jeudi, 11 mai 2006
Taubirer : mentir par omission...
Sympathique, la Taubira avec ses accents pathétiques, son émotion de commande et ses envolées lyriques sur l'esclavage et la colonisation... Sauf que magouiller la mémoire, trafiquer l'histoire et trier dans le souvenir, c'est pas vraiment joli joli quand on se la joue Mère-la-morale sur tous les plateaux...
Ainsi donc, voici d'abord l'article I de la loi du 21 mai 2001 que Taubirette se félicite partout d'avoir fait voter :
«La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVesiècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité. »
Et voici maintenant, dans le Figaro du 9 mai, sous la signature de Thierry Portes, quelques vérités complémentaires que Miss Black-is-black se garde bien de proclamer dans ses nombreuses et abondantes prises de parole...
"Remonter à l'Egypte ancienne, à Athènes ou à Rome n'était sans doute pas nécessaire. En revanche, ne s'intéresser à l'esclavage qu'«à partir du XVesiècle», époque à laquelle les Européens ont abordé les côtes africaines, c'est oublier la traite orientale, organisée depuis le VIIe siècle par les Arabo-musulmans et leurs complices noirs-africains. Et c'est donc fermer les yeux sur un trafic, qui s'est maintenu au XXe siècle ; et sur une pratique, l'esclavage, qui se poursuit encore aujourd'hui, en Mauritanie, au Niger, au Soudan et dans les Etats du golfe Persique. Jusqu'à son abolition effective au tournant des années 1860, plus de onze millions d'esclaves ont été déportés par les différentes traites atlantiques, organisées par les Européens. Les traites orientales, contrôlées par les Arabo-musulmans, ont déporté quelque dix-sept millions d'esclaves entre le VIIe siècle et les années 1920. Quant à la troisième traite, le commerce des esclaves entre Africains noirs, elle aurait concerné quelque quatorze millions d'individus.
Selon Patrick Manning, après 1850, «les achats africains d'esclaves surpassèrent le volume combiné des esclaves exportés en Occident et en Orient». Olivier Pétré-Grenouilleau, dans un récent ouvrage (1), en vient à démontrer que «l'Afrique noire n'a pas seulement été une victime de la traite, elle a été l'un de ses principaux acteurs». Et d'ajouter que, «globalement, les pouvoirs africains sont restés maîtres des jeux de l'échange, tout le temps que la traite négrière dura».
Lou bronzée...
16:03 | Lien permanent | Commentaires (59)
Commentaires
La commémoration des crimes d'hier, on le sait, a essentiellement pour but de nous masquer les crimes d'aujpourd'hui. La seule spécificté du monde occidental dans l'esclavage, c'est son abolition. L'esclavage perdure dans le reste du monde (Afrique, pays musulmans, Asie) peut-être dans des conditions moins dures qu'au 16ème, mais perdure tout de même.
Écrit par : Cadichon | jeudi, 11 mai 2006
Toute cette opération médiataubiresque consiste à noircir les Blancs pour mieux blanchir les Noirs... Attention au lavage, ça risque de déteindre...!
Écrit par : l'ami fritz | jeudi, 11 mai 2006
Une souris grise,
Qui ne voulait lâcher prise,
Elle s'appelait Taubira,
En fait, c'était un rat !
Vieilles lunes... L'esclavagisme a effectivement cessé ici qu'il allait de plus belle là-bas.
Écrit par : kalle | jeudi, 11 mai 2006
Encore une histoire d'écrite. Et dans le même temps celle du génocide Aménien. Nos politiciens sont définitivement des salauds, ils rendent les historiens inutiles et terriblement précaires. Et on ne peut même pas saluer leur courage politique cette fois-ci.
Enfin le mieux qui semble pouvoir nous arriver et de récolter d'autres politiciens qui feront graver dans le marbre (certifié francousse) l'histoire inverse.
Je vais de ce pas lire le journal officiel voir si on a déjà confisqué le génocide vendéen.
Écrit par : Ash | jeudi, 11 mai 2006
La position de Taubira est manichéenne (toujours la même hérésie, le refus de la Trinité et donc par extension de toute vérité complexe). Pour aller devant les électeurs, hélas, il faut souvent être manichéen.
Écrit par : Cadichon | jeudi, 11 mai 2006
Cette culture de la culpabilité commence sérieusement à me gonfler. La France passe son temps à expier son passé, son histoire, ses crimes et même parfois ceux qu'elle n'a pas commis car il est de bon ton de s'excuser, de reconnaître, de se faire pardonner, se s'aplatir comme une merde. La Taubira court les plateaux télés pour déballer sa soupe honteuse dégoûtante et dénoncer les méchants Blancs qui ont exploité les gentils Noirs.
C'est abject.
Écrit par : Artemus | jeudi, 11 mai 2006
Oh moi j'ai réglé depuis longtemps ce problème de culpabilisation : Je ne suis pas la France.
Terrible non ?
Bon qui se dévoue pour expliquer ça et tant d'autres choses métaphysiques à Madame Taubira ? Dès fois qu'elle penserait être tous les noirs...
Écrit par : Ash | jeudi, 11 mai 2006
En même temps, il faut se souvenir que Mme Taubira est un des principaux artisans de la déroute de Lionel Jospin au premier tour des dernières élections présidentielles, défaite qui constitue le meilleur téléfilm de ces dix dernières années.
Écrit par : Lapinos | vendredi, 12 mai 2006
Il me semble que c'était Chesterton qui disait à propos des hérésies modernes, qu'elles étaient toutes des idées chrétiennes devenues folles (y compris le marxisme-communisme).
