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jeudi, 08 novembre 2007

L'Argent (suite)...

Ah ! bravo, aujourd'hui, on en a pour notre argent ! Allez donc voir le Libé des philosophes, et particulièrement cet article d'une certaine Cynthia Fleury, "philosophe" naturellement, chercheuse même au cnrs avec nos ronds et qui tortille du cul comme piquée par dieu sait quelle mouche joffrinesque pour tenter de nous expliquer les grands malheurs de la corruption démocratique... Elle est sûrement gentille Cynthia, mais elle serait allée faire un tour du côté de l'Oncle Charles de Martigues, eh ! oui, ce bon vieux Maurras, elle y aurait lu ce qui va suivre, écrit il y a pas loin de cent ans, actuel comme c'est pas permis, clair comme de l'eau de roche et suffisamment définitif pour rendre caduque ses pauvres incantations "citoyennes"... :

"Il est sûr que, de quelque façon qu’on s’y prenne, c’est l’Argent qui fait le pouvoir en démocratie. Il le choisit, le crée et l’engendre. Il est l’arbitre du pouvoir démocratique parce que sans lui ce pouvoir retombe dans le néant ou le chaos. Pas d’argent, pas de journaux. Pas d’argent, pas d’électeurs. Pas d’argent, pas d’opinion exprimée. L’argent est le géniteur et le père de tout pouvoir démocratique, de tout pouvoir élu, de tout pouvoir tenu dans la dépendance de l’opinion. Cela explique la fureur des discussions parlementaires quand elles portent sur le point d’incidence de l’argent et de l’électeur, de l’argent et de l’opinion, de l’argent et du gouvernement.

 

Chaque parti essaie de déshonorer l’autre. Mais ils sont tous déshonorés dans la mesure où ils sont démocratiques et reconnaissent au pouvoir le droit de naître comme il naît. La foule n’en sait rien, cela fait partie de la farce. Essaie-t-on de la renseigner, c’est un autre chapitre de cette dérision. De quelque façon qu’il se tourne, et quelque cri qu’il pousse, le pauvre peuple est gouverné par l’or et le papier, par ceux qui les détiennent, par ceux qui les vendent, eux seuls lui fabriquent ses maîtres et ses chefs.

 

L’amour de l’argent est commun aux régimes, aux peuples et aux hommes. Il y a des variations dans le degré de cette avidité et de cette avarice, mais l’histoire universelle ne montre nulle part un gouvernement qui fût libre de l’amour de l’argent ou qui pût être absolument affranchi de son influence. Seulement il y a des régimes qui existent indépendamment de lui. Il y en a d’autres auxquels il donne naissance directement et qui sans lui ne seraient pas…

 

En démocratie, l’élu peut être vertueux, il n’en est pas moins le produit et le producteur, l’effet et la cause de la ploutocratie souveraine. Elle l’a fait nommer, il la soutient donc, elle régénère son autorité en faisant renouveler son mandat, et il la défend de son mieux contre la justice et contre la nation.

 

Il n’y a pas d’exemple qu’on soit sorti de ce terrible cercle autrement qu’en substituant les autorités nées aux autorités élues et le droit héréditaire au droit électif."

Tu m'en veux pas au moins, Cynthia ?

Lou martégale...

 

 

Commentaires

Je pense que Cynthia et Charles disent un tas d'âneries, ici. Bon, surtout Cynthia, Charles se contente de faire dans le lieu commun.

Je ne crois pas à cette histoire de l'argent qui corrompt. C'est l'âme humaine qui est corrompue. L'argent est un outil du pouvoir (entre autres, il est aussi et surtout un outil des relations sociales), il n'est pas le pouvoir lui-même. La théorie de "l'argent corrupteur" est à mes yeux l'équivalent de la médecine des "humeurs" d'antan. En fait non, d'ailleurs, la théorie des "humeurs" tenait mieux la route, et témoignait d'un effort conceptuel plus pertinent.

Sans compter que le mot de "corruption" est donné à toutes sortes de dysfonctionnements qui n'ont pas grand chose à voir les uns avec les autres. Les affaires EADS et Gautier-Sauvagnac, par exemple, n'ont aucun rapport.

J'adore "l'éthique sans la morale". Toute l'incohérence de la pensée gauchiste concentrée en une seule expression.

