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mardi, 23 mai 2006

Rétroactiverts...

Que lis-je sur le site de Marianne ? Qu'alain lipietz, le député vert (de rage ?) aurait assigné la sncf pour avoir transporté, il y a plus de 60 ans, de Pau à Drancy, ses parents.... Cette action pourrait lui rapporter 60000 euros que lui verserait la justice, la sncf ou l'Etat français.

On suggère à lipietz, au nom du devoir de mémoire et de ses intérêts bien compris d'assigner également la région nord-pas-de-calais qui fournissait le charbon, les fonderies de Lorraine qui fabriquaient les rails, l'ign qui documentait les plans, l'école des Mines qui déterminait les tracés et les scieries de haute-savoie qui produisaient le bois dont on faisait les wagons...

Quand un député n'a rien de mieux à s'occuper que de ce genre de conneries rétroactives, c'est que vraiment il a rien à foutre du présent... Exit Lipietz.

Moi-même, il me souvient tout à coup que mon pauvre tonton marcel, il y a 44 ans, fut victime, au cours d'une partie de chasse, de quelques plombs égarés qui se logèrent dans sa bedaine et contribuèrent à activer sa vieillesse et sa mort. Je m'en vais de ce pas attaquer le Chasseur français et la Manufacture d'armes de Saint-Etienne..On sait jamais... je pourrai enfin mettre les sanitaires...

Lou cheminote...

Commentaires

L'inanité de la démarche de Lipietz montre que l'on peut être polytechnicien et très con. A moins que ce soit une démarche pour remplir les caisses du parti.

Écrit par : Cadichon | mardi, 23 mai 2006

Hahaha ! Délicieux billet, Lou !
Personnellement, je pense me trainer devant les tribunaux pour m'être laissé aller à penser que le vert de Lipietz me fait plus songer à "one fucking buck" qu'à un rameau d'olivier (besancenot, bien,sûr).

Cadichon,
je connais bien maintenant la bonté de votre âme chrétienne, mais sachez que l'on est assez souvent polytechnicien et très con... du moins quand l'on se pique d'exporter sa pseudo-science dans le champ du politique (de fait, on observe ici le résultat).

Écrit par : kalle | mardi, 23 mai 2006

Et la poste, qui acheminait les dénonciations à la kommandantur, a-t-il songé à l'attaquer ?

"Les cons ça ose tout, c'est à ça qu'on les reconnait."

Écrit par : snocorom | mardi, 23 mai 2006

Simple question d'ordre pratique.

Alain Lubuesque a terriblement besoin de ces 60,000 € pour faire équiper le chalet qu'il s'est acheté pour sa retraite en Haute-Savoie d'un toit fait de panneaux en énergie solaire. On est écolo ou on ne l'est pas. Alors, il ne fait qu'appliquer le principe "rien ne se perd, tout se récupère". Ce que ses parents ne lui ont pas laissé en héritage, il ne va tout de même pas le laisser partir en fumée!

Voilà les calculs élémentaires qu'il a assimilé à Polytechnique. Et certains osent dire que les X sont des cons!...

Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 24 mai 2006

Théoriquement c'est la "personne morale" de la SNCF qui est poursuivis dans cette affaire, pas ses dirigeants (ce qui là serait vraiment un comble).
Enfin que ce genre de choses se règlent par procès et non par des historiens est pour le moins discutable. Enfin il est vrai qu'après les procès, suit généralement une loi pour interdire de dire l'inverse du verdict rendu. C'est ce qu'on appelle la promulgation de l'Histoire à la Française par des juges et députés.

Écrit par : Ash | mercredi, 24 mai 2006

Cher ami Fritz,

Dans le cas de Lipietz, dire "qu'il ne va pas laisser partir en fumée ce que ses parents ne lui ont pas laissé en héritage" est un peu limite, compte tenu de leur destination au départ de Drancy...

Meuhhh non, j'rigole ! Relevez-vous, ça n'est plus l'heure de la repentance à deux balles (dans la nuque ?).

Écrit par : kalle | mercredi, 24 mai 2006

C'est un peu limite, certes. Et en plus, c'était prémédité! C'est d'un goût, franchement... Eh non je n'ai ni la finesse (!) ni la repentance/bonne conscience en sautoir d'un Günter Grass.

Disons, pour répondre à l'allemande, c'est-à-dire sans trop d'humour, que ma repentance à l'égard des victimes du nazisme a pour corollaire -sans même parler de Dresde- un devoir de mémoire du côté des Sudètes, de la Poméranie et de la Prusse orientale... En tout 8 millions d'expulsés allemands entre 1945 et 1948, parmi lesquels mes quatre grands-parents. Devrais-je intenter un procès à Poutine, successeur de Staline, ou à Bush, successeur de Roosevelt? Voire à Elizabeth II ou Blair? Devrais-je réclamer un dédommagement à Kaczynski?

