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lundi, 27 décembre 2010

Les Trois Grâces...

Ah ! on pouvait quand même pas passer Noël sans voir surgir quelque part, comme des marionnettes bien huilées, les tronches de trois ou quatre connards (et connarde en l’occurrence) venant étaler leur immense générosité hivernale et programmée à la une de Libé ou des Journaux télévisés… !

Et c’est ainsi que, sous la houlette de Jean-Marc Ayrault, ordinaire patron du Dal et porte-parole de soi-même, l’on a vu arriver, sous les fenêtres du Ministère du Logement, le Bedos et la Balasko, fleurons attardés du show-biz de papa, accompagnés de l’inévitable nain de jardin asthmatique et généticien, Albert Jacquard soi-même, venu sans doute redorer son blason depuis qu’il ne nous postillonne plus dans les oreilles sur France-Cul avant les infos de 18 heures sur des sujets qui n’intéressaient que lui-même, sans qu’on ait jamais pu savoir d’ailleurs ni comment avait été organisé le casting ni combien il touchait, le bougre, pour ce sacerdoce quotidien et rémunérateur…

Et les trois ducons d’y aller alors de leur plus jolie déclaration sur l’indécence absolue qu’il y a, dans notre pourtant si généreuse merdocratie, à ne pas offrir de logements corrects à des milliers de clandestins qui, avant de devenir de merveilleuses chance-pour-la-France de demain, sont les sacrés boulets de notre aujourd’hui…

Alors on a envie de leur dire, à nos trois zozos associés, dont l’un au moins, le Bedos, paye l’Isf et dont les deux autres doivent avoir quand même mis hors d’eau de jolies cagnottes rebondies, qu’au lieu de venir dégouliner leur visqueuse charité sur le dos de l’Etat et des contribuables, il faudrait peut-être bien qu’ils payent un peu de leur personne autrement qu’en se faisant de la pub deux fois par an en caressant sous l’objectif des télés les jolies boucles frisées des petites Maliennes misérables amenés là tout exprès pour la couleur locale.
Tiens, pourquoi ils donneraient pas leur première, deuxième ou troisième résidence secondaire gratos et illimité à une famille nécessiteuse et colorée ? Pourquoi ils offriraient pas à Mamadou ce tableau de Nicolas de Staël qui fait si bien dans le salon, ou à Omar ce Giacometti superbe, qui, bien négociés, devraient permettre à nos deux clandestins de se payer enfin 25 ans de loyer dans le 16° ou une résidence avec vue sur la mer au Grau-du-Roi? Et le yacht, et la bibliothèque, et le manuscrit autographe de Pérec ou Aragon, et la photo dédicacée de Doisneau, et la compression de César, la croûte de Basquiat, l’urinoir de Duchamp, le raton-laveur de Prévert, toute cette belle culture estimée à prix d’or et qui dort chez nos trois privilégiés ? Bref, faut la cracher l’oseille quand on veut faire le généreux, faut le gratter le patrimoine, les racler les doubles-fonds, avant de demander au Français moyen qui, en plus, a pas la chance, lui, de se ripoliner la conscience avec de l’engagement magnanime, de raquer une fois de plus pour faire plaisir aux bobos larmoyeux…

« Je ne crois que les histoires dont les témoins se feraient égorger » disait Pascal. Et moi je ne crois que les engagements de ceux qui, au lieu de crier : « Indignez-vous ! » dans les micros des médias, s'indignent contre eux-mêmes de leur propre rapacité...

 

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