Écrit par : Gloups | jeudi, 08 novembre 2007

Mademoiselle rêve... Pauv' Cynthia, que le bon Dieu a puni en lui donnant un prénom de Barbie californienne péroxydée.
C'est drôle de voir à quel point la confusion peut s'installer entre les notions de pouvoir et d'argent, le second étant l'un des moyens du premier. Observons : quand les gens se plaignent de corruption, c'est le pouvoir et lui-seul qui est visé... rarement le corrupteur. "Tous pourris !", entends-je sur ma gauche comme sur ma droite. Le lien est effectivement à ce point ténu entre pouvoir et argent que l'amalgame se crée aussitôt. Or l'argent, disais-je doctement, est l'un des moyens de la politique, mais pas sa fin. Les politiciens qui aiment trop l'argent ont tous eu des carrières écourtées ou cramées, un jour ou l'autre. Parce que l'argent n'est jamais discret - pire, il est bavard et en dit long sur celui qui pense qu'il n'a pas d'odeur. L'argent, c'est le pouvoir partout, tout le temps. C'est le moyen le plus simple de dominer l'autre. Normal : pas besoin d'être un génie pour en gagner. La politique, en revanche, réclame d'autres qualités... démocratie ou non. Dans les pays dits civilisés, même les dictateurs (je parle des quelques vrais, pas des fantoches qui sont/furent légion et dont la signature ressemble à un code-à-barres) ont toujours eu un rapport feutré avec l'argent. Leur péché mignon, c'est plus le népotisme économique et financier que la caisse à jetons. On n'entre pas en politique pour faire fortune, mais pour un million d'autres raisons qui n'excluent pas qu'un jour, le pouvoir aidant, on ait la possibilité d'en gagner beaucoup. La corruption touche la politique, mais pas elle seule. Elle n'est pas l'apanage des politiques, c'est faux de le dire ou pire, comme cette ahurie de Cynthia, de le proclamer.
Les politiques préfèrent de loin le pouvoir à l'argent, même s'il est vrai que le pouvoir fait et défait les fortunes, y compris parfois la sienne. On dit que le pouvoir est économique. Il l'est aussi, et diriger une entreprise transnationale, c'est flirter à chaque instant avec le domaine du politique. On dit que ces "gens-là" tirent les ficelles dans l'ombre. C'est parfois - ponctuellement - exact mais... cela marche dans les deux sens : oui, les politiques manoeuvrent également les acteurs de l'économie.
Je reprends l'argument général de Gloups quand il fait remarquer à Lapin les limites de l'emporte-pièce dans les discussions ayant trait aux systèmes économiques. On touche dans le domaine politique aux mêmes nuances : les interpénétrations et les interactions sont parfois si complexes et les "réseaux" si mouvants, qu'un chat (même botté) y perdrait son petit Poucet.

Écrit par : kalle | jeudi, 08 novembre 2007

Rousseau est en amont de ce discours-là, et Marx en aval dans la mesure où il va au-delà de l'explication morale de Maurras, il serre la réalité historique et politique de plus près.

À Maurras Gloups peut répliquer que l'argent est "neutre", Marx démontre sur les plans économique et politique que l'argent n'est pas une chose neutre qu'on peut, par exemple, comme les économistes classiques, mettre en équation.
Pour Maurras la démocratie est immorale, pour Marx le capitalisme est aveugle, stupide, et la bêtise est la plus grande faute politique, devant l'immoralité.

Écrit par : Lapinos | vendredi, 09 novembre 2007

Pour faire court, je crois que ce qui corrompt n'est pas tant l'argent que l'hypocrisie qu'il y autour et le fait d'en gagner et d'en vivre. Particulièrement vrai pour toute la branche de cultureux et de consicences éveillés à la Cynthia qui fleure bon la rose qui pique.
On va me dire que tout ça vient d'un vieux fond catho mais ça ne me satisfait guère.

Écrit par : Ash | vendredi, 09 novembre 2007

Ash, si vous faites allusion au fait que l'Eglise (qui adore l'argent) invite les croyants à vivre dans le dénuement des premiers chrétiens, alors oui, on peut parler (à tout le moins) d'une redoutable hypocrisie..!

Écrit par : kalle | vendredi, 09 novembre 2007

Ca me semble tout du moins caricatural.

Écrit par : Ash | vendredi, 09 novembre 2007

Oui, ça l'est.





Quoi que...

Écrit par : kalle | vendredi, 09 novembre 2007

Charles Maurras fait dans le "lieu commun", c'est vrai que les quelques lignes de Maurras nous changent de la logorrhée confusionniste de ces derniers jours.
À la juste constatation de Maurras sur l'argent et la démocratie, il faudrait ajouter qu'en démocratie, le confusionnisme est une valeur sûre, je me demande même, suis-je bête, si, en démocratie, la confusion n'est pas cultivée


Déluge.