Cette attitude rapace n'est pas l'apanage de certains descendants de déportés juifs. Elle est très répandue chez les Allemands déplacés ou leurs descendants, regroupés dans ces ignobles lobbies de droite qui font honte à l'Allemagne et qui croient en toute bonne conscience incarner "le meilleur de la nation", l'héritage de la noblesse prussienne, mon cul!

Mais quelle vulgarité! Quelle bassesse! Quelle indignité de ne pas accepter la tragédie de l'histoire! Quelle honte de refuser ainsi de compâtir humblement au destin de ses ancêtres! Quelle goujaterie de les déranger ainsi dans leur repos éternel avec ces histoires sordides de compensation financière pour s'acheter un bâteau de plaisance, une BMW ou un appartement à Majorque!

Tout cela m'inspire dégoût et mépris pour notre époque du "c'est mon droit!- c'est mon choix!".

Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 24 mai 2006

Excellente réponse du candidat Fritz à la Présidence d'honneur du TPI (Tribunal Pénal Irae) où comparaitront bon nombre de profiteurs de tout acabit.
J'ignorais bien sûr que vos quatre grand-parents aient été des "déplacés", selon le vocabulaire pléonasmique des vainqueurs.
La lecture du "livre noir de l'expulsion" de Nawratil et de "l'incendie" de Friedrich m'ont assez bien éclairé sur le sort fait aux populationjs allemandes dès 43...
Je comprends très bien votre point de vue et votre courroux, mais je peux aussi imaginer qu'à défaut "d'exiger des réparations" (cela est choquant compte tenu des dégâts générés par l'armée allemande en amont de ces événements), on puisse se battre pour récupérer la jouissance d'une propriété ou de terrains inoccupés jadis "confisqués" par les Rouges.

Non ?

Écrit par : kalle | mercredi, 24 mai 2006

Kalle, vous avez de très bonnes lectures.

Pour répondre à votre question, ma réponse est claire: non.

Ce serait réduire le destin national aux intérêts privés de ces clubs de "gros Bavarois en vacances à Majorque" (je cite l'excellente Lydie Salvayre dans "La conférence de Cintegabelle"), à ces retraités prospères et ignares qui sillonnent la Pologne en quête de leurs soi-disant "anciennes possessions" en répétant sans cesse que "de notre temps les villes étaient plus propres"...

Et puis, en Pologne et en Russie, les personnes qui habitent les anciennes maisons des Allemands, ou ce qu'il en reste, sont eux-mêmes des déplacés ou leurs descendants. Ce sont souvent de pauvres hères, à l'exception des quelques cerbères de l'OGPU et du parti qui ont pris le pouvoir et de leurs descendants du "capitalisme de Komsomol" et de la KGB-connexion. Ce serait obscène de les déposséder aujourd'hui au profit de quelques bourges munichois en mal de "racines" sonnantes et trébuchantes.

Ma position est donc la suivante: de deux choses l'une. Soit l'Allemagne a le courage de se battre pour récupérer les territoires ou, du moins, elle a le courage de remettre en cause la légitimité de la frontière Oder-Neisse, soit elle ferme sa gueule. Elle ne peut pas avoir la paix et les petits profits, elle ne peut pas être en même temps vaincue et victime! Seuls les vainqueurs ont le privilège de pouvoir se dire aussi victimes. Les vaincus ne peuvent que se taire, ou alors reprendre les armes. Mais l'Allemagne d'aujourd'hui, "puissance molle" par excellence, nation non seulement vaincue mais châtrée, pense qu'elle peut remplacer ses couilles perdues par un gros portefeuille plein d'euros, mais cela ne trompe personne en Europe. Du moins, je l'espère.

Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 24 mai 2006

Suite et fin de ma réponse.

Pour dissiper tout malentendu sur un sujet sensible, je précise que je pense que la castration de l'Allemagne n'est pas seulement, et loin de là, le fruit des exactions des Russes et des bombardements américains. Peut-être même que l'Allemagne était déjà castrée avant d'être vaincue.

Tout d'abord, si Hitler n'avait pas existé, il aurait fallu que les Russes et les Anglo-Américains l'inventent! Quelle aubaine que ce merveilleux tyran, prototype du genre, en comparaison duquel les dirigeants de l'"Empire du mal" ou, plus tard, Milosevic ou Saddam Hussein ne sont que des valets d'opérette...!

Et puis après-guerre, les Allemands sont retournés à leur nature profonde: obsession du confort et des biens matériels, provincialisme politique, esprit de clocher poussé à l'extrême, cléricalisme paroissial et partisan, conformisme étouffant, coupage de cheveux en quatre et enculage de mouches chez les intellectuels (cf. Sloterdijk, dernier en date!), introspection nombriliste pour tous et toujours ce penchant pour l'autodestruction dont parlait déjà Heine... Tout cela ronronne fort bien, tout cela est ma foi bien confortable!

