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lundi, 12 juin 2006

Pétitionnaires au long cours...

A ne rater sous aucun prétexte : Libé d'aujourd'hui, un appel signé par plus de 200 personnalités de la culture et des arts (s'ils savaient ce qu'on s'en contrefout de cette culture et de ces arts !) et rédigé par quatre immenses nullités !

Donc, le quatre décadents en question s'appuient sur un texte concentrationnaire (ne jamais oublier de shoahter un minimum pour être entendu...) de Robert Antelme pour mieux s'élever contre l'immigration choisie de Sarko, avec pour titre :"Parce qu'il n'y a qu'une espèce humaine..."

Et faut surtout pas rater le début : "Nous, artistes et créateurs en tout genre, intellectuels, avons pris la mesure du lent travail des cultures dans l'histoire pour qu'éclose difficilement l'idée de l'unité et de l'indivisibilité de l'humanité." "Nous" ! Nous, au moment même où ces connards s'imaginent découvrir et affirmer l'unité absolue de l'humanité, les voilà qui s'en mettent eux-mêmes à part, affirmant haut et fort, dans leur orgueil de soi-disants artistes et pseudo-intellos, qu'ils n'appartiennent pas au lot commun des pauvres cons ordinaires qui, se contentant d'être plombiers, ne sauraient être, forcément, des créateurs ! Un bon coup de cintreuse dans la gueule, déjà, ça leur apprendrait les bonnes manières...

Quant à l'"éclosion lente et difficile de l'idée d'indivisibilité de l'humanité" dont ils viennent soudain de prendre conscience, mon plombier a honte de leur rappeler que depuis Platon et le petit serviteur qui possédait toute la géométrie dans son cerveau, depuis Saint Paul et "il n'y a plus ni grecs, ni juifs, ni esclaves ni hommes libres", ce sont des choses qu'ils sont sans doute les seuls à ignorer...

Par ailleurs, si "tous les gens sont comme nous", comme ils se plaisent à le rabâcher, il faut immédiatement que Mrs Balibar, Noiriel, Ogilvie d'un côté, Mme Desplechienne de l'autre arrêtent de nous bassiner de leurs appels à la con qui ne valent pas plus (et même beaucoup moins ) que l'appel de n'importe qui d'autre à la position exactement contraire qui sera forcément, lui aussi, un "gens comme nous". En outre, il serait de bonne logique qu'ils abandonnent immédiatement leur statut orgueilleusement affchée en tête de gondole (et les prébendes, gratifications, salaires et primes y afférents), soit : Université Paris X pour Balibar et Ogilvie, l'Ehess pour Noiriel et toute la dominance littéraire qu'exerce la pauvre desplechienne dans la presse formatée...

Ne manquons pas l'appel final :"Nous exigeons du gouvernement qu'il se resaisisse d'urgence." Nous exigeons, nous, de ces connards, qui confondent "espèce humaine" et infinie variété des situations concrètes, qu'ils ferment leur gueule, qu'ils arrêtent de se prendre pour plus grosse merde qu'ils ne sont et qu'ils saisissent d'urgence l'occasion qui leur est offerte de mettre leurs actes en accord avec leurs propos en installant dans leurs résidences secondaires 30 maliens, 50 togolais dans leurs datchas, 26 mauritaniens sur leus yachts... Car tous ces "gens comme nous" doivent, c'est clair, chers pétitionnaires, bénéficier de conditions de vie... "comme vous"...

Lou identique...

Commentaires

Il y a un certain nombre de mots qui reviennent plus frequemment que d'autres dans les bouches des moutons du moment :
"Exiger", par exemple. Ca doit être une relique de la "lutte anti-CPE"... Hé bien, qu'ils exigent...

Par ailleurs, si l'unité et l'indivisibilité de l'espèce humaine est prononcée, il y a une conséquence logique : il faut faire tomber toutes les frontières !
Mais là, ah ! Mystère... La mondialisation, c'est mal ! Un etat universel, quel horreur ! (alors que c'est la suite logique de leur raisonnement...)

Écrit par : Polem | lundi, 12 juin 2006

Oh non Polem, ils sont pour l'état universel. A condition bein sûr que le statut de l'artiste qui ne vend pas une toile, qui ne ramène pas un spectateur dans les salles tout en étant grassement payé, soit maintenu.
Comment peut-on se prétendre citoyen du monde quand one ne l'est même pas dans son quartier.
Je pense à la phrase de Rousseau "Défiez vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent de remplir autour d'eux. Tel philosophe aime des Tartares, pour être dispensé d'aimer ses voisins." Elle illustre bien la situation, non?

