dimanche, 21 novembre 2010
Poste vaticane...
Bon, salut Benoit…
Comme j’ai l’impression que tu veux faire désormais dans le gentiment correct et la joyeuse ouverture aux djeuns de la modernité, je me dis que, sans doute, ma familiarité tutoyeuse ne devrait pas t’offusquer plus que ça…
Mais quand même, sur ton histoire de capote, et sans être forcément plus bégueule que le dernier de tes Gardes Suisses, je dois dire que tu me fais doucement marrer…
Soit tu as dit une connerie en 2009 (quand tu proclamais que le préservatif « aggravait le problème du sida »), et alors c’est quand même pas compliqué de dire clairement que tu t’es planté et d’expliquer le pourquoi et le comment du plantage en question… L’Eglise a une telle habitude de la repentance que ça devrait pas être très difficile… Soit tu disais vrai alors, et ça serait sympa de nous informer des autres récents pourquoi et comment tout neufs qui ont pu faire évoluer si rapidement ta, si j’ose dire, position…
Autre chose, Benoît : si c’est Dieu soi-même qui, avec sa grosse voix de Tonton Macoute suprême, interdit le préservatif du haut de son Sinaï, pour plein de bonnes raisons d’ailleurs que tu devrais être le mieux placé pour nous en donner l’explication requise ( c’est français tout ça ?), on voit mal comment le Barbudo maximo pourrait se déjuger en si peu de temps, au risque de n’être guère plus crédible dans toutes les bonnes maisons religieuses qu’Elisabeth Teissier ou Irma la Voyante… Il y a eu des époques où les dieux, me semble-t-il, avaient un tout petit peu plus de constance…
Enfin, je vais te dire, tu auras beau faire un, deux, trois, mille pas en avant, t’en feras jamais assez, et Monsieur Act-up Paris ou Madame Onusida continueront à te traiter de vieux con réac et naziphile tant que tu auras pas fait le seul vrai pas en avant décisif qui compte à leurs yeux, celui qui t’enverra définitivement aux poubelles de l’Histoire…
Ah ! j’oubliais, Benoït, la seule chose à répondre à tous les connards d’act-up de mes deux, c’est que personne n’est obligé d’être chrétien et que ceux qui se sentent encore trop mous du concept ou du muscle lisse pour suivre à la lettre la morale chrétienne ont le droit d’aller voir ailleurs si les pentecôtistes du 7° jour sont plus cools ou si les Vichnouïstes à chakras sont plus zens, sans compter qu’on peut être chrétien et pécheur à la fois et que les confessionnaux sont pas faits pour les chiens, à condition toutefois que le pécheur ait pas la prétention imbécile de changer la règle du jeu chaque fois que lui prend l’irrépressible envie de tirer un coup… A-t-on jamais vu Federer, un jour de moins bien, demander qu’on baisse le filet de 12 centimètres… !!!?
Lou benoîte...
20:23 | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
Lou benoîte me semble de mauvaise foi.
Écrit par : lustucru | lundi, 22 novembre 2010
- Il n'y a aucune prescription morale d'aucune sorte dans le Nouveau Testament ; les "codes moraux" dans le "judéo-christianisme", islam compris, viennent de ce que les Eglises au cours de l'histoire ont bravé les messages du Christ dissuadant ses apôtres de se mêler de politique, et donc logiquement des questions morales qui en dépendent. La lettre de saint Paul aux Hébreux est un des documents les plus explicites qu'on puisse lire sur le fait que le message du Christ n'est pas un message moral. C'est d'ailleurs ce qui choquait les pharisiens, dont la fonction ecclésiastique perdait ainsi tout sens.
- Rien qui légitime la confession non plus par conséquent. L'idée que l'aveu des péchés puisse entraîner la rédemption est une utopie morale pas très éloignée de l'idée républicaine de rédemption par la prison.
- En lien une petite caricature dédicacée à Lou.
Écrit par : Lapinos | lundi, 22 novembre 2010
Lou au Combes inné ?
Il est bon, il est même juste et bon, de relire la Bible.
Je propose à Lou la lecture des Proverbes, et parmi ceux là, les proverbes 26:4 et 26:5.