Écrit par : Cadichon | vendredi, 12 mai 2006
Bof, on peut difficilement rattacher l'idée de lutte des classes au christianisme. Soljénitsyne note que le communisme a séduit avant tout les Juifs en Russie, et donne deux explications complémentaires à ça, pas inintéressantes.
D'ailleurs ni le marxisme ni le communisme ne sont à proprement parler des "hérésies".
Que les communistes soient parvenus en Amérique du Sud à subvertir le catholicisme en inventant pour ça une théologie de la Libération assez bancale, c'est un autre problème, ils y sont arrivés sans doute en grande partie grâce à l'argent et aux armes soviétiques.
Vous êtes sûr que ce n'est pas plutôt une citation de Malraux ?
Écrit par : Lapinos | vendredi, 12 mai 2006
Tout cela nous susurre à l'oreille la terrible toxicité du christianisme par le discours égalitariste de son Eglise...
Écrit par : kalle | vendredi, 12 mai 2006
-Lapinos, la citation est bien de chesterton, sauf qu'il me semble qu'il n'y est pas question d'"hérésies modernes", mais d'"idées modernes". Quant à la lutte des classes liée au christianisme, il suffit de reprendre le Magnificat :"Il dépose les puissants de leur trône, il élève les humbles".
-Kalle, tu vas finir, avec ta "toxicité" chrétienne par nous rappeler le Maurras du "venin du Magnificat", venin que le catholicisme avait pour fonction de cadrer, d'encadrer, de discipliner, bref, de civiliser...
Écrit par : Lou | samedi, 13 mai 2006
Pas si vite, Lou, que le pouvoir des puissants ne soit rien devant celui de Dieu, ne légitime en rien la lutte des classes. C'est un peu tiré par les cheveux votre histoire de nous dire qu'une idéologie athée trouve ses racines dans le christianisme.
L'originalité de l'idéologie communiste par rapport à une simple jacquerie réside dans sa conception moderne, économique des rapports de classes. C'est au contraire l'individualisme dont on pourrait trouver des germes dans les Évangiles. Mais l'égalité n'existe que devant Dieu pour un chrétien, nul docteur de l'Église pour dire le contraire. Rousseau n'est pas un docteur de l'Église très sérieux.
Écrit par : Lapinos | dimanche, 14 mai 2006
Affirmer que l'originalité de l'idéologie communiste réside dans sa conception moderne et économique de la lutte des classes, c'est accepter le principe même de segmentation du monde entre un ensemble A réel (le monde fait de classes) et un ensemble B rêvé (l'abolition des classes, l'homme nouveau, libre et affranchi). Pour moi, le parallèle avec une autre promesse, bien chrétienne celle-là, de distinguer deux sphères de valeurs, est vertigineux.
(à mes yeux, les Évangiles décrivent le combat perdu de l'individualisme, la capitualtion, in fine, de l'individu.)
Écrit par : kalle | dimanche, 14 mai 2006
Lapinos, dans ton premier commentaire, il n'était pas question de "légitimer", mais de "rattacher" la lutte des classes au Magnificat. D'autre part, messianisme pour messianisme, rien d'étonnant qu'une idéologie qui a pour but d'établir le paradis sur terre proclame les mêmes idéaux que la religion...
L'écart entre jacquerie et lutte des classes est le même qu'entre révolte et révolution...
Enfin, l'individualisme des Evangiles est bien tempéré par la communion des saints d'une part, le catholicisme de l'autre... Mais tout cela mérite un plus long débat et ma session va s'achever.... Ciao.
Écrit par : Lou | dimanche, 14 mai 2006
Kalle, tu peux développer un minimum tes "évangiles qui décrivent la capitulation de l'individu" ?
Écrit par : Lou | dimanche, 14 mai 2006
Il s'agit de replacer la question du libre arbitre au centre de l'interrogation sur l'omnipotence de la vision de Dieu.
Les Évangiles, dans leur diversité de récit et de vue, pose cette question de mille façons différentes.
Si l'on pense que la destinée humaine est individuelle avant d'être collective, on ne peut qu'être effrayé par la volonté d'un Dieu qui en jugeant un homme, juge toute sa création.
Écrit par : kalle | dimanche, 14 mai 2006
Si ‘venin’ il y a dans le Magnificat, il provient directement du judaïsme, comme en témoigne ce passage du Siracide (10, 14-15) :
« Le Seigneur a renversé le trône des puissants et fait asseoir à leur place les doux. Le Seigneur a déraciné les orgueilleux et planté à leur place les humbles. »
Ici bas, nous voyons toutes choses à l’envers, de sorte que ce qui est élevé sur la terre a peu de chances de l’être au ciel. Dieu renverse toutes les opinions communément admises, jusqu’à accepter de laver les pieds de ses disciples ou de mourir sur la croix, comme un vulgaire malfaiteur.
Il n’y a pas à être effrayé par Dieu, il n’est pas omnipotent au point de ne laisser aucune liberté à l’homme. Au contraire, il aurait tendance à être laxiste à cet égard, comme le lui reproche Job. Je ne vois pas ce qui dans les Evangiles accréditerait l’idée d’un Dieu tyrannique qui opprimerait ses créatures. Il apparaît plutôt sous la figure d’un Père aimant qui cherche à sauver les hommes et non à les juger.
Écrit par : Sébas†ien | dimanche, 14 mai 2006
Si vous ne voyez pas, c'est sans doute que vous croyez.
Dès lors, que puis-je ajouter ?
