mercredi, 07 mars 2007
Art déco, art des cons...
Ah ! comme ils sont furieux les grands cultureux de l'art ! Rendez-vous compte, on délocalise le Louvre comme on délocaliserait Carrfeour ou Michelin... Les friqués à turban d'Abou Dhabi ou du Qatar vont pouvoir se pâmer devant la Joconde, la Grande Odalisque, Guernica ou les colonnes de Purin, ce qui leur permettra d'avoir enfin l'air aussi intelligent ou aussi con que les occidentaux..
Et toute la profession alors de hurler à la mort, que l'art n'est pas une marchandise, qu'il faut refuser l'argent des riches, fussent-ils arabes, au nom de la pureté sans tâche et du désintéressement absolu de l'art et des artistes, de l'éthique de l'esthétique, du beau, du bon, du bonnet... etc...
Bon. On les a quand même pas trop entendus se scandaliser, tous ces zozos, des 50 millions d'euros que valaient, paraît-il, les deux croûtes que la mère Picasso s'est récemment fait voler dans son appart de je ne sais où...
Là, bizarrement, l'argent de l'art ne semble pas trop les gêner ni leur donner l'urticaire géant du Louvre émiré, mais quand il s'agit de faire économiser un milliard d'euros par an au contribuable français, les belles âmes s'effarouchent...
Qu'on le prenne, le milliard, aux effarouché(e)s, et qu'on n'en parle plus...
Lou aboudhabée...
Rectificatif : Jacqueline, c'est celle qui est sur la toile, même qu'elle a une drôle de gueule et qu'elle aurait dû consulter... mais les tableaux ont été volés chez la petite-fille de Pipicasso, Diana Widmaier
13:55 | Lien permanent | Commentaires (11)
Commentaires
Lou is back et ça déchire toujours grave !
;-)
Écrit par : Artemus | mercredi, 07 mars 2007
"on délocalise le Louvre comme on délocaliserait Carrefour ou Michelin"... Mais vous avez vu le Louvre, Lou ? Avec ses escalators, ses portillons, ses logos, ses campagnes de pub, ses hordes de "communicants", sa boutique qui vend les authentiques tapis de souris de Périclès et des cravates taillées dans un véritable morceau de Claude Monet, le Louvre n'est rien d'autre qu'un gigantesque supermarché rempli à ras bord de "productions culturelles du monde" !
Qu'est-ce que la culture sinon un belle marchandise de luxe à valeur intellectuelle ajoutée ? Hein ? Je vous le demande !
Bon, Lou, on la fait quand cette [contre-]révolution ?
Écrit par : fromageplus | mercredi, 07 mars 2007
Fromage, il me semble que le 22 avril pourrait être le point de départ, non?
Écrit par : Cadichon | mercredi, 07 mars 2007
Mais que vient faire dans ce débat le vol des Picasso ?
Et puis Guernica n'appartient pas au Louvre...
Il reste quand même à éclaircir ce qui appartient au patrimoine public et au capital privé ?
Écrit par : L. | mercredi, 07 mars 2007
De ce qui a été volé, et de ce qui resta bien caché.
Écrit par : Ash | mercredi, 07 mars 2007
Lou, fort heuereusement, ne prétend pas faire mieux que Wikipédia, cher(e) L.
La Lou de Loué picore ses infos en plein air, ce qui la tient parfois à distance des exactitudes livresques réservées aux rats de bibliothèque.
Pour autant - c'est là un conseil d'habitué - intéressez-vous plus à l'esprit qu'à la seule précision horlogère des énoncés, références et autres définitions traînant par ici, sinon vous passeriez à côté de Dies Irae. Nous sommes ici une petite bande qui vaut et tient par l'esprit... non pas celui qui sied aux snobs, mais celui de nos cultures, de nos envies, de nos regrets, de nos espoirs aussi.
Il arrive que ça bastonne, mais ça n'est jamais trop vulgaire, ou trop méchant, ou vraiment hors sujet (quoi que... mea maxima culpa).