L’un dit « réponds pas à l'insensé selon sa folie, de peur que tu ne lui ressembles toi-même » et le suivant « Réponds à l'insensé selon sa folie, Afin qu'il ne se regarde pas comme sage ».
Alors ? Le roi Salomon avait il fumé la moquette et les rideaux en écrivant ça ? Ou, et vous devinez bien, Lou que c’est ce que je vous propose, faut-il preuve de discernement et évitez les lectures « à la lettre ». Et Saint Paul nous le rappelle dans sa deuxième lettre aux Hébreux « la lettre tue, mais l'esprit vivifie» (2 Corinthiens 3:6)
Qu’à dit le Pape lors du voyage en Afrique ? « nous ne pouvons pas résoudre le problème par la distribution de préservatifs » et que le fait même de se croire « à l’abri » derrière un morceau de latex favorisait la propagation du virus.
Et récemment ? que dans le cas du prostitué masculin, l’utilisation du préservatif (qui, si il ne protège pas à 100 %, restreint quand même mécaniquement les possibilité de transmission) (ça, c’est moi qui l’ajoute) pouvait être un début de prise de conscience, et d’ajouter « Mais ce n'est pas vraiment la façon d'affronter le mal de l'infection du HIV »…
Évidemment, ce n’est pas ainsi que France inter vous a présenté les choses… Mais qui s’en étonne ?
Et tant qu’on est dans la ré-information, le pape a fait une autre déclaration dans le bouquin, qui elle resté bizarrement inconnue… Sa Sainteté Benoit XVI a déclaré que « Pie XII a été l'un des grands Justes et qu'il a sauvé plus de juifs que quiconque ».
Eric
Écrit par : Eric | mardi, 23 novembre 2010
Cher Lapin, vous savez que j'ai souvent du mal à vous suivre... Par exemple, politique et morale ne me semblent pas autant liées que vous semblez le dire... C'est vrai aussi que je n'ai pas relu la lettre aux Hébreux et que je m'en vais bientôt le faire.
Mais, de toutes façons, ce qui, dans mon billet, était à mes yeux le plus important, c'est l'idée (moraline ecclésiastique ou pas) que nul n'est obligé d'être catholique et que par conséquent une religion qui affirme que ses dogmes et ses institutions viennent en droite ligne de la volonté d'un Dieu dont elle se dit la fidèle et seule vraie interprète n'a à s'adapter ni au ramdam médiatique des athées ni aux étas d'âme de ses propres ouailles... Dura lex, sed lex...
Écrit par : Lou | mercredi, 24 novembre 2010
@ Eric...
Je suis bien persuadée que Franceinter et Franceculture ont dû présenter les choses à leur manière, c'est à dire le plus putassièrement possible...
Mais je ne me prononçais pas sur le fond des deux déclarations du Pape. Par contre, si la 2° déclaration, celle du bouquin, ne se justifie que par l'exemple du prostitué masculin, je trouve que ça fait un peu cher le scoop, sachant qu'ils doivent pas vraiment être très nombreux les prostitués masculins qui écoutent en boucle Radio-Vatican, lisent quotidiennement l'Osservatore Romano et sont prêts à se conformer aux oukases d'un Pape dont ils ne connaissent ni le nom ni le numéro... Et s'il en existe, même à ceux-là, la vérité oblige de dire, avec toute la plus grande charité chrétienne, que ni la prostitution ni la capote ne sont une propédeutique adaptée à l'entrée triomphante dans la vie chrétienne...
Mais je m'avise aussitôt que Jésus a dit aux pharisiens que les prostituées (féminines !) seraient mieux placées qu'eux au Paradis... J'arrête donc là ma théologie hésitante...
Écrit par : Lou | mercredi, 24 novembre 2010
Le nouveau cardinal Raymond Burke est interrogé sur la question médiatique du moment :
Mais que dit le pape en cet endroit ? Dit-il qu’en certaines circonstances, les préservatifs peuvent être autorisés ?