Écrit par : Cadichon | lundi, 12 juin 2006

Cadichon, à condition de bien chercher, et de bien trier, il y a donc des pépites chez Rousseau... A moins qu'il ne s'agisse du Douanier...
Polem, unité de l'espèce humaine au nom des grands principes, exception culturelle au nom de "ma cassette... ma cassette"... Primum habere, deinde petitionnari...
Et puis, impossible de parler d'unité de l'espèce humaine, car journalistes et cultureux appartiennent à la sous-classe des amibes et des paramécies... à qui d'ailleurs je m'empresse de présenter mes excuses pour cette infâmante comparaison...

Écrit par : Lou | lundi, 12 juin 2006

Le snobisme est l'opium des "intellectuels".

Écrit par : Ash | lundi, 12 juin 2006

Les "intellectuels" sont les parasites de la pensée.

Écrit par : Lou | lundi, 12 juin 2006

Lou, Rousseau était un réac de première. Républicain certes mais il reprochait à la noblesse d'être devenue libertine et décadente, ce qui n'était pas faux.
Il ya d'ailleurs un monarchiste colombien qui ne s'y est pas trompé: Gomez de Avila (je ne suis pas sûr de l'exactitude de l'orthographe) qui avait écrit à son sujet "On ne remerciera jamais assez les démocraties d'élever des monuments à la gloire de Rousseau, ce fieffé réactionnaire."

Écrit par : Cadichon | lundi, 12 juin 2006

Lou vous dénoncez, sans vous tromper de cibles, les sempiternelles pétitions de connards désœuvrés (leur absence de production cohérente mais néanmoins rémunérée l'atteste) dont l'espoir quotidien est "d'en être" et l'oxygène "d'y être".
J'en ai rencontré, des glands de ce format, quelques tombereaux dans un vernissage par ci, dans une causerie par là.
Des faiseurs tout en posture qui se tartinent l'ego à coup de foie gras, ceux-là même qui change de salons et de chapelles comme certain(e)s changent de braguettes...
Du beau linge.

Et surtout hyper crédible au niveau de son vécu émotionnel.

Écrit par : kalle | lundi, 12 juin 2006

Kalle, c'est du grand style. Et d'une vérité ! Merci.

Écrit par : Lou | mardi, 13 juin 2006

Le douanier Rousseau était un crétin, Lou, admirateur béat de la République française.

Quant à Jean-Jacques, bien sûr il n'est réactionnaire que relativement au régime de son époque. Son puritanisme protestant est assez moderne. Voyez comme aujourd'hui les chefs de l'État dissimulent avec soin leurs enfants illégitimes, par exemple, ils craignent le scandale que ça provoquerait chez leurs électeurs.

Ce puritanisme excessif s'accompagne d'une pornographie clandestine faisant office de soupape à cette pesante hypocrisie de façade. Rousseau lui-même est pris d'accès d'exhibitionnisme entre deux sentences morales sur les Lyonnais et leurs mœurs dépravées.

À ce compte, on peut dire aussi que Chevènement est réactionnaire. Il ne s'agit pas pour moi de jouer les puristes de la réaction, mais demandez à Chevènement s'il se considère comme un réac, et bien non, Chevènement il est juste pour le retour à la IIIe République laïque, ça n'a rien à voir, il reste attaché aux grandes utopies rousseauistes.

Écrit par : Lapinos | mardi, 13 juin 2006

"Quelle serait une société universelle qui n'aurait point de pays particulier, qui ne serait ni française, ni anglaise, ni allemande, ni espagnole, ni portugaise, ni italienne... ou qui serait à la fois toutes ces sociétés? Il ne resterait qu'à demander à la science le moyen de changer de planète". Chateaubriand.

Écrit par : l'ami fritz | mardi, 13 juin 2006

"Quelle serait une société universelle qui n'aurait point de pays particulier, qui ne serait ni française, ni anglaise, ni allemande, ni espagnole, ni portugaise, ni italienne... ou qui serait à la fois toutes ces sociétés? Il ne resterait qu'à demander à la science le moyen de changer de planète". Chateaubriand.

Écrit par : l'ami fritz | mardi, 13 juin 2006

Le Jean-Jacques puritain? Ca se discute. Il écrit dans "L'Emile" à peu près: "Je sais que Jésus est la vérité. Si j'étais né 1500 km plus au sud, je serais mahométan. Il est impossible que Dieu me punisse pour mon lieu de naissance."
Et son nombre de conversions étant élevé (souvent pour des raisons politiques), il serait peu judicieux de le qualifier de protestant ou de catholique. Retenons qu'ila été chrétien lors d'un siècle qui le fut peu.

Écrit par : Cadichon | mardi, 13 juin 2006

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