vendredi, 24 décembre 2010
Tapière et Guesquonnier...
Plus que cinq jours… cinq jours à tenir pour que tous les connards de Medialand puissent nous jouer la grande inoubliable jérémiade, le royal absolu lamento du 1° anniversaire, à la gloire d’eux-mêmes d’abord, et, accessoirement, au souvenir ému de Guesquière et Taponier, les deux ténébreux neurasthéniques dont les tronches moroses ornent nos écrans de contrôle depuis six mois…
Là, ça y est, ils ont réussi à réunir laborieusement 80.000 signatures, et les voilà alors filmés et refilmés en délégation officielle pour « exiger » (rien que ça !) la libération immédiate de leurs deux clowns tristes. Les talibans ou les alquaïdistes doivent doucement se marrer devant les kalachnikovs de papier des médiateux associés… !
D’autre part, 80.000 signatures, après six mois de ramdam médiatique incessant et quotidien, après les « deux confrères » par ci, après les « nous pensons bien à eux » par là, ça apprend au moins une chose : c’est que les Français s’en tamponnent joyeusement des deux pieds nickelés et que ça devrait pas les empêcher de réveillonner au foie gras…
Mais quand même, au nom de quoi ces débiles de la médiasphère, payés par nos ronds, squattent-ils un temps d’antenne qui se négocie à prix d’or avec les régies de publicité, pour nous causer de leur petit nombril corporatiste ? Lorsque deux militaires français se font tuer en mission en Afghanistan, nos grands informateurs généreux ouvrent même pas leur Journal Télévisé sur ce drame ! Ils en parlent dix secondes, en passant, entre les embarras neigeux de la circulation et la nomination de leur Barbie noire préférée en ambassadrice unesquienne… et les familles éplorées, elles ont droit même pas à une demie seconde de compassion…
Et là, parce que deux pingouins de la grande maison ronde, deux pingouins en quête de scoop et qui ont dû sans doute prendre des risques inconsidérés, non pour nous informer, comme ils disent, (qu’est-ce qu’on s’en fout de voir le désert afghan en direct ou les enturbannés de Ben Laden en live !), mais pour paparazzer l’Afghanistan comme ils auraient tout aussi bien paparazzé Lady Di sur le Pont de l’Alma… Où j’en suis, moi ? Ah ! oui, un peu perdue la Lou, … donc, disais-je : et là pour deux pingouins un peu brusquement retenus dans les sables de Kaboul Plage, ils nous en tartinent l’information en boucle comme le nutella du 20 heures !
Sacrés foutus corporatifs de merde qui voient pas plus loin que le bout de leur scoop et ne semblent connaître du monde et des gens, entre les calendriers de « Reporters sans frontières » et le pin’s de « Journalistes en danger », que les petits malheurs perso qui viennent s’écraser sur leurs pompes…
Au fait, les Gessler larmoyantes, les Pulvar chialeuses, les Pujadas lacrymaux, entre foie gras et caviar, ce soir, ils auront une pensée, vous croyez, pour Guesquière et Taponier ?
14:41 | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Bonjour Lou,
Cela fait des années que je vous lis avec un égal plaisir et pour la première fois je me lance pour vous laisser un commentaire. Vous êtes en dessous de la réalité pour nos deux journaleux. Ces deux imbéciles ont pris de haut même de très haut, les forces spéciales lorsque ces derniers leurs ont dit de ne pas se rendre dans la province de Kapisa. Méprisants et antimilitaristes militants ils sont partis avec l'intime conviction que leurs cartes de presse leurs serviraient de passe-partout et de pare-balle. Conclusion, ils ont été enlevés par des petits chefs locaux qui ont vu arriver de l'or sur pattes. Ce n'est pas Al Quaida, vraiment minable, le low cost de l'enlèvement.
Écrit par : Gustave | vendredi, 24 décembre 2010
Bonjour Gustave, et merci. Vous avez l'air bien renseigné sur les deux zigotos, et ce que vous nous en dites me paraît mille fois plus crédible que les grandes allégations outrées de la corporation lorsque, au début de l'enlèvement, je ne sais quel ministre (Morin, sans doute) avait laissé entendre que peut-être les deux blancs-becs étaient pas si innocents que ça...
Écrit par : Lou | vendredi, 24 décembre 2010
Techniquement Guesquière et Taponier sont des espions. Ils jouent un rôle dans la guerre médiatique que les puissances ennemies se livrent.
Il est nécessaire que l'opinion publique française ait la larme à l'oeil pour continuer de cautionner l'envoi de troupes françaises en Afghanistan sous le prétexte patriotique, le plus sentimental. C'est un truc à double-tranchant, y compris pour les ravisseurs ; une exécution trop sanglante et médiatisée serait contre-productive pour les talibans.
La meilleure technique de résistance/terrorisme, c'est encore l'entartage de BHL, du pape ou de Barack Obama. Le ridicule en politique est quasiment mortel.
Écrit par : Lapinos | samedi, 25 décembre 2010
si guépière et tapineur n'étaient pas retenus par les talibans ( au singulier ; taleb ) , à quoi donc pourraient s'occuper nos pétitionnaires enragés ?
vous le savez , vous ?
ils pourraient toujours , vous me direz , aller bosser comme tout le monde , servir au restau ou faire le ménage dans des hotels formule 1 , collecter les ordures ménagères ou balayer les rues
mais ils sont tant tellement branques que ça serait fait en dépit du bon sens
tout bien considéré , il vaut mieux qu'ils collectent les signatures
Écrit par : kobus van cleef | mercredi, 26 janvier 2011
Je vous vante pour votre exercice. c'est un vrai œuvre d'écriture. Continuez .
Écrit par : invité | mardi, 12 août 2014
Je vous félicite pour votre critique. c'est un vrai œuvre d'écriture. Développez .
Écrit par : invité | mardi, 12 août 2014
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