Non, pas du tout. Je ne vois aucun changement dans l’enseignement de l’Église. Ce qu’il commente – en fait, il déclare clairement que l’Église ne considère pas l’utilisation des préservatifs comme une solution valable ou morale –, mais ce dont il parle dans le commentaire qu’il fait sur un prostitué mâle, c’est sur un certain processus de conversion qui survient dans la vie d’un individu. Il fait simplement le commentaire qu’une personne qui s’adonne à la prostitution, puisse au moins envisager d’utiliser un préservatif pour l’empêcher de transmettre la maladie à une autre personne – même si l’efficacité du préservatif est discutable –, cela pourrait être une manifestation de quelqu’un qui éprouve un certain éveil moral. Mais en aucun cas cela ne veut dire que la prostitution est moralement acceptable ni que l’usage des préservatifs soit moralement acceptable. Ce qu’aborde le pape c’est une certaine croissance dans la liberté, un dépassement de l’asservissement à une activité sexuelle qui est moralement répugnante, de telle sorte que ce souci d’utiliser un préservatif afin de ne pas infecter son partenaire sexuel puisse être au moins le signe d’un réveil moral chez la personne, ce qui permet d’espérer qu’il conduira cette personne à comprendre que cette activité n’est qu’une trivialisation de la sexualité humaine, et qu’il faut en changer."
Le salon beige.
Écrit par : lustucru | jeudi, 25 novembre 2010
@Eric : - les médias contestent que les conseils du pape Benoît XVI dans le domaine sanitaire soient bons. De fait, vouloir imposer les mêmes moeurs à des pays dont les régimes économiques diffèrent complètement paraît excessivement stupide.
- le Christ et le Nouveau Testament ne se mêlent aucunement de police des moeurs. Le Christ précise même qu'il est illusoire de croire que le mariage peut constituer une digue solide contre la marée des péchés. Que de telles paroles aient pu surprendre les pharisiens, passe encore, mais aujourd'hui !?
- Même un incrédule comme Flaubert est capable, après lecture des évangiles, de remarquer qu'ils ne peuvent fonder AUCUNE MORALE, NI POLITIQUE FAMILIALE OU ETATIQUE. "Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive [de l'Esprit]" dit notamment le Christ ; on peut trouver dix ou quinze citations semblables dans le NT qui interdisent de croire que le message chrétien a un fondement moral ou politique. Le fait de donner la mort ou même seulement d'emprisonner quelqu'un entraîne la damnation pour le chrétien qui s'y risque (cf. apocalypse de saint Jean). Impossible de fonder la moindre "défense nationale" là-dessus.
@Lou : Les institutions politiques ne sont qu'une formulation plus sophistiquée des institutions familiales, faites pour s'appliquer à un nombre d'individus plus important (donc plus "formelles").
La morale est ce qui régit les moeurs, qu'elles soient tribales, familiales, ou à l'intérieur d'un groupe plus large. C'est parce que vous adoptez comme la plupart des femmes le mode de raisonnement juridique que vous ne comprenez pas le mode de raisonnement historique, par lequel il est visible que le droit ne précède pas les changements de société mais ne fait que les entériner.
- Vous avez raison de souligner que nul n'est obligé d'être catholique ; mais je conteste, sur le fondement de ses évangiles, que le catholicisme soit un discours qui concerne un tant soit peu le règlement des moeurs. Le domaine de la morale est décrit partout dans le "Nouveau Testament" comme le domaine de la relativité.
Aussi ignorante êtes-vous du christianisme et de ses docteurs un tant soit peu sérieux (comme saint Paul), Lou, vous devez vous rappeler que le Christ accorde sa grâce à un criminel, quand le "jeune homme riche" de la parabole, dont la morale était exacte, n'a pas l'heur de plaire au Christ. Pas très moral, tout ça, n'est-ce pas ?
@Lustucru : si l'on veut comprendre la différence entre le Tartuffe et saint Paul, il suffit de lire l'extrait de Raymond Burke que vous avez recopié sur le blogue du "Salon Beige", dont la morale de petits propriétaires terriens me donne personnellement envie de dégueuler. Le propos de Lou est valable dans l'autre sens : si on ne veut pas être catholique, on ne doit pas se servir du Christ pour décorer son patriotisme de guirlandes chrétiennes.
Écrit par : Lapinos | mercredi, 01 décembre 2010
@Lapinos.
"C'est parce que vous adoptez comme la plupart des femmes le mode de raisonnement juridique que vous ne comprenez pas le mode de raisonnement historique, par lequel il est visible que le droit ne précède pas les changements de société mais ne fait que les entériner."