Écrit par : kalle | dimanche, 14 mai 2006
Ignorant le raisonnement dialectique de Kalle qui consiste à dire qu'un croyant ne peut pas avoir de recul sur sa religion, il convient de répéter qu'on ne peut pas faire un rapprochement sérieux entre le marxisme, dont l'analyse économique et l'aspect révolutionnaire ne se retrouvent pas dans les Évangiles. Le royaume de Dieu n'est pas de ce monde. Le Christ ne suggère nulle part une meilleure répartition des richesses, il dit que la richesse est un obstacle à la sainteté, ou à l'amour.
Tout au plus peut-on discerner un aspect "mystique" ou religieux dans le communisme, pas particulièrement chrétien mais plutôt slave, et largement compensé quoi qu'il en soit par l'aspect matérialiste.
Pour ce qui est de l'"individualisme" du christianisme, il va sans dire que chaque individualité, même si le Créateur la discerne et l'aime en particulier, lui est entièrement subordonnée. Le "Droit de l'Hommisme" n'est qu'une dérive, une révolte de l'individu contre son créateur tout-puissant, en quelque sorte, qui ne peut que se terminer tragiquement, pour un chrétien, par le suicide d'une civilisation, par exemple, lorsqu'elle liquide - chimiquement ou en les broyant - ses propres enfants par dizaine de millions comme si de rien n'était. Il n'est pas nécessaire d'être "croyant" pour comprendre ça, qu'une civilisation de vieillards blancs ne peut espérer durablement survivre aux ambitions de peuples jeunes et vigoureux d'Afrique ou d'Asie.
Écrit par : Lapinos | lundi, 15 mai 2006
Wouaoh.
Voici M. Lapin qui se montrre sous un jour réellement inédit pour moi...
Que de violence dans vos propos... Peut-être (sans doute ?) vous ai-je blessé à un moment de la discussion pour recevoir de vous tant d'assertions négatives.
"Ignorant le raisonnement dialectique de Kalle"... Merci quand même de me consacrer les 20 lignes qui suivent. Ça me touche. Si,si...
Donc, ai-je à un moment quelconque dit qu'un croyant ne pouvait avoir de recul sur sa religion ? Si vous faites allusion à ma réponse à Sébastien... n'y voyez qu'une échappatoire pour ne pas avoir à commenter la phrase "Je ne vois pas ce qui dans les Evangiles accréditerait l’idée d’un Dieu tyrannique qui opprimerait ses créatures."... que je trouve étonnante d'ignorance et/ou de mauvaise foi.
Quant à vouloir tirer un parallèle "au cordeau" entre christianisme et marxisme, loin de moi cette idée. J'y vois une commune abdication de la foi en l'homme pour ne reconnaître, dans le cas du christianisme, que la règle d'un Dieu unique refusant d'admettre l'antériorité de la divinité portée par l'homme. Nietzsche, vous ne l'ignorez pas, disait (peu ou prou, dans Maximes Intermèdes, Par delà le Bien et le Mal) "Les Dieux moururent de rire quand l'un d'eux déclara qu'il était le seul". Voilà qui résume si bien ma pensée....
"Le royaume de Dieu n'est pas de ce monde.". Vous avez raison, et c'est tellement plus simple ! On touche là au fondement même du dogme qui gomme - c'est la règle - toute possibilité de discussion. Le royaume de Dieu n'est pas de ce monde, et donc, pourquoi même en parler ?
Soit.
"Tout au plus peut-on discerner un aspect "mystique" ou religieux dans le communisme, pas particulièrement chrétien mais plutôt slave,..." Votre évident mépris pour les Orthodoxes apparaît ici dans toute sa magnificence ! Le raccourci était adroit, mais il était lisible...
Enfin, je ne dirai rien au sujet de votre second paragraphe, que je trouve à proprement parler "hystrérique" et notoirement hors sujet. C'est là que vous baissez un peu bas votre garde. C'est étonnant qu'un esprit aussi adroit que le votre se laisse aller à pareille maladresse.
Pour finir : point de ire dans mon propos, soyez-en convaincu. Je veux respecter la bienséance qui caractérise ces lieux. De plus, je respecte l'opinion des gens qui passent ici... Si, si (bis repetitas placent).
Écrit par : kalle | lundi, 15 mai 2006
"Le royaume de Dieu n'est pas de ce monde." Encore une affirmation gratuite, présentée comme un dogme et reprenant la doctrine manichéenne/gnostique/cathare.: soit le monde est imparfait donc il est mauvais.
Toutes les hérésies chrétiennes ont une seule cause: le refus de la Trinité.
Écrit par : Cadichon | lundi, 15 mai 2006
Sonnez trompettes,
Fuyez dragons !
Je l'entends qui pète,
C'est le Sieur Cadichon !
Écrit par : kalle | mardi, 16 mai 2006
À mon tour de m'étonner que vous interprétiez mon rappel de quelques principes catholiques comme une agression, Kalle, d'autant que je pensais qu'il en fallait un peu plus pour effaroucher un nietszchéen de votre acabit.
Blague pour blague, je vous avoue que j'accorde assez peu de crédit aux thèses de Nietszche qui trahissent trop la fascination de leur auteur, homme à la santé physique et mentale fragile, pour les super-héros.
De votre côté vous avez bien négligé, vous, de feuilleter le Nouveau Testament, vous auriez constaté que la miséricorde et le pardon de Dieu vis-à-vis de sa créature sont là, présents presque à chaque page. On n'est pas dans Homère !
