Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 16 décembre 2005

Papie Colonies...

Albert Memmi qui fut jadis l’un des intellos de la décolonisation signe un court papier relativement tranquille dans Le Monde du 14/12, reconnaissant, grand seigneur, que « la colonisation a procuré quelques progrès aux colonisés ».

 

Mais c’est pour ajouter aussitôt, pervers polymorphe : « Mais il n’y a pas de quoi se vanter : si les colonisateurs construisaient des routes et des écoles, c’est qu’ils en avaient besoin, non pour servir les colonisés. »

 

Et enfin, in cauda venenum : « globalement, la colonisation demeure une agression et une exploitation. »

 

On voudrait juste rappeler deux ou trois choses au Papie Memmi :

 

-1/ lorsque l’on prétend que ce sont les immigrés qui ont permis à la France des trente glorieuses de décoller économiquement en construisant ponts, routes, écoles, logements et en faisant tourner les usines, on se garde bien de dire que c’était pas non plus de leur part philanthropie ni patriotisme exotique mais le simple besoin de gagner leur croûte. Un partout, Albert.

 

-2/ on est toujours, qu’on le veuille ou non, le colonisé ou le colon de quelqu’un. Sauf erreur, mais j’ai pas le temps de relire toute l’histoire universelle, les Arabes ont eux aussi colonisé l’Algérie, soumettant les populations antérieurement installées qui elles-mêmes… etc… et ainsi de suite jusqu’aux Romains et même avant. Ca devrait relativiser les critiques... Deux à un, Papie.

 

-3/ juger de la colonisation en dehors de toute contextualisation culturalo-historico-géo-politique et prise en compte de l ‘époque où s’est faite et s’est développée la colonisation, c’est tout simplement pisser dans un violon. Trois à un, l’ancêtre.

 

-4/ affirmer que « globalement la colonisation demeure une agression et une exploitation » (ce qu’elle a été aussi, les hommes n’étant pas des anges) n’empêche nullement d’affirmer tout aussi globalement que la colonisation a été une exaltante oeuvre de développement économique, social et culturel, ce qu’elle fut aussi, les hommes n’étant pas des bêtes… Globalement, ça doit faire trois à un, Albert. Allez, balle au centre.

 

Lou footeuse.

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

Trés beau texte, je prends.
On peut aussi ajouter que de nombreux Français, crevant la faim dans leur province ont trouvé de quoi vivre en s'expatriant dans des conditions pas toujours faciles, de nombreuses familles ont un grand-père, un oncle, un cousin partis travailler " aux colonies", et sans y avoir fait fortune.
La controverse actuelle sur l'esclavage va surtout être préjudiciable aux africains et iliens tropicaux : cela risque de les replonger pour un demi-siècle dans la condition mentale d'esclave !

Écrit par : maudubo | mercredi, 21 décembre 2005

Les commentaires sont fermés.