Donc, sur le billet du jour : je partage l'angle de Lou sur l'éternel et essoufflant "deux petits pois, deux mesures" qui gouverne cette France souffrante... L'une qui refuse d'alléger la charge du contribuable en déniant à l'Etat le droit de prêter contre argent des collections sans intérêt majeur (sauf pour les touristes nippons mais, tout compte fait, ça leur fera moins loin d'aller faire la queue à l'ombre des cuves à pétrole aboudhabisées), et l'autre (et c'est là où c'est drôle, car il s'agit de la même) qui pleure le vol de deux œuvres de haute valeur financière (on m'accordera de détester le cubisme de Picasso) détenues par des personnes privées... de toiles, mais pas de sous !
Écrit par : kalle | mercredi, 07 mars 2007
Merci kalle de me donner le code d'accés, ça peut servir de connaître les codes, mais, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je me réserve le droit de garder mon libre arbitre ! :-)
J'apprécie l'esprit de ce blog, là n'est pas le problème...
Je m'interroge juste sur ce que peut entraîner un petit mot réservé jusqu'alors au monde de l'entreprise privée mais quand même lourd de sens, vous en conviendrez ! car si vous lisez bien, kalle, il ne s'agit pas de "prêter contre argent" des oeuvres d'art mais bien de "délocaliser" le Louvre !
Écrit par : L. | mercredi, 07 mars 2007
Conséquence prévisible de la Tiermondisation de ce pays.
Écrit par : Ash | mercredi, 07 mars 2007
@ L :"Mais que vient faire dans ce débat le vol des Picasso ?
Et puis Guernica n'appartient pas au Louvre..."
Bon, ok, L, comme le dit très bien Kalle, je suis pas wikipédia, et il m'arrive d'aller un peu vite... J'ai même poussé le bouchon encore un peu plus loin car apparemment, si j'ai bien pris le temps de lire, cette fois-ci, c'est pas un milliard par an mais un milliard tout court que la France va récolter...
Quant au lien avec la môme Picasso, c'était là aussi un peu rapide, mais ça voulait signifier que les mêmes qui sont si regardants sur la déontologie et les grands principes lorsqu'il s'agit de l'Etat et de notre pognon se font bien taiseux et discrets sur l'art contemporain qui n'est rien d'autre qu'un immense marché de merde d'où les préoccupations esthétiques semblent bien peu présentes...
Quant à délocaliser le Louvre, je vois vraiment pas où est le problème... Qu'est-ce que ce patriotisme artistico-patrimonial qui s'offusque de la délocalisation de ce qui est par définition voué à l'universel (l'art) et qui ne s'offusque pas de la délocalisation du travail, des savoir-faire, et des hommes et des femmes... ?
Merci Kalle pour la définition de la petite bande sympa.
Tout à fait d'accord, Fromage, avec votre vision du Louvre... Quant à la contre-révolution, ok avec Cadichon pour le 22 avril à condition que Bayrou ne joue pas le grain de sable de Cromwell...
Ash, votre laconisme frise l'hermétisme... mais ça oblige à travailler...
Merci à tous.
Écrit par : Lou | jeudi, 08 mars 2007
Les seuls que j'ai entendu s'offusquer de ce prêt "longue durée" pour ma part sont des fonctionnaires jacobins désintéressés.
L'expatriation des œuvres du Louvre est défendue par des businessmen de l'art généralement incultes, ou par Chirac qui ignore à peu près tout de l'art évolué en dehors d'Alexandre Dumas, cet auteur pour les petits garçons.
Inutile de dire de quel côté je penche.
Écrit par : Lapinos | jeudi, 08 mars 2007
De manière générale, l'Art officiel est devenu l'Art contemporain (celui qu'on voit en allumant Arte). Le beau n'est plus de mise, il doit seulement être conceptualisé.
Tout cela rentre dans une logique de néant culturel (tout comme l'Europe de Bruxelle). C'est le prix de la modernité.
Écrit par : Ash | vendredi, 09 mars 2007
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