samedi, 25 novembre 2006
Ah ! les artistes !
Si j'avais le temps, je lirais le tome V du "Journal" de Jacques Brenner qui vient de paraître chez pauvert (cf Monde Livres du 3 novembre). Jacques Brenner, qui fut salarié chez Grasset et jury du Renaudot y dévoile les jolies petites saloperies de la comédie des prix littéraires, les compromissions et arrangements divers entre auteurs, éditeurs, critiques et jurés... Exemple :"Pour s'attacher des jurés nommés à vie, certains éditeurs ont mis en place tout un réseau de compromissions : à-valoir excessifs, préfaces très bien payées, salaires pour un travail plus ou moins fictif, rééditions de livres oubliés, promesses diverses... Et même, mise sous contrat de conjoints, si nécessaire. Par exemple, note Brenner le 15 avril 1985, pour remercier Robbe-Grillet d'avoir fait obtenir le Médicis à BHL en 1984, on publiera un mauvais érotique de sa femme chez Grasset...""
Ainsi donc, messieurs les artistes, qui aiment si souvent se montrer dans leurs postures de rebelles, de purs, de généreux, de désintéressés, de bohêmes, préoccupés uniquement des affres de leur création... ne sont finalement que de toutes petites merdes bien embourgeoisées, comme tout un chacun, sauf qu'ils y ajoutent, eux, et c'est leur tare indélébile et leur éternelle flétrissure, l'hypocrisie...
Je ne crois qu'aux artistes qui se tranchent l'oreille, qui se font amputer d'une jambe, qui finissent dans un asile ou à Meudon, comme le grand Ferdine...
Lou lavandière...
07:30 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Comme vous avez raison, Lou.
Ces gens-là, ceux qui en croquent, sont légion. Mais le pire, c'est qu'ils sont souvent les premiers à dénoncer, à vilipender, à condamner... Moi, ça me rappelle un peu les six glorieuses, de 40 à 45...
Vous avez doublement raison, Lou.
Ceux qui crèvent la gueule ouverte oint bien plus de chance, d'une certaine manière : leur talent nous est offert comme une grâce, une rédemption pour et au nom de la Littérature et de son cortège de tartuffes.
N'oublions jamais que les éditeurs ne sont en rien des philanthropes et regrettons toujours que leur métier, fait de risques terribles et de succès vertigineux, est en voie de disparition... fonds de pension obligent.
Écrit par : kalle | samedi, 25 novembre 2006
Les artistes actuels voudraient avoir l'oeuvre de Baudelaire avec la vie de Tapie. Mais ils sont trop cons pour comprendre que c'est incompatible, que si tu n'es pas prêt à sacrifier ta vie pour ton oeuvre, tu n'es pas un artiste.
Au fait paix à Altman, grand cinéaste mort mercredi.
Écrit par : Cadichon | dimanche, 26 novembre 2006
Lourde semaine, Cadichon : Altman + Noiret = un grand deuil de talents...
Écrit par : kalle | dimanche, 26 novembre 2006
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