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vendredi, 12 mai 2006

Tiens-toi droit !

C'est dans Libé du 12 mai, et ça parle d'ameublement en relation avec les postures habituelles des jeunes générations. Et ça donne ça :

«  Le vautré serait né autour des années 1980. Avec lui, le principe de bienséance du XIXe siècle, qui interdit «d'offenser le dos de sa chaise», a visiblement sauté. Cette génération ne s'assied pas, elle s'effondre, puis se laisse dégouliner à l'oblique du dossier. Biberonné au Stérogyl, vitamine favorisant l'absorption du calcium chez l'enfant, ce Bambi a poussé comme un bambou, jusqu'à parfois dépasser ses géniteurs d'un bon décimètre... Avec son côté monté en graine et ses allures de Gaston Lagaffe, le vautré reste sourd au parental principe du «tiens-toi droit» répété par ses autorités exaspérées.

 

Autre image caractéristique du comportement du vautré, son approche du canapé. Contrairement à ses parents, le jeune ne prend pas place sur un sofa. Il s'affale. Pile au milieu. Puis, avec ses jambes de faucheux, dessine une sorte d'accent circonflexe, les semelles de ses baskets en appui sur le rebord de la table basse. «Un angle d'assise à 127 degrés, que les scientifiques de la Nasa ont qualifié de "zéro gravité"…Le principe premier de cette génération vautrée est de chercher des points d'appui pour se libérer du poids de son corps. «La posture zéro gravité n'est efficace qu'à condition de la soutenir des coudes et des jambes, ce qui libère jusqu'à 60 % du poids du corps, précise Gérard Laizé. Faute d'appui, on comprendra alors la consommation excessive de coussins chez le vautré pour se caler les bras ou la tête, lourde de cinq kilos. Faute de repose-pieds, le phénomène baskets collées sur la table basse devient d'une logique évidente.»

 

Comme le vautré vit souvent en bande, il n'est pas rare de le retrouver avec ses comparses en plein squattage des surfaces planes qu'offre la maisonnée. Ces adeptes de la posture guimauve sont nés une souris d'ordinateur à la main et usaient de la télécommande avant de dire papa. Cette position, entre l'avachi et l'étalé… etc… »

Ne serait-ce pas, incognito, la meilleure analyse de la crise du CPE...?

Lou, (bien sûr) vautrée...

 

 

 

Commentaires

Ton raccourci me semble un peu facile. Je t'avouerai qu'après une journée bien remplie, j'aime bien m'affaler (sur mon lit il est vrai et non dans un canapé).
De la position couchée au refus du CPE? Si ces jeunes étaient restés vautrés, ils ne se seraient pas battus contre le CPE.

Écrit par : Cadichon | vendredi, 12 mai 2006

Non mais ils auraient pu aller en cours afin de se battre pour leur avenir professionnel. A moins qu'ils aient tous choisi la voie syndicale, où là effectivement...

Écrit par : Ash | vendredi, 12 mai 2006

Je déteste les gens qui mettent leurs pieds sur les tables de salon, sur les sièges du métro ou du train sans enlever leurs chaussures, et même en les enlevant, d'ailleurs.

Je déteste les gens qui crachent par terre, qui se curent le nez ou qui hurlent dans leurs mobiles en pleine rue.

Je déteste les gens qui parlent fort, qui jurent, qui s'embrassent à pleine bouche ou qui font des gestes vulgaires en public.

Je hais les gens qui ne mettent pas leur clignotant quand ils tournent, qui vous collent aux fesses en faisant des appels de phares ou, suprême horreur!, qui doublent à droite sur l'autoroute ...

En bon Germain conservateur, je n'aime pas le laisser-aller-moi-d'abord-rien-à-foutre-des-autres qui caractérise nos sociétés, et je dois dire que la société française, avec de surcroît l'influence "méditerranéenne" grandissante dans les moeurs, est particulièrement bien servie en ce domaine...!

Mais quand même: voir dans l'avachissement domestique de la jeunesse une sorte de mutation biologique!... Et puis ce laisser-aller ne concerne pas, loin s'en faut, que la jeune génération... Et puis le manque de maintien, voire une certaine mauvaise éducation, peuvent aller très bien de pair avec une bonne efficacité et un bon esprit au travail ou dans les études, je le constate tous les jours...

Bref, chère amie, vous vous emportez un peu vite dans vos conjectures, non?

