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samedi, 04 décembre 2010

Portrait de famille...

Dédicace spéciale au Préfet qui a interdit à la mairie de Gonneville-sur-mer, il y a quelques semaines, de laisser le portrait du Maréchal Pétain au milieu de la galerie des portraits des Présidents de la République : ce texte de Maurras, dans La Contre-révolution spontanée qui évoque la haute valeur des gugusses qui ont eu, eux, le droit de rester accrochés au mur :

« Avec son très beau nom qui ne lui appartenait même pas, Napoléon III n’était pas un mauvais homme, mais quel esprit borné ! Thiers, fort intelligent : quel polisson ! ou comme dit la chronique, quel foutriquet ! La droiture princière du premier Maréchal, le Maréchal de Mac Mahon, sa fierté et son honneur de grand soldat, ne lui avaient pas conféré des talents politique auxquels il ne prétendait point. Grévy valait par l’astuce et l’intrigue : quelle bassesse de caractère chez ce beau-père de Daniel Wilson qu’il fut si difficile d’exclure des Palais nationaux honteusement souillés par les siens ! Nommons Carnot, c’est le plus bête, disait Clémenceau du fonctionnaire honorable et correct qui prit la suite de M. Grévy. La valeur de Casimir Périer fut démise aussitôt qu’émise, et l’on ne peut penser sans ironie aux prétentions ni aux réalisations de ce pauvre Félix Faure. Un couplet de Ponchon immortalise l’homme qui fut traîné de Dreyfus à Tanger en passant par la rupture avec Rome :

Il y a quelque apparence

Tout de même que l’on eût

Trouvé beaucoup mieux en France

Que ce Loubet saugrenu.

Ce qu’il y avait d’un peu bas de plafond dans la masse finaude, indigeste et vaste d’un Fallières, ce grand ami des condamnés à mort, que l’Elysée récompensa d’avoir présidé une Haute Cour sans honneur, fut certainement corrigé en un Poincaré par la culture et par une rare bonne volonté patriote, mais quelle étonnante faiblesse morale (surtout quand il eut perdu en Maurice Barrès sa conscience de Français), quelle sensibilité au Parti, quelle indifférence finale pour la Patrie ! Ni Deschanel, que la maladie sous-classa sur le champ, ni Doumer trop vite abattu, ne peuvent faire figure dans cette liste de ce qui était offert à l’amour ou à la fierté du peuple de France, mais comment donner aucun rang à l’entêtement butor de Millerand, à ce doux, craintif et subtil je m’en fichisme de Doumergue, à la bêtise éplorée d’un Albert Lebrun ? On n’en croit pas ses yeux. Telle a été pourtant la suite des Chefs de l’Etat français depuis le départ de nos Rois et la chute de Lamartine ! La procession de ces infériorités intellectuelles ou morales élevées au poste suprême par le jeu normal des institutions forme un des répertoires les plus instructifs qui puisse être formé au titre de la République pour y signifier la prévalence naturelle et comme fatale des imbéciles ou des fripons qui alternèrent. Parmi ces chefs suprêmes, pas un homme d’honneur et de devoir qui ne fût, en quelque sorte, miné par des défauts d’esprit qui le rendaient inférieur à sa tâche. Pas un homme dont la valeur intellectuelle fût certaine et qui ne fût grevé des pires médiocrités du caractère et du cœur… ».

Lou historienne...

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