De nos jours il existe encore de par le monde de nombreuses personnes qui soutiennent que la terre est plate, c'est, indubitablement, une ânerie.
Je n'ai jamais entendu dire qu'un Gayssot, qu'un Fabius, qu'un Lobby ait remué ciel et terre pour faire adopter une loi antiterreplatistes.
Mais tous les pays démocratiques, dictatures démocratiques, ont adopté des lois antirevisionnistes sous pretexte que ce que soutiennent les révisionnistes sont, disent toutes nos grandes consciences, des âneries.
Et pour elaboer de solides arguments, pour répondre aux âneries des révisionnistes, ils ont créé en 1982 une association l'ASSAG (les statuts de l'association peuvent être trouvés sur internet).
Voici l'article 2 des statuts :
art 2 la durée de l'association est limité à la réalisation de son objet énoncé à l'art.1.
À ma connaissance, l'association existe toujours, les éminents contributeurs sauraient-ils me dire pourquoi.

Écrit par : lustucru | vendredi, 09 novembre 2007

Il n'appartient qu'à vous, cher Lustucru, de citer côte à côte Fabius + Gayssot + Lobby...
Ce qui est intéressant, à mon humble avis, c'est le pourquoi de cette loi, sa genèse en quelque sorte. Etait-il vraiment question, en condamnant les révisionnistes au silence, de protéger la dignité des morts ? Hélas, je ne pense pas que ce fut la raison d'être de cette loi stupide. Ce qu'attaque le révisionnisme, ce n'est pas tant le nombre des victimes mais la méthode employée pour mettre à mort les condamnés (ou "supposés tels", ajouteront-ils). Car derrière le moyen, se dessine le dessein, et par delà le dessein, la raison même d'exister d'Israel, sa justification politique et morale (dixit, bien sûr).
C'est bien sûr un peu alambiqué mais dans le cas présent, on osera dire que l'ensemble des parties prenantes a bel et bien l'esprit alambiqué.
Moi ce que j'ai surtout retenu dans le "Mémoire en défense" de Faurisson, c'est la préface de Noam Chomsky. Edifiante se sont vantés les uns, effrayante ont vociféré les autres...

Écrit par : kalle | samedi, 10 novembre 2007

La prochaine loi à venir sera probablement celle de d'évoquer comme plausible l'existence d'un lobby Juif.

C'est d'autant plus dommage qu'il est la réponse à votre question Kalle. Ce lobby n'étant pas un mais un chaptel d'associations juives ou sionistes (principalement de gauche) et qui font tout simplement leur travail de lobby (puisque que groupe de pression).

Comme procèdent-ils (sans même avoir besoin de se concerter) ? Et bien il faut savoir que la grande thèse antisémite d'avant-guerre fût l'existence du complot international Juif visant à contrôler le monde. Et comme plus grand monde aujourd'hui n'ose évoquer cela sérieusement, on va chercher des antisémites ailleurs. Par exemple dans la phrase d'un Barre et son utilisation malheureuse de "lobby Juif"; le tout afin de maintenir un sentiment d'antisémitisme massif.

Écrit par : Ash | samedi, 10 novembre 2007

Ash, votre discours porte en quelque sorte sa propre contradiction : un chapelet d'associations ethno-religieuses ne constitue pas un lobby, par définition. Souvent d'ailleurs, les différences d'appréciation de la nature même de la judaïté et de sa portée dans la vie des individus divise, voire oppose, ces associations. Elles ne se rassemblent pas pour faire pression car leurs dirigeants en sont proprement incapables. Ou plutôt, disons que la concorde est de façade et qu'à la première occasion, le consensus part en vrille. C'est exactement comme chez les Maçons. Lisez la presse communautaire et vous constaterez ce que je dis. Ce que vous appelez "lobby" n'est souvent qu'une apparence de pouvoir.
Non, croyez-moi : dans le domaine mémoriel, les Français n'ont pas besoin de grands lobbies pour verser dans la culpabilité aveugle. Il suffit de quelques excités, de deux ou trois pisse-copies en mal de lauriers et c'est parti, on monte un épiphénomène en épingle et ça se termine par une loi pensée, écrite et votée sous la pression conjointe des ténors médiatiques et des pros du masochisme politique.
Et des types comme Barre, sur une gaffe que je qualifierai de "benoïte", se font allumer par les hérauts de la mauvaise foi.

Écrit par : kalle | samedi, 10 novembre 2007

Il n'y a pas besoin de coller strictement à la définition. Quand on évoque le lobby Juif, de même qu'un lobby pétrolier, on pense à tous ceux qui ont la même logique de pression politique. Le lobby juif existe bel et bien et ailleurs ça ne choque personne que de le dire puisque reconnu et admis par leurs acteurs en personne.

Écrit par : Ash | samedi, 10 novembre 2007

C'est Mitterrand qui l'a affirmé, et Jean d'Ormesson qui l'a rapporté, mais on n'est pas obligé de les croire.

Écrit par : Lapinos | mardi, 13 novembre 2007

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