« Mon Royaume n'est pas de ce monde », c'est le Christ qui le dit, il ne s'agit pas d'un dogme mais plutôt d'une parole historique, un peu comme « Veni, vidi, vici. »
Faites preuve d'un peu de bonne foi et convenez qu'on est à mille lieues de la lutte des classes. Une autre différence essentielle est que le marxisme rend la différence entre le bien et le mal caduque, en radicale contradiction avec le christianisme. Ce qui est bien pour un marxiste, en quelque sorte, c'est ce qui est neuf, nouveau, qui va dans "le sens de l'Histoire", cette vaste arnaque intellectuelle.
Je vous réponds enfin sur les orthodoxes. Ils sont très virulents à l'égard des catholiques, réservant un accueil très hostile au pape lorsqu'il se déplace en terre orthodoxe pour rendre visite aux minorités catholiques. Ce n'est pas parce que les catholiques ne sont pas nietszchéens qu'ils doivent se laisser marcher sur les pieds par des barbares slaves ou grecs, Kalle.
Sans rancune.
Écrit par : Lapinos | mardi, 16 mai 2006
Je ne vois pas en quoi les grecs et les slaves sont des barbares.
Écrit par : Cadichon | mardi, 16 mai 2006
Les barbares, ce sont les étrangers à l'Europe.
Écrit par : Lapinos | mardi, 16 mai 2006
Nietzsche, paranoïaque schizoïde... vieille ritournelle. Et Jésus ? Un type qui prétend être le fils de Dieu, vous appelez cela comment, vous ?
Point de rancune, certes, juste de l'amusement à vous voir vous enférer dans un drôle de monologue... Vous ai-je, à aucun moment, affirmé que christianisme et marxisme diluait un même poison ? Non.
Ce que je vous dis (pour la dernière fois, d'ailleurs), c'est qu'un même manichéisme habite ces religions (celles de Dieu, et celle du Progrès). Que les Évangiles vous servent du miel à chaque page... tout autant que les promesses de bonheur égalitaire d'un Marx ou d'un Engels. Après tout, c'est de la politique, non ?
Hélas, 1000 fois hélas, on n'est effectivement pas dans Homère... Ce Dieu des Juifs est avant tout un Dieu de colère : gare à ceux qui ne suivent pas son chemin. Ce Dieu-là, revisité par quelques babas cool (de Thomas à Augustin), s'est bien adouci... je vous le concède !
"Mon Royaume... etc." : ne prenez pas les gens pour des crétins : bien entendu, nous savons qu'il ne s'agit en rien d'un dogme, et tout au mieux d'une promesse.
Cette phrase pourrait être la devise de tout communiste : le chrétien promet un avénement, le marxiste un progrès... l'un et l'autre doivent se battre pour accéder à ces terres promises. Le premier s'y promènera la mort venue, le second pense léguer un monde toujours meilleur aux générations futures. Promesses, promesses...
Enfin, nous dire que les Grecs, au prétexte rigolo qu'ils sont orthodoxes, sont des barbares étrangers à l'Europe... Franchement, vous n'avez peur de rien !
Écrit par : kalle | mardi, 16 mai 2006
Je pense au contraire que le fait que la Russie n'ait pas intégré l'UE (à l'inverse de la Grèce qui essaye néanmoins de préserver ses particularismes), signifie qu'il leur reste un projet civilisationnel autre que le marché unique.
Écrit par : Cadichon | mardi, 16 mai 2006
Si le Christ était mythomane, il n'a pas été interné contrairement à Nietszche, mais il a été emprisonné pour blasphème et exécuté, Kalle. Un faible d'esprit n'aurait probablement pas excité autant la haine des pouvoirs religieux contre lui.
Je ne peux pas vous empêcher de voir du manichéisme dans les Évangiles, mais d'autres y voient plutôt l'exclusion ("Hors de l'Église point de salut"), d'autres encore se disent déroutés par une doctrine où les ouvriers qui n'ont presque rien sont récompensés autant que les autres, etc. Difficile de fonder un programme politique là-dessus, d'ailleurs ce n'était pas le but, le Christ n'est pas Che Guevara.
Encore une fois le marxisme escamote la notion de bien et de mal contenue dans les Évangiles, escamote aussi l'au-delà.
Je n'ai pas peur de dire, certes non, même si c'est un autre débat, que les Grecs sont des étrangers à l'Europe (= barbares), au même titre que les Turcs, si vous voulez. Ça n'empêche pas de nouer des alliances avec les Grecs et les Turcs pour éviter que les Yankis ne continuent à installer leurs troupes sur nos frontières. L'Europe, c'est pour moi l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne (Les Anglais sont très proches culturellement, mais ce sont des traîtres à l'Europe.)
Il me semble important, lorsqu'on croit qu'il reste encore une petite chance à l'Occident chrétien de subsister dans le concert des continents, comme c'est mon cas, d'en tracer les limites géographiques précisément, pour ne pas flotter dans l'abstraction. C'est dans cette perspective que je parlais de "barbares grecs". J'espère ne pas trop vous choquer avec mon vocabulaire un peu franc.
Écrit par : Lapinos | mardi, 16 mai 2006
Votre vocabulaire n'est pas franc mais européen et relève du manichéisme. Si la Grande-Bretatgne est infidèle à la communion européenne, c'est qu'il lui reste un ferment de son histoire et nous nous devons de nous en réjouir.
L'église catholique a passé sa vie à lutter contre l'hérésie manichéenne (ah cette Trinité si dure à saisir) alors ne l'accablez pas d'un défaut qu'elle ne peut avaoir.
