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dimanche, 24 octobre 2010

Bhl et Badinter sont dans un bateau...

Bon, je sais, ça risque de faire un peu long, mais faut ce qu’il faut, et le BHL nous les brise suffisamment grave pour qu’on prenne la peine de lui répondre dans le détail…

Voici donc l’article que le beau parleur philosophe a pondu ces jours-ci dans Le Point (c’était le 14 octobre), avec quelques commentaires en gras au fil de la lecture :

« Il y a Sakineh Mohammadi Ashtiani, bien sûr, condamnée à la lapidation et qui attend, depuis quatre ans, ainsi que 23 autres Iraniennes et Iraniens, de savoir si elle sera exécutée et comment.

Il y a Teresa Lewis, cette Américaine du même âge qu'elle, condamnée, comme elle, pour complicité dans le meurtre de son mari (encore que, dans son cas, et contrairement à Sakineh qui n'est, on ne le répétera jamais assez, coupable d'aucun crime, la complicité soit avérée, reconnue par l'intéressée et ait fait l'objet d'une demande de pardon solennelle adressée à la famille de la victime) - il y a Teresa Lewis, donc, cette simple d'esprit que l'on aurait dit sortie d'un roman de Faulkner et dont la mise à mort, le 23 septembre, à Jarratt, dans l'Etat de Virginie, par injection létale, n'a guère ému le monde.

Il y a, derrière Teresa Lewis, les 3 000 autres hommes et femmes (3 000 ! on croit rêver...) qui attendent, dans les pénitenciers de la plus grande démocratie du monde, l'heure de cet assassinat légal, annoncé, de sang-froid, dont la Cour suprême, dans un arrêt de 1972, avait pourtant déclaré l'inconstitutionnalité - il y a ces 3 000 femmes et hommes qui meurent de ne pouvoir mourir et dont l'attente même, l'insupportable attente, est la répétition quotidienne, monstrueuse, sans excuse, du supplice qui leur a été promis et dont une part croissante de l'opinion sait qu'il est indigne du pays de George Washington, John Kennedy, Barack Obama.

Il y a les dizaines de milliers de Chinoises et de Chinois qui se trouvent (mais c'est, hélas, moins surprenant) dans la même situation ; et il y a les mille et quelques d'entre eux qui, pendant la seule année 2009, ont été exécutés d'une simple balle dans la nuque - non sans que le prix de la balle ait été dûment facturé aux familles.

Il y a les 107 condamnés des couloirs de la mort japonais.

Il y a les exécutés d'Arabie saoudite, du Yémen, du Soudan.

Bref, il y a les presque cent pays où sévit encore, trente ans après son abolition en France, sous l'impulsion de Robert Badinter et François Mitterrand, ce meurtre légal qu'est le droit que s'octroie un Etat d'ôter la vie à certains de ses sujets ou citoyens. »

Bon, ducon, ok, ça fait plein de morts abominables, mais, un, ça serait sympa que tu te demandes cinq minutes si les 107 japonais, par exemple, étaient aussi blancs que neige ou jaunes comme safran que tu as l’air de le laisser imaginer alors même que tu connais rien au dossier…

D’autre part, c’est quand même bizarre de voir comment tu oublies dans ton admirable magnanimité de parler des centaines de milliers de victimes des assassins de petite vieille à tirelire, des salopards violeurs de joggeuses, des pédophiles multirécidivistes, bref de toutes les ordures qui ont sans doute jamais lu (ou peut-être trop lu, qui sait ?) les beaux discours humanitaires de tonton badinterne… Ces victimes-là, tu t’en tamponnes royalement, l’important étant d’être dans la magnifique posture à chemise blanche du compassionnel universel… Beuark…

« A tous l'on a dit et répété, dimanche dernier, 10 octobre, lors de la journée mondiale d'action contre la peine de mort instituée depuis sept ans par un regroupement d'ONG, syndicats et associations de juristes, que la peine de mort n'a aucun caractère dissuasif, qu'elle ne répare nullement le tort qu'a fait le criminel à la société et qu'elle ne protège en rien ladite société. »

Moi je veux bien qu’elle soit pas dissuasive, la peine de mort, mais, une, il faudrait avoir les stats d’une époque où elle était réellement appliquée pour en juger et non pas de ces époques de décadence où on trouvait que dix peines de mort par an exécutées c’était encore l’abomination de la désolation ; deux, je sens que tu vas avoir un peu de mal à me démontrer la non-dissuasion d’une peine qui supprime radicalement le crime en supprimant le criminel…

