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mardi, 16 janvier 2007

Au juste...

Grande semaine médiatico-shoahtique autour de l'Hommage de la Nation aux Justes. Chichi se fend d'une cérémonie au Panthéon, tandis que le téléspectateur moyen devra ingurgiter lundi un documentaire sur serge klarsfeld rediffusé dans la nuit de mardi sur la 2, jeudi à 17 h 30, toujours sur la 2, chichi en personne au panthéon suivi de deux courts métrages d'agnès varda sur le sujet + le soir deux films coup sur coup : la colline aux mille enfants et Sobibor de Lanzmann. En outre, sur la chaîne parlementaire, samedi il ya "Les Justes" et sur la chaîne histoire, dimanche et mercredi, un film sur auschwitz... Dieu donné va sûrement refuser de payer la redevance...

Mais pour en revenir aux "Justes", ceux qui sont pas désignés "Justes", ils sont quoi ? Des injustes, des faux, des ordinaires, des pauvres cons, des salauds, des quantités négligeables ?

Ceux qui n'ont sauvé que des noirs du lynchage, des harkis du fln, des anticommunistes du goulag, des enfants des pédophiles, des vieux de la noyade, des pompiers du caillassage, ceux qui sont tombés au champ d'honneur en 14-18, ceux qui sont morts en Algérie ou en Indochine... ils ont droit à quel titre, au juste ?

Que l'Etat d'Israël, en bon Etat nationaliste, appelle "Justes" ceux qui ont sauvé ses correligionnaires, rien de plus normal, mais que ce vocable atteigne à l'universalité uniquement dans le cas de ces victimes, voilà qui est plus surprenant...

Sans compter que sur tous ces "Justes", certains sont sans doute de véritables héros qui ont payé de leur vie leur acte de bravoure, mais d'autres se sont contentés de faire tranquillement quelque chose de relativement simple et normal, d'autres peut-être ont sauvé des enfants juifs ou des adultes simplement par conformisme, peur du qu'en dira-t-on ou obligation religieuse ou calcul égoïste à long terme...

Il va falloir arrêter un jour cette héroïsation permanente du moindre acte de bravoure fait du bon côté de la barri_re idéologique, comme il va falloir d'ailleurs arrêter de traiter en héros toute victime du moindre azf qui explose, train qui déraille, passage à niveau non gardé, tours jumelles septembrisées ou génocide... Dans un accident d'avion, sur 100 tués, le statisticien moyen doit pouvoir considérer qu'il y a environ 15% de gens remarquables, 15% de salauds et 70% de "moyens". dans les camps nazis ou dans ceux du goulag, on voit pas pourquoi cette proportion serait très différents. L'humanité est partout la même. Ceci ne justifie bien sûr en rien l'élimination ni la souffrance, mais devrait nous faire réserver le titre de héros à ceux qui ont eu véritablement un comportement héroïque. Les autres, ceux qui ont sûbi, et qui parfois ne pouvaient rien faire d'autre que de sûbir, ne sont pas des héros mais des victimes qu'on respecte mais à qui on est pas obligés de rendre un culte national.

Hasard et coincidence : allez donc voir cet article de ... David  Abiker, dans Libé de lundi. Il aurait pu élargir à d'autres champs son propos sur les cancéreux, mais ce qu'il dit est assez intéressant...

Lou risquée...

Commentaires

Intéressant, en effet, ce billet de Libé. Il dit une certaine vérité sur cette époque hyper-médiatisée où l'individu a droit à son photomaton "in the hall of fame"... Car oui, un cancer, ça ne vaut guère plus qu'un photomaton, qu'on en réchappe ou que l'on y laisse ses derniers poils.
Après tout, qui fera de Roger un héros, lui qui, au volant de sa Mégane Scénic, est parvenu, dans un magistral coup de volant, à éviter le rail de la Nationale alors qu'il revenait de Rodez avec Mamie et les gosses ?
Imaginez que Roger ait eu cet admirable réflexe malgré trois mois de chimio intensive... alors là, le voici propulsé au sommet, entre Batman et Otto Skorzeny !

Écrit par : kalle | mardi, 16 janvier 2007

Remarquable note Lou. Mais permettez moi de revenir sur la première partie où vous dénombrez toutes les manifestations/émissions allant en ce sens et je vois qu'il n'y en a pas une qui s'intéresse aux origines idéologiques ou historiques du nazisme! Juste du prêchi-prêcha "Le nazisme c'est caca." "Plus jamais ça." Résolutions qui ne peuvent que rester des voeux pieux si on ne s'intéresse pas aux causes de l'holocauste.
En fin on a tout de même échappé à une énième diffusion de "Shoah" de Lanzmann et à l'holocauste hollywoodien de Spielberg.

Écrit par : Cadichon | mardi, 16 janvier 2007

On conquiert la bravitude comme on peut, chère Lou.

Écrit par : fromageplus | mercredi, 17 janvier 2007

Les ressorts d'une personne confrontée à un accident, une maladie, une persécution sont impénétrables. Ce qui est sûr, c'est que toute personne qui subit ce genre de chose touche du doigt ce à quoi les autres ne pensent jamais : l'extrême fragilité de notre condition et le fait que nous sommes mortels. Ainsi (par un raccourci dont je vous accorde qu'il se discute) acquiert elle la part d'Humanité qui manque, parfois, au commun des mortels. Les gens qui souffrent sont des gens qui savent. Et en cela, ils sont des héros. Vous pensez à la mort tous les jours Lou ? Moi non plus. Pourtant, il est possible que je décède juste après avoir envoyé ce billet.
A côté de cette conscience parfaite des choses développée par la souffrance, on peut trouver deux éléments : le renoncement ou la résistance. Et précisement, tous les malades ne se suicident pas (loin s'en faut), tous les accidentés ne demandent pas qu'on les débranche, et dans les camps, les suicides étaient rares... Ainsi, ces gens qui ont touché au plus près l'humiliation, la faim, les brimades, les coups, qui ont senti passé si près le couperet de la mort (et quelle mort !) sont encore là. Et être là ou pas n'est qu'une question de chance, mais force est pour nous de constater, Lou, que s'ils sont des héros, ce n'est pas pour avoir subi les pires traitements, s'ils sont des héros, c'est pour n'avoir jamais renoncé à la vie, malgré tout et, pour les plus chanceux, d'être encore vivants.

