dimanche, 17 janvier 2016
De quoi je me mêle !
Il est qui, Vincent Lindon ? Démographe, diplomate, expert ès migrations, économiste, théologien, philosophe ? Non, juste bateleur, comédien, amuseur public, et, à ce titre, bien sûr, invité ce 15 janvier par les journaleux de France-Inter pour distribuer la bonne parole et donner son avis d’expert en humanité sur l’amende de 1000 euros infligée à Rob Lawrie, un Britannique coupable d'avoir caché une fillette afghane de 4 ans, à la demande de son père, dans son véhicule pour la sortir de la « Jungle » de Calais et l'amener dans la communauté afghane de Leeds.
Et notre Ducon de se faire mousser devant le micro avec ses tics bien tempérés et son franc-parler de saltimbanque pour dire que c’est injuste, que cette condamnation est un véritable scandale et qu’on aurait dû décorer Rob Lawrie, lui remettre la médaille des Justes et élever à sa mémoire mille autels fleuris de reconnaissance morale. Et notre humanitaire grand crû de conclure ainsi sa diatribe : « Laisser les gens aider les autres. C'est notre problème. De quoi je me mêle ? Les gens font ce qu'ils veulent avec leur argent, leur appartement ou leur maison. Si on a envie d'accueillir quelqu'un, on a le droit. Après on verra comment on peut l'intégrer à la société. ».
Voilà : « Après on verra comment on peut l'intégrer à la société. » ! Mais, dis-moi, Vincent, si t’es prêt, avec ton pognon, ton appart ou ta maison, à sortir de la merde une gamine afghane, c’est tout à ton honneur et on en tomberait presque en pâmoison devant tant d’altruisme édifiant. Mais faut aller jusqu’au bout, Vicente, c’est pas juste cinq minutes ou deux ou trois jours que ça va durer le sauvetage et l’intégration…Il y faut des années et des dizaines d’associations, de structures spécifiques, de profs, d’instits, de flics, de psychanalystes, de maraudes sanitaires, de prisons, de juges, de toubibs, de Pôle Emploi… etc… et ça risque de coûter un peu plus que ta moquette et tes chivas… T’es prêt à les sortir les deux ou trois cent mille euros que représente, dans un pays économiquement et socialement exsangue, l’accueil d’un migrant de plus ? Si t’es prêt, pas de problème, verse le pèze dans le grand pot commun des humanitaristes réunis, mais faudra pas oublier de renouveler l’obole l’an prochain et l’an d’après et l’an d’après encore, car y a du monde qui se bouscule au portillon… Si t’es pas prêt, faudrait juste que tu te contentes de fermer ta gueule…
Ah ! au fait, si ton patrimoine suffit pas à régler le problème, t’as qu’à taper la famille… Apparemment, à en croire Wikipédia, doit y avoir de quoi en intégrer quelques-unes de gamines afghanes (« L'arrière-grand-père de Vincent Lindon, Alfred Lindon est un joaillier juif polonais. Né Abner Lindenbaum, il devient citoyen britannique et épouse Fernande Citroën, sœur de l'industriel André Citroën. Il adopte le patronyme Lindon durant la Première Guerre mondiale.- Raymond Lindon, le grand-père de l'acteur, est magistrat et maire d'Étretat de 1929 à 1959. Il participe à la création de l'État d'Israël.- Jérôme Lindon, l'oncle de l'acteur, dirige Les Éditions de Minuit de 1948 à sa mort en 2001. - Mathieu Lindon, son cousin, est journaliste et écrivain. »), ça serait dommage de s’en priver… A moins que soudain ta grosse colère retombe un peu, que tu sois un peu moins « hors de toi » et que tu risques même de devenir un peu plus « hors des autres », ce qui, pour un généreux de ton calibre, ferait pas vraiment joli joli…
Lou...
13:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.