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vendredi, 10 novembre 2006

Y a bon le bagagiste...

Ah ! les belles âmes médiatiques ! Tous au créneau.  Sus aux soutes...! Les chevaliers blancs de la liberté menacée, de l'Etat de Droit en quenouille, de la main d'Al-Quaida dans la valise de ma frangine, y vont chacun de leur couplet pour un choeur à l'antique d'une émotion indicible...

Ecoutons Dupuy éditorialiser ce matin dans Libé :"Le recours des bagagistes devant les tribunaux est important car il contribue à marquer une limite à un grignotage des libertés individuelles."

Et le même débile a sans doute envoyé il y a six mois et enverra derechef dans six mois deux ou trois de ses fouille-merde tester les filtres de sécurité de Roissy pour titrer triomphalement en une :"Nos journalistes ont réussi à introduire sans effort  un lance-roquettes dans l'aéroport... Que fait Sarkozy ?"

C'est ça, les journaleux : toujours du bon côté de la planche savonnée. S'il y a un attentat, c'est la faute aux flics et à la sécurité mal assurée. S'il y a sécurité, c'est un abominable danger pour la démocratie et les libertés publiques.

Et dupuy de terminer ainsi son édito :"Si la menace terroriste pose de façon exacerbée la question du contrôle, elle pose aussi celle du contrôle des contrôleurs."

Eh bien non, t'as tout faux, Gégé. La seule vraie question qui se pose, et pas seulement par rapport à la menace terroriste, c'est : Qui contôle les journalistes ? Qui te dit ce qu'il faut penser, Gérard ? Qui sélectionne l'info ? Qui te tient le stylo ? Qui te dit où creuser et où pas creuser ? Qui dirige tes enquêtes ? Qui dirige tes silences ? La façon dont rothschild te tient, Gérard, dis-moi, elle est parfaitement transparente, parfaitement démocratique ?

Tiens, si t'as un peu de place dans ton torchon, tu passeras ça en une, c'est du Maurras :

"C'est l'argent qui fait le pouvoir en démocratie. Il le choisit, le crée et l'engendre. Il est l'arbitre du pouvoir démocratique parce que sans lui ce pouvoir retombe dans le néant ou dans le chaos. Pas d'argent, pas de journaux. Pas d'argent, pas d'électeurs. Pas d'argent, pas d'opinion exprimée. L'argent est le géniteur et le père de tout pouvoir démocratique, de tout pouvoir élu, de tout pouvoir tenu dans la dépendance de l'opinion..."

Ca a quand même une autre gueule que tes pauvres éditos, non ?

Lou soutière...

Commentaires

Chère Lou, les digressions de ce trisomique à plume sont on ne peut plus téléphonées. Il fallait s'y attendre, allons. Après tout, c'est son job de crétin de gauche de prendre la défense de mahomettans débadgés... N'oubliez pas qu'on le paye pour cela, et que cela paye le remboursement du crédit de la maison de Bois-Colombes, celui de la C3 d'Eloïse, l'équitation de Solène et le judo de Quentin. On dit "merci Rotschild", ami de la gauche et de sa bonne presse.
À propos de Maurras. Ce qu'il dit est tellement juste, mais sur sa dernière phrase, il aurait pu simplement écrire : "sans argent, pas de pouvoir", et s'arrêter là. Eh oui... tous les pouvoirs, tous les systèmes ont un besoin vital d'argent. Sinon... on sait ce qui se produit, non ?

Écrit par : kalle | vendredi, 10 novembre 2006

Bien sûr, kalle, que tout pouvoir a besoin d'argent. Mais dans le cas du pouvoir démocratique, l'argent est à la source même du pouvoir, il en est la substance même.

Écrit par : Lou | vendredi, 10 novembre 2006

Continuez, votre plume est tellement corrosive !
J'adore !

Écrit par : Liz | samedi, 11 novembre 2006

Oui, Lou, vous avez raison. Mais n'est-ce pas là une juste participation du cens ? Cette prise en compte à existé de tout temps, et sous tous les régimes. Entre le fait de faire de l'argent la source et la finalité du pouvoir, et imaginer que le principe de représentation financière puisse participer de la définition politique du pouvoir, il y a un gouffre. Plus que la pression financière, c'est l'exercice même du pouvoir qui use les hommes, leurs projets, leurs desseins, leur honneur. Qu'ils soient monarques, présidents ou autocrates, les hommes de pouvoir ont plus à redouter de leur volonté de destin que de la pression des financiers...