« A tous l'on a tenté de rappeler l'implacable et impeccable raisonnement de Robert Badinter, alors ministre de la Justice, dans son grand discours du 17 septembre 1981, prélude à l'abolition : la peine de mort, outre que son principe est philosophiquement intenable, repose sur l'impossible postulat de coupables " totalement responsables " et de juges " absolument infaillibles " . »

« Philosophiquement intenable », faudrait encore que la vieille baderne nous l’argumente son « philosophiquement intenable », plutôt que de se contenter de nous l’asséner du haut de son magistère de gendre de Bleustein-Blanchet…

Dis-moi, BHL, si les coupables ne sont jamais « totalement responsables » et si les juges ne sont jamais « absolument infaillibles », au nom de quoi tu t’arroges le droit, toi le plein aux as de Marrakech, le roi du dégrafé à col blanc, l’humanitaire à plume de paon, tu t’arroges, disais-je, le droit de laisser pourrir en tôle, dans des conditions indignes et abominables, des dizaines, voire des vingtaines ou trentaines d’années, des centaines de milliers de taulards ? Si on est sûr de rien, ni côté « coupables », ni côté « justice », faut vite faire ouvrir la cage aux oiseaux et laisser les vautours irresponsables se jeter sur des agneaux qui, finalement, en bien cherchant, ont peut-être une petite part de  responsabilité…

« Aux démocrates américains, en particulier, l'on a produit cet argument sans réplique ou qui, en tout cas, devrait l'être : le cas des condamnés à mort que l'on a fini par juger bon, aux Etats-Unis donc, de libérer (130 depuis 1972) ou, pire, que l'on a exécutés mais pour s'apercevoir, après coup, qu'ils étaient, en réalité, innocents (huit, aux Etats-Unis toujours, sur la seule période qui court de 1989 à 2004 ; sans parler de ce Chinois, Teng Xingshan, exécuté, en 1989, pour le meurtre d'une femme... retrouvée vivante en 2005 !) - à ceux, oui, des démocrates américains qui chicanent, ergotent et se perdent en conjectures sur les risques que fait courir aux honnêtes gens le juge qui laisse la vie sauve à un criminel, l'on a opposé l'axiome de Maïmonide : " il est plus satisfaisant d'acquitter des milliers de coupables que de mettre à mort un seul innocent ". »

Huit bonhommes peut-être innocents exécutés en 15 ans aux States ! Et c’est ça qui te fait chialer ! T’as vraiment rien d’autre à faire ! C’est à dire une erreur judiciaire tous les deux ans sur des centaines de milliers d’affaires jugées !

1914-1918, un million cinq cent mille jeunes français couchés froids et sanglants pour défendre le pays… 1940-1945, six millions (ou peut-être un peu moins, je te l’accorde, le chiffre n’est pas vraiment fixé) de Juifs morts en déportation ou ailleurs… Chaque année, 5 à 6000 morts sur les routes de France… Tu crois pas que le badinter devrait vite fait intenter un procès aux allées de platanes insolemment dressées le long des routes de France ?

« Cela suffira-t-il ?

Et y a-t-il le moindre espoir de voir, sinon le monde, du moins cette partie du monde dont on attend qu'elle donne l'exemple et qui, de fait, le donne, rallier, sur ce point, le cercle de la raison qui est aussi celui de la justice et qui implique l'adoption, au moins, du moratoire recommandé par la résolution 62/149 des Nations unies, en date du 18 décembre 2007, et déclarant la peine de mort contraire à l'esprit de la Déclaration universelle des droits de l'homme ?

Si tu savais ce qu’on s’en balance de la Déclaration de mes deux ! A part toi, et encore, j’y crois pas, et badinterne, que j’y crois guère plus, tu en connais combien qui se la repassent en boucle chaque soir sur la table de nuit avant « Les Experts » ou « Desperate housewives », ta Déclaration ? Le Décalogue, il était en bonnes pierres du Sinaï, et il est arrivé sur terre 3 ou 4000 ans avant les Déclarateurs Universels, et ça empêchait pas les confessionaux, à l'époque où les curés confessaient encore, d'être pleins tous les samedis... Alors tu vois un peu l'efficace de ta Déclaration à la con...