Écrit par : wilori | mercredi, 17 janvier 2007

oula....désolé, y'a du y'avoir comme un problème :p

Écrit par : wilori | mercredi, 17 janvier 2007

@wilori : pas trop le temps tout de suite, mais la discussion de votre commentaire ne saurait tarder...
@cadichon : absolument d'accord. Le problème avec l'overdose médiatique relative aux "années sombres", c'est moins ce ressassement perpétuel (qui est quand même sacrément lourd) que le refus de toute analyse rationnelle du phénomène. Lorsqu'il est question du nazisme, l'imprécation et l'anathème remplacent la discussion et l'argumentation..., comme si l'horreur du crime le rendait impensable... Pour des "citoyens" formés aux "Lumières", voilà qui est particulièrement costaud...!

Écrit par : Lou | mercredi, 17 janvier 2007

Il me paraît inexact de dire qu'il y a eu des Français de souche qui ont pu sauver des Juifs par conformisme, Lou, par obligation religieuse ou par calcul à long terme ? En revanche, je parle un peu en connaissance de cause puisque mes grands-parents ont caché des Juifs en zone libre, ces Français sous-estimaient la plupart du temps le risque que ces Juifs couraient, ce qui atténue la responsabilité de ceux qui n’ont rien fait, et surtout ils sous-estimaient le risque qu’ils couraient eux-mêmes, ce qui atténue leur courage.

L’État ou les autorités proches de l’État font à juste titre la promotion de l’héroïsme et du courage militaire lorsqu’ils remettent des décorations en se basant sur des critères précis, mais lorsque la légion d’honneur et ce genre de gratifications honorifiques sont attribuées pour des motifs de pure propagande, un peu n’importe comment, elles perdent toute leur valeur. Ce grand barnum démocratique donne parfois envie de vomir.

D’ailleurs l’héroïsme, petit ou grand, est gratuit : on ne sauve pas quelqu’un de la noyade en espérant se faire décorer par le préfet ensuite. Il ne s’agit pas de jeter la pierre aux “Justes diplômés”, mais ils font preuve de conformisme.

Écrit par : Lapinos | mercredi, 17 janvier 2007

D'accord avec vous, lapinos :"Il me paraît inexact de dire qu'il y a eu des Français de souche qui ont pu sauver des Juifs par conformisme, Lou, par obligation religieuse ou par calcul à long terme ? En revanche, je parle un peu en connaissance de cause puisque mes grands-parents ont caché des Juifs en zone libre, ces Français sous-estimaient la plupart du temps le risque que ces Juifs couraient, ce qui atténue la responsabilité de ceux qui n’ont rien fait, et surtout ils sous-estimaient le risque qu’ils couraient eux-mêmes, ce qui atténue leur courage."
Je ne prétends pas que ceux qui ont pu le faire par "conformisme...etc" sont la majorité, je veux simplement dire que dans tout comportement, il y a forcément des motivations multiples, des plus nobles aux plus intéressées. Et donc certains ont pu sauver des Juifs parce que leur catholicisme ou leur protestantisme les y obligeait, d'autres parce que c'était craignos de pas le faire quand une bonne partie du village le faisait, d'autres parce qu'ainsi ils prenaient une assurance-vie pour l'après-"Libération"... Mais les raisons que vous avancez, et celles de vos grands-parents, sont tout aussi envisageables et légitimes et honorables...

Écrit par : Lou | mercredi, 17 janvier 2007

@Wilori.
Rebonjour, wilo... Pas convaincue en plein par vos arguments. Je persiste à penser que le simple fait d'être victime ne fait de vous ni un héros ni un saint. Au moment où les twin towers se sont écroulées, il y avait bien, sur les trois mille environ décédés, quelques salopards qui traitaient des affaires pas trop nettes, quelques traficants de drogue, faux-monnayeurs, sexo-touristes thaïlandophiles, politiciens véreux, emplois fictifs, délinquants fiscaux, pervers sexuels, gibiers de potence, griveleurs, racketteurs, fripons, voyous, usuriers et autres peu fréquentables... Et pourtant ils ont tous eu droit au titre de héros et à leur nom gravé dans le carbone 14... Ne serait-il pas plus logique et vrai de donner à tous le nom de "victime" et de réserver celui de "héros" à ceux dont on saurait pertinemment qu'ils ont eu une attitude héroïque ?
Quant au suicide, ne pas se suicider, dans les circonstances difficiles de la maladie, des camps...etc..., ça peut n'être dû qu'à un réflexe vital dans lequel l'individu n'a par définition aucun mérite personnel, ou à une peur encore plus grande du suicide que de ce que l'on doit affronter, ou à l'espoir insensé qu'on finira par s'en sortir par le hasard, le coup de pouce du destin ou ... la petite saloperie devant laquelle on ne reculera pas et qui nous fera prendre la place enviable du voisin... Bien sûr qu'il y a eu des comportements héroïques dans les camps nazis ou soviétiques, mais il y a eu aussi des comportements infâmes. Et accorder le même titre à tout le monde, c'est forcément léser les meilleurs...
Croyez-moi, wilo, trop de héros tue le héros...
Lou.

Écrit par : Lou | mercredi, 17 janvier 2007

intéressant...je m'interrogeais il y a quelques jours à peine sur la définition d'un héros, aprés avoir vu une pub en ville ou l'on parle de "millions de héros" (il me semble que ce sont des cancéreux). A priori, j'avais tendance à penser que le simple fait de faire montre de courage dans une situation difficile (alors, certes que d'autres n'auront pas le même courage) ne suffit pas à faire de vous un héros au sens antique/ mythologique du personnage qui se distingue par son courage, son dévouement, son abnégation,etc, et dont le comportement a valeur d'exemple. je pense qu'il doit y avoir une dimention supplémentaire-surhumaine/ légendaire- qui distingue ce héros du commun des mortels même courageux..et je rejoins Lou: trop de héros tue le héros!

Écrit par : hoplite | mercredi, 17 janvier 2007

Oui, j'avais à peu près compris ce que vous présupposiez, Lou. Mais dire que le protestantisme ou le catholicisme des gens les "oblige" à se porter au secours de tel ou tel, je trouve que c'est une vision un peu idéaliste de la réalité, et par conséquent un peu partiale. Disons qu'on aimerait bien qu'il en soit ainsi, mais si vous prenez le cas de l'avortement, par exemple, 200.000 cas par an en France, le pape qui ne cesse de répéter sa désapprobation, etc., ça n'empêche qu'il n'y a que quelques centaines de catholiques en France sur plusieurs millions à marquer nettement leur désapprobation, et pas même un évêque !

