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samedi, 02 décembre 2006

Ah ! le peuple...

BHL, in Le Point du 23 novembre : fin de son bloc-notes à propos de Ségolène : 

« …elle ne craint pas de nous dire que ce sera à l’Opinion, c’est à dire aux Sondages, de décider le moment venu la façon dont on arbitrera les problèmes. Mme Royal croit-elle vraiment cela ? est-elle cette opionomane résolue ? cette girouette de l’idéologie tournant au gré de l’air du temps ? aurait-elle attendu de savoir ce que disaient les sondages avant de légiférer, comme simone veil, sur l’avortement ou, comme robert badinter, sur la peine de mort ? pense-t-elle que nous entrons dans un temps de turbulence où compétence et expérience peuvent devenir, sic, de sérieux handicaps ? si elle le croit, c’est terrible… »

 

 Peu importe miss Ego et ses tailleurs blancs en l’occurrence, mais il est tout de même comique d’entendre ou de lire tous ces gugusses à plume ou micro qui sont persuadés d’être de grands démocrates, les seuls vrais purs et durs sans doute, les garants, les cautions, bref, d’entendre les piliers du temple de cette démocratie, dont on nous apprit jadis qu’elle était le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple, considérer, quand ça les arrange, que le peuple n’est pas là pour donner son avis, révéler sa souveraine volonté et imposer ses choix, mais pour se faire engrosser par des politiciens mille fois plus malins que lui qui lui font avaler bon gré mal gré tout ce qu’ils veulent : avortement, suppression de la peine de mort, immigration, europe (ça va pas tarder à revenir…), cosmopolitisme, limitation de vitesse…etc…

 

Et mister dombasle d’en appeler aux valeurs de « compétence et d’expérience » comme un vulgaire Maurras, alors que la démocratie dont il se réclame nuit et jour ne connaît qu’une loi : celle du nombre. La différence entre Maurras et bhl, c’est que bhl est dans une incohérence absolue, alors que Maurras est en plein dans sa logique intellectuelle lorsqu’il écrit : « J’écris fort tranquillement qu’un Prince qui se croira la créature de l’opinion ne pourra pas remplir la partie la plus difficile de la fonction royale, qui est d’éclairer et de diriger l’opinion au lieu de la suivre, c’est à-dire de la contredire parfois quand le salut public le veut… »

 

 

 

Chez nos excellences, lorsque le peuple pense ou penche ou vote comme les intellos, les politiciens et les médias, il est le magnifique peuple mythique héritier des grands ancêtres et de jaurès et chanté par michelet. Lorsque, le con, il pense comme Le Pen, il se dégrade illico en sous-merde et devient aussitôt « populiste », c’est-à-dire, ne lésinons pas, proto-facho…

 

La démocratie a décidément d’irrémédiables tares : non seulement elle conduit le pays à la mort, mais elle pervertit l’intelligence et l’honnêteté de ses propres partisans…

 

Lou pointée…

 

 

 

 

Commentaires

Vladimir Volkoff "Pourquoi je suis moyennement démocrate" résume très bien les limites, voire les tares du modèle démocratique AUSSI et SURTOUT quand les valeurs qui la sous-tendent paraîssement en pleine déliquescence.

Même si je pense que, grosso modo, depuis l'après 1945, nous ne sommes plus vraiment en démocratrie mais en laocratie. Du terme "laos" - le peuple, désigné en tant que foule, masse anonyme et règne de la quantité.

Bref, c'est à mon humble avis, la laocratie c'est la démocratie poussée à son paroxysme totalitaire et aveugle via la dictature de tous les dégénérés intellectuels et "idiots utiles", les apôtres de la statistique, et donc, de l'opinion.

Après Ségo, le déluge?..
Bien cordialement.

Écrit par : Fab | samedi, 02 décembre 2006

@ Fab
Excusez-moi, mais je trouve votre approche pour le moins fumeuse... et, à lire votre commentaire, je ne suis pas absolument convaincu que vous ayez tiré le meilleur parti du bouquin de Volkoff qui, passé quelques clauses de styles amusantes, ne nous apprend pas grand chose de nouveau sur les limites de la vertu démocratique.
Cité par Pierre Nora, Tocqueville disait "La passion démocratique naît de l’élargissement de l’idée du semblable à tous les membres de l’humanité"... voilà qui constitue, à mon sens, une approche plus intéressante — quoi que plutôt philosophique — de la question et surtout de la problématique de conscience individuelle/collective qu'elle peut susciter.

@ Lou
Bien vu, bien tapé. Les Duconno de gauche comme l'ignoble Monsieur Dombasle (belle trouvaille !) ont ce mépris de la multitude chevillé au corps. Tant que le peuple ne se met pas en travers de leur vision de l'humain (vision qui se résume bien souvent à leur gueule dans un miroir), le ci-devant peuple est souverain et noble... faites-le contester la pensée molle et mortifère de ces ex-nouveaux philozofs, et le voilà descendu au rang de populasse cradingue qui ne mérite qu'une bonne giclée de Baygon.
Si Arielle lave plus blanc, Bernard bave plus rose que jamais.

Écrit par : kalle | samedi, 02 décembre 2006

@ Kalle.
L'analyse sur la démocratie vs la laocratie ne vient pas d'une analyse personnelle du bouquin de Volkoff, car à ma connaissance il n'en parle pas. C'était simplement un préambule à ma modeste intervention. Cette conclusion personnelle provient simplement de la synthèse d'autres lectures et surtout de l'expérience de la vie et d'une certaine intuition.