La peine de mort n'est pas une peine, c'est un crime. »

Bon, ok, c'est gentil, on sent l'intime conviction, mais si tu pouvais argumenter au lieu d’asséner, ça faciliterait le droit de réponse…

« La peine de mort n'est pas un acte de justice, c'est un acte de barbarie. »

Et si moi je dis le contraire, dis, BHL, comment on fait ? On se tape sur la gueule ? Tu donnerais quelques pro et contra, je pense que ça pourrait faire avancer le schmilblicq philosophique... C'est quand tu veux...

« Répondre au crime par le crime, ou à la barbarie par la barbarie, n'est ni dans la définition ni même dans l'intérêt des Etats. »

Tout le problème, ducon, c’est que, putassier en diable, tu utilises le même mot (« barbarie », « crime ») pour parler de réalités totalement différentes… Tu les as faites où, tes études de philo ? Dans les piscines de Marrakech ?

« Et c'est pour ces raisons que le combat contre ce que Camus nommait la " peine irréparable " doit être, en effet, un combat mondial. »

Ce qui est irréparable, chez Camus, c’est surtout la Facel Véga qu’il a pliée contre un platane, un beau jour de janvier 1960, sur la nationale 6, en lui donnant et en se donnant, quelle inconséquence ! la peine de mort …

« Pour Sakineh, et en mémoire de tous les autres, il faut militer pour l'abolition, partout, de la peine irréparable.

Que la lapidation soit la forme la plus sauvage de cette peine ne peut ni ne doit rendre aveugle à la sauvagerie qui est au coeur de la peine de mort comme telle.

Tout le reste n'est que tartuferie, cynisme, double langage - et défaite, assurée, de l'esprit »

Bon, finalement, BHL, ta dernière phrase, je vais peut-être pas la commenter, tellement elle définit à merveille ta prose et ta posture de merde… Ciao, l’artiste…Va vite rejoindre arielle dans ses ébats luxueux pour public de friqués… Re beuark…

Lou nux vomica...

 

 

Commentaires

- BHL a subitement oublié que dans le judaïsme l'adultère est un désordre social et donc un crime, et qu'il n'y a que le Christ antisocial pour renvoyer chaque bourgeois à ses propres turpitudes.
- Lou a subitement oublié que c'est BHL qui se charge de faire du PS un parti qui protège les Beaux Quartiers contre les sauvageons à coup de slogans antiracistes qui ne mangent pas de pain et sont sans doute plus efficaces qu'un libéralisme sans vaseline.

Écrit par : Lapinos | mercredi, 27 octobre 2010

Ok, Lapin, et en plus d'être amnésique je comprends pas toujours tout à vos commentaires... Ah ! les femmes !
Bien à vous...

Écrit par : Lou | jeudi, 28 octobre 2010

(Chaque fois qu'on me dit que je sais pas parler aux femmes, je peux pas m'empêcher de rougir sous le compliment.)
Je voulais dire qu'il est clair que BHL ou le PS ont fait beaucoup plus pour circonvenir les immigrés et les banlieues au cours des trente dernières années que le FN.
Un fait devrait vous réjouir : s'aperçevant qu'ils ont été bernés par les médiats de gauche, le vieux truc des compliments de Tartuffe, les sauvageons ou les apaches ne laissent plus pénétrer sur leurs territoires aucun de ces journalistes hypocrites que vous détestez (mais que vous auriez rêvé d'être, n'est-ce-pas ?).
Une terre appartient à ceux qui la fertilisent, et on ne peut pas reprocher aux jeunes filles d'aujourd'hui d'en pincer plutôt pour de jeunes Africains beaux et musclés que pour Eric Zemmour. C'est quand même fort de café qu'un type comme moi qui ne partage pas cette religion de petits ou gros commerçants païens soit obligé d'en rappeler le b.a.-ba à ses adeptes.
On le sait au moins depuis Molière en France, le droit est l'argument des hypocrites, et il n'a jamais été dans toute l'histoire, "droits de l'homme" inclus, que la manière du conquérant de planter une clôture sur un territoire conquis par la violence. J'ai croisé dans ma vie plusieurs types honnêtes contraints par l'existence (cette salope) d'exercer un office juridique : ils sont assez rapidement tombés malades, devoir tricher avec la vérité étant sans doute pire, au fond, que de piquer le sac d'une vieille dame.

Écrit par : Lapinos | vendredi, 29 octobre 2010

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