Car pendant qu'on joue à comparer les mérites respectifs de nos grands-parents, presque tous les jours à la télévision, comme vous le soulignez, les occasions de se distinguer pour de vrai ne manquent pas quotidiennement. On voudrait nous faire croire que c'est en regardant la télé qu'on ne se défilera pas en de telles occasions, quelle connerie !
Cette idée date au moins de Max Ophüls, "Le Chagrin et la pitié". Ophüls se pose un peu en autorité morale pour interroger dans son documentaire les différents protagonistes ou témoins de la guerre, et il tire cette autorité, selon lui, du fait que son documentaire servira de témoignage édifiant. Il y a cette idée, cette justification en filigrane…
N'empêche que ce documentaire mérite d'être vu car il permet de mesurer le chemin parcouru depuis vers plus de partialité, de préjugés et d'approximation historique (en partie à cause de la télé).

Écrit par : Lapinos | mercredi, 17 janvier 2007

Que voulez-vous Lapinos, en France les cathos finissent progressistes.

A part ça, les commentaires de l'article de Libé sont vraiment affligeants. Je crois qu'on atteint le 15% de gens éclairés, 15% d'irrécupérables et 70% de bien-pensants.

Écrit par : Ash | mercredi, 17 janvier 2007

Je suis scandalisée de lire cela.
Qu'est-ce qui vous fait dire que l'honneur aux justes ne fait que reprendre l'hommage à ceux qui ont sauvé les juifs pendant la guerre ? Pourquoi restreindre cet hommage à quelques personnes...Comme vous le faites.C'est vous qui le voyez comme cela.
Cet hommage concerne tous les sauveurs , anonymes ou non au péril de leur vie .Car la réalité , c'est cela...Qu'on soit croyant ou non.

Madame Veil a pris une belle initiative après avoir vu "le chagrin et la pitié" qui l'a scandalisé tout comme moi parce que ce film faisait passer tous les français pour des salauds...C'est grave, cela heurte et attise le racisme à l'heure où les médias ne font que mettre de l'huile sur le feu en évoquant le constant racisme contre le français à l'heure où la plupart des salariés dans les entreprises se regroupent pour pousser au suicide certaines personnes, à l'heure où les gens se montent les uns contre les autres, à l'heure où la violence revient en France.

Madame Veil a réalisé depuis bien longtemps qu'il fallait faire cesser cette culpabilité pour que le racisme ne revienne pas.C'est tout.

Ce n'est pas manichéen, il n'est pas question de bien et mal, il est question d'humanité et de bon sens!!

Je suis trop jeune pour avoir connu la guerre et je ne suis pas juive .

Écrit par : marie-pierre | vendredi, 19 janvier 2007

On peut récompenser les actes de bravour au même que l'on condamne les actes de racisme ou d'assassinat.

En fait ,je ne vois pas où est le problème

Écrit par : marie-pierre | vendredi, 19 janvier 2007

@Lou
Les victimes des twins towers ne sont pas des héros, je vous l'acorde, à part les pompiers...
Les justes sont des héros pas des victimes , c'est complétemnt différents, ils ont été acteurs

Écrit par : marie-pierre | vendredi, 19 janvier 2007

Le problème c'est que Mme Veil a favorisé l'élimination de millions de vies humaines innocentes dans ce pays en faisant passer une loi permissive sur l'avortement, et quel que soit le jargon philosophique qu'on utilisera pour faire passer la pilule, elle ne passera pas.

(En outre le film d'Ophüls est environ cent fois moins manichéen que ce qu'on nous diffuse tous les jours sur Arte aujourd'hui, puisqu'on y entend le témoignage d'une femme innocente qui s'est fait torturer par des Résistants à la Libération, témoignage qui ferait sans doute scandale aujourd'hui.)

Écrit par : Lapinos | vendredi, 19 janvier 2007

Bonjour Marie-Pierre, et merci de votre intervention. Je suis désolée, mais le titre de "Justes", officiel, estampillé, panthéonisé et télévisé n'est réservé, jusqu'à nouvel ordre, qu'à ceux qui ont sauvé des Juifs pendant la guerre. Et c'est cela qui me fait bondir. Selon moi, le titre de "Justes", si tant est qu'un Etat ait la légitimité de délivrer ce titre à qui que ce soit, ne doit pas être fonction de la qualité de la victime mais de la qualité des actes héroïques ainsi reconnus et récompensés.
D'autre part, je ne cherche pas à attiser le racisme. Je pense au contraire que le racisme risque d'être attisé par la sur-représentation victimaire d'une partie de la population au détriment des autres et par la complaisance dans le ressassement malsain des périodes difficiles de notre histoire.
Je n'ai pas non plus connu la guerre et je ne suis ni juive ni antisémite... et même pas raciste...
Lou
P.S. : Ce que dit Lapinos sur le film d'Ophüls me paraît tout à fait... juste. Ce qu'il dit sur simone veil et l'avortement n'est pas faux non plus même s'il s'agit d'un autre débat.

Écrit par : Lou | vendredi, 19 janvier 2007

Faux, le titre de juste n'est ni un titre réservé , ni exclusif d'ailleurs, ils concernent bien tous les gens qui ont sauvé et qui sauve, à plusieurs reprises, la cérémonie a salué l'anonymat.

Juste ne concernent pas tous les chrétiens , ou tous les résistants...Bien sûr que de résistants ont maltraité après la guerre.Le titre de juste n'est pas manichéen et ne colle pas d'étiquettes sur un type de gens bien précis.

Est juste une personne qui porte en elle la valeur selon laquelle l'être humain est important.

Quant à la loi sur l'avortement, madame Veil s'est attachée à proposer un libre choix comme la loi de 1965 (je crois) qui autorise la femme à travailler sans l'autorisation de son mari...D'après moi...
Ensuite, les principes philosophiques...Il y en a autant dans la verve de Lapinos que dans celle de madame Veil...

Le principe , c'est celui de la liberté, ensuite, à chacun d'en faire son affaire.

Écrit par : marie-pierre | vendredi, 19 janvier 2007

Boujour!