On pourra s'envoyer à la figure des citations bien torchées de tel ou tel auteur, je crois qu'à un moment il faut bien arriver à un constat pratique : nous avons basculé au-delà même du système démocratique "classique" que critique à juste titre Lou. Nous avons basculé dans un "autre chose" tout à fait singulier dans l'histoire du monde. Et là, je ne crois pas que ma remarque soit fumeuse.

Pour en revenir aux lectures, un bouquin extrêmement intéressant de Bertrand Acquin "Ce soir l'apocalypse" (il faut aller plus loin que le titre qui apparait un peu racoleur). Bouquin très bien documenté, assez touffu et ésotérique, qui est excellente analyse sur nos sociétés post-démocratiques.

Écrit par : Fab | samedi, 02 décembre 2006

@ Fab. Merci de venir causer ici. Demos / Laos, tant qu'à faire du grec, chuis pas sûre que l'opposition Archos / Kratos soit pas au moins autant éclairante. Le kratos de démo-cratie représentant la force brute, aveugle, lourde et pesante, alors que l'archos de mon-archie représente l'idée d'aller en tête, de tracer la voie, guider...
Et chuis pas si sûre non plus que la tare principale de ce régime ne remonte qu'à 1945... Disons que 1945 et la prime aux vainqueurs sectaires et dont certains avaient tant de choses à se reprocher ou se faire pardonner n'a fait qu'accentuer une tendance originelle déjà à l'oeuvre lors de la "grande" révolution...
@kalle. Votre arielle plus blanc et bernard plus rose, ainsi que le baygon et plein d'autres trouvailles sympathiques sont particulièrement réjouissants...

Écrit par : Lou | samedi, 02 décembre 2006

Pour résumer la pensée (?) bhèlienne: le peuple a raison quand il pense comme "l'élite" mais vire au populisme quand il refuse de suivre le chemin balisé par cette élite.
La solution semble évidente: supprimons le peuple et revenons au droit de vote censitaire.

Écrit par : Cadichon | samedi, 02 décembre 2006

Cadichon : "La solution semble évidente: supprimons le peuple et revenons au droit de vote censitaire." Et voteront tous les bobos... !!

Écrit par : Lou | samedi, 02 décembre 2006

Lou, je me positionnais en BHL dans le commentaire précédent. C'était donc de l'ironie.

Écrit par : Cadichon | samedi, 02 décembre 2006

On avait reconnu la mèche et la chemise blanche largement ouverte, Cadichon.

Écrit par : kalle | samedi, 02 décembre 2006

J'avais compris, cad, mais je n'ai point suffisamment montré que j'avais compris... C'est pas toujours simple la com par la toile...

Écrit par : Lou | samedi, 02 décembre 2006

Et pourtant, vous ne faites pas de la com' pour la première fois !

Écrit par : kalle | samedi, 02 décembre 2006

@Lou
Merci pour votre accueil et pour le ton général du blog : ça sent bon la vrai réaction fine et sans concession.

Il est bien vrai que les gens qui conservent un tant soi peu de valeurs morales (booouh! le vilain mot aujourd'hui!) sentent bien que depuis la révolution française, inspiratrice directe ou indirecte de toutes les autres des XIX et XXèmes siècles, ça pue très légèrement l'escroquerie intellectuelle dans l'air. Dans le genre imposture, la "gueuse" en connait un rayon...

Cependant, ce qui est encore plus inquiétant depuis 1945, c'est l'apparition des grandes organisations internationales (ONU, FMI, OMC...). Elles sont le vecteur des idées subversives de la démocratie moderne et, in fine, propagent le chaos mondial qu'elles sont sensées combattre.

Sur le plan hexagonal, on ne fait même plus semblant s'écouter les gens raisonnables, on les traite de réacs, idiots ou oiseaux de mauvais augure. Et on s'en remet aux pseudos intellectuels tels BHL, Thuram ou Debbouze. Pas gagné...



Cordialement.

Écrit par : Fab | samedi, 02 décembre 2006

Ne sousestimez pas BHL en le prenant pour un idiot. Il sait parfaitement que sa philosophie est mensogère mais son portefeuille lui dit de propager cette philosophie.

Écrit par : cadichon | samedi, 02 décembre 2006

Sincèrement, Fab, il me semble que cela commence à changer. On sent que ça frissonne un brin. Oh, pas à France-Q ni à la téloche... mais dans les petites conversations entre amis, dans les bureaux, dans la rue... J'ai pas le syndrome RG, mais il j'entends des choses que les gens n'osaient même pas penser il y a encore une petite année.

Et vous, ça vous le fait aussi ?

Écrit par : kalle | samedi, 02 décembre 2006

En réalité BHL est parfaitement logique ; naguère il soutenait Mitterrand, aujourd'hui il soutient Sarkozy. C'est un pragmatique, contrairement à votre ami Maurras, Lou, un peu (trop ?) idéaliste, lui.

Écrit par : Lapinos | samedi, 02 décembre 2006

Si, si Kalle, ça frissonne dans les conversations. Faut dire que ça commence à se voir l'incompétence abyssale et la démagogie structurelle de nos prétendants à l'élection.

Mais je constate aussi qu'il y a encore pas mal de personnes qui, par formatage de la pensée (école, médias...), s'empêchent eux-mêmes de se laisser aller
à penser librement... un peu comme sous l'ère soviétique.

Écrit par : Fab | samedi, 02 décembre 2006

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