Écrit par : Cadichon | mardi, 16 mai 2006
1 - Je suis étonné de vous voir accorder tant d'importance aux diktats des juges, qu'ils soient psychiatres ou proconsuls... Ne nous arrêtons pas à ces conclusions éminemment réductrices - vous en conviendrez dans les deux cas - pour ne considérer que l'oeuvre des "coupables".
2 - Évangiles... ouvriers... c'est vous qui le dites : les évangiles ont nourri le socialisme catholique, cousin jumeau (j'ose) du socialisme marxiste... Certes, le Christ n'est pas Che Guevara, mais vous conviendrez que leurs impresarios leur ont accordé une histoire et une mise en scène troublantes de similitudes...
3 - N'en veuillez pas au marxisme d'escamoter l'au-delà : vous lui reprocheriez de ne pas prendre en compte une dimension qu'il réfute. Quant à ne pas savoir distinguer le bien du mal... Là, votre aveuglementy de chrétien bon teint vous empêche de tolérer que puisse exister la notion même de jugement chez un marxiste. Ce qui constitue une erreur en soi.
4 - Je réitère : de quels grecs parlez-vous ? S'il s'agit de dépister des gênes entre Ankara et Athènes, je vous laisse à vos ridicules éprouvettes. Si vous me parler de la Grèce berceau de la civilisation européenne, laissez-moi rigoler avec vos notions géostratégiques sur les Yankees. Nous ne parlons pas, je pense, des mêmes Grecs.
5 - Si vous considériez que l'Occident n'est que chrétien, eh bien là oui, vous me choqueriez. Mais je ne pense pas que ce soit le cas.
PS : je vous propose, en tout bien tout honneur, de mettre un terme à ce débat qui monopolise le blog de notre chère Lou. Accordez-moi des réponses si le coeur vous en dit et ne vous offusquez pas de mon silence. Je me serai contenté de clore ainsi cet intéressant échange.
Bien à vous.
Écrit par : kalle | mercredi, 17 mai 2006
Pour répondre à Cadichon, je reconnais que ma vision de l'Europe est un peu simplifiée. C'est volontaire. Il me semble important de promouvoir une idée de l'Europe assez "carrée" pour contrecarrer la dialectique anti-européenne grossière des "syndicalistes marxistes" dont les intérêts sont menacés par la construction européenne. Dialectique grossière, puisqu'elle revient à mettre sur le dos des directives européennes tous les maux français, la crise économique, alors que les syndicats sont les principaux responsables de la crise intellectuelle et économique française.
Je veux répondre à Kalle néanmoins sur un point qui me paraît intéressant. En effet, il me semble que la dialectique marxiste finit par faire perdre le jugement à ceux qui la manient. C'est un (faible) motif d'espoir pour moi. Car, privé de jugement, l'adversaire est plus vulnérable. La première génération a en effet utilisé la dialectique marxiste comme une arme rhétorique, ce pourquoi elle est faite. Elle avait donc du recul par rapport à cette dialectique.
Mais, pour la deuxième puis la troisième génération, cette dialectique est devenue comme un véritable mode de pensée. L'esprit critique a disparu chez les personnes contaminées par cette dialectique.
Observez l'enseignement de l'Histoire en France, par exemple, il est devenu justement on ne peut plus manichéen.
Le bien et le mal sont des critères assez solides et bien plus complexes qu'il n'y paraissent lorsqu'on prend en compte l'intentionnalité, ce qui est le cas dans le christianisme. Le "sens de l'Histoire", ça n'est pas un critère fiable en revanche, dans la mesure où personne ne peut l'indiquer vraiment, si tant est qu'il existe, ce que des études historiques sérieuses tendent à infirmer.
Et l'intelligence humaine a besoin de critères solides pour se développer.
Écrit par : Lapinos | mercredi, 17 mai 2006
L'Europe ou le désir frénétique de s'agrandir car on a peur de nos limites humaines notamment celle du temps.
Écrit par : Cadichon | mercredi, 17 mai 2006
Je voudrais prendre le contre-pied et défendre ici le marxisme, qui a tout de même permis à des tas de gens intelligents de former leur pensée.
Je ne suis ni marxiste ni "marxien", très très loin de là. Mais j'ai lu (un peu) Marx. Et je constate que la domination d'un certain marxisme dans les cercles intellectuels ouest-européens entre, disons, 1945 et 1990, domination éminemment contestable, a soutenu une production historique d'un assez bon niveau culturel et a nourri un enseignement de l'histoire certes biaisé, mais conséquent et nourri de connaissances.
Tout cela était d'une qualité supérieure à ce que l'on voit poindre aujourd'hui à l'horizon. Prenons les ignobles manuels (français) de géographie de terminale et comparons-les avec ceux du milieu des années 1980. On y constate que l'absence de toute formation critique sérieuse prépare le chaos, donne lieu à la production d'une bouillie infâme où se côtoient des généralisations hâtives, des opinions péremptoires et des partis-pris imbéciles, une présentation de données tronquées sans aucune justification. Au final, on ne fait qu'alimenter le moulin des lieux communs et des raccourcis qui tiennent lieu aujourd'hui d'esprit public... La machine à acculturer tourne à plein régime, et elle ne tourne plus vraiment sous la bannière du marxisme!
C'est pourquoi je dis: vive le marxisme! (et vive la dialectique!), car un marxisme rigoureux (cf. Pierre Broué) est bien préférable à un libéralisme qui se laisse aller à du n'importe-quoi (cf. Jacques Marseille) ou à ce misérable altermondialisme, marxisme inassimilé et dégénéré (cf. Laurent Carroué)...