Rien à voir avec votre note, mais j'ai trouvé cet anuaire de la Blogosphère faf:A conserver!

Bien à vous!

http://touchdown-leblog-notes.blogspot.com/

Écrit par : XP | vendredi, 19 janvier 2007

Bon, Marie-Pierre, t'es sympa, mais je sais pas si t'as remarqué, les Justes dont on cause ces jours-ci, c'est avec une majuscule. C'est pas le minable "juste" anonyme et minuscule qui a empêché mon grand-père de sauter dans la Loire ou qui a sorti ma tatie Yvette de sa cuisine en feu... Si tu lis un brin les journaux, tu verras que les 2693 que le grand Chiracon a panthéonisé hier, ils avaient tous sauvé des Juifs, de même qu'au mémorial de la shoah, dans paris 4°, les 693 noms qui sont gravés dans le marbre, c'est les noms de ceux qui ont "sauvé des Juifs"... Et tant mieux si on a sauvé des Juifs, simplement je pense que quelqu'un qui, au péril de sa vie, sauve un noir ou un arabe ou même un français de souche, est au moins autant "Juste" que les officiels qu'on décore ces jours-ci... et pourtant il aura jamais la jolie médaille.
Quant à l'avortement comme moyen de se dispenser de l'autorisation du mari pour travailler, ma tatie Yvette, avant le feu dans sa cuisine, elle a jamais avorté, elle a même jamais pris la pilule et pourtant son mari était vachement content qu'elle ramène elle aussi son salaire de l'usine d'à côté...

Écrit par : Lou | vendredi, 19 janvier 2007

T'es mignonne aussi...
Tu manques juste de maturité.
Voyages juste un peu...Ouvre tes yeux, tes oreilles et discutes avec les gens pas seulement ceux de ton microcosme

Écrit par : marie-pierre | vendredi, 19 janvier 2007

Si je peux me permettre chère marie-pierre, c'est à vous qui êtes à côté de vos pompes. Et à défaut d'estimer la maîtresse des lieux, faites montre de respect.

Écrit par : Artemus | vendredi, 19 janvier 2007

@willon.

Chapeau pour votre commentaire

Écrit par : marie-pierre | vendredi, 19 janvier 2007

T'es même supergentille, Marie-Pierre, mais tu voudrais être vraiment nickel, tu répondrais aux arguments plutôt que de me conseiller le club mèd ou de commenter mon immaturité..., ça permettrait de poursuivre la conversation...
Une dernière chose, et c'est pas une vanne, te vexe pas, monte pas sur tes grands cheveux (c'est joli, ça !), n'imagine pas je ne sais quelle perfidie, c'est juste pour faire avancer le schmilblick : à la deuxième personne du singulier, l'impératif des verbes du premier groupe ne prend pas de "s"".

Écrit par : Lou | vendredi, 19 janvier 2007

"et quel que soit le jargon philosophique qu'on utilisera pour faire passer la pilule, elle ne passera pas."

Même pas le lendemain ? ...pilule du lendemain...humour... douteux certe :p

"Quant à la loi sur l'avortement, madame Veil s'est attachée à proposer un libre choix comme la loi de 1965 (je crois) qui autorise la femme à travailler sans l'autorisation de son mari...D'après moi..."

La loi sur l'avortement est une liberté qu'on prend sur la vie d'autrui. On est bien loin de votre exemple d'indépendance maritale.

"Le principe , c'est celui de la liberté, ensuite, à chacun d'en faire son affaire."

Logique dangereuse sans un minimum de morale ou de simple bon sens.
J'aimerai connaître votre réaction si demain le législateur estime que vous n'existez pas et que chacun peut bien prendre la "liberté" de vous supprimer.

Écrit par : Ash | vendredi, 19 janvier 2007

C'est vrai, Lou, que la mode est plutôt de faire un rapprochement entre les Justes qui sauvèrent des Juifs et les Justes d'aujourd'hui qui font grève pour que des gamins ne soient pas rapatriés par Arnaud Klarsfeld dans leur pays d'origine, mais il me paraît pas moins "décalé" de comparer l'indifférence des Français sous l'Occupation au sort des Juifs à l'indifférence des Français aujourd'hui au sort de cette sous-humanité actuelle que constitueraient les enfants dans le sein de leur mère.

Paraît qu'on entretient la mémoire des crimes pour éviter qu'ils se renouvellent. Encore une belle escroquerie "camusienne".

Écrit par : Lapinos | vendredi, 19 janvier 2007

Il est évident que l'on fait l'inverse: on commémore les crimes d'autrefois pour éviter de s'occuper de ceux d'aujourd'hui.

Écrit par : Cadichon | samedi, 20 janvier 2007

Bien sûr, Lapinos, mais ce point de vue suppose admis que la loi sur l'avortement est une immense saloperie, ce qui, me semble-t-il, ne peut s'entendre que si l'on part de principes religieux qui dans notre société ne sont pas la chose du monde la mieux partagée (même pas partagée d'ailleurs par une grande partie de la hiérarchie catholique qui, là comme sur d'autres choses, se vautre dans le suivisme le plus veule...).
@Cadichon : "on commémore les crimes d'autrefois pour éviter de s'occuper de ceux d'aujourd'hui." Tout à fait, hélas !

Écrit par : Lou | samedi, 20 janvier 2007

Pardonnez-moi d'insister, Lou, je suis têtu sur ce sujet, enseveli sous des préjugés de toute sorte : la politique d'avortement s'apparente à un suicide de la société européenne tout entière. Emmanuel Leroy-Ladurie, qui n'est pas un chef religieux mais un historien, signale que l'avortement ramène la mortalité infantile à des taux équivalents à ceux du XVIIe siècle en France.
Quand on sait la situation démographique au plan mondial, et qu'il est vain par ailleurs d'espérer empêcher l'immigration en construisant des murs, la natalité européenne est une des clefs de l'avenir de cette nation européenne. Il faut être aussi bête qu'Alain Juppé pour croire que les hommes sont équivalents et qu'un Chinois c'est la même chose qu'un Français ; vil raisonnement étriqué de capitaliste !

Je suis prêt à parier que les politiciens allemands, moins cons que les nôtres et qui ont l'air d'être décidés de sortir l'Allemagne du marasme, feront porter aussi leurs efforts sur la natalité d'une façon ou d'une autre.