Écrit par : kalle | samedi, 11 novembre 2006

Kalle, vous dites « c'est l'exercice même du pouvoir qui use les hommes, leurs projets, leurs desseins, leur honneur »
Pour le Madrigal, il n’en est pas de même. Dans mes idées politiques, il exprime très clairement que l’exercice durable (cet aspect est souligné) du pouvoir, loin de corrompre, perfectionne le détenteur du pouvoir, et donc le pouvoir lui-même.
Personnellement, j’en conclus donc que c’est la quête du pouvoir qui corrompt, et comme dans le cas du régime démocratique, il y a remise en jeu du pouvoir de façon régulière, il y aurait donc corruption également régulière.

Écrit par : Eric | samedi, 11 novembre 2006

"Le pouvoir corrompt.", "La quête du pouvoir corrompt." Ces deux affirmations ne sont pas forcément contradictoires. Rien n'empêche un homme avide de pouvoir après en avoir été privé, de conserver longtemps le pouvoir pour y commettre des insanités (Napoléon III, Mitterrand).

Écrit par : Cadichon | samedi, 11 novembre 2006

Le pouvoir, Eric, consiste essentiellement à choisir, arbitrer, trancher. Le gouvernement de toute chose suppose donc qu'il est nécessaire, en toutes circonstances, de ménager les susceptibilités autant que les intérêts de tout un chacun. Un pouvoir trop orienté vers telle ou telle autre fraction de population, par affinité idéologique, aristocratique et/ou financière s'expose à l'organisation de contre-courants dans la société civile, à l'apparition d'antagonismes politiques, à l'émergence de résistances économiques... Ménager les intérêts, c'est donc gouverner en tentant de préserver les équilibres essentiels dont tout pouvoir a besoin pour être pérenne. Mais c'est aussi prendre le risque de perdre de vue ses objectifs initiaux, de voir sa volonté politique s'édulcorer au contact des oppositions ou des encouragements, d'être tenté par le prudent attentisme. C'est alors que la corruption - autant morale que matérielle - s'installe, car c'est en soi une façon d'agir sans troubler l'ordre apparent des choses, c'est manoeuvrer en marge d'un gouvernement résolument tiède et timoré. La corruption vient par la routine, quand le souffle des idées a disparu, quand les idéaux laissent la place aux célébrations.
Le pouvoir ne corrompt pas en tant que tel - la corruption n'est pas une affaire d'institutions. La corruption arrive avec l'idée que l'on ne sera pas éternellement au pouvoir qu'on ne sait jamais combien de temps on pourra s"y maintenir. Et si, dans ces conditions, un monarque peut sembler à l'abri, ce n'est certainement pas le cas pour ses ministres et leurs gens. Le pouvoir est source de maints profits pour les gouvernants qui passent... Ce qui est terrible, c'est le décalage qui existe entre le temps des hommes et le temps des institutions.
Et si Chronos était le Grand Corrupteur ?

Écrit par : kalle | samedi, 11 novembre 2006

Je suis pas sûre que le pouvoir corrompe toujours et systématiquement, par contre la quête du pouvoir (cf l'Angleterre de Shakespeare ou la République à Ségo) me paraît devoir toujours et systématiquement corrompre.
Le pouvoir corrompra d'autant plus qu'il sera mal assuré de sa durée et de sa légitimité. Un pouvoir qui se sait passager et incertain aura tendance -sauf miraculeuse exception (et en ce cas il ne durera forcément pas !)- à se jeter dans toutes les magouilles et coups tordus possibles pour durer. Soit, dans le meilleur des cas, qu'il imagine, par cette durée, pouvoir faire encore plus de bien au pays. Soit, dans le pire et l'ordinaire, qu'il veuille profiter et se servir abondamment et servir amis et parti avant sa chute annoncée.
Chronos n'est le grand corrupteur que de ceux dont la durée est forcément menacée.
Et l'universel moyen de corruption, c'est bien sûr l'argent (que Maurras oppose au sang). Un pouvoir qui doit tout à l'argent sera forcément corruptible un max. Un pouvoir qui ne lui doit rien ou si peu le sera à minima, même s'il aura à tenir compte, bien sûr, de toute corruption possible de ses serviteurs et de ses subordonnées.
Quant aux "idéaux" et au "souffle des idées", kalle, je pense pas que le pouvoir soucieux du bien commun doive se déterminer sur des idéaux. Maurras, encore lui, me semble assez bien définir sa tâche au début du Discours préliminaire à l'Enquête sur la Monarchie :"A quelque groupe de nations qu'il appartienne, l'homme demande au gouvernement de garantir l'intégrité du territoire sur lequel il naît, construit sa maison, engendre une descendance, vieillit et meurt ; après la sûreté, l'homme peut souhaiter la multiplication normale des membres de sa communauté, le progrès des moyens matériels qui assurent ou facilitent leur subsistance et enfin le respect des conditions supérieures d'une vie commune prospère, celles qui tiennent aux moeurs et même celles qui approchent le for intérieur, la préférence donnée au bien sur le mal, à la vertu sur le vice, l'impartialité de la justice et de la loi, la dignité de cette loi, l'honneur du pays et de la nation..."