Vous parlez ici du droit des sociétés politiques, je parlais, moi, de l'Eglise, et donc d'une société religieuse dont le droit est censé s'appuyer sur une transcendance par définition immuable, éternelle et absolue...
Par ailleurs, que le Christ ne soit pas un moraliste (ou alors un très mauvais moraliste... Maurras, dans ses écrits de jeunesse, parlait des évangiles comme d'un venin et des évangélsites comme de quatre juifs séditieux...), je vous l'accorde tout à fait, mais là encore je ne parlais pas du Christ mais de l'Eglise et l'Eglise, il me semble, a bien développé une morale sur le socle d'ailleurs de Commandements qui ne sont rien d'autre que la base morale de toute civilisation...
Écrit par : Lou | mercredi, 01 décembre 2010
- Telle qu'elle est formulée, votre remarque est intéressante. Elle montre que vous vous êtes fait bourrer le crâne par des juristes.
- Réponse, en essayant d'être clair
1/ Je ne distingue pas le cas de l'Eglise romaine de celui des Etats, car l'Eglise romaine a servi de modèle à l'organisation politique et morale des nations européennes, comme on peut le comprendre en lisant Hobbes, qui déshabille Pierre pour habiller le royaume d'Angleterre, premier sur la liste à "nationaliser" le christianisme pour les besoins d'un Etat qui rivalise de puissance avec Rome.
2/ Le droit de l'Eglise est censé s'appuyer sur une "transcendance", dites-vous. Etrange propos, mais dont je ne vous attribue pas la seule faute, l'ayant entendu dans la bouche de renégats maintes fois. Lapidairement je vous rétorque que si Jésus était un homme de lois, il serait Caïphe ou Ponce-Pilate. Rien dans le "Nouveau Testament" ne permet de fonder un régime de droit chrétien. La lettre de saint Paul aux Hébreux en dissuade aussi.
- Ici, brièvement je signale que le christianisme n'est pas le judaïsme, contrairement aux propos déjantés de quelque prélat soucieux de soigner sa candidature au poste pourtant ingrat d'évêque de Rome. Mais surtout que le décalogue des juifs n'a rien d'une loi "naturelle" ; elle est complètement "surnaturelle" et radicalement opposée par conséquent à la mystique juridique païenne, réintroduite en Europe notamment par la philosophie nationale-socialiste allemande. Indulgence de Hitler vis-à-vis des juifs "laïcs" (Il en aryanisé de fait plusieurs milliers ; intolérance absolue vis-à-vis de ceux qui se réclament du décalogue d'abord ou ne veulent pas l'abjurer.)
- Vous faites erreur lorsque vous prétendez que les lois de l'Eglise sont fondées sur une transcendance : ce sont les lois païennes qui le sont, depuis la plus haute Antiquité égyptienne jusqu'à Montesquieu (voire Darwin ou Einstein, comme je le prétends, les lois de la relativité ou de l'évolutionnisme ayant des connotations politiques ou sociales flagrantes).
Que Nitche ou Maurras rêvent d'une Eglise plus dionysiaque ou païenne est une chose, il n'en est pas moins vrai que le christinianisme est encore plus insoluble dans la politique que le judaïsme.
Si vous préférez le terme de "civilisation", pourquoi pas. Le christianisme n'a rien de civilisateur, indéniablement Maurras a raison sur ce point et il aurait mieux fait de s'en tenir là. Si je dis que Marx correspond à la doctrine chrétienne, c'est qu'il fait ce que Maurras se garde bien de faire, sachant que l'argent est le nerf de la civilisation : Marx ne dissocie pas l'analyse de la puissance publique de celle de l'argent, sang qui coule à travers les corps politiques.
Le hic du point de vue de Maurras, c'est qu'en lavant le pouvoir du mobile de l'argent, il se situe au-dessous de Machiavel et, surtout, se prive de comprendre les mutations politiques toujours précédées par des bouleversements économiques et non par de grandes déclarations royalistes ou droit-de-l'hommistes.
Écrit par : Lapinos | jeudi, 02 décembre 2010
Les commentaires sont fermés.