En outre un biologiste, quelles que soient ses convictions religieuses, est obligé d'admettre qu'un embryon est une vie humaine. Ce sont les juristes qui établissent ensuite le niveau de respectabilité de telle ou telle vie humaine et peuvent parfaitement décréter qu'untel est un sous-homme, un métèque, ou ne mérite pas d'être considéré comme une personne.

J'ose ce paradoxe, Lou, et vous allez voir à quel point nous divergeons, que ce n'est pas le sentiment religieux qui s'oppose le plus à l'avortement. Sinon, comment expliquer que, de l'aveu même surpris de Simone Weil, aucune autorité religieuse n'ait réagi à sa loi libérale ? Comment expliquer que le discours le plus fermement opposé à l'avortement depuis trente ans en France soit celui d'un homme politique, Le Pen, et non d'un évêque, par exemple ? Certes, vous allez me rétorquer que Le Pen est catholique, Lou, mais pas plus que les évêques quand même ?

Ce suicide concerne tous les habitants de l'Europe, par conséquent, à condition qu'ils aient un minimum de jugement.

Écrit par : Lapinos | lundi, 22 janvier 2007

@lapinos:"qu'il est vain par ailleurs d'espérer empêcher l'immigration en construisant des murs"

D'ou vous vient cette conviction? Si ça, c'est pas de la pensée magique, ça y ressemble beaucoup!

Écrit par : XP | lundi, 22 janvier 2007

@lapinos: Simone Veil et non la grande Simone Weil. Ne mélangez pas la lie avec la lumière.

Écrit par : Cadichon | lundi, 22 janvier 2007

Comment croire par exemple à la politique d'Israël pour tenter d'endiguer la démographie palestinienne ? Les bunkers finissent toujours pas craquer.

Pour être plus précis, notamment plus précis que vous, XP, la seule nation au monde qui a tenté réellement d'empêcher des immigrants pauvres de trouver du travail et une rémunération avantageuse à l'intérieur de ses frontières, c'est les États-Unis, en mettant des flics tout du long de la frontière avec le Mexique, et le fait est qu'elle a échoué. Au point que la revendication aujourd'hui des "latinos" sur un État comme la Californie se fait de plus en plus sérieuse et inquiète les "Nord-américains de souche" originaires d'Angleterre et d'Europe de l'Est qui se retrouvent avec des taux d'immigration dont nous n'avons pas bien conscience avec nos 15 % ou 20 % seulement d'immigrés en Europe.

Écrit par : Lapinos | lundi, 22 janvier 2007

@ Lapinos
Les Nord-Américains de souche sont d'abord et avant tout des Indiens.
Puis il y a eu quelques Anglais, pas mal d'Irlandais, beaucoup de Suédois, une masse d'Allemands et énormément d'taliens. Puis sont venus les des Juifs d'Allemagne, d'Europe centrale et de l'Est. Et enfin des gens de Chine et du Japon.
Sans parler de la race-résultat afro-américaine.

Maintenant, si les Chicanos reprennent aux Etats-Unis la Californie et une partie du Texas, ce ne sera qu'un juste et rigolo retour de pendule !

Écrit par : kalle | lundi, 22 janvier 2007

J'avais mis des guillemets vu que les Indiens étaient là avant en effet, mais vous savez bien qu'il ne reste plus d'Indiens.

Rien que l'idée d'avoir un gouverneur d'origine mexicaine inquiète les Californiens de race blanche qui ont toujours défendu la belle idée de métissage tant qu'ils avaient entre les mains toutes les rênes du pouvoir.

Écrit par : Lapinos | mardi, 23 janvier 2007

Tout à fait d'accord avec vous ! Ces connards de démocrato-gauchos de campus flippent comme des brutes après avoir appris à leur bonne mexicaine qu'elle avait des droits constitutionnels contre l'exploiteur blanc ! Crevez, cons de Californiens bon teint... comme des Français !

Écrit par : kalle | mercredi, 24 janvier 2007

Vous avez bien fait d'insister, Lapin, j'avais pas vraiment réfléchi, mais c'est vrai que l'on peut être anti-avortement pour au moins trois bonnes raison : -religieuse (Dieu est seul maître de la vie et de la mort ), -démographique (le non-renouvellement des générations est source de pb socio-économico-culturels), -politique (?) (la chute de la natalité française (ou européenne si l'on veut élargir), face à la natalité d'origine immigrée ou au recours nécessaire à l'immigration équivaut à un suicide identitaire)...
Et le drame de notre société totalitaire c'est qu'aucune de ces faces du problème n'est jamais sérieusement discutée ni examinée alors que les lobbies planningfamilialistes et avortomaniaques sont financés et soutenus par tout le clan médiatico-politique dominant (et alors que les évêques sont depuis longtemps vautrés devant ce nouveau sacré qui leur est mille fois plus sacré qu'eux-mêmes...)...

Écrit par : Lou | mercredi, 24 janvier 2007

C'est le totalitarisme des taux de profit, que les hommes politiques appelent pudiquement "taux de croissance", qui mène à des raisonnements politiques à très court terme. Une partie de nos élites politiques est bien consciente de ce problème démographique, mais elle ne dispose que de moyens de réaction à court terme. L'idéologie humanitaire, démocratique, dissimule des intérêts matériels.

Il est évident que dans un raisonnement sur la durée, le vieillissement de la population pose un tas de problèmes économiques cruciaux.

Écrit par : Lapinos | mercredi, 24 janvier 2007

La baisse de la natalité des "de souche" s'explique en bonne partie par la pression fiscale qui est exercée sur leur foyer et l'érosion incessante de leur pouvoir d'achat qui les pousse à concentrer leurs efforts sur un ou deux gosses au maximum. À l'inverse, la parfaite santé de la natalité immigrée tient sans doute dans le flux incessant d'aides publiques, l'accès aux soins gratuits ("soins" et "gratuits" : deux choses inédites pour beaucoup) ainsi qu'une fiscalité approximative, voire amnésique.

Écrit par : kalle | mercredi, 24 janvier 2007

Vous explication est très partielle, Kalle. D'abord parce qu'assez peu de Français paient l'impôt direct sur le revenu, de l'ordre de 40 %, et qu'on observe dans certains milieux assez modestes, notamment dans le Nord de la France, un taux de natalité supérieur à la moyenne. Votre explication vaut sans doute pour une catégorie de familles dans la première tranche d'imposition… et encore.

