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mardi, 14 novembre 2017

Joffrin for ever...

Allez, pour une fois, hommage à Joffrin (et oui, tout arrive… un petit coup de fatigue sans doute…), Joffrin qui, sur la nouvelle tarte à la crème des bobo-féministes à la con : l’écriture inclusive, écrit quelque chose d’intelligent, argumenté, plein de bon sens et percutant qu’on peut se donner la peine, mais surtout le plaisir, de lire en entier :


« Changer la langue, pourquoi pas ? Elle change tout le temps. L’Académie française n’y peut pas grand-chose. Elle s’est illustrée par son habileté en donnant aux partisans de «l’écriture inclusive», destinée à rendre aux femmes leur place légitime dans l’usage du français, un argument en or. Ainsi ce sont les croûtons chamarrés qui s’opposent à la réforme : c’est donc qu’elle est de toute évidence progressiste. Voilà un service rendu à la cause féministe…
Il faut aller un peu plus loin. Rationaliser les accords, féminiser les titres professionnels, éliminer les expressions ou les règles évidemment machistes : cela se conçoit très bien. Mais il est une proposition à laquelle tout défenseur de la langue française doit s’opposer avec la plus grande énergie : le «point médian». Cette intempestive prolifération des «·e» et des «·s» est absurde. Elle est doublement illisible : dès qu’on dépasse les deux occurrences par paragraphe, le texte ralentit automatiquement la lecture en accrochant l’œil par une succession de protubérances grotesques ; et il est impossible de la lire à haute voix. Essayez : comment prononce-t-on «les avocat·e·s» ? Faut-il dire «les avocats» ? On supprime dans ce cas le féminin pourtant écrit noir sur blanc. «Les avocates» ? On élimine le masculin, ce qui va tout de même un peu au-delà des ambitions de la réforme. «Les avocateuesses» ? Elégance rare. «Les av ocat, point e point s» ? Commode…
Résistance machiste ? Conservatisme obtus ? Argument facile et idiot. Toujours cette intolérance sommaire des militants, en permanence prêts à sacrifier le beau au bien… La création d’une novlangue bien-pensante servira-t-elle vraiment la cause des femmes ? Elle aura pour effet immédiat de diviser la population, de déclencher une sorte de guerre civile sémantique qui fera perdre beaucoup de temps à tout le monde. Pour introduire l’écriture inclusive, il faudrait commencer par exclure ceux qui pensent mal ? D’ailleurs les langues où ces questions d’accord ne se posent pas (elles sont nombreuses à ne pas accorder les adjectifs ou à utiliser le neutre) ont-elles favorisé l’émancipation féminine ? On doute…
Un essai pour voir. Soyons un instant «inclusifs» jusqu’au «point médian» : revient-il aux militant·e·s de décréter la langue ? La langue parlée par les un·e·s et les autres (autre·e·s ou autres ?) doit-elle obéir aux oukases (oukase·e·s ?) des théoricien·e·nes politiquement correct·e·s ?, des leader·euse·s champion·ne·s parmi les bien-pensant·e·s. Ne risque-t-on pas l’émergence d’un charabia digne des précieux·se·s ridicules, combattu·e·s par d’aussi caricaturaux·ales vieux·ieilles barbon·ne·s réactionnaires ? Joli débat… Et la littérature ? Faudra-t-il rebaptiser quelques romans ? Les Possédé·e·s de Dostoïevski ; Les Plaideur·se·s de Racine, etc. Il y a sûrement d’autres possibilités, plus élégantes, que des grammairiens ouverts pourraient proposer. Dans le cas inverse, on passe de Simone de Beauvoir à Orwell. Il y a mieux à faire pour les partisan·e·s de l’égalité… »

Commentaires

"Il FAUT aller un peu PLUS LOIN. RATIONALISER les accords, FEMINISER les titres professionnels, ELIMINER les expressions ou les règles EVIDEMMENT machistes : cela se conçoit TRES BIEN. Mais il est une proposition à laquelle tout défenseur de la langue française doit s’opposer avec la plus grande énergie : le «point médian»."
Bref votre Mouchard cède sur tous les points sauf sur un pour donner l'illusion de ne pas être entièrement soumis à la connerie (en plus il copie des arguments repris partout). Petit calcul. Rien d'admirable même exceptionnellement.