Écrit par : Lou | dimanche, 12 novembre 2006

Si les changements de régime, les coups d'Etat, les révolutions sont autant de crimes contre la pérennité d'un pouvoir monarchique, alors recherchons le mobile essentiel commandant de tels crimes. Que trouvons-nous, presque toujours, à l'avant ou à l'arrière-plan de ces manoeuvres parfois définitives et souvent douloureuses ? L'argent, c'est-à-dire le pouvoir économique, particule essentielle du pouvoir politique — paillasson diront certains.
Alors oui, dans de semblables conditions le pouvoir corrompt car il est soumis à des pressions extraordinaires qui dépassent la portée de ses vertus supposées. L'évolution des deux derniers siècles a démontré de manière définitive cette méchante règle... ce ne sont ni les Hohenzollern, ni les Habsbourg, ni les Romanov et encore moins nos pauvres diables d'Anglais qui vous démontreront le contraire... cocus magnifiques autant que pathétiques d'un monde soumis au Veau d'Or...
Le pouvoir corrompt d'autant qu'il est mal assuré de sa durée et de sa légitimité, affirmez-vous, chère Lou... Pensez-vous que ces familles-là ne se soient pas suffisamment exposées aux industriels, banquiers, manufacturiers et autres créanciers pour ne pas finir par hypothéquer la puissance de leur pouvoir — légitime autant que populaire — et de leurs alliances familiales — prodigieusement paneuropéennes ?
L'Histoire nous apprend que Chronos a dévoré tous ses enfants, sans distinction aucune : le temps a usé puis perdu les meilleurs systèmes, les plus brillants esprits, les volontés les plus fortes. Couronnes héritées ou mandats accordés... ce n'est plus là qu'un mince distingo si l'on doit considérer et mesurer le rabot moral du pouvoir sur la vertu.
Je vous accorde que si pour certains l'argent constitue une fin, il représente néanmoins un moyen pour tous. On n'est jamais "corruptible ad minima". C'est là une vue de l'esprit qui occulte volontiers la portée réelle de la corruption, son poids sur la société, sa capacité à avachir les meilleures volontés et à avilir toute entreprise économique.
Enfin Maurras aurait-il renié le souffle des idées et les idéaux liés à son combat ? Quel sens alors aurait-il donné à son discours ? La promesse d'une gouvernance tranquille, avec une gestion à la Raymon Barre ? Les valeurs qu'il promeut et que vous citez en abondance ne valent-elles que par le fantasme politique qu'elles représentent ? Bien sûr Maurras a raison quand vous le faites parler... mais quel est ce fameux gouvernement dont il rêve, en réalité ? Où le trouver, comment le garder ? Ces questions n'appellent aucune réponse... hélas, vous le savez comme moi, je pense.

Écrit par : kalle | lundi, 13 novembre 2006

merci, kalle, de cette longue réponse qui va me donner du grain à moudre. Je ne prétends pas, bien sûr, avoir les réponses à tout ce que vous évoquez. Par contre, laisser des questions sans réponse, voilà que me tourneboule quelque peu... Va falloir que je remette en route la machine à neurones... Mais c'est pas pour demain matin, et c'est pas gagné... A bientôt...

Écrit par : Lou | lundi, 13 novembre 2006

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