Je crois beaucoup plus à l'influence du modèle capitaliste en général qui comprend notamment le travail des femmes, leur mariage tardif et la limitation des naissances par la contraception et l'avortement. À l'inverse d'une "maurrassienne" comme Lou, ce modèle me paraît essentiellement économique et non idéologique ou philosophique. L'épanouissement des femmes invoqué au plan philosophique n'est qu'un prétexte. En réalité les femmes jouent sur le marché du travail et sur la consommation un rôle décisif. Un rôle d'enrichissement des ménages au départ, avant la montée en flèche du chômage, puis un rôle déflationniste dans la mesure où les femmes tirent les salaires vers le bas, puisqu'elles sont payées 25 % en moins en moyenne que les hommes.

Le féminisme est une idéologie qui fait les affaires du capitalisme, dans le fond, du moins pour le moment, exactement comme l'importation de main-d'œuvre étrangère a pu faire son affaire à une certaine époque. D'ailleurs les féministes font partie de l'intelligentsia désormais et sont parfaitement intégrées dans le système. Les principaux organes de propagande féministe sont des magazines qui tirent à des millions d'exemplaires, vivent de la pub capitaliste et n'ont rien à voir avec des tracts politiques subversifs.

Écrit par : Lapinos | jeudi, 25 janvier 2007

D'accord globalement avec vous... Bien entendu, les femmes au boulot sont le prolongement logique de la baisse constante du pouvoir d'achat, avec comme corollaire le "choix" de moins d'enfants à la maison et un nombre croissant d'avortements. Car l'avortement n'est pas en soit la cause de la baisse de la natalité des "de souche" (en dehors de la seule logique arithmétique, s'entend) : c'est une conséquence de la réalité économique qui pousse les femmes à travailler... femmes qui, en cas de grossesse, n'ont souvent pas d'autre choix que l'IVG.
Tant qu'on instaurera pas un salaire minimum décent (partiellement indexé sur les derniers salaires perçus) pour les mères de famille "de souche", on aura des avortements en masse et un écart de fécondité croissant entre indigènes et alogènes...

Écrit par : kalle | jeudi, 25 janvier 2007

La baisse constante du pouvoir d'achat ? Je m'étonne de vous voir reprendre les arguments de Bernard Thibaut, Kalle. En réalité le pouvoir d'achat a explosé depuis cinquante ans en France, même s'il est inférieur d'un tiers au pouvoir d'achat des ménages américains et que dans un cas comme dans l'autre il repose sur l'endettement.

Par ailleurs le planning familial fournit très peu d'informations chiffrées sur la répartition sociale de l'avortement ; on peut penser que c'est parce qu'à l'inverse de la propagande l'avortement ne concerne pas tant que ça les femmes seules et démunies en réalité. On dispose d'un chiffre : 10 % de ces femmes ont moins de 20 ans. Rien que ce chiffre contredit la propagande.

Globalement nous sommes d'accord parce qu'on peut parler de l'influence du mode de vie sur la dénatalité, mais dans le détail l'avortement et la contracteption me paraissent des éléments importants de ce mode de vie, beaucoup plus que les besoins financiers. Évidemment les besoins qu'on se crée dans une société capitaliste sont parfois aussi pressants que les besoins réels - la jalousie est un facteur social déterminant.
Mais ce que vous voyez comme un facteur économique neutre, voire sain, je le vois moi, au contraire, comme un facteur artificiel, malsain, compte tenu du vieillissement de la population et de la dette énorme.

Écrit par : Lapinos | jeudi, 25 janvier 2007

@Lapinos:"Évidemment les besoins qu'on se crée dans une société capitaliste sont parfois aussi pressants que les besoins réels - la jalousie est un facteur social déterminant."

Lecteur de René Girard, Lapinos?

Écrit par : XP | jeudi, 25 janvier 2007

". En réalité les femmes jouent sur le marché du travail et sur la consommation un rôle décisif. Un rôle d'enrichissement des ménages au départ, avant la montée en flèche du chômage, puis un rôle déflationniste dans la mesure où les femmes tirent les salaires vers le bas, puisqu'elles sont payées 25 % en moins en moyenne que les hommes. (.....) Le féminisme est une idéologie qui fait les affaires du capitalisme, dans le fond, du moins pour le moment, exactement comme l'importation de main-d'œuvre étrangère a pu faire son affaire à une certaine époque. D'ailleurs les féministes font partie de l'intelligentsia désormais et sont parfaitement intégrées dans le système. Les principaux organes de propagande féministe sont des magazines qui tirent à des millions d'exemplaires, vivent de la pub capitaliste et n'ont rien à voir avec des tracts politiques subversifs."

Et lecture aussi d'Alain Soral.

Écrit par : Cadichon | jeudi, 25 janvier 2007

Ne vous étonnez pas, Lapinos... et laissez tomber les statistiques officielles. Comment détermine-t-on le pouvoir d'achat réel (j'insiste), et plus spécifiquement celui des classes moyennes ? Non sur les données nationales consolidées qui font apparaître des moyennes de croissance directement influencées par le poids des bas salaires qui ont connu (le SMIC en est un vrai indicateur) une hausse constante et assez régulière, des aides sociales ainsi que l'absence de pressions fiscales directes.
En revanche, si vous prenez le cas des classes moyennes et que vous retirez le facteur "crédit à la consommation" de l'économie des ménages, vous constatez sans détour une érosion constante du pouvoir d'achat réel dû aux effets combinés de l'imposition directe et indirecte, ainsi qu'à la hausse des principaux pôles de dépense soumis ou non au système du crédit (acquisition du logement principal, mais aussi hausses du prix des biens de première nécessité et des services liées - entre autre - au passage à l'euro).
Au final, et compte-tenu du taux d'inflation, le pôuvoir d'achat des classes moyennes s'érodent d'environ 1 à 2,5 % par an... Ça donne de moins en moins envie de faire des gosses, non ?
Allez... Vive le capitalisme et vive la France !