Écrit par : Nada | mardi, 28 novembre 2017

Effectivement, je me suis peut-être un peu vite enflammée pour les beaux yeux du Mouchard, mais sa défense et interdiction du "point médian", même si le bougre l' a piquée chez d'autres, a emporté mes dernières résistances, et le plaisir de lire cela dans l'organe paradigmatique et indispensable de la Boboïdie a fait le reste... Mais il est vrai que pour se permettre cette audace inouïe il fallait bien que le rédac' chef fasse d'abord allégeance à cet esprit du temps qu'il partage tellement qu'il en est d'ailleurs l'un des meilleurs fabricants...
Ceci dit, que la langue bouge, évolue et ne soit pas figée par quarante habits verts à l'immortalité de plus en plus incertaine, voilà qui me convient assez, mais vouloir sortir d'un corsetage forgé par des grammairiens pour entrer dans un autre régi par la connerie féministe (j'ai pas dit "féminine"...) peut difficilement passer pour une avancée significative...

Écrit par : lou | jeudi, 30 novembre 2017

Sans aller jusqu'à avancer que tout mot ne figurant pas dans le Littré est suspect (même si...), pour la grammaire, on se contentera de Wagner et Pinchon, ou de Grevisse avant la "collaboration" de Goose. :D
Mouchard ne fabrique rien : comme tout journalope, il exécute.
Ce qui est bon pour Debord (le français classique d'avant 1950) est assez bon pour moi.

Vos billets sont trop rares. :)

Écrit par : Nada | jeudi, 30 novembre 2017

Wagner et Pinchon, Grevisse, je peux encore suivre, mais j'étais ignorante de Goosse (André pour les intimes..) et comme vous l'aviez écrit Goose, wikipedia m'a renvoyée sur un groupe belge d'électro-rock né en 2000 à Courtrai... Et You Tube a fait le reste... Vous pouvez aller y voir si vous voulez , mais ils ne nous apprendront rien sur la langue française, paroles anglaises, hélas !
(https://www.youtube.com/watch?v=lS00omsruG0 )

Et la langue de Céline, au fait, ça vous va ?
En tout cas merci pour ma rareté... Et merci pour votre commentaire...

Écrit par : lou | jeudi, 30 novembre 2017

Goose le gendre permet aux fautifs de se trouver des excuses dans les errements de noms plus ou moins grands. I 8 him.
Je salue Céline, mais je ne suis pas un fanatique ; je préfère Rebatet et Laurent (le Jacques, pas le Joffrin).
Parlant des lubies féministes ou des féministes à lubies, ceci qui m'a un peu amusé (plus que Mouchard en tout cas) :
http://guerrecivileetyaourtallege3.hautetfort.com/archive/2017/03/07/carte-blanche-10-5918811.html

Les exemples de déraison sont assez nombreux pour que vous teniez le rythme d'un billet alerte et vif par semaine. :) Sinon, vous nous condamnez à nous infliger du Riocreux.

Écrit par : Nada | jeudi, 30 novembre 2017

(Oops : désolé pour le GooSe renouvelé). Peut-être parce qu'il évoque la proverbiale bêtise d'une oie...

Écrit par : Nada | jeudi, 30 novembre 2017

Post scriptum, esprit de l'escalier (en référence au Finkie, qui passe pour philosophe auprès des journalistes, et qui n'est qu'un mauvais journaliste auprès de vrais philosophes) : cette page sur une profession de lettrés intègres, courageux et objectifs, prêts à se battre jusqu'au dernier lecteur pour anéantir toute vérité dérangeante :
http://guerrecivileetyaourtallege3.hautetfort.com/archive/2017/07/17/journalistes-3-5963894.html

Écrit par : Nada | vendredi, 01 décembre 2017

Les commentaires sont fermés.