mardi, 06 décembre 2005
United colors of FR 3...
Il a été question, il y a peu, dans la foulée des banlieues en flammes et du tsunami de bonne conscience gouvernementale visant à ne plus stigmatiser l’immigré, de transformer nos affreux écrans pâles en des écrans plus colorés, plus métissés, bref des lucarnes qui rendent enfin compte de la réalité multi-raciale française (de ces races, d’ailleurs, dont on nous affirmait quelques mois auparavant, à grand renfort d’alberts jaquards pleurnicheurs et autres caciques chroniqueurs ubiquitaires, qu’elles n’existaient pas…).
Et hier soir, justement, lundi 5/12 à 19 h 30, en ouverture du Soir 3 sur les Restos du Cœur, leurs 20 bougies, leur immortel coluche et l’exponentiel service de repas aux démunis, clap images et que voit-on sur l ‘écran pâle de nos nuits blanches : que des blancs, des faces de craie, de bons franchouillards bien blêmes, du « de souche » blafard, comme si les ¾ de la clientèle des Restos du Cœur n’était pas constitués de « coloured men »… !Oui… bon … euh… écrans polychromes certes… minorités visibles naturellement… mais enfin… bon… seulement quand ça va dans le sens du consensus… Audrey Pulvar par exemple, tout sourire, fringuée comme une princesse et tout droit sortie du caisson à UV, ça c’est bon pour les minorités visibles… Des sdf ou simples nécessiteux un peu trop basanés et venant à la gamelle, ça serait trop craignos en ces temps de repli französen sécuritaire et sarkozien…
Ordre a dû être donné, et les courageux consciencieux journaleux de s’exécuter illico dans la plus belle des servitudes possibles… Beuark ! C’est pas ça qui va me réconcilier avec la corporation…
Lou décolorée…
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dimanche, 04 décembre 2005
Léon XIII, les banlieues, la mondialisation...
"Le dernier siècle a détruit, sans rien leur substituer, les corporations anciennes qui étaient pour les classes inférieures une protection ; tout principe et tout sentiment religieux ont disparu des lois et des institutions publiques, et ainsi, peu à peu, les travailleurs isolés et sans défense se sont vus avec le temps livrés à la merci de maîtres inhumains et à la cupidité d'une concurrence éfrénée... A tout cela il faut ajouter la concentration, entre les mains de quelques-uns, de l'industrie et du commerce, devenus le partage d'un petit nombre de riches et d'opulents, qui imposent ainsi un joug presque servile à l'infinie multitude des prolétaires..."
Léon XIII, Encyclique "Rerum novarum", 15 mai 1891.
Lou rerumnovarisée...
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Léon XIII...
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samedi, 03 décembre 2005
Magique comme un profond sommeil...
Assez jouissif, et même très jouissif l’édito de Val sur la laïcité, dans Charlie du 30/11.
Pour une fois, le beau philippe oublie de se prendre pour sloterdjik et deleuze réunis et, hormis quelques allusions à platon, un détour par épicure, un salut à averroès, un hommage à saint Louis (merci, Philippe), une incise sur picasso et vélasquez et un bredouillis hugolâtre et villonesque, on peut dire qu’il fait presque dans la sobriété.
Salutaire sobriété qui lui permet de découvrir que le commentaire du texte (sacré ou non) est « l’expression même de notre liberté ». Ce que l’on savait déjà depuis un certain temps mais qui ne peut que réjouir les armées de talmudistes juifs intégristes qui arrêtent pas d’exégéser la Torah depuis des siècles ou les Pères de l’Eglise les plus orthodoxes qui n’ont pas cessé de commenter la Bible et les Ecritures en long en large et en travers … La laïcité serait alors déjà présente au cœur même de la religion… C’est à n’y plus rien comprendre et je vois d’ici briand, ferry et gambetta en train de s’arracher la moustache…
Suit une affirmation grandiose, de celles qui haussent philippe val au-dessus de l’humanité ordinaire : « La littérature appartient à celui qui la lit, tandis que le texte sacré possède celui qui le récite. » Et pourtant, moi, Lou, quand je lis du Céline vautrée sur mon plumard, il m’arrive d’être complètement possédée par le rythme, les sons, le ton, le sens de la phrase célinienne, et je voudrais pas t’emmerder, Philippe, mais n’est-ce point tonton Marcel qui écrit au début de la Recherche : « L’intérêt de la lecture, magique comme un profond sommeil, avait donné le change à mes oreilles hallucinées et effacé la cloche d’or sur la surface du silence… » ? Par ailleurs, les versets souvent laborieux de la Bible me pousseraient plutôt vers la critique ou l’exégèse… Dois-je consulter, Philippe ?