Écrit par : l'ami fritz | samedi, 13 mai 2006

Vous avez perdu le sens du deuxième degré ou quoi ?
Dites-moi Lou si je me vautre à mon tour, mais j'ai le sentiment que vous adressez un clin d'œil suite à cet article qui est un authentique (et bon) clin d'œil.

Pour Marc-Edouard Fritz : maintenant que vous nous avez rédigé votre "NON", dites-nous votre "OUI" !

Bémol au passage sur les gens qui doublent à droite (je suis coutumier du fait) : l'idée même de doubler par la droite me serait insupportable si je n'avais devant moi un crétin obtus qui squatte la file de gauche à 131 km/h pendant 18 kilomètres. Mais il est vrai que le bougre a pris la Bastille et que depuis cela, il a le droit...

Écrit par : kalle | samedi, 13 mai 2006

On ne manque pas d'air à libé, les vautrés ils les forment depuis quarante ans.
Et puis ce n'est qu'une conséquence parmi toutes les autres depuis qu'il est interdit d'interdire.
Le vautré n'est que l'image de la démocratie dégoulinante bien comprise et assimilée, en somme libé constate là que son entreprise d'assouplissement fonctionne bien et qu'il peut présenter un bilan positif a ses sponsors.
L'ami Fritz.
En bon Germain vous n'aimez pas le laisser aller, en bon Français, moi non plus.
Que ce laisser-aller ne concerne pas que la jeune génération, je suis d'accord avec vous.
Mais que le manque de maintien et une mauvaise éducation n'aient pas d'incidence sur l'efficacité et un bon esprit au travail ou dans les études, de votre part, un bon Allemand, Cela est surprenant.

Écrit par : lustucru | samedi, 13 mai 2006

Kalle,
Tout cela ne m'empêche pas de trouver que la vie est belle et j'aurai, j'espère, l'occasion de développer!...
Quand à doubler à droite sur l'autoroute, ça, j'ai du mal, je dois l'avouer que cela fait partie de mes incorrigibles psychorigidités d'Allemand vivant en France...
Je crois savoir que vous êtes fort épris de ce Marc-Edouard Nabe duquel vous m'accolez le prénom. Mais je ne l'ai pas lu...

Lustucru,
Tout à fait d'accord avec vous sur l'analyse: les vautrés sont des "démocrades", enfants des démocrates de 68, et notre époque se vautre aussi intellectuellement, dans le conformisme rose-bonbon démomerdique de l'humanisme gnagnan...

Efficacité malgré le laisser-aller: vous êtes plus dans le vrai que moi, vu que je n'arrive pas à trouver un seul exemple probant!... Ce qui est sûr, c'est que la conscience et le plaisir d'un travail bien fait (notamment artisanat) disparaissent à grands pas...

Lou,
Christian Combaz est un type bien. Il a écrit plusieurs livres sur le monde contemporain que je n'ai pas lus. Quelqu'un ici les a lus?

Écrit par : l'ami fritz | samedi, 13 mai 2006

Il a écrit un livre extraordinaire "Eloge de l'âge dans une époque jeune et bronzée" (dans sa réédition la deuxième partie du titre a sauté).
Démocrate intègre et conservateur il a fait scandale en 2002 avec "Enfants sans foi ni loi (ascenseur pour les fachos)" où il fustigeait la disparition de l'autorité dans l'éducation.

Écrit par : Cadichon | samedi, 13 mai 2006

Merci, Cadichon. Je vais aller voir. Les titres m'allèchent déjà...

Il tient parfois chronique sur Radio Courtoisie, dans le Libre journal de Claude Reichmann, et son français parlé est très agréable.

Écrit par : l'ami fritz | samedi, 13 mai 2006

Bien sûr qu'il y avait du deuxième degré... seul kalle ne s'est pas vautré...! Pour tout dire, il m'arrive aussi de torturer mes lombaires, sur le fauteuil j'entends... ! Les 127 degrés sont largement atteints... et l'efficacité s'en ressent parfois...
Enfin, bonne nouvelle, nous allons faire exploser, n'est-ce pas, Cadichon, les ventes de Christian Combaz que je n'ai jamais lu ailleurs que dans Valeurs actuelles... (Question :dans Valeurs actuelles, "valeurs", il faut bien le prendre au sens boursier ???).

Écrit par : Lou | samedi, 13 mai 2006

J'ai relu "Eloge de l'âge" il y a deux ans (le livre date de 1989, il me semble).
Quant à son livre "Enfants sans toi, ni loi" cela lui a valu un débat sur LCI ou il avait contre lui Marine Lepen associée à Gabriel Cöhn-Bendit et un autre ou Philippe Caubère comparaît cet ouvrage aux "Beaux draps" de Céline (mais c'était un compliment dans la bouche de Caubère qui disait que certes ce livre était un peu idiot sur le fond mais merveilleux par le style) et où Plenel l'insultait en le traitant de petit blanc.