Écrit par : kalle | jeudi, 25 janvier 2007

Étonnement un peu feint, Kalle, je sais parfaitement que Thibaut est un libéral et qu'il n'y a entre lui et Ségolène ou Sarkozy que de légères divergences d'appréciation.
Le grand manège syndical ou trotskiste n'occulte qu'aux yeux des téléspectateurs assoupis que la vraie misère, en France, tout le monde s'en fout ou presque. Les Français sont des multimédaillés des bons sentiments à l'égard des juifs, des immigrés, des sidéens, des victimes du Tsunami, alors pourquoi n'auraient-ils pas droit à des augmentations de salaire pour s'acheter le dernier Nokia 5000 qui te permet d'expédier ton sourire autosatisfait à l'autre bout de la planète ? Merde, voilà que je me prends pour Lou…

Soyons précis, Kalle, d'abord vous ne pouvez pas extraire de votre analyse le "crédit à la consommation" qui est la caractéristique même de notre économie. L'empire américain repose en grande partie sur le crédit à la consommation ! Et accessoirement seulement sur une armée qui sait détruire mais pas vaincre.

Je l'ai peut-être déjà citée mais je recommence, car cette réplique de Thierry Breton illustre parfaitement la stupidité du système démago-capitaliste en vigueur. À l'argument de la baisse du pouvoir d'achat il répond, et c'est vrai, on ne peut pas retirer à un capitaliste de savoir compter, que cette impression est due au fait que le budget des ménages en matière de télécommunication a explosé ces dernières années. Le lendemain j'imagine qu'il a fait voter une loi pour inciter à la consommation.

On nous dit que le capitalisme est une chose inéluctable, pour répondre à des benêts comme Besançenot qui réclament une plus grosse part du gâteau, en réalité il est bien le résultat d'une politique, soit que le gouvernement n'intervienne pas pour sanctionner des dérives comme la publicité illégale, soit qu'il favorise des industries inutiles, la recherche scientifique dans le domaine du gadget, etc. Et pourquoi ça, parce que comme Marx le dit, même si c'est un modèle simplifié qu'il bâtit, il le sait très bien, la logique du taux de profit est une logique à court terme.

(Pour un marxiste comme moi la France n'existe plus, Kalle, c'est un slogan de campagne électorale, il y a un conglomérat de nations européennes dominé par l'Allemagne et la France, qui fonctionne tant bien que mal économiquement et qui ne parvient pas à exister politiquement, tout le problème est là, et il ne peut pas être réglé au plan constitutionnel.)

Écrit par : Lapinos | vendredi, 26 janvier 2007

Pour l'étonnement, j'avais compris ;-))

Pour le reste, je persiste et je signe : le crédit à la consomation est à rapprocher ditrectement du taux d'endettement des ménages qui a pris, ces dernières années, des allures cataclysmiques. C'est là un signe majeur : le recours systématique au crédit, voire pire, au crédit-relais, indique clairement qu'il n'existe plus d'adéquation entre le train de vie moyen (nouveautés technologiques incluses), les revenus et les prélévements directs ou indirects.
Les Français n'arrivent plus à financer leurs systèmes de soins et de retraite. Ils ne parviennent plus non plus à financer l'essentiel, comme le logement... qui est devenu la condition sine qua non de leur survie le temps de la retraite venu. Certes, les tentations consumméristes sont nombreuses et les gens ne sont absolument pas formés à la gestion de leurs revenus/dépenses (c'est d'ailleurs scandaleux que dans ce monde de merde, l'EN ne soit pas foutue de mettre des cours en place !)... Mais oui, cher Lapin, je persiste et je signe : pour les classes moyennes essentiellement, l'érosion est phénoménale sur les 15 dernières années... et ça ne va pas du tout s'arranger !

Écrit par : kalle | vendredi, 26 janvier 2007

C'est peut-être hors sujet, mais voici sans doute ce que sarkolene nous prépare.
"Publié par le ministère des Finances le 16 décembre, le Financial Report of the United States Governement évalue le déficit budgétaire 2006 non pas à 248,2 milliards de $ comme il est communément établi mais à… 4 600 milliards de $! 1 000 milliards de $ de plus que le réel déficit budgétaire 2005. Selon John Williams, les statistiques du GAAP — “General Accepted Accounting Practices” — montrent que “le déficit véritable équivaut à 19 fois le déficit budgétaire officiel”. La raison en est que ce dernier est calculé en cash et ne tient pas compte de la sécurité sociale dont aucune provision n’est envisagée pour combler le déficit abyssal. “Même si l’Administration Bush, explique Williams, taxait à 100% tous les salaires, dividendes, rémunérations, profits, cela ne permettrait pas de combler le déficit alors que supprimer la Sécurité Sociale et Médicale serait politiquement suicidaire.” Ce que confirme David Walker, Contrôleur général des Etats-Unis qui, dans une lettre jointe au Rapport Financier 2006, indique que la dette accumulée par l’administration “équivaut à 170 000 $ par Américain ou 440 000 $ par foyer”. Bref, l’Amérique est en état de faillite. Le tout est de savoir combien de temps les Américains mettront à le mesurer"

Écrit par : lustucru | samedi, 27 janvier 2007

Lustucru, c'est là un marronier ! Régulièrement, on nous la refait, en couleur ou en noir et blanc... Oui, on le sait depuis longtemps, les États-Unis (et ils ne sont pas les seuls, suivez mon regard) sont en faillite totale et irréversible.
Mais l'économie étant devenue en grande partie virtuelle - la valeur financière des entreprises n'ayant rien à voir avec la valeur réelle de ce qu'elles produisent ni même avec leurs actifs quels qu'ils soient - il suffit de créer des bulles de profit technologiques, monnétaires ou simplement spéculatives sur le marché pour garantir de la croissance... économiquement illusoire car comparée aux abysses de l'endettement collectif, elle ne peut durablement résorber les déficits réels.