Mais poursuivons pour arriver enfin au cœur de la matière en fusion : « La laïcité se crée par un effort intellectuel constant qui met à distance tout ce qui exerce un pouvoir sans expliquer pourquoi, afin d’en évaluer les avantages et les inconvénients. » Je crains fort que nos démocraties, et nos démocrates, soient bien loin de cette saine laïcité que val appelle de ses vœux. Quoi de plus étranger à cette « mise à distance », lorsqu’il s’agit de la démocratie elle-même qui est le seul véritable impensé de la modernité et le seul véritable sacré de nos sociétés ? Il suffit pour s’en persuader de voir comment ce mot revient des centaines de fois, dans tous les discours, mêlé à toutes les sauces et à toutes les causes, de voir comment il joue ce rôle magique de sésame qui dissout toutes les oppositions, élimine toutes les contradictions, crée une unanimité purement superficielle mais bien commode pour que continue à s’exercer le pouvoir de domination idéologique qui maintient le statu quo médiatico-politique.
Il y a beau temps que la démocratie, pas plus le mot que la chose, n’est plus analysée, décortiquée, pesée, soupesée, étudiée et qu’elle est un simple gris-gris permettant de franchir sans encombres les chicanes qui mènent au pouvoir, le mot de passe qui donne accès au saint des saints…
Et lorsque le beau Philippe, poursuivant sur sa lancée, évoque, comme autant de « choses dangereuses qu’on laisse prospérer sans y penser », l’appartenance ethnique, religieuse, sexuelle… il oublie l’essentiel : l’appartenance idéologique, ce gros « bon sens » démocratique qui n’est rien autre qu’avachissement de la pensée, flemme intellectuelle, préjugé hypnotique, conservatisme tactique et vanité politicienne…
S’il y a un combat à mener, en ce centenaire de la loi sur la laïcité, c’est celui de la séparation de la Démocratie et de l’Etat.
Allez, Philippe, j’t’emmène faire un tour du côté de tonton Maurras… OK ?
Lou naïve…
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vendredi, 02 décembre 2005
Chirac, le néon, le néant...
Dernières nouvelles du Néant : le grand con à lunettes vient encore de prendre des risques insensés. Dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le sida, Jacques Chirac, montant au créneau et faisant preuve comme toujours d’un courage sans bornes, a proposé que soient installés dans tous les lycées de France des distributeurs de préservatifs à 20 cts.
Certaines indiscrétions nous laissent croire que les prochaines campagnes nationales qui mobiliseront l’énergie de notre Grand Timonier seront les suivantes :-obligation du port de la ceinture de sécurité pour les deux roues.
-obligation du préservatif pour les hermaphrodites.
-obligation de la cigarette en chocolat pour les grands fumeurs.
-obligation du baudrier pour le Président de l’Assemblée Nationale lorsqu’il est au perchoir.
D’autres indiscrétions laissent croire que cette histoire de préservatifs à 20 cts serait en fait le dernier coup tordu de Tatie Bernadette pour se faire un max de pièces jaunes… Affaire à suivre.
Lou, sur le cul…
18:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
Bobo 's blues...
Bonne nuit les petits…
(in Wikipédia : "VIII° : l'un des arrondissements où réside la haute bourgeoisie... l'un des lieux du pouvoir..." - "XIII° : arrondissement peu touristique, ancien quartier ouvrier... surtout connu pour son quartier asiatique...")
Lou délocalisée…
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jeudi, 01 décembre 2005
Bête et méchant...
« Bête et méchant », c’est le titre d’un édito de Gérard Dupuy dans Libé du 30/11, édito sur la loi du 23 février concernant le rôle positif de la colonisation. Que cette loi débile soit du même tonneau que la loi Fabius-Gayssot, on en convient aisément.
Mais lorsque le dupuy de service écrit : « La colonisation française, ni plus ni moins que les autres, a été un mélange d’agressivité militaire, d’expansionnisme économique brutal, de prosélytisme religieux, d’aventurisme crapuleux et de normalisation juridique. », là on a vraiment envie de lui rentrer dans le lard. S’élever contre l’obligation d’un enseignement positif de la colonisation pour n’en donner aussitôt, dans son torchon, que la vision négative la plus caricaturale, c’est bête, méchant, con, débile… bref, c’est Libé dans sa plus grande splendeur, Libé dont on regrette le trop court sommeil reposant des quatre récents jours de grève…Lou dupuisée…
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