dimanche, 20 décembre 2009
Une fois de plus, l'antisémtisme...
Hasard du « On ne se quitte plus » de Radio-France, me voilà à écouter, il y a quelques jours, les « Nouveaux Chemins » du mignon Enthoven sur France-cul. Ca causait de Schopenhauer, et l'enthoven d'attaquer la présentation ainsi : « Malgré son antisémitisme... Schopenhauer était un immense philosophe... », relayé aussitôt par l'invité du jour, Roger-Pol Droit qui rajouta bien sûr la rebelote attendue... que le grand Arthur est fort antipathique du fait de son antisémitisme mais que ... etc...
Est-ce que les mêmes, lorsqu'ils causent de Baudelaire, commencent par dire en se pinçant les narines : « Malgré son antibelgisme insupportable, Baudelaire était un immense poète... » ? Est-ce qu'ils reprochent à Mérimée son racisme anticorse, à Balzac son racisme antiprovençal, à Stendhal son racisme antirusse et à Zola son racisme antianglais ?...etc...
Tout doit-il être évalué d'abord en fonction de l'antisémitisme ou non du personnage concerné ?
L'antisémitisme est-il quelque chose qui doit être étudié, analysé, à charge et à décharge, ou qui doit seulement être anathématisé comme le mal absolu ?
L'antisémitisme peut-il avoir sinon des justifications, au moins des explications, ou est-il un ovni venu de quelque abominable sphère infernale sans cause ni raison ?
L'antisémitisme ne doit-il être jugé qu'en fonction du nazisme et de la Shoah ? Les antisémites pré-shoahtiques ne sont-ils que des crypto-nazis anticipateurs et prévoyants qui couvaient en silence les ovules et les spermatozoïdes qui allaient donner naissance des lustres plus tard à Hitler?
L'antisémitisme ne s'explique-t-il, toujours et partout, que comme phénomène irrationnel de bouc émissaire ? Et si oui, pourquoi les Juifs, plutôt que d'autres, ont-ils été ces boucs émissaires idéaux ?
Y a-t-il eu des études sérieuses de sociologie non trafiquée concernant l'influence ou la présence des Juifs dans la Presse, la Finance, le Pouvoir ? Ces études sont-elles interdites ? Et si oui, est-il interdit également d'étudier, dans ces mêmes structures, l'influence ou la présence des Auvergnats, Arabes et Bretons ?
A-t-on le droit de dire que les Juifs sont cupides, sûrs d'eux et dominateurs, comme on dit sans ramdam médiatique que les Corses sont fainéants, les Provençaux hâbleurs, les Bretons têtus...etc... (Sans préjuger de la justesse ou de l'intelligence de telles affirmations ).
Bref, le jour où les Juifs ne bénéficieront plus de cette espèce de halo protecteur qui, une fois de plus, les isole et les particularise, on aura peut-être fait un grand pas en avant dans la lutte contre ... l'antisémitisme... Mais c'est pas demain la veille...
17:40 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Céline (dont BHL vient de décréter que c'est un auteur aux accents "talmudiques" - on n'arrête pas le progrès) propose à son correspondant judéo-yankee Milton Hindus d'écrire un essai traitant de l'antisémitisme réel, en dehors de son usage par les différents partis politiques et religieux en présence. Il propose même à Hindus d'en écrire la postface ou la préface.
Si j'étais nostalgique je dirais que le dialogue entre antisémites et juifs a sacrément pris du plomb dans l'aile depuis Céline. Et je fais observer à Madame Lou que les Arabes en sont bien les derniers responsables.
Écrit par : Lapinos | dimanche, 28 février 2010
Les commentaires sont fermés.