observation : j'assimile volontiers la publicité aux mass-médias puisque ceux-ci sont financés à 70 % par la publicité. C'est-à-dire que la publicité finance l'information, c'est la raison pour laquelle on n'entend guère parler des inconvénients de ton merveilleux système, Ash.

Écrit par : Lapinos | vendredi, 05 mai 2006

À vous lire, tous, l'envie me prend de vous livrer en vrac les idées suivantes :

La publicité consiste à faire acheter à qq'un qui n'en a pas besoin qq chose dont il ne veut pas.

La publicité ne vend rien, elle aide à faire vendre.

Le bouche-à-oreille, c'est une facette du... "marketing relationnel"...

Un yaourt qui coûterait plus cher à vendre qu'à produire n'a pas sa place sur le marché : en vendant ce yaourt, vous vendez une marque multiproduits, donc vous incitez à consommer une marque, pas seulement l'un de ses yaourts.

Le lien entre certains cancers et certains produits industriels est avéré. Cela ne veut pas dire que l'on encourage les industriels à empoisonner les gens. Aux USA, Mecque du libéralisme le plus débridé, certains procès de victimes l'attestent brillament. De plus, il vaut mieux risquer à 1 chance sur ...? un cancer de ceci ou de cela que de voir le scorbut revenir dans nos campagnes. Je veux dire, tout progrès même relatif, s'accompagne d'inconvénients, mais entre deux maux...

Enfin, le téléphone portable ne sert pas moins que le téléphone... 100 ans plus tôt. La consommation du portable a créé de nouvelles habitudes de communication entre les individus. Bien entendu, on peut vivre sans. Mais dans ce monde "portabilisé", ça rend service d'en avoir un. est-ce un bien, un mal ? Autre débat !

Écrit par : kalle | vendredi, 05 mai 2006

Ah, ah, Kalle, vous êtes gonflé avec votre scorbut ! À tout hasard, je vous donne le truc du Capitaine Cook pour le prévenir sans vous empiffrer : le chou fermenté, la choucroute…

Par ailleurs, lorsque vous faites des États-Unis "la Mecque du libéralisme" (gare au blasphème, Lou risque de vous censurer), je ne peux m'empêcher de vous rappeler que c'est en même temps l'État le plus protectionniste au monde. Par ailleurs, on le constate, c'est un pays dont l'économie est très dépendante des cours du pétrole et ça pourrait lui jouer des tours à l'avenir. La croissance yanki repose sur la confiance des créanciers dans les capacités de remboursement des Yankis, un grain de sable dans cette mécanique financière pourrait faire krack, krack.

Plus globalement, le capitalisme et ses modes de production en série ont engendré des sociétés industrielles, bancaires, monstrueusement puissantes financièrement, qui posent un problème politique. Ce sont de petits États dans l'État : elles financent les campagnes politiques, les mass-médias, promeuvent par le biais de la publicité des modes de consommation absurdes, si ce n'est des modes de vie absurdes. Qui sait, certains diagnostics de Marx se vérifieront peut-être… à l'avenir.

Écrit par : Lapinos | vendredi, 05 mai 2006

Il n'existe aucune différence fondamentale entre Marx et le capital : tous deux veulent transformer des ressources naturelles comptées en miracle productiviste perpétuellement renouvelé.
Et puis Marx aurait sans doute mieux fait de se lancer dans l'auto-diagnostic avant que l'histoire ne lui mette le nez dedans (en assassinant quelques dizaines de millions de malheureux au passage).
Les petits états dans l'état capitaliste : n'était-ce point le rôle du parti, de son bureau politique et de quelques pôles armés en ex-URSS ? On a sans doute les sous-ensembles que l'on mérite !
La croissance yankee ne repose que sur l'aveuglement volontaire de ses créanciers : ni les E-U, ni personne ne possède le millième de son endettement en réserve d'or...
Le protectionnisme américain est fondé sur la gouvernance politique, par sur le schéma économique (le principe de financement et de croissance intérieure l'atteste).

PS : avez-vous remarqué que je vous ai lu à l'envers ? 1000 excuses.

Écrit par : kalle | vendredi, 05 mai 2006

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