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samedi, 07 janvier 2006

14 ans d'âge...

Depuis qu’il est question de ramener l’âge  de l ‘apprentissage à 14 ans, tous les bobos de la gauche caviar, les idéologues en veston rose , les sociologues avisés, les experts en psycho-péda, les psycho-pédophiles d’IUFM, les jack lang en goguette, bref, le gratin de la corporation, le ban et l’arrière-ban politico-enseigneur se ruent aux tribunes pour crier leur colère, hurler leur dépit et brailler leur opposition radicale et définitive à la chose.
Et tous de se dresser comme un seul homme contre la « politique détestable de renoncement » (cf Libé du 06/01, article de trois universitaires) :
-renoncement à « toute ambition de transformation progressiste véritable de notre système éducatif ».
-renoncement à toute volonté  de « réconcilier les jeunes en difficulté avec l’étude, le travail et la culture scolaires ».
-renoncement à la lutte contre « la genèse de l’échec et de la ségrégation scolaires ».
Et tout cela, alors même que depuis les années 60, des milliards de milliards de milliards de centimes ont été engloutis dans les réformes scolaires à répétition, réformes qui, toutes, n’ont fait qu’aggraver la situation pour nous conduire là où nous en sommes rendus aujourd’hui : illettrisme, violence, inculture…etc…
Quand donc tous ces « penseurs » vont-ils enfin renoncer à leur idéologie à la con qui s’imagine que l’école peut résoudre les problèmes de la société alors qu’elle ne sait et ne peut que les reproduire (cf, dans les années 60/70, Les Héritiers de Bourdieu et Passeron) ?
Quand donc renonceront-ils à croire que le savoir acquis à l’école sert à quelque chose, alors qu’il n’est rien d’autre que le cache-sexe d’une immense garderie castratrice ?
Quand donc renonceront-ils à penser qu’un bac + 10 a plus de valeur qu’un paysan illettré de la Creuse (mille excuses les Creusois, c’est pour la bonne cause, mais vous pouvez modifier ad libitum) ?

Si des gamins de 14 ans se font chier comme des rats morts au Collège et emmerdent comme des bêtes fauves leurs copains et leurs profs, il vaut mille fois mieux qu’ils aillent au turf. Et ils iraient à douze ans, eux comme les forts en thème, que ça serait encore plus sympathique.

Et même, les profs dans les rizières, un semestre sur deux, et les universitaires à l’usine, deux trimestres sur quatre, ça me serait plutôt sympathique. Se confronter au réel, pour des tronches d’œuf qui ne connaissent que la chanson de Rolland et le carré de l’hypoténuse, ça ne peut avoir que des avantages…
Si c’est voté, promis, je mets mon joli chapeau pointu, mes sandales en plastique et je m’en va repiquer uncle’s ben avec eux pendant six mois…
Lou illetreuse.
P.S. Et demain, en prime, je vous balance sur le sujet un Céline qui décoiffe…
 
 
 
 
 
 
 

Commentaires

Montesquieu disait :
"J'aime les paysans ; ils ne sont pas assez savants pour raisonner de travers."

Écrit par : Philippe | dimanche, 08 janvier 2006

Merci Felipe, pour ce bon cru Montesquieu. Pour une fois que le cher Baron s'enrôle du bon côté... Quoi de plus triste que cette érudition savantissime complètement déconnectée du réel et complètement idéologique ? Il faudrait vite relire Retour au Réel de Gustave Thibon, marcher cinq minutes dans la terre fraîchement retournée et rentrer à la ferme au cul des vaches... C'est d'ailleurs ce que je vais faire... si les vaches sont toujours au pré... Il est un peu tard, non ? Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, il faudra peut-être se lever pour aller à la messe de l'Epiphanie entendre la Marche des Rois...

Écrit par : Lou | dimanche, 08 janvier 2006

Chère Lou,

Vous semblez trouver dangereux ce surplus de valeur que l'on accorde à l'intellectuel vis-à-vis du "manuel". Je suis bien d'accord avec vous sur ce point...

Par contre, j'aimerais soulever une controverse :
En premier lieu, la thèse de Bourdieu n'est pas une vérité immuable, dire que l'école ne peut que reproduire les inégalités sociales est souvent considéré comme abusif; c'est vrai qu'elle les reproduit, dans une certaine mesure, mais elle permet aussi l'accès au savoir. Or voyez-vous, à quatorze ans, on est jeune, et le système éducatif français
ne permet guère les passerelles. Imaginez un petit gamin orgueilleux fasciné par la force physique, méprisant l'étude... Si celui-ci se découvre une passion pour l'histoire trois ans plus tard (et à cet âge, on change bien vite), il ne pourra plus acquerir une reconnaissance universitaire car le système éducatif est très cloisonné. C'est donc cela qui est pervers : les intellectuels d'un côté et les manuels de l'autre... Tant que l'on aura pas mis plus de passerelles entre le citoyen lambda et l'universitaire, un apprentissage précoce se révèlera être une mauvaise solution. Même si des crétins annoncent de fausses raisons qui traduisent une idéologie de classes.

Pour terminer sur la thèse de Bourdieu, il ne faut pas confondre ce qui est en pratique une école, avec tout son lot de discriminations diverses, et le concept de l'école, qui
se ramène à la volonté d'éducation. ce n'est pas parce que l'école est imparfaite que l'idée qui la sous-tend est perverse. On peut aussi vouloir de meilleures écoles : la sociologie n'est pas une physique, les lois qu'elle énonce sont vraies à une époque donnée.

Écrit par : Polem | dimanche, 08 janvier 2006

cher polem, comme annoncé, je m'en vais à la messe de l'Epiphanie voir si les rois sont en chemin... Mais ta (votre ?) note m'interpelle grandement au niveau du vécu, comme ils disaient, et je ne manquerai pas d'engager la conversation dès que possible qui ne sera peut-être pas avant ce soir... A bientôt.

Écrit par : Lou | dimanche, 08 janvier 2006

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