A part ça, je trouve le nouveau livre de Dominique Venner, "Le Siècle de 1914", stimulant, rigoureux, parfois discutable, jamais ennuyeux, bref, une bonne lecture.
Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 17 mai 2006
Puisque vous avez lu le Venner nouveau, dites-nous plus avant ses points forts et faibles (la "promo" de la dernière NRH m'a un peu laissé sur ma faim...).
Écrit par : kalle | mercredi, 17 mai 2006
Disons, points forts et points faibles tels qu'ils apparaissent habituellement chez Venner, dont je suis proche par les idées, ce qui explique largement mon goût pour ce livre.
Points forts: honnêteté intellectuelle, rigueur presque rigide, intelligence synthétique, art de la comparaison et des rapprochements inattendus, grande culture (parfois des imprécisions), style dépouillé et clair...
Points faibles: il fait des portraits de personnalités politiques (Hitler, Mussolini, Wilson...) souvent caricaturaux (ce n'est pas un bon biographe!) et unilatéraux.
Son livre est plus un essai qu'un ouvrage d'histoire. C'est le pendant de Hobsbawm (L'Age des extrêmes) à droite. En plus soigné, en plus concis, en plus incisif: en plus français.
Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 17 mai 2006
L'ami fritz.
L'elite au pouvoir aujourd'hui n'est-ce pas celle qui a baigné dans le marxisme de la période 1945-1990, ce qui a vos yeux était d'une qualité supérieure dans ces années-là n'est-ce pas ce qu'ils n'avaient pas encore réussi à démolir, la situation actuelle n'est-elle pas que la conséquence du marxisme triomphant de cette époque.
Écrit par : lustucru | mercredi, 17 mai 2006
J'ai retrouvé la citation exacte de Chesterton "Le monde est plein de vérités chrétiennes devenues folles. Ils ses sont partagé ses vêtements et les ont tirés au sort."
Écrit par : Cadichon | mercredi, 17 mai 2006
Lustucru,
Je ne parle pas de l'élite au pouvoir, je parle des historiens et des gens qui font les programmes d'histoire et géo.
Pour le reste, vaste débat!!
Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 17 mai 2006
Ultime précision, dans mon "éloge du marxisme", je parlais bien sûr du marxisme de stricte obédience, c'est-à-dire la formation intellectuelle solide reçue dans les rangs communistes et trotskystes jusqu'au milieu des années 1980, et non de la pensée molle et débile gaucho ou libérale qui tient aujourd'hui partout lieu de "pensée politique", de Besancenot à Sarkozy en passant par Buffet, Bové et Bayrou!
Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 17 mai 2006
Sarkozy marxiste? Je suis souvent d'accord avec vous mais nous n'avons pas la même définition du marxisme, ami Fritz.
Écrit par : Cadichon | mercredi, 17 mai 2006
Sarkozy marxiste? Justement non, je dis tout à fait autre chose...
Sarkozy pensée molle, alors là, oui! Et tant d'autres avec lui...
Écrit par : l'ami fritz | jeudi, 18 mai 2006
C'est en partie ce que je disais, Fritz, les marxistes de la première génération étaient encore capables de raisonner, ils avaient un certain recul sur la dialectique. Je vous accorde aussi que le marxisme apporte un éclairage nouveau sur l'Histoire, notamment économique.
Mais l'état intellectuel dégradé dans lequel se trouve la France aujourd'hui, nous le devons évidemment aux marxistes, Fritz. Au-delà du fait qu'ils ont volontairement falsifié l'Histoire, notamment celle de la seconde guerre mondiale, mais pas seulement, ils ont pris totalement le contrôle de l'enseignement, de la maternelle à l'université. Les syndicats d'obédience marxiste contrôlent la nomination des profs dans 70 ou 80 % des facultés françaises, les syndicats communistes sont encore très souvent en tête dans les élections syndicales.
La faillite du système scolaire qu'ils ne voudront jamais admettre leur est imputable en grande partie. Lorsque vous placez un enseignant marxiste devant cet échec qu'il peut difficilement nier, même si le gouffre financier que représente la formation de parasites licenciés en psychologie par dizaines de milliers au frais du contribuable ne lui paraît pas dommageable, il vous dira, s'il ne préfère pas le nier, que c'est parce que les solutions marxistes n'ont pas été ASSEZ appliquées À FOND (à cause des fachistes, bien entendu).
C'est une erreur de croire que parce que le parti communiste fait des scores ridicules dans ce pays la pensée marxiste a régressé. On voit bien qu'en ex-RDA les mentalités n'ont guère changé et qu'il faudra au moins une génération pour extirper le marxisme des cervelles Est-allemandes. D'autant qu'il n'y a pas en France d'autre pensée pour combattre la pensée marxiste et lui faire perdre du terrain. Le libre-échangisme n'est pas une pensée très construite et d'ailleurs le marxisme s'en accommode assez facilement.
Écrit par : Lapinos | jeudi, 18 mai 2006
"Les syndicats d'obédience marxiste contrôlent la nomination des profs dans 70 ou 80 % des facultés françaises".
Non, c'est inexact.
Le système de recrutement dans l'université française est de type féodal, malgré ses procédures qui se veulent ouvertes etc., l'idéologie compte bien moins que les loyautés personnelles et les logiques claniques.
D'autre part, le nombre de profs syndiqués dans le supérieur est archi-faible.
L'ennemi n'est plus le marxisme, l'ennemi est la pensée molle qui fait le lit d'un conformisme mou bien plus efficace et bien plus puissant que les diktats idéologiques dictés par je ne sais quelle officine partisane...