Écrit par : Cadichon | samedi, 13 mai 2006

Oui, mais Plenel a une excuse en béton : c'est un con.

Vous me donnez tous envie de lire du Combaz. Question : où pourrais-je tenter de voler un de ses livres, juste pour ne pas faire de Dies Irae une succur-sale de la Fnac ?

Pour vous amical Fritz : arrêtez tout, quittez votre clavier et courrez voler un Nabe. Son double volume OUI - NON constituerait une bonne première fois (avec une nette préférence pour le NON, mais ça c'est une nature...).

Écrit par : kalle | dimanche, 14 mai 2006

La resortie de "Au régal des vermines" de Nabe datant de 1985, est plus intéressante que le "Non" (qui aussi bien écrit soit-il n'est qu'une compilation d'articles de journaux).
Quant à Combaz il doit bien y en avoir dans la bibliothèque de votre ville la plus proche.

Écrit par : Cadichon | dimanche, 14 mai 2006

Volez, kalle, de vos propres ailes, mais tant qu'à faire, volez dans les plumes d'une fnac ou d'un virgin...
Cadichon, seriez-vous un fan de combaz ? Va vraiment falloir que je m'y mette. Quant à Nabe, je lui trouve un nombril et un sexe un brin envahissants... A force de se dévorer lui-même, pensez-vous qu'après sa mort il laissera quelque chose à becqueter aux vermines...?

Écrit par : Lou | dimanche, 14 mai 2006

Je ne recommande pas du tout le "Régal" en première lecture : c'est de la provoc à l'état pur et certains s'en offusquent parfois... "Non" est un bouquin-compil', certes, mais l'élan de Nabe y apparaît magnifiquement.

Sinon son roman "le Bonheur" mérite largement le détour.

Chère Lou, le propre du génie, en littérature, est d'essence prométhéenne et Nabe n'échappe pas à la règle des auteurs qui se nourissent perpétuellement d'eux-même. L'égo du Nabe est surdimensionné, mais il est agréable de l'entendre vous dire que le soleil tourne autour de lui !

Écrit par : kalle | dimanche, 14 mai 2006

Cher kalle, qu'un auteur se nourrisse forcément de lui-même, cela je peux le comprendre et l'admettre. Mais il est pas obligé de refiler l'indigestion à ses lecteurs... Et si le soleil fait du nabocentrisme, Nabe aurait intérêt, lui, à faire de l'héliocentrisme... En deux mots, Balzac est bien un génie, sans doute son oeuvre est-elle nourrie entre autres de sa vie, et pourtant j'ai pas souvenir que balzac nous ait parlé ici ou là de ses hémorroïdes... Mais comme dirait le Zéro pointé : personne ne me force à lire nabe...
P.S. Soyons honnête : je n'ai lu de nabe qu'une centaine de pages des Vermines...

Écrit par : Lou | dimanche, 14 mai 2006

... Alors vous vous tenez très loin de lui, Lou. Le régal est un premier roman, donc on y décèle toutes les faiblesses de l'auteur à mesure que l'on respire les phéromones du talent. Je vous assure qu'un petit tour du côté de ses chroniques vous réjoiuirait (exemple : "Une lueur d'espoir", "J'enfonce le clou"...)

Et puis... lui opposer Balzac, c'est bon signe, non ?

Écrit par : kalle | dimanche, 14 mai 2006

Je reconnais avoir lu de Nabe "Au régal des vermines" et "Zig-zags" (pas des romans mais des assemblages de chapitres pamphlétaires), "Une lueur d'espoir", "J'enfonce le clou", "Oui", "Non", "Alain Zanini".
Si le talent de Nabe est indéniable, ses provocations amusantes (anti-féministes, anti-hgauchistes) virent vers l'inanité lorsque sous prétexte de condamner la décadence de l'Occident, il fait l'apologie d'un Islam intégriste (ce qui n'était pas le cas dans "Au régal. .." où il écrivait au sujet des Arabes "Comment ont-ils pu passer des Mille et une Nuits à l'Islam?" (la citation est approximative)

Écrit par : Cadichon | dimanche, 14 mai 2006

L'exagération est une clause de style, un besoin, un oxygène.

Écrit par : kalle | lundi, 15 mai 2006

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