jeudi, 18 novembre 2010
Faciès...
Bon, ils s’y sont mis au moins à quinze, dans Libé de mardi, pour nous pondre un texte de socio-philo-ethno-linguistico-politologues qui parle de je sais même plus quoi, mais on s’en fout, et au milieu de ce laïus pour fort en thème, cette petite phrase anodine et tellement banale aujourd’hui chez les bobos : « Mépris pour les jeunes, contrôlés au faciès dès qu’ils prennent le RER, suivis par les vigiles dès qu’ils entrent au supermarché ».
Alors, messieurs les sociologues et analystes de tout et de rien, qui pérorez à donfe depuis des milliers d’années sur les politiques de la ville, les problèmes des banlieues, la ghettoïsation, l’exclusion, la stigmatisation et autres refrains à la mode, je voudrais vous causer gentiment :
-1/ En quoi les contrôles au faciès sont-ils une aberration ? Lorsque vous avez un critère de récurrence et que ce critère a l’avantage d’être visible et facilement identifiable, faudrait être passablement ducon pour pas s’en servir. Les flics ou les vigiles qui contrôlent ou surveillent au faciès, c’est pas parce qu’un méchant démon sarko-lepéniste leur a soufflé dans les oreilles que les arabes ont du sang impur ou que les noirs sont génétiquement des chapardeurs au regard torve, c’est simplement l’expérience la plus quotidiennement banale qui fait que lorsque vous constatez que les ¾ des mecs qui foutent le wouaï dans un métro ou une supérette sont blacks ou beurs, vous avez vite fait d’en conclure, sans être pour autant un monstre et sans analyse sociologique en trente tomes, qu’il vous faut être un peu plus présent aux basques de Mamadou ou Mohamed qu’à celles de Bertrand ou Maurice.
Alors, bien sûr, ça marche pas à tous les coups, bien sûr ça peut être injuste ici ou là et vous allez tomber forcément un jour sur un gentil Mohamed et un pourri Bertrand qui vont se demander cinq minutes ce qu’il leur arrive, mais globalement, - et la sociologie, corrigez-moi si je me trompe, c’est bien du global -, globalement l’efficience du procédé ne fera aucun doute et vous avez plus de chance de faire correctement votre boulot de vigile ou de flic en fonctionnant ainsi que si vous fonctionnez dans l’aléatoire total, humaniste certes et généreux sans faille, mais complètement naze…
Petite métaphore à l’usage des durs de la comprenette : le garagiste qui sait que les Opel Kadett, par exemple, sont faibles du genou en ce qui concerne la carburation, dès qu’il aura une panne sur ce type de bagnole, il ira voir d’abord côté carbu avant de s’intéresser aux amortisseurs ou aux plaquettes de frein. C’est pas pour autant que ça en fait un méchant raciste anti-carburateur… (Mon papa aimait bien me prendre avec lui dans le garage quand il bricolait la vieille 4L).
-2/ Cerise sur le gâteau : Les 4/5 des vigiles et les 2/3 des flics, aujourd’hui, sont des blacks ou des beurs ! Seulement comme ils s’appellent ni Patrick Lozés, ni Dominique Sopo, ni Fadela Amara, ils font leur boulot avec les moyens du bord, et ça marche sûrement mieux que s’ils couraient derrière les voleurs de poules avec les œuvres complètes de Bourdieu en guise de matraque…
-3/ Au fait, comment ça se fait que les Chinois (entendez les Asiatiques) ne font jamais partie des stigmatisés dont s'occupent nos généreux ? N'auraient-ils donc pas de faciès ?
Lou mécano...
14:27 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Messieurs les sociologues analystes socio-philo-ethno-linguistico-politologues bobos ahuris, mais pas seulement, il y a toute la piétaille, soixante million ca fait du monde qui se fait casser le cul et qui n'entend toujours pas les morceaux tomber.
Il faut bien sacrifier à la vulgarité par souci d'exactitude.
Écrit par : lustucru | vendredi, 19 novembre 2010
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