Tout ça sur fond d'"Europe", servie à toutes les sauces pour qu'on ne puisse pas dire de nous qu'on est des grands méchants, et puis pour oublier qu'on n'a plus de dessein politique, que notre avenir politique se dit désormais "No future".

Il faudrait inventer, si ce n'est déjà fait, le concept de nihilisme politique.

Écrit par : l'ami fritz | mercredi, 24 mai 2006

Merci pour cette longue réponse. Je comprends bien votre point de vue.

Tout-à-fait d'accord avec vous sur l'idée de castration allemande d'après-guerre (avant-guerre, l'Allemagne avait connu - il est vrai - de sérieux troubles de l'érection... merci Versailles).

Sur votre analyse du tempérament germanique, vous oubliez l'indéflectible pessimisme... il n'y a qu'à vous lire !
Mais je blague, en somme, car je porte moi-même un regard d'encre sur le monde et ma condition, plongeant des racines massives et profondes en terre scandinave (contrebalancées, certes, par une bonne dose de sang, de basilic et de culture italiens !).

Juste une chose sur la comparaison entre AH et les clowns actuels : peut-on parler d'aubaine lorsque l'on constate le score de cette vilaine partie de 39/45 avec les rixes de ces dernières décades ?

j'en doute, rétrospectivement...

Écrit par : kalle | mercredi, 24 mai 2006

D'après votre pseudo, j'avais deviné un ancrage scandinave. Et puis aussi ces effluves chargées d'akvavit, ou de koskenkorva?!... Je blague.

Tout comme je devine que Lou passe son temps chez le dentiste ces derniers temps, vu la quantité impressionnante de Libé, de Nouvel Obs, de Télérama, que sais-je encore, décortiqués avec dextérité et minutie!...

Sur le pessimisme allemand, tout a été dit. Mais pas par Josiane Balasko, du moins à ma connaissance.

Hitler, Staline, Mao, Milo, Saddam: toutes ces figures du mal totalitaire instrumentalisées par la propagande nord-atlantique, puis savamment entretenues (devoir de mémoire oblige!) par les médias... C'est dans ce sens que je parlais d'aubaine: tous ces vrais méchants qui viennent à point nommer à l'appui du "bon" argumentaire...

Le seul petit problème, c'est qu'il y a aussi des victimes du "Bien" parce qu'il y aussi des "méchants du Bien". En réalité, le simplisme de l'idéologie nord-atlantique nous formate le cerveau de manière à nous obliger à penser, à tous les niveaux et sur tous les sujets, qu'ennemi=mal et, par conséquent, qu'ami=bien.

Gravissime infantilisation: un adulte sait qu'on peut avoir des amis du côté du mal et des ennemis du côté du bien.
Votre père commet un crime: vous allez le balancer aux flics? Tout cela me rappelle "A History of Violence" de Cronenberg, le meilleur film de l'année (à mon avis).

Écrit par : l'ami fritz | jeudi, 25 mai 2006

Pas les dentistes, fritz, les orl plutôt... je deviens sourde aux bruits du monde... ce qui n'a pas que des inconvénients d'ailleurs...
Intéressante votre conversation, même si j'ai du mal à "essentialiser" aussi radicalement les peuples : provincialisme politique allemand, nombrilisme, introspectisme...
Quant aux amis du côté du mal ou aux ennemis du côté du bien, retour à la case Camus :"Entre la justice et ma mère, je choisis ma mère"...
Pour l'allemagne, fritz, j'en suis restée au bainville et au maurras des allemagnes, avant la gross prussisation qui a tout unifié sous la férule bismarckienne et a entraîné 70 / 14 / 39... Est-ce une vision simpliste ? Je suis si peu historienne... N'ayez pas peur de crier, j'ai l'oreille gauche qui fatigue encore quelques jours...

Écrit par : Lou | jeudi, 25 mai 2006

Chère Lou, je vous recommande la lecture d'un article fort intéressant sur Bismarck et le prussianisme par P.-G. Dreyfus dans le dernier numéro de la NRH (ainsi qu'un article sur verdun dans la mémoire allemande, cher Fritz).

Fritz, pour Kalle, vous aviez justement pressenti (c'est un diminutif de Karl et c'est drôle car je ne me prénomme pas Charles !) et c'est tout pareil pour l'akvavit (amatrices, amateurs : je recommande la Skåne Akvavit au goût subtil et à l'étiquette proprement bergmanienne qu'on ne peut trouver, à ma connaissance, que dans quelques rares Duty Free).

Enfin, pour ce qui est de l'infantilisation... Nous en vérifions les dégâts chaque jour que l'Invertébré Gazeux imagine.

Écrit par : kalle | jeudi, 25 mai 2006

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