Écrit par : l'ami fritz | jeudi, 18 mai 2006
Ceux qui affirment que le libéralisme n'est pas une idéologie devraient se rappeler de cette phrase de Staline "Le communisme n'est pas une idéologie. C'est la réalité qui est communiste."
Écrit par : Cadichon | jeudi, 18 mai 2006
Bof.
Pas trop inspiré, l'Ogre Rouge...
Écrit par : kalle | jeudi, 18 mai 2006
Ce que je voulais dire Kalle, c'est que lorsque l'on baigne dans une idéologie, on finit par oublier qu'elle est une idéologie. Même Staline!
Écrit par : Cadichon | jeudi, 18 mai 2006
Je vais tâcher d'être plus précis sur le système de recrutement. J'excluais dans mon raisonnement les facultés de médecine et de droit, où le recrutement se fait selon des critères de compétences ainsi qu'en fonctions d'intérêts assez variés. En aval, pour les juristes, il y a d'autres filtres, notamment le Syndicat national de la magistrature.
Je parlais essentiellement des facultés de lettres et de sciences humaines, dont les effectifs en étudiants sont beaucoup plus importants qu'en droit ou en médecine. Le taux de syndicalisation ne veut rien dire en lui-même.
Bien sûr, on peut toujours trouver des exceptions à la règle, je connais moi-même quelqu'un qui a obtenu un poste et qui n'était pas marxiste, loin de là, mais il faut dire qu'il était le seul spécialiste dans sa spécialité à des kilomètres à la ronde et le poste lui a été attribué - mais c'est loin d'être un poste-clef. De même que dans le Sud-Est, certaines facs, comme Aix, ont réussi à se tenir en dehors de l'étau.
La plupart des recrutements se font sur concours, officiellement. En fait il s'agit d'un examen du dossier des candidats, parcours universitaire, thèses, travaux. Il n'est pas très difficile de repérer à partir des sujets traités par tel candidat quelles sont ses opinions.
Ce que je raconte est connu, des universitaires célèbres l'ont décrit, notamment à la Sorbonne.
Que la pensée marxiste ne soit pas toujours pure, je ne dis pas le contraire, Fritz, il y a plusieurs chapelles et surtout beaucoup d'imbéciles qui récitent une leçon mal apprise. Ce qui est intéressant, afin de lutter contre cette pensée, c'est d'en distinguer les axes principaux, votre concept de "pensée molle" me paraît assez naïf.
Bien entendu, je n'ai pas parlé d'"officine", c'est vous qui utilisez ce mot, comme si les anticommunistes étaient des imbéciles paranoïaques. Le temps où le Parti communiste français prenait ses ordres à Moscou est révolu, en effet, mais le poison idéologique est toujours là. Il règne entre les marxistes la même connivence que celle qui régnait au temps de Voltaire. Nul parti véritablement constitué, mais la volonté d'influencer le cours des événements, une solidarité d'idées assez efficace.
Écrit par : Lapinos | jeudi, 18 mai 2006
Ami Fritz.
Je suis d'accord nous parlons bien des historiens, des auteurs de manuels, du contenu de ces manuels et du contenu actuel de ces manuels.
Mais les programmes, le contenu et la forme de ces manuels sont bien décidés et supervisé par le ministre, le ministere (je suppose quand même qu'ils lisent les manuels avant de donner leur aval), et même les parlementaires.
Nous pouvons même depuis quelques semaines y ajouter le président de la république.
Outre le fait que tout ce monde est formé dans les mêmes écoles, fréquente souvent les mêmes milieux, est surreprésenté au Parlement et défend les mêmes idées.
Les professeurs, les historiens deviennent ministres ou sous ministres, les ministres deviennent professeurs et parfois historiens.
Sans parler des débats télévisés ou tout ce monde se chamaille, mais est d'accord sur l'essentiel.
À partir de là, il me semble que je suis en droit de parler d'élite au pouvoir.
Si nous admettons que vous, moi, et eux nous vivons sur la même planete, ce que vous voyez, ce que je vois, ils doivent le voir, eux aussi, il semble bien que non.
Vous allez me dire que cela est plus complexe, que c'est un autre débat, je veux bien vous croire, mais la complexité a des limites et pour que ce soit un autre débat, je devrais admettre que les historiens vivent sur une planete les ministres et les hommes politiques sur une autre vous sur une autre encore et moi sur la mienne.
Sur ma planete on trouve ceci:
"Grammaire interdite
C’est d’autant plus intolérable que les instructions pédagogiques officielles sont très claires : Elles interdisent les leçons de grammaire, de conjugaison, de vocabulaire et d’orthographe, mais imposent l’ORL (Observation Réfléchie de la Langue). La "conjugaison" elle, est prohibée au profit de L’ORVV (Observation Raisonnée de la Variation des Verbes...)
Délire obligatoire
Cette formidable innovation vise à « conduire les élèves à examiner des productions écrites comme des objets qu’on peut décrire, et dont on peut définir les caractéristiques. Ils comparent des éléments linguistiques divers pour en dégager de façon précise les ressemblances et les différences. Cela doit être un moment de découverte visant à développer la curiosité des élèves et leur maîtrise du langage, et non une série d’exercices répétitifs... » (in Programmes de 2002, « Qu’apprend-on à l’école élémentaire ? »)."