Écrit par : kalle | samedi, 27 janvier 2007

Kalle, ha ! bon, du temps qu'on y est vous pourriez peut-être m'expliquer qui a mis au point cette belle mécanique et qui se propose d'en parfaire le fonctionnement et d'en étendre les bienfaits.
En attendant je me dis simplement qu'il y a des gens qui ont pris l'habitude de trouver naturel que le monde se divise en deux catégories, ceux qui cassent les assiettes et ceux qui les payent

Écrit par : lustucru | dimanche, 28 janvier 2007

Le marché, cher Lustucru, s'est toujours plus intéressé aux besoins qu'aux moyens... La vocation de tout industriel est de vendre ce qu'il produit. La vocation de tout marketeur est d'imaginer ce qui se vend. La vocation de tout financier est de donner les moyens d'acheter.
Chacun dans son coin - et tous ensemble le long d'une chaine - ont pour credo de créer le besoin, antichanbre de la consommation, seul moteur de croissance. Ces Lapalissades pour vous dire que tout cela n'ar ien de vraiment complexe, au fond. Seuls le vide spirituel et l'absence de toute morale politique abandonnent l'homme aux marchands. Il y a, je pense, dans ce rapport de l'homme à la consommation, quelque chose de terriblement enfantin qui conduit la créature abandonnée par son Père à devenir obèse en se gavant de Bounty.
Là où le matérialisme triomphe, je ne donne pas cher du devenir humain. Et par delà les assiettes que l'on casse ou que l'on paye, il est temps de comprendre que nous ne sommes pas seuls... parce qu'irrévocablement liés à un avenir qui n'est rien d'autre qu'un passé en devenir.

Ouais, un peu prise de tête et pas forcément très clair, tout ça !

Écrit par : kalle | dimanche, 28 janvier 2007

Quand on achète une voiture à crédit on attend pas d'avoir payé la dernière traite pour la conduire, Kalle. Je ne nie pas que la dette constitue un problème économique à venir, je nie que la classe moyenne française, bercée par les journaux télévisés lénifiants et "Plus belle la vie" en soit consciente.

Il n'y a pas d'appauvrissement, le niveau de confort n'a jamais été aussi élevé en France, et l'avortement n'a rien à voir avec un quelconque déclin du niveau de vie.

Le système démago-capitaliste fait la promotion d'un mode de vie égotiste basé sur la consommation depuis trente ans au moins : c'est cette propagande que reflètent les mœurs. La médiocrité de cet hédonisme démocratique justifie que les Français se donnent bonne conscience à moindre frais en se décernant entre eux des satisfecits et en menant des combats moraux ridicules contre le tabac et les maladies vénériennes.

Écrit par : Lapinos | lundi, 29 janvier 2007

Kalle, je peux souscrire à ce que vous appelez des Lapalissades.
Je souscris à ce rejet de l'état de choses que vous appelez le vide spirituel et l'absence de toute morale politique abandonnant l'homme aux marchands.
Je souscris à ce rejet du triomphe du matérialisme.
Mais je crois que vous-même vous rendez bien compte dans votre dernière phrase qu'il manque quelque chose et, sans doute, ce qui manque eclairerait forcement tout ça

Écrit par : lustucru | lundi, 29 janvier 2007

Excusez-moi, Lapin, ne voyez aucune malice dans ce qui suit, mais je n'ai pas bien compris le sens de votre première phrase. La dette n'est pas un problème à venir : la dette est un problème qui date et s'amplifie chaque jour un peu plus. Piurriez-vous définir une limite, un "stop" rationnel à cet endettement ? Pour ma part, je m'interroge... De plus, je n'ai jamais dit que les Français fussent conscients de quoi que ce fut.
Quant au niveau de confort, détrompez-vous : c'est là une notion très subjective. Le confort coûte énormément aux ménages et en cas de crise prolongée, c'est précisément dans ce confort que l'on taille. Que reste-t-il ensuite ?
Sur l'avortement, je maintiens absolument ce que je disais dans mes posts précédents. Parlez aux femmes françaises (de souche) de 25-35 ans qui avortent : vous serez très surpris quant à leurs motivations et je l'espère, ému par leur détresse et souvent celle de leur conjoint.
Pour le reste, vous me parlez médias, pub, show-biz : c'est une constante dans la plèbe majoritaire depuis Rome, il me semble. Pour autant, cela doit-il commander le déclin ? Tout est affaire d'équilibre. Avec un sourire désdabusé en coin, j'oserai même vous dire : même les régimes totalitaires ont leurs cabarets !

@ Lustucru
Que de souscription ! C'est l'emprunt Russe ! ;-))

Entre nous, soufflez-moi ce qui manque... Merci.

Écrit par : kalle | lundi, 29 janvier 2007

La dette est un problème latent, c'est ça que je veux dire, Kalle, qui sera supporté par les prochaines générations.

La génération actuelle préfère l'ignorer : elle n'hésite pas à réclamer toujours plus de droits, de gadgets, des augmentations de salaire, et les politiciens continuent à faire des promesses dans ce sens.

Compte tenu de la part que représente la charge des retraites dans la dette et qu'il est évidemment naïf de croire que des immigrés africains ou chinois accepteront de supporter les dépenses des vieillards français dans quelques années, l'État devrait se pencher très vite sur ce problème démographique. Et on nous parle de quoi ? De démocratie participative et de taux de croissance.

Que les médias et le spectacle aient toujours existé, mais la télévision est aujourd'hui un outil de propagande capitaliste auquel les hommes politiques doivent se soumettre plus ou moins. C'est ça qui est nouveau. Or, la logique de ces entreprises industrielles (Renault, Leclerc et Unilever sont les trois premiers annonceurs) n'est pas une logique politique à long ou moyen terme, c'est une logique économique à court terme.

Au XIXe la presse était contrôlée par le pouvoir politique, la censure, mais elle était indépendante financièrement. Aujourd'hui, "Libé" a 7 millions d'euros de dette et les banques les effacent. Pourquoi ? Parce que "Libé", bien que ce soit un torchon mal écrit qui n'intéresse presque plus personne, "Libé" demeure un outil de propagande utile.

La confiance des capitalistes dans leur système démago-libéral repose sur la puissance et la prospérité des États-Unis. Qu'en est-il exactement de cette puissance et de cette prospérité ?

(En ce qui concerne l'avortement, je refuse de considérer ce problème comme un problème existentialiste ; c'est un problème de politique ; à cet égard il serait intéressant de connaître l'origine sociale des femmes qui avortent et non pas l'avis isolé de telle ou telle - mais si vous voulez donner un exemple, ne vous gênez pas, je serais curieux de connaître les motivations auxquelles vous faites allusion…)

Écrit par : Lapinos | mardi, 30 janvier 2007

Kalle, pour moi l'économie tout court c'est déjà pas simple, alors l'économie virtuelle vous pensez bien.
Je regrette vraiment de ne pas pouvoir vous venir en aide pour éclaircir cette affaire.

Écrit par : lustucru | mardi, 30 janvier 2007

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