Le Libre Journal de la France Courtoise
- n° 377 du 27 avril 2006 - pp. 4 à 8, 12
Écrit par : lustucru | jeudi, 18 mai 2006
fritz, cadichon, lapinos, lustucru, kalle, lapinos, lustucru, cadichon, kalle, fritz... et Lou, où est-elle la Lou ? La Lou a du mal à suivre... Va falloir que j'imprime tout ça pour m'y plonger un quart d'heure avant morphée... Z'avez pas peur de faire exploser mon forfait chez Haut et Fort ? Je plaisante, vous pouvez poursuivre ad libitum... de omni re scibili et quibusdam aliis... comme disait le vieux pic de la mirandole...
Écrit par : Lou | jeudi, 18 mai 2006
J'avoue que j'ai tendance à mes prendre mes aises, c'est qu'on s'y croirait presque, au Tourlourou, avec cette petite bande de gazon verte sur le côté et la patronne point trop farouche (Cadichon s'enhardit).
Écrit par : Lapinos | jeudi, 18 mai 2006
Lustucru,
Nous vivons tous sur la même planète: "this is one small world", vive la "glocalization"!... (je blague)
Je suis d'accord avec vous. Ce qui se passe avec l'apprentissage de la langue française et des langues en général (en Allemagne il se passe un phénomène similaire) est consternant. Voir Michéa (L'enseignement de l'ignorance) et récemment l'affaire Lafforgue. Il est difficile de croire qu'il n'y a pas là volonté politique de détruire l'apprentissage et, par là, l'usage de la langue maternelle des Français, des Allemands, etc. Signe de nos temps totalitaires.
Mais encore une fois, cela n'a rien à voir avec le marxisme. Lénine, en 1920, lorsqu'on lui chantait les mérites du Proletkult, répliquait qu'on verrait plus tard pour la "culture prolétarienne" et l'avant-garde, car avant tout, disait Ilitch, "une bonne culture bourgeoise est ce qui forme le mieux l'esprit"... Et il n' y avait, jusque dans les années 1970, personne de plus rétif à l'innovation pédagogique gauchiste que les communistes de stricte obédience!
"Le gauchisme, maladie infantile du communisme", disait encore le même Ilitch. Décidément, je vais bientôt me faire virer de ses lieux pour propagande communiste!...
Écrit par : l'ami fritz | vendredi, 19 mai 2006
A dies irae, on ne vire pas, cher fritz, même si on a du mal à participer par manque de temps ou incompétence ... relative ! A propos, que pensez-vous d'amedeo bordiga ?
Écrit par : Lou | vendredi, 19 mai 2006
Amedeo Bordiga: je ne connais que de nom. Apparemment, il n'était pas copain ni avec Togliatti, ni avec Gramsci ?
Les communistes exclus des chapelles (staliniennes, trotskystes, etc.), et tous les exclus des chapelles en général, me sont toujours plus sympathiques que les grenouilles de bénitier de tous bords!
Je connais mieux une autre figure de communiste en rupture: Ante Ciliga, auteur de "Dix ans au pays du mensonge déconcertant", un livre majeur.
A moi de retourner la question: que pensez-vous d'Amedeo Bordiga?
Écrit par : l'ami fritz | samedi, 20 mai 2006
J'irai lire ciliga, puisque vous me le conseillez... D'accord pour penser que tous les dissidents du marxisme sont cent fois plus intéressants que les officiels embourgeoisés et gestionnaires... Mais hélas, je me suis jamais vraiment donné les moyens de comprendre quelque chose au marxisme... ! Mais au temps de ma jeunesse folle, il m'arrivait souvent de lire un journal : Le Prolétaire, et la revue trimestrielle qui devait s'appeler Programme communiste, qui s'inspirait de la pensée d'amedeo bordiga et qui avait l'avantage de démolir la gauche molle, le pcf, les staliniens, les maos, les trotskystes et sans doute aussi certaines formes de léninisme... Cette lecture était parfois un régal... D'ailleurs je viens d'aller sur le site www.sinistra.net et on peut y lire plein de choses intéressantes... et parfois surprenantes... Allez-y donc, cher ami fritz...
Écrit par : Lou | samedi, 20 mai 2006
Chère Lou,
Vous nous envoyez sur un site intitulé :
The Online Archives of the Communist Left.
Que doit-on comprendre : Archives des Communistes de Gauche
ou
Archives de ce qu'il reste de Communistes...?
Écrit par : kalle | dimanche, 21 mai 2006
-Kalle, traduttore, tradittore, mais votre ambivalente traduction n'est pas sans charme... Peut-être auriez-vous intérêt, quand même, à aller sur le site en français lire certains étonnants articles du Prolétaire dont je vous causais...
-Lapinos, je vous avais pas remercié pour ma tendre prairie verte sur le côté droit et mon accueil amical... C'est que le Tourlourou me tourmentait... Quel sens y donnez-vous exactement ? Et ne le trouve-t-on point quelquefois chez le grand Ferdine...?
-euréka ! involontairement, il a suffit que je tape www.sinistra.net pour que ça s'inscrive en vert et que ça fasse lien vers un site ! Ce que c'est tout de même, madame bouzigues, que la technique...
Écrit par : Lou | dimanche, 21 mai 2006
Déception : pourquoi personne n'a-t-il repris mon verbe "taubirer" dont j'étais si fière : je taubire, tu taubires, nous taubirons, que je taubirasse, taubirer est un vilain défaut, si j'aurais su j'aurais taubiré... etc...
Écrit par : Lou | dimanche, 21 mai 2006
Je connaissais "faire marcher la taubirette" qui signifie "mentir à son gardien, dissimuler oralement aux matons", (1959, R. Queneau in Zazie), mais pas encore "taubirer" employé in extenso.
Écrit par : kalle | dimanche, 21 mai 2006
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